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gements qu'il donna aux Juifs, en sorte que l'ouvrage n'avança que fort lentement pendant son règne.

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CHAPITRE III.

AN. M. 3482

Av. J.C.522,

7-14.

HISTOIRE DE SMERDIS LE MAGE.

L'ÉCRITURE lui donne le nom d'Artaxerxe. Il ne régna

1. Esdr. 4, que sept mois, ou peu de chose plus. Dès que, par la mort de Cambyse, il fut affermi sur le trône, les Samaritains lui écrivirent une lettre contre les Juifs, qu'ils lui représentaient comme un peuple remuant, séditieux et toujours prêt à se révolter. Ils en obtinrent un ordre qui portait defense aux Juifs de pousser plus loin la construction de leur ville et de leur temple. L'ouvrage demeura suspendu jusqu'à la seconde année de Darius environ l'espace de deux ans.

Herod. 1. 3, cap. 67.

Le mage, qui sentait bien de quelle importance il était pour lui qu'on ne pût découvrir son imposture, affecta, dès le commencement de son règne, de ne se point montrer en public, de se tenir enfermé dans le fond de son palais, de traiter toutes les affaires par l'entremise de quelques eunuques, et de ne laisser approcher de sa personne que ses plus intimes confidents.

Pour mieux s'affermir encore sur le trône qu'il avait usurpé, il s'appliqua, dès les premiers jours de son règne, à gagner l'affection de ses sujets, en leur accordant une exemption de taxes et de tout service militaire pendant trois ans ; et il les combla de tant de

graces, que sa mort fut pleurée de tous les peuples d'Asie, excepté les Perses, dans la révolution qui

arriva bientôt après.

cap. 69.

Mais les précautions mêmes qu'il prenait pour dé- Herod 1. 3, rober la connaissance de son état aux grands de la cour et au peuple faisaient soupçonner de plus en plus qu'il n'était pas le véritable Smerdis. Il avait épousé toutes les femmes de son prédécesseur, entre autres Atosse, qui était fille de Cyrus, et Phédime : celle-ci était fille d'Otanes, l'un des plus grands seigneurs de Perse. Son père lui envoya demander par un homme bien sûr si le roi était le véritable Smerdis, ou quelque autre. Elle répondit que, n'ayant jamais vu Smerdis, fils de Cyrus, elle ne pouvait dire ce qui en était. Otanes, ne se contentant pas de cette réponse, lui envoya dire de s'informer d'Atosse, à qui son propre frère devait être connu, si c'était lui ou non. Elle répondit que le roi, quel qu'il fût, du premier jour qu'il était monté sur le trône, avait distribué ses femmes dans des appartements séparés, afin qu'elles ne pussent avoir entre elles aucune communication, et qu'ainsi elle ne pouvait approcher d'Atosse pour savoir d'elle ce qu'il souhaitait. Il lui renvoya dire que, pour s'en eclaircir, lorsque Smerdis serait avec elle la nuit, et qu'il dormirait d'un profond sommeil, elle examinât adroitement s'il avait des oreilles. Cyrus les avait fait autrefois couper au mage pour de certains crimes dont il avait été convaincu. Il fit entendre à sa fille qu'en cas que ce fût lui, il n'était digne ni d'elle, ni de la couronne. Phédime promit que, quand son jour viendrait, elle exécuterait les ordres de son père, à quelque danger qu'ils l'exposassent. En effet, elle profita de la première occasion

Herod. 1. 3, cap. 70-73.

Cap. 74-75.

Cap. 76-78.

pour faire cette épreuve; et ayant trouvé que celui avec qui elle couchait n'avait point d'oreilles, elle en avertit son père; et la fraude fut ainsi sûrement découverte et constatée.

Otanes sur-le-champ forma une conspiration avec cinq des plus grands seigneurs persans; et Darius, illustre seigneur persan, dont le père, Hystaspe, était gouverneur de la Perse, étant survenu fort à propos dans le moment même, fut associé aux autres, et pressa fort l'exécution. L'affaire fut conduite avec un grand secret, et fixée au jour même, de peur qu'elle ne s'éventât.

Pendant qu'ils délibéraient ainsi entre eux, un événement auquel on ne pouvait pas s'attendre déconcerta étrangement les mages. Pour détourner tout soupçon, ils avaient proposé à Prexaspe de déclarer devant le peuple, qu'ils feraient assembler pour cet effet, que le roi était véritablement Smerdis, fils de Cyrus; et il l'avait promis. Ce jour-là même le peuple fut assemblé. Prexaspe parla du haut d'une tour; et, au grand étonnement de tous les assistants, il déclara avec une entière sincérité tout ce qui s'était passé; qu'il avait tué de sa propre main Smerdis par l'ordre de Cambyse son frère; que celui qui occupait le trône était le mage, qu'il demandait pardon aux dieux et aux hommes du crime qu'il avait commis malgré lui et par la nécessité. Après avoir ainsi parlé, il se jeta du haut de la tour la tête en bas, et se tua. Il est aisé de juger quel trouble cette nouvelle répandit dans le palais.

Les conjurés, qui ne savaient rien de ce qui venait d'arriver, y entrèrent sans qu'on soupçonnât rien d'eux. Comme c'étaient les plus grands seigneurs de la cour,

la première garde ne songea pas même à leur demander
à qui ils en voulaient. Mais quand ils furent près de
l'appartement du roi, et que les officiers firent mine
de leur en refuser l'entrée, alors tirant leurs sabres, ils
firent main-basse sur tout ce qui se présenta à eux.
Smerdis le mage et son frère, qui délibéraient ensemble
sur ce qui venait d'arriver, ayant entendu du bruit,
prirent leurs armes pour se défendre, et blessèrent
quelques-uns des conjurés. L'un des deux frères fut tué
sur-le-champ; l'autre, s'étant sauvé dans une chambre
plus reculée, y fut poursuivi par Gobryas et Darius.
Le premier, l'ayant saisi par le corps, le tenait serré
fortement entre ses bras. Comme ils étaient dans les
ténèbres, Darius n'osait lui
porter de
coup, de
peur
de tuer l'autre en même temps. Gobryas, sachant son
embarras, l'obligea de passer son épée à travers le corps
du mage, dût-il les percer tous deux ensemble; mais il
le fit avec tant d'adresse et de bonheur, que le mage
seul fut tué.

cap. 79.

Dans le moment même, les mains encore ensan- Herod. 1. 3, glantées, ils sortirent du palais, parurent en public, exposèrent aux yeux du peuple la tête du faux Smerdis et celle de son frère Patisithe, et découvrirent toute l'imposture. Le peuple en fut si transporté de fureur, qu'il se jeta sur tous ceux qui étaient de la secte de de l'usurpateur, et en massacra autant qu'il en put rencontrer. Pour cette raison, le jour où cette exécution fut faite devint dans la suite une fête annuelle chez les Perses, qui la solennisaient avec grande joie. Elle fut appelée le massacre des mages. Aucun d'eux, ce jour-là, n'osait paraître en public.

Quand le tumulte et le trouble, inséparables d'un cap. 80-83.

Tome II. Hist. anc.

16

tel événement, furent apaisés, les seigneurs qui avaient fait périr l'usurpateur tinrent conseil, et delibérèrent ensemble sur la forme de gouvernement qu'il était à propos d'établir. Otanes parla le premier, et commença par se déclarer contre la monarchie, dont il exagéra avec force les dangers et les inconvénients, tels, selon lui, sur-tout à cause du pouvoir absolu et sans bornes qui y est attaché, que le plus homme de bien ne peut pas tenir contre, et en est presque infailliblement renversé. Il conclut à remettre l'autorité entre les mains du peuple. Mégabyse, qui opina le second, adoptant tout ce que le premier avait dit contre l'état monarchique, réfuta ce qui regardait le gouvernement populaire. Il représenta le peuple comme un animal violent, féroce, indomptable, qui n'agit que par caprice et par passion. Encore un roi, disait-il, sait ce qu'il fait; mais le peuple ne connaît rien, n'écoute rien et se livre aveuglément à ceux qui ont su se rendre maîtres de son esprit. Il se rabattit donc à l'aristocratie, où un petit nombre d'hommes sages et expérimentés ont tout le pouvoir. Darius parla le troisième, et montra les inconvénients de l'aristocratie, appelée autrement l'oligarchie, où règnent l'envie, la défiance, la discorde, le desir de l'emporter sur les autres, sources naturelles des factions, des séditions, des meurtres, auxquels, pour l'ordinaire, on ne trouve de remède qu'en se soumettant à l'autorité d'un seul, ce qu'on appelle monarchie, qui, de tous les gouvernements, est le plus iouable, le plus sûr, le plus avantageux, rien n'étant comparable au bien que peut faire dans un état un bon prince, dont le pouvoir égale la bonne volonté. « Enfin, dit-il, pour <<< terminer la question par un fait qui me paraît décisif

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