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voir ainsi défendue par un fleuve si profond : quæ Jer. 51, 13. habitas super aquas multas; c'est Dieu même qui l'a definie de la sorte; et ce sera l'Euphrate qui sera la cause de sa ruine. Cyrus, par un stratagème qui n'avait point eu d'exemple jusque-là, et qui n'en a point eu depuis, détournera le cours de ce fleuve, mettra son lit à sec, et par là s'ouvrira un passage dans la ville: Desertum faciam mare ejus, et siccabo Jer. 51, 36. venam ejus.... Siccitas super aquas ejus erit, et arescent. Cyrus s'emparera des quais du fleuve, et les eaux qui rendaient Babylone inaccessible seront séchées comme si le feu y avait passé: Vada præoccupata 51, 32. sunt, et paludes incensæ sunt igni.

50, 38.

4o Elle sera prise de nuit, un jour de fête et de réjouissance, pendant que tout le monde sera à table, et que ses habitants ne songeront qu'à boire et à manger: In calore eorum ponam potus eorum, et inebriabo eos, 51, 39et 57. ut sopiantur, et dormiant somnum sempiternum. Il est remarquable que c'est Dieu qui fait tout ici, qui tend un piége à Babylone, illaqueavi te; qui sèche les eaux du fleuve, siccabo venam ejus; qui enivre et assoupit ses princes, inebriabo principes ejus.

5o Le roi entra tout d'un coup dans un trouble et une agitation incroyables. Mes entrailles sont pénétrées Isai. 21,3-4. de douleur : je suis déchiré au-dedans de moi comme une femme qui est en travail. Ce que j'entends me cause des convulsions; ce que je vois me jette dans le trouble. Mon cœur souffre de violentes agitations. Je suis saisi de terreur et d'effroi. Dieu a changé le commencement d'une nuit qui était l'objet de mes desirs, en un sujet de terreur. C'est l'état de Baltasar

On a traduit selon l'hébreu.

lorsqu'au milieu du repas il vit sortir de la muraille une main qui écrivait des caractères qu'aucun de ses devins ne put ni expliquer ni lire; et sur-tout lorsque Daniel lui déclara que ces caractères contenaient l'arrêt Dan. 5, 6. de sa mort. Alors, dit l'Écriture, le visage du roi se changea, les pensées qui agitaient son esprit le troublèrent, ses reins se reláchèrent, et, dans son tremblement, ses genoux se choquaient l'un l'autre. L'étonnement, la frayeur, la defaillance, le tremblement de Baltasar, sont exprimés par le prophète qui en a été le témoin, comme par le prophète qui les avait prédits deux cents ans auparavant.

Mais il fallait qu'Isaïe fût éclairé d'une lumière bien divine pour ajouter, immédiatement après la description du trouble de Baltasar, les paroles qui Isai. 21, 5. suivent: Couvrez la table; considérez avec attention du haut d'une guérite; mangez, buvez. C'est que Baltasar, d'abord effrayé et perdant courage, sera consolé, et ensuite rassuré par ses courtisans, et plus encore par la reine sa mère, qui lui avait dit dès le commencement qu'il ne devait pas se livrer à ses Dan. 5, 10. craintes et à ses alarmes : Non te conturbent cogitationes tuæ, neque facies tua immutetur. On l'exhortera donc à se contenter de donner de bons ordres, pour être averti de tout par les sentinelles; à faire servir de nouveau, comme si rien n'était arrivé, et à rappeler la joie et la tranquillité que des craintes excessives lui avaient ôtées: Pone mensam; contemplare in specula; comede, bibe. Heb.

Isai. 21,

6o Mais pendant que les hommes donnent ces ordres, 5. Dieu donne aussi les siens de son côté : Levez-vous, princes, et polissez vos boucliers. C'est Dieu lui-même

qui commande aux princes de s'avancer, de prendre les armes, et d'entrer sans crainte dans une ville noyée dans le vin, ou plongée dans le sommeil.

7° Isaïe nous apprend deux circonstances importantes de la prise de Babylone. La première est que les troupes dont elle est remplie ne feront ferme nulle part, ni au palais, ni dans la citadelle, ni dans aucune place publique; qu'elles se débanderont, sans penser à autre chose qu'à la fuite; et qu'elles se diviseront en fuyant par diverses routes, comme un troupeau de daims ou de brebis se dissipe dès qu'il est effrayé : et Isai. 13, 14. erit quasi damula fugiens, et quasi ovis; et non erit qui congreget. La seconde circonstance est que la plupart de ces troupes étaient à la solde des Babyloniens, mais n'étaient pas de Babylone; et qu'elles retourneront dans les provinces d'où elles avaient été tirées, sans être poursuivies par les vainqueurs, parce que c'était principalement sur les citoyens de Babylone que la vengeance divine devait tomber: Unusquisque ad populum suum convertetur, et singuli ad terram suam fugient.

8° Enfin, sans parler du carnage horrible qui doit se faire des habitants de Babylone, où l'on n'épargnera ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants, pas même ceux qui seront encore enfermés dans le sein de leurs mères, ce qui a déja été marqué ci-devant, une dernière circonstance est la mort du roi même, qui sera privé de sépulture, et l'extinction entière de la famille royale, annoncées dans l'Écriture d'une manière bien effrayante, mais en même temps bien instructive pour les princes. Pour toi, tu seras jeté loin de ton sépulcre, comme un tronc abominable..... Tu ne seras point mis dans

Isai. 14. 19-20.

Isai. 14,

21-22.

le tombeau de tes ancêtres, parce que tu as ruiné ton royaume, tu as fait périr ton peuple. Il est juste qu'on oublie un roi qui ne s'est jamais souvenu qu'il était le protecteur et le père de son peuple. On doit refuser jusqu'au tombeau à celui qui n'a vécu que pour ruiner son propre pays. Il doit être séparé de tous les hommes, puisqu'il en a été l'ennemi. Il était semblable aux bêtes farouches, et il en aura la sépulture: et puisqu'il n'avait aucun sentiment humain, il est indigne qu'on en ait aucun à son égard. C'est l'arrêt que Dieu lui-même prononce contre Baltasar : et il étend cette malédiction jusque sur ses enfants, qu'on regardait comme associes au trône, et comme la source d'une longue postérité de rois, et que les flatteurs n'entretenaient que de leur future grandeur. Préparez ses enfants à être égorgés comme des victimes, à cause de l'iniquité de leurs pères..... Ils ne seront point les héritiers du royaume de leur père. Je m'éleverai contre eux; je perdrai le nom de Babylone; j'exterminerai les restes de cette famille, le fils et le petit-fils, dit le Seigneur.

§ II. Description de la prise de Babylone.

Après avoir vu la prédiction de tout ce qui doit arriver à l'impie Babylone, il est temps maintenant d'en voir l'exécution, et de reprendre le récit de la prise de cette ville.

Quand Cyrus vit que le fossé auquel on travaillait depuis long-temps était achevé, il songea sérieusement à exécuter son grand dessein, dont il n'avait encore fait part à personne. La Providence lui en fournit une occasion telle qu'il la pouvait souhaiter. Il apprit qu'on devait célébrer à Babylone une grande fête, et que les Baby

loniens avaient accoutumé, dans cette solennité, de passer la nuit entière et à boire et à faire la débauche. Baltasar prit part, plus qu'aucun autre, à cette ré- Dan. 5, 1-19. jouissance publique, et fit un festin magnifique aux premiers officiers de son royaume et aux dames de la cour. Dans la chaleur du vin, il fit apporter les vases d'or et d'argent qui avaient été enlevés du temple de Jérusalem; et, comme pour insulter au Dieu d'Israël, il y but lui et toute sa cour, et il y fit boire toutes ses concubines. Dieu, irrité d'une telle impiété et d'une telle insolence, lui fit sentir dans le moment même à qui il s'était attaqué, et fit paraître tout-à-coup sur la muraille une main qui écrivait certains caractères. Le roi, étrangement surpris et effrayé de cette vision, manda sur-le-champ tous ses sages, tous ses devins, tous ses astrologues, pour lire cette écriture et en expliquer le sens; mais ce fut inutilement. Aucun d'eux ne put ni expliquer ni lire ces caractères. C'est peut

être

I

par rapport à cet événement qu'Isaïe, après avoir Isai.7, 11-13.prédit à Babylone qu'elle se trouvera tout d'un coup accablée de maux auxquels elle ne s'attendait point, ajoute: Appelez à votre secours vos enchanteurs..... Que vos astrologues, qui contemplent le ciel, qui étudient le cours et la disposition des astres, se présentent maintenant et vous sauvent. La reine mère (c'était Nitocris, princesse d'un grand mérite), étant venue, au bruit de ce prodige, dans la salle du festin, tâcha de rassurer l'esprit du roi son fils, et lui parla de Daniel, dont elle connaissait l'habileté dans ces sortes

La raison pourquoi ils ne purent lire cette sentence, c'est qu'elle était écrite en lettres hébraïques, qui sont Tome II. Hist. anc.

appelées aujourd'hui les caractères
samaritains, que les Babyloniens ne
connaissaient point.

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