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accompagnées d'une défignation plus particulié re du Chapitre, du Vers, ou de la Page, entre deux crochets.

Cette recherche des Citations a engagé nôtre Traducteur dans un autre travail, qui n'eft pas d'une moindre utilité. Les Verfions Latines qu'on a jusqu'ici, des anciens Philofophes Grecs, ont été faites par des gens à la vérité fort habiles dans la Langue Gréque, mais qui la plûpart n'en tendoient pas affez les différens Dogmes des Sectes: ainfi, faute d'entrer dans les idées de ces Philofophes, ils n'ont pas fenti, ni par conféquent pû bien exprimer la force de leurs expreffions originales; de forte que fouvent la Verfion Latine eft plus obfcure, que le Grec, & quelquefois entiérement contraire à la penfée de l'Auteur. Il y en a une infinité d'exemples dans le PLATON, foit de MARCILE FICIN, foit de (a) SERRANUS; & dans les Livres d'A RISTOTE traduits par BESSARION, PACIUS, & autres. Mr. Mosheim, aiant reconnu cela de plus en plus par l'expérience, a fouvent rejetté, dans les Paffages citez, les Verfions Latines, pour y en fubftituer de nouvelles de fa façon, où il s'eft plus attaché à bien exprimer le fens, qu'à fuivre fcrupuleufement les termes des Originaux. Cudworth lui a beaucoup fervi pour cela, par les interprétations libres qu'il donne en Anglois de plufieurs Paffages: mais fouvent auffi il les accommode à fes idées particuliéres, de forte qu'il y trouve ce que perfonne autre ne fau

(a) Jean de SørrESA

roit

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roit y voir,en examinant les Originaux fans prévention. Ainfi fon Traducteur a été contraint de l'abandonner en plufieurs endroits. Il en avertit quelquefois dans fes Notes: mais fouvent auffi il n'en dit rien, pour ne pas ennuier les Lecteurs par des repétitions inutiles. Ainfi, toutes les fois qu'on verra de la différence entre la maniére dont les Paffages Grecs font traduits, & les Verfions ordinaires, on doit supposer, que Mr. Mosheim á eu de bonnes raisons de s'en écar ter.

Mais il y a plus: tout Savant qu'étoit l'Auteur, nôtre Traducteur a trouvé dans fon Ouvrage diverses erreurs où il est tombé, en partie par un effet des négligences auxquelles tous les Hommes font fujets, ou d'un défaut de mémoi re; en partie par l'amour fingulier qu'il avoit conçû pour la Philofophie Platonicienne. Cudworth d'ailleurs traite bien des chofes trop brièvement, eu égard à l'importance des matiéres, & à ce que demande la portée de la plupart des Lecteurs. Il bâtit quelquefois fur les Opinions reçuës de fon tems, mais qui ont été redreffées depuis par la fagacité & l'exactitude de nouveaux Ecrivains. Il défend enfin certains fentimens, conteftez depuis long tems avec chaleur entre les Théolo giens & les Philofophes. Mr. Mosheim, pour ne laiffer rien à defirer fur tout cela, & pour empêcher qu'on ne se laiffe entraîner à l'Autorité d'un fi grand homme, a mis par tout des Notes fort étenduës, & quelquefois des Differtations entiéres, où il redreffe les fautes qu'il a cru trouver dans cet Ouvrage, il explique ce qu'il y

adobfcur, il ajoûte ce que l'Auteur a ômis, & les découvertes faites depuis fon tems; il prend même à tâche d'éclaircir quelques points particuliers de Philofophie, de Théologie, & d'Hif toire, tant Philofophique, qu'Eccléfiaftique.

Par là ce qui eft du cru de nôtre Traducteur fe trouve d'une étendue, qui égale, fi elle ne furpaffe, celle de l'Original. Mr. Mosheim fait làdeffus une espéce d'Apologie, que nous croions fort fuperflue, dans l'esprit de toutes les perfon nes raisonnables; auffi bien que ce qu'il dit, pout prévenir les reproches qu'on pourroit lui faire d'avoir pris la liberté de critiquer fon Auteur. Sur le dernier article, s'il avoit à craindre quel que chofe, ce ne feroit que de la part de quel ques Anglois, du caractère de ceux qui fe dé chainérent autrefois contre Mr. LE CLERC, à cause de fa Version Latine des Notes de HAMS MOND fur le Nouveau Teftament; dans laquelle il tint à peu près la même méthode. Mais, com me Mr. Mosheim l'a bien reconnu, cer exemple même lui fournit de quoi fe confoler d'avance, s'il arrivoit quelque chofe de pareil, puis que le zèle injufte & emporté des Adverfaires de Mr. Le Clerc fut defaprouvé de tout ce qu'il y avoit de plus éminent & de plus éclairé parmi le Clergé de l'Eglife Anglicane. On fait même que plu heurs, là comme ailleurs, ont toûjours préferé la Verfion à l'Original; & Mr. Mosheim doit s'at tendre qu'on fera de la fienne un jugement auffi favorable, quand même il lui feroit échappé des fautes, où il n'a garde de croire qu'il ne puiffe être tombé..

Pour

Pour ce qui eft des Additions, par lesquelles il a voulu répandre du jour fur divers points de! P'Antiquité, bien loin qu'on les trouve trop lon gues, on fouhaittera, je m'affûre, qu'il publie, dans quelque autre occafion, tout ce qu'il dit avoir fupprimé. Il avoit deffein d'en inferer une partie dans fa Préface: mais l'attente du Public pour le Corps de l'Ouvrage, & le peu de tems que lui laiffoit l'approche des Foires, où l'on vouloit abfolument mettre le Livre en vente, ne lelui ont pas permis. Il donne feulement un échantillon des matiéres, qu'il auroit traitées, & qui auroient fait presque un nouveau Livre.

Difons maintenant quelque chofe > comme nous l'avons promis, de ce que Mr. Mosheim a inferé dans la lifte des Ecrits de Cudworth, & qui apparemment lui étoit venu trop tard dans l'es prít. Cela roule principalement fur deux des plus confidérables chefs d'accufation, qu'on a intentez contre Cudworth, à l'occafion de fon Systême Intellectuel.

Le prémier regarde fa Differtation fur les NA TURES PLASTIQUES. Mr. Mosheim fait en peu de mots l'hiftoire des Disputes qu'il y a eu là-deffus entre Mr. LE CLERC, & feu Mr. BAYLE: Disputes affez connues par les Journaux du prémier, & par les Livres de l'autre.

Mais on ne fait pas fi bien celles où l'on a mêlé Cudworth, à l'occafion de fa Digression fur la TRINITE Chrétienne & Platonicienne. Depuis que fon Livre a vû le jour, il s'eft élevé en Angleterre une infinité de Disputes: fur la Trinité, qui ont produit grand nombre d'Ecrits. Mais,

de

de tant de Livres, il n'y en a presque aucun dans lequel, on n'aît fait venir Cudworth fur la fcéne, ou pour le louer, ou pour le blâmer. Les Sociniens, les Sabelliens modernés, & les autres Novateurs, ont tâché à l'envi de le mettre de leur côté; & fur tout ceux qui établissent quelque fubordination entre les Perfonnes Divines; ce qui a donné lieu aux zélez Orthodoxes de fe déchaîner par tout contre lui. 'Mr. WISE, l'Abbréviateur du Systême Intellectuel, n'a rien négligé pour repouffer de telles accufations; & en ayouant, que ce grand homme ne s'eft pas toûjours exprimé avec affez de clarté & de circonspection, il montre d'ailleurs au long, que fon Auteur n'avoit au fond d'autre créance fur ce fujet, que celle qui eft communément tenuë pour conforme à l'Ecriture. En quoi l'Apolo gifte eft louable, de l'aveu de Mr. Mosheim; car il vaut mieux, quand il s'agit de perfonnes de probité, & auxquelles le Public a de l'obligation, prendre le perfonnage de Défenfeur, que celui d'Accufateur. Le Traducteur, qui en cette qualité, y eft encore plus particuliérement engagé, que tout autre, foûtient auffi qu'on a tordu bien des paffages du Syftême Intellectuel, pour y trouver, parce qu'on le vouloit à toute force, quelque chofe de fuspect, qui n'y eft nullement, fi on explique les paroles felon les Régles de la Critique & de l'Equité. Mais, ajoute-t-il, s'il faut dire la vérité, quelque foin qu'aît eu Cudworth de ménager fi bien fes expreffionis, qu'on ne fauroit démêler ce qu'il penfoit véritablement, que par des conjectures fort incertaines; il laiffe Tom. XIII. Part. I. C

affez

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