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Une note de l'an 1512, consignée dans un des Registres de l'église de Notre-Dame, nous apprend que ce Reliquaire fut fabriqué en 1490 par un orfèvre Maestrichtois, nommé Ulric'). Cette assertion est confirmée par Herbenus') et par les détails de la forme du Reliquaire. Le pied, formant une grande rose à huit feuilles, s'élargit notablement dans la direction des traverses de la croix. Sur ce pied s'élèvent autour du socle huit contre-forts avec pinacles. Le socle lui-même est pourvu dans sa partie inférieure de huit fenêtres à jour richement ornées. La partie supérieure, portant vers le milieu un nœud octogone à décorations architecturales, montre des fenêtres plus simples et plus légères. Une mince plinthe surmonte le socle et soutient la croix proprement dite, qui est haute de 0,42 m., tandis que la traverse inférieure mesure 0,37 m.

Les faces de la croix, qui auraient fourni à l'artiste une belle occasion d'exécuter des ornements gravés et ciselés, sont restées sans aucune décoration, sans doute pour ne pas détourner l'attention de la précieuse Relique; le seul ornement consiste dans une double rangée de petits cercles, comme nous en avons déjà rencontré souvent. On voit du reste que l'habile artiste a eu en vue de produire par l'ensemble du Reliquaire une forte impression plutôt que de s'attacher à la perfection des détails. L'opinion de M. Didron aîné, que « cette croix pourrait dater du temps de Charlemagne, car on y voit des moulures absolument

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') a De ligno s. Crucis quae est in s. Servatio Traiceti, compositac post et ad imitationem nostrae s. Crucis, Philippi II Romani Imper. Anno 4, sub Anno Dni 1240 missae. - Anno 1490, tempore quo D. Stutinghen (peut-être par erreur au lieu de Cluetinghen) fuit magister fabricae ecclesiae s. Servatii oppidi Traiectensis, et DD. Cuypers et van Dail custodes dictae ecclesiae, magister Ulricus aurifaber, commorans in opposito ecclesiae fratrum Praedicatorum dicti oppidi, fabricavit crucem deauratam quasi ad instar crucis ecclesiae nostrae, et lignum in argento deaurato reclusum dicitur subtilissime collectum, cum ex parvis petiis, quac creduntur de ligno s. Crucis, fuit aggregatum; creditur igitur fuisse ordinatum in praeiudicium ecclesiae nostrae Dominae. » (Extr. ex libro stipali D. Colmont, facto sub anno 1512, folio 60 verso). Le soupçon émis, que le Chapitre de S. Servais aurait fait fabriquer cette Croix par jalousie envers le Chapitre de N. D. se trouve expliqué et suffisamment refuté par ce que nous avons raconté p. 51 de l'Introduction

*) « Dominica crux, ut nunc (1520) visitur, ad altitudinem fere cubitalem cum suppeditaneo ascendens, argentea theca non ita pridem inclusa est. » Opuscules p. 29.

pareilles à celles des bronzes d'Aix-la-Chapelle », s'explique par ce que notre croix a été imitée sur l'antique croix de l'église de Notre-Dame.

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Dans la grande procession du 10 Août 1628 les deux Croix patriarchales des Chapitres de N. D. et de S. Servais furent portées immédiatement avant le T. S. Sacrement, par Olivier de Saive, Doyen de N. D., et par Guillaume Fexhius, Chantre de S. Servais'). En 1684 six religieuses de Ste Ursule, allant de Bruxelles à Rome pour y fonder un couvent, passèrent par Maestricht, et vinrent vénérer les Reliques à S. Servais; ce qui frappa le plus leur attention, ce fut notre grande Relique de la Croix). Les Chanoines, qui avaient reçu la Croix en dépôt, la restituerent généreusement à l'église de S. Servais, des que cel'e-ci eût été rendue au culte le 6 Janvier 1805"); depuis lors elle est exposée annuellement le Vendredi-Saint à la vénėration des fidèles, et portée dans les processions des Rogations.

MONSTRANCE EN ARGENT DORÉ

Hauteur 0,80 m., diamètre du pied 0,25 m.

XV. SIÈCLE.

Zette magnifique monstrance, vue dans son ensemble, montre évidemment qu'elle a été faite au XVe siècle; quelques détails ornementaux nous font même conclure qu'elle est l'œuvre de l'orfèvre Maestrichtois Ulric, que nous avons déjà appris à connaître dans la notice précédente. Sa construction n'est pas

') V. aux Appendices p. XLII.

« Nous avons entendu la sainte Messe chez les Dames-blanches, à l'autel où se trouve un Crucifix miraculeux, qui est crû d'une noix à la hauteur de six pieds. De là, nous sommes allécs à l'église collégiale, voir toutes les Reliques, qui sont en grande quantité ; entre autres un très-grand morceau de la sainte Croix.» Relation etc. imprimée dans les Précis historiques, 1865 p. 470.

*) Registre MS. n. 5 sub 23, aux archives de l'église.

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moins sévère qu'originale (v. Fig. 54). Le pied est traité avec simplicité : c'est au fond un carré, aux côtés duquel s'adaptent quatre arcs en accolade. Le nœud, d'un travail superbe, est percé à jour et présente des formes, que les noeuds n'offrent que rarement. Au-dessus de la tige se trouve une conso

le en argent, richement travaillée etformée de feuilles contournées, telles que les orfèvres Augsbourgeois avaient la coutume de les ou

vrager vers la fin du XVme siècle. La console soutient une base en forme de croix, longue de 0,20 m. Un socle rond se rétrécissant vers le haut porte le cylindre en cristal, qui renferme le Très-saint Sacrement; la lunula, où la sainte Hostie est déposée, a été dans le dernier temps richement or

née de diamants. Pour figurer la sainte Eucharistie, qui n'est que l'Incarnation continuée, l'artiste a représenté l'Annonciation, au moyen des statuettes de la S. Vierge et de l'Archange, qui se trouvent des deux côtés du cylindre. Sur les quatre coins de la base s'élèvent quatre piliers d'une riche structure, qui servent à soutenir une espèce de baldaquin. Par suite de la construction organique et sévèrement conséquente de la monstrance, ces quatre piliers des angles exigeaient quatre autres piliers intérieurs, placés à côté du cylindre; mais l'artiste, pour ne pas gêner la vue de la sainte Hostie, a coupé ces piliers vers le haut du cylindre, où ils se terminent en cul de lampe; en même temps il a utilisé ces piliers coupés pour répéter, à un étage supérieur, la construction décrite, dans une plus petite proportion. Les piliers inférieurs portent une couronne, qui surmonte le cylindre en cristal; les piliers supérieurs soutiennent un baldaquin hexagone, qui depuis une trentaine d'années abritait une statuette de S. Servais, remplacée maintenant par la figure en vermeil de Marie portant l'Enfant divin; les quatre statuettes, qui ornaient autrefois les contre-forts, ont été remplacées par les images des SS. Evêques de Maestricht, Servais, célèbre par son zèle pour la défense de la divinité de J. C., Monulphe, fondateur du temple de S. Servais, Théodard, mort martyr pour les droits de son église, et Lambert, enfant de Maestricht, connu pour sa fervente dévotion au T.-S. Sacrement. La magnifique monstrance, chef-d'œuvre de l'orfèvrerie Maestrichtoise à la fin du XVme siècle, se termine par un casque arrondi, percé à jour et surmonté d'une croix. devant laquelle se tient l'Homme des douleurs, environné des instruments de la Passion. Il serait à désirer que cette ancienne monstrance, la seule qui ait été conservée à Maestricht au milieu des révolutions, servît de modèle aux orfèvres, tant par sa forme que par sa construction.

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