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y ajoute les corps des saints Navite, Marcel, Métropole, Séverin, Florentin, Martin, Maximin, Valentin '), puis des Reliques de la vraie Croix, de la Ste Vierge, de S. Jean l'Evangéliste, une corne contenant du sang des SS. Apôtres »).

Les nombreux miracles par lesquels Dieu illustra le tombeau de son fidèle serviteur, attirèrent bientôt un grand nombre de pèlerins, parmi lesquels saint Candide, évêque d'un siège inconnu, qui finit ici ses jours, vers la fin du 4me siècle, et fut déposé près de S. Servais ). Il fut suivi dans ce saint champ de repos par les neuf premiers successeurs de S. Servais dans l'évêché de Maestricht: S. Agricolas, S. Ursicin, S. Désigné, S. René, S. Supplice, S. Quirille, S. Euchère, S. Falcon, S. Euchair, soit qu'ils y aient été déposés immédiatement après leur mort, comme le disent Herbenus) et le Magnum Chronicon belgicum), soit qu'ils y aient été transférés plus tard par S. Monulphe ).

Celui-ci succéda, environ l'an 560, à S. Domitien, 11me évêque de Maestricht. Un prodige éclatant, plusieurs fois répété, le décida à construire un grand temple au-dessus du tombeau de S. Servais. L'hiver, tandis que la neige couvrait les environs, quelquefois jusqu'à la hauteur de trois à quatre pieds, le tombeau du saint Evêque restait seul à découvert; les habitants de Maestricht y avaient bien construit à plusieurs reprises une chapelle formée de planches, mais chaque fois le vent emportait le frèle édifice, indigne, selon la remarque de S. Grégoire de Tours, d'un Pontife si glorieux. Mû par ce prodige et par les instances des Maestrichtois, l'évêque Monulphe, fils d'un riche seigneur austrasien, remplaça la petite chapelle par une

') Acta SS., Maii t. III p. 214 n. 14.

Voyez l'Appendice n. 1.

3) Aegid. Aureaev. loc. cit. p. 24 et 25, FOULLON, Historia Leod. t. I. p. 62. *) Opuscules, p. 19.

*) Dans les Rerum Germanicarum veteres scriptores, Francof. 1607, pag. 18 et 19.

6) Dans d'anciens Martyrologes on trouve le jour de la Translation de quelques uns d'entre eux : S. Supplice, 15 Août et 19 Févr. (IIENSCHENIUS, De Episcopatu Traiectensi Diatriba, p. 52 et Acta SS., Januar. t. II p. 196 n. 2 et 5), SS. Agricolas et Uisicin, 16 Sept. (Acta SS., Sept. t. V p. 249), S. Quirille, 14 Nov. ~ (Acta SS., April. t. III p. 777 n. 5).

superbe église, y fit l'élévation du corps de S. Servais et le plaça dans un monument de l'oratoire supérieur), où il est maintenant, comme le rapporte S. Grégoire de Tours sur la fin du 6me siècle, illustré par de grands miracles). Après un épiscopat de trente-neuf ans, Monulphe désigna le lieu de sa sẻpulture au milieu de la cathédrale, qu'il avait richement dotée, et y fut rejoint, quelques années plus tard, par son successeur immédiat S. Gondulphe).

Comme on le voit, dès le septième siècle, l'église de S. Servais était, au milieu de cette barbare Austrasie, un centre lumineux, une grande et sainte Trésorerie, où le corps de notre illustre Patron était environné de ses frères et successeurs dans l'épiscopat, comme d'une couronne de gloire. Tel paraissait autrefois au peuple de Dieu le grand pontife Simon, fils d'Onias, quand ses frères, les lévites, se tenaient autour de lui, comme des cèdres plantés sur le mont Liban ou comme des branches de palmier, et que tous les fils d'Aaron l'environnaient dans leur gloire). Sol béni, où durant une longue suite de siècles viendront s'agenouiller, dans un saint respect, les Empereurs pour ') Acta SS., Maii t. III p. 218 n. 30.

2) De Sancto Servatio Traiectensi episcopo. Servatius Traicetensis episcopus, tempore Hunnorum, cum ad irrumpendas prorumperent Gallias, fuisse memoratur : qui et sepultus refertur iuxta ipsum pontem aggeris publici. Circa cuius sepulchrum, quamvis nix defluxisset, nunquam tamen marmor, quod super erat positum, humectabat; et cum loca illa nimii frigoris gelu ligentur, et nix usque in trium et quatuor pedum crassitudinem terram operiat, tumulum ullatenus non attingit. Datur enim intelligi verum Israelitam hunc esse: nam illis, inter muros aquarum, aquae non sunt pernicici sed saluti; et circa hujus Justi tumulum nix decidens, non humoris causa est sed honoris; videasque in circuitu montes nivcos elevari, nec tamen attingere terminum monumenti. Et non miramur si terra operiatur nive, sed admiramur quod attingere ausa non est locum beati sepulchri. Nam plerumque devotio studiumque fidelium oratorium construebant de tabulis ligneis laevigatisque, sed protinus aut rapicbantur a vento, sponte rucbant. Et credo idcirco ista fieri, donec veniret qui dignam aedificaret fabricam in honorem Antistitis gloriosi. Procedente vcro tempore adveniens in hanc urbem Monulphus episcopus, templum magnum in cius honorem construxit, composuit, ornavitque, in quod multo studio et veneratione translatum corpus magnis nunc virtutibus pollet. » S. GREGORIUS TARON. De gloria Confessorum, cap. LXXII.

aut

3) HARIGER, dans CHAPEAUV. 1. c. p. 54 et GUES QUIERUS, Acta SS. Belgii, t. II p. 194 n. 13.

Eccli. cap. L, v. 15.

recommander au « grand Seigneur de Maestricht » leur empire ou pour jurer sur les saints Evangiles de défendre son église, «comme une fleur choisie» de l'Empire'), les malades pour demander leur guérison, les Saints pour respirer l'odeur de sainteté qui remplit ces voûtes sacrées, les pèlerins enfin de tous les pays de l'Europe, pour implorer son intercession. Et quand, après douze siècles, les prévarications du nouvel Israël provoqueront derechef, comme du temps de S. Servais, la colère de Dieu, et amèneront une nouvelle invasion de Huns, qui détruira les palais des puissants et dissipera les trésors du sanctuaire, Dieu se souvenant du fidèle Servais et de ses frères, ne permettra pas à l'abomination de la désolation de s'établir dans ce lieu saint; les efforts des impies pour niveler ce temple') seront vaincus par les prières des Saints, dont les ossements y fleurissent dans leurs sépulcres; et bientôt les peuples, se rappelant les œuvres que Dieu y a faites au temps de leurs pères et aux jours antiques, y retourneront avec des cantiques de joie, et la gloire des Saints ne sera point délaissée.

Nous avons déjà nommé saint Candide qui, peu de temps après la mort de S. Servais, vint vénérer son tombeau, et les saints Monulphe et Gondulphe qui voulurent reposer à ses pieds. Ajoutons y encore quelques noms glorieux devant Dieu. et devant les hommes.

Vers l'an 560, l'évêque de Maestricht, S. Domitien, averti de sa mort prochaine, alla visiter plusieurs tombeaux de Saints dans son diocèse, puis revint à Maestricht, pour attendre, près du tombeau de S. Servais, l'heure suprême. Après y avoir convoqué le clergé et le peuple, il leur fit ses adieux, et resta dans l'église, priant le Seigneur de lui envoyer encore quelque consolation. A l'instant une lumière éblouissante éclata au-dessus

') V. dans mon Inventaire chronologique des Chartes et documents de l'église de S. Servais à Maestricht, le diplôme de l'empereur Rudolphe, p. 18.

*) Au temps de l'invasion française, en 1797, la destruction de l'église de S. Servais était décidée. L'essai fort dispendieux fait à Liége, à la cathédrale de S. Lambert, sauva celle de Maestricht. V. DARIS, Notices sur les églises du diocèse de Liége, t. I p. 507 et suiv.

de sa tête; tout l'oratoire en fut illuminé, le Saint entra en extase et ne tarda pas à rendre le dernier soupir ').

Depuis S. Monulphe les évêques de Maestricht ont leur siége épiscopal près du tombeau de S. Servais ), et, comme si une vertu divine sortait de ce tombeau, ces évêques, comme leurs prédécesseurs, sont des Saints: tous, sans exception, portent la glorieuse palme du martyre, ou l'éclatante auréole des Confesseurs 3).

Sous le dernier d'entre eux, S. Hubert, un évènement de la plus haute importance pour les destinées de la Chrétienté vint rehausser la gloire de S. Servais et rendre son nom célèbre dans toute la Gaule. Le royaume des Francs était envahi par des troupes innombrables de Sarrasins. Charles Martel marche à leur rencontre, mais les premiers combats ne sont pas décisifs. Entretemps la fête de S. Servais approche, et Charles, qui devait connaître la puissance de son intercession, étant né près de Liége, choisit ce jour pour implorer, avec son armée, le secours du saint Pontife. Une victoire éclatante, dont S. Hubert vit le présage), est la récompense de leur prière la force des gentils est dissipée comme la fumée. En reconnaissance de ce bienfait, le vainqueur envoie à Maestricht l'évêque Willigise') pour restaurer et orner l'église du Sauveur des Francs. Willigise érige au-dessus du sépulcre un ciboire tout resplendissant d'or et de pierreries. A cette même occasion le corps de S. Servais est élevé une seconde fois (le 7 Juin), et déposé dans une châsse en argent dore").

') Vita S. Domitiani Episcopi Traj. dans GHESQUIERUS, Acta SS. Belgii, t. II p. 165 et Officia propria SS. dioecesis Ruraemundensis, ad 7 Maii. *) HARIGER, dans Chapeauv., 1. c. p. 54 et HENSCHENI Exegesis dans les Acta SS. Belgii, t. I p. 270.

*) Le diocèse de Ruremonde célèbre le Festum omnium SS. Pontificum Mosae-Trajectensium le Dimanche après l'Octave de la Fête-Dieu.

⚫) Vitae S. Huberti pars secunda ab authore contemporaneo, discipulo et domestico conscripta dans ROBERTI Historia S. Huberti pp. 35 et 183.

*) Peut-être le même que Volchise, évêque de Verdun, qui vivait en ce temps. GHESQUIERUS, 1. c. p. 204.

) Acta SS., Maii t. III p. 217 n. 29. Cette victoire, qu'il ne faut pas confondre avec celle que Charles Martel remporta dans les plaines de Tours en Octobre 732, est communément fixée à l'an 726.

Longtemps avant cette élévation, environ l'an 700, un gentilhomme frison, S. Evermare, revenant de la Gallicie, où il était allé vénérer l'apôtre S. Jacques, voulut visiter également différents tombeaux célèbres de Saints, dans le diocèse de Maestricht. Déjà il avait prié sur les tombeaux de S. Foillan et de S. Ultan à Fosses, de S. Fursée, leur frère, à Pérone, de S. Remacle à Stavelot, de S. Trudon à Sarchinium'), de Ste Gertrude à Nivelles, lorsque se rendant à celui de S. Servais, il fut massacré à Russon près de Tongres").

Sous l'administration de Charles Martel, S. Wandon, abbé de Fontanelle, fut exilé à Maestricht. Il y conçut une grande vénération pour S. Servais, et lorsque Pepin-le-Bref lui permit de retourner à son monastère, il obtint des Reliques du Saint, et les déposa dans un oratoire qu'il båtit en leur honneur près de son église. Sa confiance en S. Servais était telle, qu'un jour, un incendie ayant entamé l'église, Wandon ne voulut pas quitter l'oratoire y contigu, et fut sauf avec lui.

Peu de temps après, S. Angilbert obtint également des Reliques pour son église de Saint-Riquier).

Ainsi se vérifiait dans sa plus large signification la promesse divine« Je glorifierai quiconque m'aura rendu gloire » *). En voici une autre, qui va être accomplie en S. Servais : « Dieu va l'élever en honneur devant les rois »).

Les anciens manuscrits, cités par les Bollandistes, rapportent que l'empereur Charlemagne vint à l'église de S. Servais pour y célébrer la fête de Pâques, et que pendant ce séjour il trouvait sa joie à raconter et à entendre les louanges du Saint). La tradition ajoute qu'il agrandit l'église en bâtissant une chapelle en l'honneur de la Ste Vierge').

Au dixième siècle, le roi de Germanie, Henri l'Oiseleur, båtit en la ville de Quedlimbourg, qu'il avait ceinte de murs,

') Appelé plus tard Saint-Trond.

2) GHESQUIERUS, Acta SS. Belgii, t. V p. 278.

3) Acta SS., Maii t. III pp. 218 et 219, n. 32 et 33.

) I Reg. c. II, 30.

) Eccli. XLV, 5.

) Acta SS., Maii t. III p. 219 n. 34.

7) HEREENUS, Opuscules, p. 19 et KNIPPENBERGH, Historia eccles. ducatus

Geldriae, p. 24.

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