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& de foldats; & en même temps les Rhodiens n'ayant aucun moyen de fe retirer, furent tous tués dans la place publique, où ils fe trouvérent enfermés.

Cependant la Reine, avec les navires des Rhodiens, fur lefquels elle avoit mis de fes foldats & de fes matelots, alla droit à l'ifle de Rhodes. Les habitans voyant venir leurs vaiffeaux, couronnés de lauriers, reçurent leurs ennemis, croyant que c'étoient leurs gens, qui revenoient victorieux. Alors Artémife, après avoir pris Rhodes & tué tous les principaux de cette ifle, éleva un trophée dans la ville avec deux ftatues de bronze, dont l'une repréfentoit la ville de Rhodes, l'autre étoit fon image, qui imprimoit fur le front de celle, qui repréfentoit la ville, les caractéres ou fignes qui marquent la fervitude. Long-tems après, les Rhodiens faifant fcrupule d'abattre ces ftatues, parce qu'il n'étoit pas permis d'ôter les trophées qui avoient été dédiés en quelque lieu, s'aviférent, pour en ôter la vue, de bâtir tout au tour un édifice fort

élevé, à la mode des Grecs, qu'ils appellérent Abaton.

le

ABATOS, Abatos, A Catos, terme qui marque, ainfi que précédent, quelque chofe d'inacceffible: c'eft le nom d'une ifle d'Égypte, située à l'extrémité de cette contrée, dans le lac de Memphis. Elle étoit célébre par

à ce Dieu, ainfi que par le fin lin qui y croiffoit, & l'arbriffeau nommé Papyrus, dont on faifoit des tablettes pour écrire. C'est de-là, dit-on, qu'eft venu le nom du papier dont on fe fert aujourd'hui. M. Lucas, cité par M. de la Martinière, dit qu'étant au bord du lac de Memphis, il trouva deux pêcheurs qu'il pria de vouloir bien le conduire dans l'ifle. Il efpéroit d'y voir les débris des pyramides, dont parle Hérodote, & qui du tems de cet hiftorien, s'élevoit de cinquante toifes pardeffus la fur-face de ce lac, quoiqu'il y en eût encore autant de caché fous l'eau. Mais ces pêcheurs, dont les barques étoient fort mauvaises, l'aflurérent que, s'il fe levoit le moindre vent, ils feroient en danger de périr.

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ABAUCHAS Abauchas; A'laúnas, (a) célébre Philofophe. Un jour qu'il alloit à la ville des Boryfthéniens avec fa femme, fes deux enfans, & un de fes amis, il fut attaqué en chemin par des voleurs, & fon ami bleffé à la cuiffe; de forte qu'il ne pouvoit plus fe foûtenir. Cependant le feu ayant pris la nuit au logis où ils étoient, il chargea fon ami fur fes épaules. & le fauva à travers la flamme laiffant fes petits enfans qui lui tendoient les bras, & repouffant fa femme qui le vouloit arrêter. Il lui cria feulement qu'elle le

le tombeau d'Ofiris, que luivit; ce qu'elle fit avec un pe

l'on

voyoit dans un temple confacré

(4) Lucian. Tom. II, pag. 107, 108, Tom. I.

tit enfant qu'elle tenoit embraflé, & qui fut étouffé par la vapeur

B

du feu; mais l'autre, qui venoit après, échappa. Comme on lui reprochoit enfuite qu'il avoit abandonné fes enfans pour fauver un étranger: J'en pouvois, ditil, avoir d'autres ; mais je n'eusse jamais recouvré un pareil ami. Le lecteur n'a pas befoin qu'on lui faffe remarquer le faux de cette pensée.

ABAZÉA, Abazea, (b) fêtes ou cérémonies qui furent établies par Denys, fils de Caprée, & roi d'Afie. On dit qu'elles furent ainfi appellées du mot grec A'Cane', qui veut dire der le filence. C'eft que ces fêtes fe célébroient dans un profond filence.

» dans fon Épître aux Galates; » parce que vous êtes auffi fes » enfans, leur dit cet Apôtre, » Dieu a envoyé dans vos cœurs » l'efprit de fon Fils, qui crie: » Abba: Mon Pere. «

ABBA, Abba, (c) ville d'Afri que, dont il n'eft fait mention que dans Tite-Live, en ces termes: » Les Ambassadeurs, [envoyés à » Saphax,] lui représentoient qu' » ils avoient rencontré, aux en» virons de la ville nommée Abba, » un corps de quatre mille Celti»bériens, composé d'une brave jeuneffe, qu'on venoit de lever » en Espagne par fes ordres. Cela » fe paffoit fous l'année 549 de » la fondation de Rome. «

« gar

ABBA, Abba, A'ßla. (a) Ce mot qui a la même fignification que Pater, & qui veut dire par conféquent Pere, fe trouve en plufieurs endroits de l'Écriture fainte. JESUS-CHRIST, dans fa Paffion au rapport de S. Marc, difoit: Abba Pater: » Mon Pere, tout " vous eft poffible: éloignez de "moi ce calice. Cependant que » votre volonté s'accompliffe, » non pas la mienne. « S. Paul, écrivant aux Romains, s'exprimoit ainfi » Vous n'avez point » reçu de nouveau l'efprit de » fervitude pour être dans la » crainte; mais vous avez reçu » l'efprit de l'adoption des en» fans, par lequel nous crions: » Abba, notre Pere. Et ailleurs,

&

(a) Cicer. de Nat. deor. L. III. c. 58.1 (b) Marc. c. 14. v. 36. Rom. c. 8. v. 15. Gal. c. 4. v. 6.

(c) Tit. Liv. L. XXX. c. 7.
(d) Tit. Liv. L. XXXVIII. c. 15.

Abbassus (4)

ABBASSE, Abbalus, (d) ville d'Afie, où le Conful Cn. Manlius campa plusieurs jours de fuite, lorfqu'il marchoit contre les Gallogrecs. Cette ville n'ayant pas été connue des anciens Géographes, il feroit difficile d'en marquer la position. On fçait feulement qu'elle étoit à une journé de la fource de l'Alandre.

ABDA, Abda, A'udar, (e) Seigneur qui vécut du temps du roi Salomon. Il avoit un fils, nommé Adoniram, qui fut furintendant des tributs.

ABDAGESES Abdagefes, (f) Seigneur qui fut très-puiffant parmi les Parthes, fous l'empire de Tibère. Devenu ennemi d'Artabanus, il embrassa le parti

(e) Reg. L. III. c. 4. v. 6.

(f) Tacit. annal. L. VI. c. 31, 37 43 & feq. Crev. hift. des Emp. Tom. I. pag. 595. & fuiv.

nouveau

donner bataille, avec avantage. Cet avis l'emporta, tant à cause de l'autorité d'Abdagèfes, que de la lâcheté de Tiridates qui n'ofoit s'expofer au danger. Il n'eft plus fait mention d'Abdagèfes depuis cet événement. On ignore ce qu'il devint, & par conféquent le temps & les circonftances de fa mort.

de Tiridates, que Vitellius, général Romain, il feroit en état de néral des Romains, voulut placer fur le trône de Parthie à la place d'Artabanus. Il lui mit entre les mains les tréfors de la couronne, & tous les ornemens de la royauté, tandis que son fils, qui avoit levé le premier l'étendard de la revolte, amenoit au Roi, un corps confidérable de troupes. Tiridates reçut le diadê- · me des mains du Suréna vers l'an de Rome 789. Mais la plûpart de fes partifans l'abandonnérent bien-tôt, & rentrérent fous les loix d'Artabanus les uns par crainte les autres par jaloufie contre Abdagèfes,qui jouïffoit d'une grande autorité auprès de Tiridates, & difpofoit feul de toutes les graces & de toutes les dignités.

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A cette nouvelle révolution, Artabanus, avec une armée nombreuse, vint fe camper auprès de Séleucie. Tiridates effrayé de fon arrivée, étoit incertain s'il iroit au-devant de lui, ou s'il tireroit la guerre en longueur. Et comme ceux de fon confeil étoient d'avis que l'on combattît l'ennemi fans différer; Abdagèfes, prenant la parole, dit qu'il falloit retourner en Méfopotamie; que Tiridates mettroit le fleuve entre lui & fon rival; & qu'en appellant à fon fecours les Arméniens, les Élyméens & les autres Nations qui étoient derrière lui, auxquelles il joindroit les troupes de fes alliés, & celles que lui enverroit le gé

(*) Jérém. C. 36. v. 26.

ABDÉEL, Abdeel, (a) eut un fils qui s'appelloit Sélémias auquel Joakim, roi de Juda, commanda un jour, ainfi qu'à

quelques autres, d'arrêter le fecrétaire Baruch avec le prophéte Jérémie; mais le Seigneur les

cacha.

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ABDÉMÉLECH, Abdemelech Αβδεμέλεχ, (b) eunuque du roi Sédécias, natif d'Éthiopie. De fon tems, le prophéte Jérémie fut mis par ordre du Roi dans une basse-foffe, où il n'y avoit point d'eau, mais de la boue. Auffi-tôt qu'il l'eut appris, il alla trouver Sédécias, qui étoit alors dans fon fiége à la porte de Benjamin, & lui dit hardiment, que l'on avoit commis une trèsmauvaise action, en jettant le prophéte Jérémie dans une basse-foffe,parce qu'il y mourroit de faim, n'y ayant plus de pain dans la ville. Le Roi lui commanda fur le champ de prendre trente hommes avec lui, & de tirer le Prophéte Jérémie de cette baffe-foffe avant qu'il mourût. Abdémélech ayant pris ces hommes, dans le palais du Roi, dans un

entra

(b) Jérém. C. XXXVIII. v. 7. & seqi XXIX, v. 16. & feq.

lieu qui étoit fous le garde-meuble en tira de vieux drapeaux & de vieilles étoffes qui étoient ufées, & les defcendit avec des cordes dans l'endroit où étoit Jérémie. Il lui dit de les mettre fous fes aiffelles, entre les bras & les cordes. Le prophéte ayant fait ce que lui avoit dit l'eunuque, on l'enleva avec les cordes, & on le tira de la baffe-foffe ; mais il demeura cependant dans le vestibule de la prifon.

Dieu ne laiffa pas fans recompenfe l'action généreuse de cet eunuque. Voici ce qu'il lui fit dire, par celui-là même qu'il avoit fauvé: » Je m'en vais accomplir » tout ce que j'ai prédit de Jé» rusalem, non pour favorifer » cette ville ; mais pour l'acca"bler de maux, & vous les ver» rez en ce jour-là de vos pro» pres yeux. Alors je vous déli→ » vrerai, & vous ne ferez point li» vré entre les mains des hommes, » que vous craignez. Je vous en » tirerai, je vous délivrerai, & » vous ne tomberez point par » l'épée; mais vous fauverez » votre vie, parce que vous avez "mis votre confiance en moi, » dit le Seigneur. «<<

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ABDENAGO, Abdenago, AC♪evaya, (a) l'un des compagnons de Daniël autrement appellé Azarias. C'est Asphenez, chef des eunuques de Nabuchodonofor, qui lui donna le furnom

(a) Dan. C. I. v. 7. C. III. v. 12 & feq. (b) Hérod. L. I. c. 168. Strab. p. 644. Plin. L. IV. c. 11. Pomp. Mel. L. II. c. de Thrac. Ptolem. L. III, c, 11. Joach. Vad, Helv. in Pomp. Mel, Comm. p. 105.

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d'Abdenago. Il fut jetté dans une fournaise ardente avec deux de fes compagnons, Ananias & Mifaël, vers l'an dumonde 3444, avant J. C. 556 ans, pour avoir refufé de fe profterner devant la ftatue d'or que le roi de Babylone avoit fait dreffer. Mais le Seigneur les délivra d'une manière miraculeufe. Voyez Ananias.

.

ABDERE, Abderus, compagnon d'Hercule, & l'un de ceux à qui ce héros confia les chevaux, qu'il avoit enlevés à Dioméde, pendant qu'il alloit faire la guerre aux Bistons, qui avoient pris les armes. A fon retour, il trouva qu'Abdére, ainfi que fes camarades avoient été dévorés par ces chevaux. Pour fe confoler de cette perte, on dit qu'il bâtit, auprès du tombeau de ce jeune homme, une ville, à laquelle il donna le nom d'Abdére.

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ABDÉRE, Abdera, A Bone, (b) ville maritime de Thrace fur le Neftus aux environs du mont Pangée. Hérodote en attribue les premiers fondemens à Téméfius de Clazoméne, qui n'eut pas cependant le temps de jouir du fruit de fes travaux, parce qu'il en fut chaffé par les Thraces. Dans la fuite, c'est-à-dire, vers la feconde année de la 59e Olympiade, 543 ans avant J. C. Les Teyens ne pouvant fupporter les mauvais traitemens des Perfes, abandonnérent leur ville pour se retirer à

Ovid. in Ibin. v. 467. Mém. de l'Acad. des Infcrip. & Bell. Lett. T. XII. p. 272, 273. T. XV. p. 148. Dom. Vaiff. Géog, hift, Ecclef, & Civil. T. II. p. 197.

Abdére. Ils en relevérent les murs, & rendirent à fon premier fondateur des honneurs comme à un héros. Il y en eut cependant qui retournérent depuis dans leur patrie. S'il en faut croire Pomponius Mela, la ville d'Abdére a tiré fon nom de la foeur de Dioméde. Ce qu'il y a de bien plus glorieux pour cette ville, c'eft d'avoir donné la naiffance au célébre Démocrite, lequel, à ce qu'on rapporte, pour montrer le peu de cas qu'il faifoit des biens de la fortune, partagea entre fes freres tout fon patrimoine, fans fe réserver autre chofe que le néceffaire d'un philofophe. Son grand amour pour la philofophie le porta même à fe crever les yeux pour y vaquer avec plus de liberté.

C'étoit l'ufage des Abdéritains d'immoler, certains jours de fête, un homme pour le falut de tous les citoyens. On l'affommoit à coups de pierres. Lucien raconte que fous le régne de Lyfimachus, ces peuples ayant affifté à la représentation de l'Androméde d'Euripide durant une chaleur exceffive, ce fpectacle fit une fi forte impreffion dans leurs cerveaux, qu'on les voyoit, faifis d'une fiévre ardente, courir les rues, en récitant des vers d'Euripide; ce qui dura jufqu'à l'hiver, qu'un grand froid emporta toute cette frénéfie, qui paffa depuis en proverbe :

Abderitanæ pectora plebis habes. La ville d'Abdére n'a pas laiffé de produire, outre Démocrite,

dont nous avons parlé, plufieurs autres grands hommes, comme Anaxarque, Hécatée, Niconetus le poëte, & Protagoras l'un des fophiftes ennemis de Socrate. Il y en a qui prétendent que Meandre pere de Protagoras ayant logé & défrayé Xerxès à fon paffage par la ville d'Abdére, lors de fon expédition dans la Gréce, ce prince, pour lui marquer fa reconnoiffance, avoit confenti que fon fils fût inftruit par les Mages qui étoient à fa fuite; car ils ne pouvoient, fans la permiffion du Roi, communiquer leurs fciences à d'autres qu'à des Perfans naturels. Mais Protagoras ne pouvoit pas être encore en état de s'appliquer à ces fortes de connoiffances n'étant âgé que d'environ cinq à fix ans.

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Du temps d'Eumenès, roi de Pergame, la ville d'Abdére fut affiégée par ce prince & par Hortenfius. Peut être qu'Eumenès auroit été contraint de lever le fiége fans la trahifon de Python. On lui avoit confié un pofte, d'où dépendoit le falut d'Abdére, & il le gardoit avec deux cens hommes tous fes efclaves ou fes affranchis. La grandeur des promeffes qu'on lui fit de la part du Roi, féduifit ce perfide, & il livra la place. Le mépris avec lequel on le traita, le mit au défefpoir, & le désespoir le conduifit au tombeau.

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On croit qu'Abdéré est aujourd'hui Afperofa, ou Polyf tylo dans la Romanie occidentale, qui appartient aux Turcs, près du lac Bouron

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