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AB, Ab, (a) nom de l'onzième mois de l'année civile parmi les Hébreux, & le cinquième felon l'ordre de l'année eccléfiaftique. Ce mois répondoit au mois de Lous des Macédoniens & au mois d'Août des Romains. Selon la manière de compter aujourd'hui les mois de l'année, l'Ab des Hébreux répond partie mois de Juillet, partie au mois d'Août. Il eft compofe de trente jours. La mort d'Aaron tomba, felon Jofephe, dans la Néoménie lunaire du mois d'Ab. C'eft pour cela que les Juifs jeûnent le premier jour de ce mois. Ils jeûnent auffi le neuvième, parce que c'est le jour, auquel le Temple de Salomon fut brûlé par ies Chaldéens, & celui qui avoit été bâti au retour de la captivité, le fut également par les Romains.

(a) Mém. de l'Acad. des Infcrip. & Bell. Lett. Tom. XVI. p. 199, 200, 201, 202, 318.

(4) Mém. de l'Acad. des Infcript, &

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Les Juifs obfervent encore le jeûne du neuvième jour en mémoire de la défense, qui leur fut faite par l'empereur Adrien,de demeurer dans la Judée, & de regarder même de loin Jérufalem, pour en déplorer la ruine. Ils croyent que ce fut le même jour que les Efpions, envoyés pour reconnoître la terre de Chanaan vinrent faire leur rapport, & engagérent les enfans d'Ifraël dans la révolte. Enfin le dix-huitième jour du mois d'Ab est un autre jour de jeûne, parce que la lampe qui étoit dans le fanctuaire, fut éteinte pendant la nuit de ce mois du temps d'Achaz.

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AB, Ab, (b) terme Hébreux, qui veut dire Pere, comme Em, dans la même langue, fignifie Mere. Les Chaldéens & les Syriens en ont fait Abba. Voyez Abba.

ABACENE [le païs d'], Abacena regio, A'baxnrũ xwpα, (c) C'étoit une province maritime de la Sicile, dans la partie méridionale de cette Ifle. La troifième année de la 95.e Olympiade, 397 ans avant J. C. Denys tyran de Syracuse, envoya à Meffine mille Locriens, quatre mille habitans de Medimne, & fix cens exilés de la Meffenie du Péloponnèfe, de Zacinthe, & de Naupacte. Mais apprenant quelque temps après, que les Lacédémoniens étoient mécontens de ce que les Mefféniens, qu'ils avoient chaffés du Péloponnèse

Bell. Lett. T. XX. p. 5.

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(c) Diod. Sicul. p. 438, 444. Ptolemi L. III. c. 4.

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trouvoient une retraite auffi fa vorable & auffi brillante que Meffine en Sicile, il fit paffer ces derniers dans un canton de la province d'Abacène, le long de la mer, en leur cédant pour leur fubfiftance un territoire d'une auffi grande étendue, que celui qu'on leur avoit deftiné, en les plaçant à Meffine.

Les Mefféniens nommérent ce nouveau féjour Tyndaride. Ils s'y gouvernérent avec prudence ; & confervant entr'eux beaucoup d'union, ils s'y virent bien-tôt au nombre de cinq mille citoyens. Ils firent enfuite quelques expéditions dans la Sicile; & ayant conclu un traité avec Agyris, tyran des Agyrénéens, & Damon, roi des Centoripins, ils s'alliérent encore avec ceux d'Erbite & d'Affore. Ils fe faifirent auffi par surprise de Céphalédie, de Solonte & d'Enna, & firent un traité de paix avec les habitans d'Erbeffe.

La Province d'Abacène avoit fans doute pris le nom d'une ville, appellée Abacène, qu'on a vue autrefois en Sicile. L'année, qui fuivit celle, où les Mefféniens furent envoyés dans ce païs, Magon, général des Carthaginois, alla camper auprès de cette ville; mais Denys, étant venu le chercher là, lui livra un combat qui fut très-vif, & dans lequel même il demeura vainqueur des Carthaginois. Il tua plus de huit cens hommes, & le refte fe ré

Ptolem. L. VI.

fugia dans Abacène. Ce canton de la Sicile eft connu aujourd'hui fous le nom de Bigevis ager. ABACENE,

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Abacena A'Banan, nom d'une ville de Sicile. Il en eft parlé dans l'Article précédent. Voyez cet Article.

Ptolemée, (a) place une ville du nom d'Abacène dans la Médie en Afie. Elle étoit fituée dans la partie méridionale de cette contrée.

ABADDIRES, Abaddires. (b) C'étoient des dieux, auxquels les Carthaginois rendoient des honneurs. S. Auguftin, cité par Dom B. de Montfaucon, en fait mention dans fon épître à Maxime de Madaure. C'est tout ce qu'on en fçait.

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ABADDON, Abaddon, A'Caddr ou APOLLYON, Apollyon, A'romuar, (c) nom que S. Jean donne à l'Ange de l'abîme, qui étoit le roi des fauterelles, que cet Apôtre vit dans une révélation, Elles fortirent de la fumée du puits de l'abîme, & fe répandirent fur la terre. Il leur fut donné un pouvoir semblable à celui qu'ont les fcorpions; mais il leur fut défendu de faire aucun tort à l'herbe, ni à tout ce qui eft verd, ni aux arbres, mais feulement aux hommes, qui n'auroient point la marque de Dieu fur le front. On leur permit, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois.

Ces fauterelles étoient femblables à des chevaux,préparés pour

T. II.

(6) Antiq. expl. par Dom B. de Mont.potal. c. 9. v. 1xj

le combat; elles avoient fur la tête une espèce de couronne, qui paroiffoit être d'or; & leurs vifages étoient comme des visages d'hommes; elles avoient des cheveux comme des cheveux de femmes, & des dents comme celles des lions; elles avoient des cuiraffes, femblables à des cuiraffes de fer; & le bruit de leurs aîles étoit comme un bruit de chariots à plufieurs chevaux, qui courent au combat ; leurs queues étoient femblables à celles des fcorpions, & elles y avoient des aiguillons.

ABADIR, Abadir, (a) felon les Latins, & BETYLOS, felon les Grecs, eft le nom de cette pierre, que Rhea, pour conferver Jupiter, préfenta, emmaillotée comme un enfant, à Saturne, qui l'avala auffitôt, croyant que c'étoit un enfant mâle;car il dévoroit tous fes enfans mâles, dans la crainte qu'ils ne le détrônaffent un jour.

Il y en a qui pensent que cette fiction, rapportée par Apollodore, avoit pour fondement la coûtume, où étoit Saturne, d'éloigner ou de tenir enfermés fes enfans, de peur qu'ils ne vinffent à fe revolter contre lui, comme il s'étoit lui-même revolté contre fon pere; coûtume d'ailleurs fort ancienne, & obfervée encore aujourd'hui parmi les princes Ottomans. D'autres d'un fentiment oppofé, croyent que ce qui avoit donné lieu à cette fable mystérieuse, c'est que Saturne perdoit fes enfans dans leur bas âge. Mais, remarque fort judicieu

fement M. l'Abbé Banier, fi cette explication avoit lieu: Comment feroit-il arrivé que ces mêmes en fans l'euffent fi bien fervi dans la guerre que fon fils Jupiter lui avoit déclarée?

Pour ce qui regarde cette pierre, que Saturne avala, c'est encore une nouvelle fiction fondée fur une équivoque du mot Elben, qui peut fignifier également une pierre ou un enfant. Ainfi au lieu de dire que Rhea fuppofa à la place de Jupiter un enfant, que Saturne fit mettre en prifon avec ceux de ses enfans, qu'il tenoit fi étroitement enfermés, on a mieux aimé supposer que c'étoit une véritable pierre, que Saturne avoit dévorée. Au refte, cette pierre devint trèscélébre, & fut adorée comme une divinité, fi nous en croyons Lactance: » Le dieu Terme, dit-il, » que l'on adoroit fous la figure » d'une borne, n'étoit-il pas cette » pierre mystérieufe, que Saturne » avoit avalée ? »

ABALIENATION, Abalienatio, mot compofé de la prépofition ab & du verbe alienare aliener. Cette expreffion s'employoit dans le droit romain, pour marquer une forte d'aliénation, par laquelle les effets qu'on nommoit res mancipi, étoient transférés à des perfonnes, qui étoient en droit de les acquérir, ou par une formule qu'on appelloit traditio nexu, ou par une renonciation, qu'on faifoit en présence d'un Magiftrat. Ces effets, nommés res

(4) Mém, de l'Acad. des Infcrip. &. 111, 312, & fuiu.

Myth. par M. l'Abb. Ban. Tom. II

Bell. Lett. T. I. p. 55. T. IV. p. 7.

mancipi, étoient les beftiaux, les efclaves, les terres, & autres poffeffions dans l'enceinte des territoires d'Italie.

Les perfonnes en droit de les acquérir, étoient les citoyens Romains, les Latins, & quelques Étrangers,à qui on permettoit fpécialement ce commerce. La tranfaction fe faifoit, ou avec la cérémonie des poids & l'argent à la main, ou bien, comme on vient de le dire, par une renonciation faite en préfence d'un Magiftrat. ABAN, Aban, (a) l'un des douze mois, qui compofoient l'année Perfanne.

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ABANA, Abana, A'card, (b) fleuve d'Afie, arrofant les murs de Damas; fa fource étoit au Mont Liban. Il eft affez vraisemblable comme le pense Dom Calmet, que c'est le même fleuve qui prend aujourd'hui le nom de Barrady, & dont les eaux vont fe perdre dans le défert,à quelques lieues de Damas. C'eft à ce fleuve que Naaman voulut d'abord aller fe laver, préférablement à ceux d'Ifraël.

ABAN NATION; Abannatio, A'revaUTICμòs, tel eft le nom, qu'on donnoit à un exil d'un an. Cette peine étoit impofée à ceux, qui avoient commis un meurtre involontaire. Si toutefois celui,à qui cet accident étoit arrivé, pouvoit faire fatisfaction à la perfonne qu'il avoit bleffée à mort, ou, fi elle étoit expirée, à ceux,

(a) Mém. de l'Acad. des Infcrip. & Bell. Lett. T- XVI. p. 259.

(b) Reg. L. IV. c. 5. v. 12.
(c) Metam. Ovid. L, XV. v. 164.

qui le poursuivoient pour ce meur tre, avant que l'affaire fût portée devant les Juges, il étoit exempt du bannissement. Alors il fuffifoit qu'il offrit un facrifice, & qu'il fe purifiât. Abannatio, dont on a formé Abannation, vient de la prépofition ab & du mot annus, qui fignifie année.

ABANTÉENS, Abantei. (c) les Argiens font ainfi appellés dans Ovide. On dit qu'ils prirent ce nom d'Abas qui régna autrefois à Argos. Mais il y en a qui, lifant dans le texte de notre poëte Agris, au lieu d'Argis, penfent que ce font les Abantes, anciens habitans de l'Eubée. Voyez

Abantes.

ABANTES, Abantes

Αβαντες

A'larres, (d) peuples , qui

femblent avoir été originaires de Thrace; Car Strabon dit, fur le rapport d'Ariftote, que les Thraces étant partis d'Abée, ville de la Phocide, pafférent dans l'ifle d'Eubée, dont ils s'emparérent, & qu'ils donnérent aux habitans le nom d'Abantes. Il ajoûte cependant que ce nom, felon certains, leur venoit de quelque Héros. Homère, lorfqu'il fait mention de l'ifle d'Eubée aujourd'hui Négrepont, ne nomme jamais fes habitans Eubéens, mais toujours Abantes. Du temps d'Enopion, les Abantes allérent s'établir à Chio avec les Cariens. Hector l'un des defcendans d'Amphictus, qui avoit fuccédé

(d) Strab. p. 445. Hérod. L. I. c. 146. Pauf. p. 331, 332, 404. Plut. Tom. I. p. a, 3. Ovid. Métam. L. XV. v. 164.

aux enfans d'Enopion; étant parvenu à la couronne, leur fit la guerre. Une partie, fut taillée en piéces,l'autre fe rendit à difcrétion, & fut obligée d'évacuer le païs.

L'on a encore vû autrefois des Abantes dans la Thefprotide d'Épire, vers les monts Čérauniens ; car la flotte des Grecs, en revenant de Troye, ayant été difperfée par la tempête, les Locriens de Thronium fur le fleuve Boagrius, & les Abantes de l'ifle d'Eubée, échouérent à la côte de ces Montagnes. Ils y bâtirent une ville,qu'ils appellérent auffi Thronium, & ils donnérent le nom d'Abantide au païs qu'ils occupé rent. Dans la fuite, ils en furent chaffés par les Apolloniates leurs voifins. La dixième partie des dépouilles, que les Apolloniates avoient remportées fur leurs ennemis, fut employée à élever des ftatues à Apollonie.

Les Abantes fe tondoient anciennement; ils ont même été les premiers, felon Plutarque, qui ayent pratiqué cet ufage. Ainfi ils ne l'avoient pas appris des Arabes, comme quelques-uns l'ont cru, & ils ne le faifoient pas non plus à l'imitation des Myfiens; mais parce que, hardis & belli queux, ils joignoient de près leur ennemi dans le combat, & fe battoient de pied ferme à coups de main; auffi n'ufoient-ils à la guerre ni de fronde, ni d'arc. Ils ne fe coupoient cependant que les cheveux de devant, qui feuls pouvoient donner prise

fur eux, à celui qu'ils avoient en

tête.

"ABANTIAS, Abantias, est le nom patronimique que l'on don noit à Danée & à Atalante, qui étoient toutes deux petites filles d'Abas, ancien roi des Argiens.

ABANTIDAS, Abantidas A'barrisac, (a) fils de Paféas, vers la quatrième année de la 128.e Olympiade, 265. ans avant J. C. Après la mort de Timoclidas, qui avoit été élu Tyran de Sicyone, conjointement avec Clinias, Abantidas prétendant à cette dignité, tua Clinias. Quant à fes parens & à fes amis, il tua auffi les uns, & envoya les autres en exil. Il voulut encore faire mourir Aratus fon fils, qui n'avoit alors que fept ans; mais lorsque ce jeune homme fuyoit de chez fon pere avec les autres,&qu'il couroit dans la Ville tout effrayé, fans que perfonne lui donnât le moindre fecours, il fe fauva par hazard dans la maison d'une femme, qui étoit justement fœur d'Abantidas, mais mariée à Prophante, frere de Clinias. Cette femme furnommée Sofo, qui avoit des fentimens nobles & généreux, jugeant que ce n'étoit que par un effet de la providence divine, que cet enfant s'étoit enfui chez elle, le cacha, & l'envoya enfuite fecretement à Argos durant la nuit. Il y reçut une éducation mâle, telle que les Spartiates la donnoient anciennement à leurs enfans.

Cependant Abantidas conti nuoit d'exercer à Sicyone la ty

(*) Plut. F. 1, p. 1639, 1028, Roll. Hift, anc. T, IV. p, 227.

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