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Unions de la Paix sociale qu'il appartient de le développer. «< Frappés des maux qui dé<< solent beaucoup de régions européennes, « celles surtout qui se distinguent, dans l'Oc«<cident, par leur activité intellectuelle, com

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merciale et manufacturière,» ils veulent sincèrement « revenir aux bonnes coutumes « du passé et à la pratique des modèles contemporains ». Ils doivent alors user de toute leur influence pour que les principes de la Réforme sociale soient enseignés indistinctement dans toutes les écoles et facultés; sinon l'œuvre de régénération demeurera aussi stérile que l'était le travail auquel, d'après la mythologie, les Danaïdes étaient condamnées dans le Tartare. Qu'ils s'attachent à prouver à tous les membres du corps enseignant qui préparent la jeunesse aux luttes de la vie sociale, que, si les plaies des classes industrielles sont tellement profondes que le patronage le plus dévoué ne saurait les cicatriser sur-le-champ, ils doivent pourtant mettre en garde leurs élèves contre le découragement. Ils ont à les prémunir contre la méfiance qui accueille trop souvent les premières tentatives de retour à la pratique et à l'esprit des coutumes. Ils

8 Déclaration des Membres de l'Union, p. 14. gramme des Unions, p. 112.

9 Le Pro

doivent leur apprendre, en un mot, à faire plus tard une constante application de cette grande pensée de la Bruyère 1o : « Un honnête << homme se paie par ses mains de l'applica«<tion qu'il a à son devoir par le plaisir qu'il << sent à le faire, et se désintéresse sur les éloges, l'estime et la reconnaissance qui lui << manquent quelquefois.

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CHAPITRE X

DE LA RÉFORME DU GOUVERNEMENT LOCAL

EN CE QUI TOUCHE LES FONCTIONNAIRES NON INDIGÈNES ET NOMADES

Par M. Eugène ROSTAND

I

C'est l'un des points secondaires peut-être de la Réforme, mais pratique et d'utilité immédiate, que ce travail a pour objet. Il n'est pas rare de rencontrer, à côté des partis pris inutiles à combattre que suscitent contre les vérités sociales tant d'erreurs malheureusement répan

10 Les Caractères, chapitre II, du Mérite personnel.

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dues dans notre pays, l'opposition d'indifférents qui refusent leur adhésion active en reprochant à l'école de la Réforme de ne pas descendre aux questions pratiques, ou de n'y point conclure assez. Grief peu fondé : qu'on les accepte toutes ou non, et ce serait peut-être tenir trop peu de compte des conditions intellectuelles de notre temps, que de ne pas respecter chez les esprits sincères certains dissentiments de détail, il est peu de solutions pratiques difficiles à trouver dans cet ensemble d'observations et de déductions qui touche à tous les points de la vie sociale la religion, la famille, la propriété, le travail, l'association, les rapports privés, le gouvernement. Grief singulier, d'ailleurs, puisqu'il bénéficie en définitive à ceux qui prétendent constituer une France sur des conceptions a priori, à l'encontre d'une doctrine exclusivement assise sur la méthode expérimentale, sur l'étude du passé, sur l'observation des peuples prospères dans le présent! Telle est cependant la propension des Français à accepter et propager des jugements non vérifiés, que cette fausse appréciation, jetée dans le courant des banalités publiques, est un des obstacles à écarter par la Réforme. Il importe de la réfuter, et de faire du même coup son profit de ce qu'elle peut offrir de spécieux, en portant fréquemment l'étude,

maintenant que la méthode et la doctrine ont été exposées par M. Le Play avec la puissance et la précision que l'on sait, sur les points d'application actuelle et pratique.

II

Celui-ci touche au gouvernement, et c'est l'un des plus essentiels du fonctionnement quotidien de l'organisation de notre pays sous ce rapport. Il est de nature à frapper l'observateur le plus vulgaire. Enfin, on ne saurait de bonne foi alléguer que la réforme y soit impossible.

Précisons-le d'abord, sans juger encore, ni

même comparer.

Admiré par les uns, critiqué par les autres c'est un fait hors de conteste que dans la France moderne le gouvernement centralisé 's'est développé dans des proportions toujours croissantes, empiétant sans cesse davantage sur le domaine de la vie locale et de la vie privée, de l'activité collective des groupes et de l'initiative personnelle de l'individu. De là est né, dans tous les ordres de l'organisation française, politique, diplomatique, administratif, judiciaire, financier, militaire, pédagogique, un régime de fonctionnaires dépendant exclusivement du

gouvernement central et de la bureaucratie permanente en laquelle se fixe ce gouvernement.

Ce régime de fonctionnaires présente, dans toutes ses branches, deux caractères accusés. Les fonctionnaires locaux, c'est-à-dire envoyés par les bureaucraties centrales hors du siége central des administrations, sont:

1o Non indigènes, c'est-à-dire choisis par les administrations centrales en dehors de la qualité d'originaires des localités qu'ils sont appelés à administrer;

2o Nomades, c'est-à-dire susceptibles d'être déplacés ad nutum; et, en fait, fréquemment déplacés de localité en localité, sur la surface du territoire national.

Qu'on jette le plus superficiel coup d'œil sur la condition normale de tous les fonctionnaires locaux français: préfets, sous-préfets, conseillers de préfecture, magistrats de cours d'appel ou de tribunaux, magistrats du ministère public, ambassadeurs et consuls, trésoriers généraux, receveurs particuliers, percepteurs des contributions directes, directeurs, receveurs et agents des douanes, des contributions directes ou indirectes, du domaine, etc., ingénieurs des mines ou des ponts et chaussées, recteurs ou inspecteurs d'académies, doyens ou professeurs de facultés, proviseurs ou professeurs de lycées ou

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