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ANCIENNE

DES EGYPTIENS,

DES CARTHAGINOIS,
DES ASSYRIENS,

DES BABYLONIENS,
DES MEDES ET DES PERSES,
DES MACEDONIENS,
DES GREC S.

Par M. ROLLIN', ancien Recteur de l'Univerfité
de Paris, Profeffeur d'Eloquence au College
Royal, & Affocié à l'Académie Royale des
Infcriptions & Belles-Lettres.

TOME DIXIEME.

NOUVELLE É DIZ

D
161

A PARIS;

Chez les Freres ESTIENNE, rue Saint Jacques

à la Vertu.

M. D C C. L X X V.

Avec Approbation & Privilege du Roi.

LIVRE VINGTIE ME.

FIN

DE L'HISTOIRE

DE

SYRACUSE

E vingtieme Livre contient la fin de l'hiftoire de Syracufe. I peut fe divifer en trois parties. La premiere renferme le long regne d'Hiéron II. La feconde, le court regne d'Hieronyme fon petit-fils, les troubles de Syracufe qui en furent la fuite, le fiege & la prife de cette ville par Marcellus. La troisieme enfin, un précis abrégé de l'hiftoire de Syracufe, avec quelques réflexions fur le gouvernement & le caractere des SyracuLains, & fur Archimede.

ARTICLE PREMIER.

§. I.

Hiéron, fecond du nom, eft choisi pour Ca pitaine Général à Syracufe, & bientôt

après nommé Roi. Il fait alliance avec les Romains au commencement de la premiere guerre Punique.

'AN.M.3700. HIERON II. defcendoit de la famille de Av.J.C.304. Gélon, qui avoit autrefois régné à SyraJuftin. lib. cufe. Comme fa mere étoit d'une condition 23.cap.4. fervile, Hiérocle fon pere, felon la bar

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bare coutume de ce tems-là, le fit expofer peu de tems après fa naiffance, croyant que cet enfant deshonoroit la nobleffe de fa race. Si l'on en croit le récit fabuleux de Juftin des abeilles le nourrirent pendant plufieurs jours. L'Oracle ayant déclaré que cet événement fingulier étoit un préfage affuré de fa future grandeur, Hiérocle le fit reporter à fon logis, & l'éleva avec tous les foins poffibles.

L'enfant tira de cette éducation tout le fruit qu'on en pouvoit attendre. Il fe diftingua dans la fuite entre tous fes égaux par fon adreffe dans tous les exercices militaires, & par fon courage dans les combats. Il mérita l'eftime de Pyrrhus, & reçut de fa main plufieurs récompenfes. Il étoit beau de vifage, d'une grande taille, & d'une complexion robufte. Il (a) faifoit paroître beaucoup de douceur & d'honnêteté dans les converfations, de juftice dans le maniement des affaires, de modération dans le commandement : de forte qu'il ne lui manquoit que la

(a) In alloquio blandus, ut nihil ei regium deeffe; in negotio juftus, in im- præter regnum, videretur, perio moderatus : prorsùs Juftin.

qualité de Roi, en ayant déja toutes les

vertus.

La diffenfion s'étant mise entre les ci- AN.M.3729.

Polyb. lib. 1.

toyens de Syracufe & leurs troupes, cellescelles-AV.J.C.275. ci, qui étoient dans le voifinage, éleve-pag. 8. y. rent Artémidore & Hiéron au fouverain commandement, ce qui renfermoir toute l'autorité civile & militaire. Le dernier étoit alors âgé de trente ans, mais d'une prudence & d'une maturité qui annonçoit un grand Roi. Honoré du commandement, il entra dans la ville par le moyen de quelques amis, & ayant fu gagner ceux qui étoient d'un parti contraire, & qui ne cherchoient qu'à brouiller, il fe conduifit avec tant de fageffe & de grandeur d'ame, que les Syracufains, quoique très-mécontens de la liberté que s'étoient donné les foldats de faire une élection qui n'étoit pas de leur compétence, ne laifferent pas de lui conférer d'un confentement unanime le titre & le pouvoir de fouverain Commandant.

Dès fes premieres démarches, il fut aifé de juger que le nouveau Magiftrat afpiroit à quelque chofe de plus qu'à cette charge. En effet, voyant qu'à peine les troupes étoient forties de la ville , que Syracuse étoit troublée par des efprits féditieux & amateurs de la nouveauté, il fentit de quelle importance il étoit qu'en fon abfence, & en celle de l'armée il pût compter fur quelqu'un qui retînt la bourgeoifie dans le devoir. Leptine lui parut fort propre pour

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