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ne pourra jamais demeurer la même, à moins qu'elle n'ait un Chef unique, & qui lui foit propre. » Sans cela, il arriveroit que, dès la première querelle de l'un de »ces Etats avec l'autre, les Rois ou les au » tres Chefs voudroient fe diftinguer les uns » des autres par quelques articles de croyance » particulière «.

Ce qu'il y a de bien fingulier, c'eft que Leibnitz, quoique Luthérien, & par une fuite naturelle de fon amour pour l'ordre & Panité, après avoir voulu réunir le monde fous une même Langue, par le projet d'une Langue univerfelle à l'ufage des Savans; après avoir défiré de réduire l'Europe fous une feule puissance quant au temporel, défirá auffi vivement de la réduire fous un même Chef quant au fpirituel : & pour ce dernier objet, c'eft le Pape même qu'il choififfoi. » Tant l'efprit de fyftême qu'il poffédoit au » fouverain degré, dit l'Hiftorien de fa vie,

avoit prévalu, à l'égard de la Religion » fur l'efprit de parti! Mais tous ces beaux » projets font reftés fans effet, parce que les » peuples ne s'accordent qu'à n'entendre point » leurs intérêts communs «. Voyez M. de Fontenelle, Hiftoire de l'Acad. des Sciences, année 1716.

IB I.D.

(g) Des Pontifes, foit assemblés dans dés Conciles, foit difperfès parmi les nations. » L'Eglife peut être confidérée en deux états; ou elle eft affemblée en Concile, ou elle eft difperfée. Elle peut prononcer dans ces deux circonftances fur les conteftations qui s'élèvent dans fon fein; & fes jugemens font toujours d'une égale autorité, parce que les portes Penfer ne prévaudront jamais contre elle.

de

Penser qu'elle ne jouït du privilége de l'infaile libilité que dans les Conciles généraux, c'est trop borner la promeffe qui s'étend à tous les temps; c'eft une erreur dans la foi. JéfusChrift n'a pas dit à fes Apôtres: Je fuis avec yous feulement quand vous êtes affemblés; mais Je fuis avec vous tous les jours jusqu'à la confommation des fiècles «. Penfées Théologiques, par Dom Jaṛnin.

» C'est tellement la pluralité qui fait la décifion finale, que les Conciles ne font pas » tant cenfès généraux quand ils fe tiennent, que lorfqu'ils font acceptés par l'Eglife non affemblée. S'ils font légitimes, ils ont dit la vérité dès le temps de leur tenue; certe » vérité exiftoit dès lors comme intrinsèque; mais elle ne devient extrinsèque que par

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so l'acceptation postérieure. On a eu un exem »ple de cette acceptation de fait dans le Con» cile d'Ephèse ou de Diofcore, rejeté après fa » tenue, quelque nombreux qu'il eût été « L'Abbé Terraffon.

» L'acceptation, que fait l'Eglife difperfée, d'un Concile général, ne donne pas la certitude & l'infaillibilité à fes décifions; mais fert feulement de témoignage de la régularité avec laquelle les chofes fe font paffées dans l'affem blée. L'Eglife difperfée ne juge pas l'Eglife assemblée, l'une & l'autre n'étant qu'une feule & même Eglife, confidérée en des états dif férens «.

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Les Conciles généraux font d'une trèsgrande utilité, & peut-être pourroit-on les dire néceffaires dans certaines circonftances; mais prétendre qu'on ne puiffe finir aucune controverfe que par leur moyen, c'est une erreur combattue par une infinité de faits. On voit dans l'histoire de l'Eglife peu d'héréfie pour lefquelles on ait été obligé d'affembler des Conciles généraux ; le plus grand nombre a été condamné & éteint fur les lieux mêmes, comme le remarque S. Auguftin. Lib. 4 ad Boni fac.cap. ult. u.

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» Le Pape condamne plufieurs propofitions extraites d'un livre, fous des qualifications

indéterminées * : les évêques difperfés dans le monde catholique connoiffent la décifion, y applaudiffent: je dis, comme S. Auguftin, La caufe eft finie; Dieu a placé la doctrine de la vérité dans la Chaire de l'unité. Je reconnois la voix de Pierre dans fon fucceffeur; je me rends, j'obéis. Mais les évêques ont-ils examiné? ont-ils déposé l'efprit de parti ? n'ontils pas donné leur fuffrage par ignorance? la crainte ou l'efpérance ont peut-être été les premiers mobiles de leur conduite? fe font-ils enfin comportés en juges de la foi? Questions litigieufes je les abandonne toutes à la difcuffion de ceux qui ne croient pas que JéfusChrift ait promis d'être tous les jours avec fon Eglife; je m'attache à l'unité, que je reconnois par l'unanimité morale des pafteurs unis à leur chef. Le Sauveur a promis fon affiftance à leur union, Vobifcum fum; & il eft fidèle à fa promeffe: cela me fuffit pour justifier mon obéiffance".

» La manière d'interpréter quelques expreffions d'un décret apoftolique, ne peut for-.

*De la même manière que le Concile général de Conftance a condamné dans la feffion 8, quarantecinq articles de Wicleff; & dans la feffion 15, trente articles de Jean Hus.

mer d'obstacle à la canonicité de fon acceptation, quand d'ailleurs on fe réunit dans l'objet principal: c'eft ainsi qu'on n'a jamais révoqué en doute la fincérité de la foumiffion des théologiens catholiques aux décifions dogmatiques du Concile de Trente, quoiqu'ils fe partagent entre eux fur l'expofition de quelques endroits «. Dom Jamin.

1 BI D.

(h) Je la vois..... rejeter fans ménagement tout ce qui altère fa doctrine. » Un homme qui » a lu l'hiftoire de l'Eglife fans y remarquer la » fermeté, &, fi j'ôfe le dire, la fierté & la » hauteur avec laquelle l'Eglife a porté ses dé»cifions fur le dogme, peut avoir retenu les » réflexions de quelques Pères, les miracles de » quelques Saints mais il n'a point conçu le « véritable caractère de l'Eglife Catholique de» puis fon établiffement «. L'Abbé Terraffon.

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....

206.

(i) Je la vois. par une tradition foutenue.... me faire remonter jusqu'à la doctrine des Apôtres. Voyez l'Expofition de la doctrine de l'Eglife Catholique ; confultez tous les Pères de cinq premiers fiècles, en parcourant même la table de leurs Ouvrages à l'article de nos principaux dogmes; & vous vous affûrerez KS

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