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le janissaire qui apporte la tête du Bédouin, ou qui va piller le Fellah.” -tom. x. pp. 37-39.

The following night scene in the forests of America will afford a good specimen of the author's manner.

"Un soir je m'étois égaré dans une forêt, à quelque distance de la cataracte de Niagara; bientôt je vis le jour s'éteindre autour de moi, et je goûtai, dans toute sa solitude, le beau spectacle d'une nuit dans les déserts du Nouveau-Monde.

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"Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l'horizon opposé. Une brise embaumée, que cette reine des nuits amenoit de l'orient avec elle, sembloit la précéder dans les forêts comme se fraîche haleine. L'astre solitaire monta peu à peu dans le ciel tantôt il suivoit paisiblement sa course azurée ; tantôt il reposoit sur des groupes de nues qui ressembloient à la cime de hautes montagnes couronnées de neige. Ces nues, ployant et déployant leurs voiles, se dérouloient en zones diaphanes de satin blanc, se dispersoient en légers flocons d'écume, ou formoient dans les cieux des bancs d'une ouate éblouissante, si doux à l'œil, qu'on croyoit ressentir leur mollesse et leur élasticité.

"La scène sur la terre n'étoit pas moins ravissante: le jour bleuâtre et velouté de la lune descendoit dans les intervalles des arbres, et poussoit des gerbes de lumière jusque dans l'épaisseur des plus profondes ténèbres. La rivière qui couloit à mes pieds, tour à tour se perdoit dans le bois, tour à tour reparoissoit brillante des constellations de la nuit, qu'elle répétoit dans son sein. Dans une savane, de l'autre côté de la rivière, la clarté de la lune dormoit sans mouvement sur les gazons: des bouleaux agités par les brises, et dispersés çà et là, formoient des îles d'ombres flottantes sur cette mer immobile de lumière. Auprès, tout auroit été silence et repos, sans la chute de quelques feuilles, le passage d'un vent subit, le gémissement de la hulotte; au loin par intervalles, on entendoit les sourds mugissements de la cataracte de Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeoient de désert en désert, et expiroient à travers les forêts solitaires."-tom. xi. pp. 256-258.

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Style" is a subject, on which, in a foreign writer, we are least entitled to pronounce with confidence, and we are bound to defer in some measure to the opinion of his countrymen. From them M. de Chateaubriand has not gained the palm of correctness; and he has in some degree offended the academical prudery of the French purists, by certain words and turns of expression which they are unwilling to recognize as orthodox. But French critics are too prone to sacrifice spirit to correctness, to subject poetry and eloquence to conventional trammels, and to question the authority for an unusual expression, rather than to consider its force and propriety of application. Their censures must not, therefore, be received implicitly. For our own part, without considering whether any of his expressions be or be not

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academically correct, we will confess that for us the style of Chateaubriand has a peculiar charm. We could almost read nonsense from his pen with more pleasure than sense from the pens of many others. There is a brilliancy, a clearness, and frequently a vigour in his language, which highly merit to be admired and emulated. Though confused in his reasonings, he is never confused in the exposition of his sentiments. Nothing can be more lucidly delivered than his no-reasons and false inferences; and however much we may dissent, we are seldom doubtful of his meaning. M. de Chateaubriand has distinctly a manner of his own; but still there is not much originality in his style, as will be evident to those who are conversant with the works of Fénélon, Rousseau, Buffon, Florian, and Bernardin de St. Pierre. The resemblance is not sufficiently close to warrant a charge of direct imitation, but at least it may be said that (except perhaps in his political writings) his style has been influenced by theirs. It may be said too of his prose, as of that of Rousseau, Buffon, and St. Pierre, that it is more truly poetical than any French verse, and especially more than the verse of M. de Chateaubriand himself. He, together with sundry other French writers, seems, like Antæus, to lose his strength when lifted up from the solid ground of level prose.

The "Monarchie selon la Charte," written while M. de Chateaubriand was in office, and which occasioned his expulsion, and drew upon him the attacks of the police, is perhaps his ablest political work. It contains his idea of a constitutional monarchy, such as he conceived most applicable to the existing state of France. The British constitution is evidently that which, more frequently than is admitted, he has taken for his model. The irresponsibility of the sovereign-the responsibility of ministersthe right of the Chambers to take the initiative in proposing legislative measures-the obligation of the ministers to submit to be questioned in the Chambers-the dependence of the ministry on public opinion and a majority in the Chambers-the indivisibility of the ministry with reference to its acts-the necessity that the press should be free-the inexpediency of a ministerial policesuch are some of the most prominent principles which he unequivocally lays down, With respect to the Chamber of Deputies, he says,

"Il faut d'abord qu'elle sache se faire respecter. Elle ne doit pas souffrir que les ministres établissent en principe qu'ils sont indépendants des Chambres; qu'ils peuvent refuser de venir lorsqu'elles désireroient leur présence. En Angleterre, non-seulement les ministres

sont interrogés sur des bills, mais encore sur des actes administratifs, sur des nominations, et même sur des nouvelles de gazette.

"Si on laisse passer cette grande phrase que les ministres du roi ne doivent compte qu'au roi de leur administration, on entendra bientôt par administration tout ce qu'on voudra: des ministres incapables pourront perdre la France à leur aise; et les Chambres, devenues leurs esclaves, tomberont dans l'avilissement."—tom. xxv. pp. 36, 37.

In the 37th chapter he thus expounds the "principles which every constitutional minister ought to adopt," and from which those of France have been frequently departing.

"Quels sont les principes généraux d'après lesquels doivent agir les ministres ?

"Le premier, et le plus nécessaire de tous, c'est d'adopter franchement l'ordre politique dans lequel on est placé, de n'en point contrarier la marche, d'en supporter les inconvénients.

"Ainsi, par exemple, si les formes constitutionnelles obligent, dans certains détails à de certaines longueurs, il ne faut point s'impatienter. "Si l'on est obligé de ménager les Chambres, de leur parler avec égard, de se rendre à leurs invitations, il ne faut pas affecter une hauteur déplacée.

"Si l'on dit quelque chose de dur à un ministre à la tribune, il ne faut pas jeter tout là, et s'imaginer que l'Etat est en danger.

"Si, dans un discours, il est échappé à un pair, à un député des expressions étranges, s'il a énoncé des principes inconstitutionnels, il ne faut pas croire qu'il y ait une conspiration secrète contre la Charte, que tout va se perdre, que tout est perdu. Ce sont les inconvénients de la tribune, ils sont sans remède. Lorsque six à sept cents hommes ont le droit de parler, que tout un peuple a celui d'écrire, il faut se résigner à entendre et à lire bien des sottises. Se fâcher contre tout cela seroit d'une pauvre tête ou d'un enfant."-tom. xxv. pp. 85, 86.

M. de Chateaubriand advocates with ability, both in this and other of his writings, the cause of representative government, and the necessity which it involves of consistent freedom in the other institutions of the state.

"Dans la monarchie absolue," he says, "tout est positif: trois ou quatre maximes régissent l'Etat. Tout ce qui choque ces maximes doit être réprimé. Il n'est pas permis à l'opinion de prendre son entier essor; les libertés publiques et particulières, défendues par les mœurs plutôt qu'établies par les lois, peuvent être violées si le gouvernement les trouve en contradiction avec les principes fondamentaux de cette espèce de monarchie. Sous ce régime, rien donc de plus applicable que l'axiome qui veut qu'on prévienne le crime pour ne pas être obligé de le punir.

"Mais dans la monarchie représentative, il n'en va pas de la sorte. Cette monarchie ne peut exister sans la plus entière indépendance de l'opinion. Aucune liberté, soit individuelle, soit publique, ne doit être

entravée, car ces libertés sont le partage de chacun et la propriété de tous ce ne sont pas des principes abstraits posés dans les lois, et pour ainsi dire morts au fond de ces lois; ce sont des principes vitaux d'un usage journalier, d'une pratique continuelle, qu'on ne peut arbitrairement attaquer sans que le gouvernement ne soit en péril, car c'est de la réunion de ces principes mêmes que se forme le gouvernement.

"De ces vérités incontestables, il résulte que l'axiome précité perd considérablement de sa puissance dans une monarchie constitutionnelle. Aussi voyons-nous qu'en Angleterre on se contente de surveiller le crime. Une réunion est annoncée comme devant avoir lieu à Spafields; le ministère Anglois reste immobile. Une autorité élevée dans les principes de nos anciennes institutions eût mis tous les agents de la police en campagne pour prévenir le rassemblement: cela eût été conforme au génie de notre vieille monarchie; mais dans la monarchie fondée par la Charte, n'est-il pas évident que ces mesures préventives, toutes sages et toutes bonnes qu'elles puissent être, en les considérant d'une manière isolée, sont contraires à la nature de la Charte dans leur application relative à cette Charte? Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen, il faut arrêter administrativement l'homme qui ne peut être arrêté qu'en vertu d'une loi, il faut violer la liberté de l'opinion et la liberté individuelle, il faut, en un mot, mettre en péril la constitution même de l'Etat. Mais voyez quand le désordre est commencé, avec quelle vigueur il est poursuivi : les Chambres surviennent, les libertés sont légalement suspendues, les lois les plus terribles portées contre les coupables: personne ne se plaint, l'opinion approuve, le crime est châtié, et les principes du gouvernement n'ont reçu aucune atteinte."-tom. xxiii. pp. 276-278.

The following is also true as respects representative government, both generally, and as it now exists in France, and it is preceded by some pertinent observations on the causes of revolution.

"Il y a deux moyens de produire des révolutions: c'est de trop abonder dans le sens d'une institution nouvelle, ou de trop y résister. En cédant à l'impulsion populaire, on arrive à l'anarchie, aux crimes qui en sont la suite, au despotisme qui en est le châtiment. En voulant trop se roidir contre l'esprit d'un siècle, on peut également tout briser, marcher par une autre voie à la confusion, et puis à la tyrannie.

"La monarchie représentative convient à un peuple vieilli, où l'éducation a répandu dans toutes les classes de la société des connoissances à peu près égales, et mis en circulation un certain nombre d'idées politiques. Un ancien plaçoit la source du pouvoir dans le génie: le gouvernement représentatif fait dériver le pouvoir de l'intelligence, sans détruire le principe absolu de la souveraineté qui réside dans le monarque. Dans cet ordre de choses, lorsqu'il n'est pas contrarié, le mérite est presque sûr d'être appelé tôt ou tard au timon des affaires : c'est le gouvernement, pour ainsi dire, vivant par lui-même, qui choisit à la longue ses agents et ses ministres. Des lois d'exception qui déna

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turent ce gouvernement, le seul possible aujourd'hui (sauf le despotisme militaire), ont certainement un danger. Tout le mal vient de ce qu'un des trois pouvoirs de ce gouvernement, le pouvoir aristocratique, est presque nul parmi nous, et qu'il laisse le pouvoir royal lutter seul contre le pouvoir démocratique."-tom. xxiii. pp. 344, 345.

The following is in a similar spirit, and commences with an assertion which has been remarkably illustrated by subsequent

events.

"Tant que l'on ne portera pas la main sur les Chambres et sur les libertés publiques, il n'y aura point de mouvement dangereux en France. Les libertés publiques sont patientes; elle attendent trèsbien la fin des générations, et les nations qui en jouissent n'ont rien d'essentiel à demander.

"Dans les gouvernements absolus, au contraire, le peuple, comme les flots de la mer, se soulève au moindre vent: le premier ambitieux le trouble; quelques pièces d'argent le remuent; une taxe nouvelle le précipite dans les crimes; il se jette sur les ministres, massacre les favoris, et renverse quelquefois les trônes.

"Dans les gouvernements représentatifs, le peuple n'a jamais ni ces passions, ni cette allure; rien ne l'émeut profondément quand la loi fondamentale est respectée. Pourquoi se soulèveroit-il? Pour ces libertés? il les a; pour l'établissement d'un impôt? cet impôt est voté par ses mandataires. Vient-on chez le pauvre lui enlever arbitrairement son dernier fils pour l'armée, son dernier écu pour le trésor? Nul ne peut être arrêté que d'après la loi; chacun est libre de parler et d'écrire; tous peuvent, selon leur bon plaisir, faire ce qu'ils veulent, aller où il leur plaît, user et abuser de leur propriété. La monarchie représentative fait ainsi disparoître les principales causes des commotions populaires; il n'en reste qu'une seule pour cette monarchie; c'est, on ne sauroit trop le répéter, l'atteinte aux libertés publiques.

"Et alors même ce gouvernement est-il sans défense? non. L'histoire de l'Angleterre nous apprend avec quelle simplicité se résout encore cette difficulté: les Chambres repoussent la loi de finances, et si, cette loi n'étant pas votée, le gouvernement veut lever irrégulièrement l'impôt, le peuple refuse de le payer."-tom. xxvii. pp. 135, 136.

M. de Chateaubriand has been a zealous and eloquent supporter of the liberty of the press. As an author and a journalist, and one who in that capacity had suffered persecution, his feelings were interested on the liberal side no less powerfully than his judgment. On this subject he writes, not as a theorist, not as one whose imagination is affected by the distant view of some ideal good or ill, but with the intenseness and vigour of one who has taken practical cognizance of that on which he treats. In the following passage he well shows how essential is the liberty of the press to the healthy existence of representative government.

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