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En attendant que nous en rendions à Dieu des actions de graces plus solennelles, nous ordonnons que, dans tous les colléges de plein exercice, on chante le Te Deum, avec le psaume Exaudiat, pour la conservation du Roi, qui vient de donner des marques si éclatantes de sa bonté; que pleins de reconnaissance on prie aussi pour monseigneur le Régent; et qu'enfin on supplie avec toute l'ardeur et le zèle possible l'Auteur de tout bien, de répandre sur les maîtres l'esprit de science et de piété, plus précieux que tout l'or du monde, et d'enseigner aux disciples la vertu et la sagesse, lui qui seul est le docteur et le maître de tous. Il y aura congé lundi et mardi prochains.

Donné en notre hôtel au collége de Beauvais, le 12 mai 1719.

Interim donec solemniores omnipotenti Deo gratias persolvamus, jųbemus in singulis majoribus collegiis cantari hymnum Te Deum, cum psalmo Exaudiat, pro beneficentissimi Regis incolumitate ac salute: fundi prætereà pias preces pro Serenissimo Regente, enixèque ab omnium bonorum Auctore flagitari, ut et in magistros spiritum scientiæ ac pietatis divitiis omnibus pretiosiorem effundat, et discipulos bonitatem atque disciplinam ipse, qui unus omnium magister est, edoceat.

Feriabuntur scholæ diebus proximis lunæ et martis.

Datum in ædibus nostris Dormano - Bellovacis, die duodecimâ maii anno Domini M. DCC. XIX.

SV. Soin des finances.

Le prince est l'épée et le bouclier de l'état : il en assure le repos et la tranquillité. Pour le défendre, il a besoin d'armes, de soldats, de places fortes, d'arsenaux, de vaisseaux ; et toutes ces choses demandent de grandes dépenses. Il est juste d'ailleurs que le prince ait de quoi soutenir la majesté de l'empire, et de quoi faire respecter sa personne et son autorité. Ce sont là les deux principales raisons qui ont donné lieu à l'établissement des tributs. L'utilité publique, et la nécessité d'acquitter les charges de l'état, y ont donné naissance, et en doivent aussi régler l'usage. Or il n'y a rien de plus juste ni de plus raisonnable qu'une telle imposition, chaque particulier devant se tenir fort heureux

Tome II list, anc.

18

Herod. 1. 3,

Lib. 11,

d'acheter ainsi par une légère contribution le repos et la tranquillité de la vie.

Les revenus des rois de Perse consistaient ou en cap. 89-97. levée de deniers imposés sur les peuples, ou en fourniture de plusieurs choses en nature, comme grains, provisions, fourrages et autres denrées; chevaux, chameaux; comme aussi de ce qu'il y avait de plus rare en chaque province. Strabon remarque que le satrape pag. 530. d'Arménie envoyait régulièrement tous les ans au roi de Perse vingt mille poulains. On peut juger du reste à proportion. Les tributs n'étaient imposés que sur les nations conquises, car les sujets naturels, c'est-àdire les Perses, étaient exempts de toutes impositions. Ce ne fut même que sous Darius que cet usage fut introduit, et que l'on détermina les sommes que chaque province devait payer tous les ans. Elles montaient à-peu-près, autant qu'on le peut conjecturer par le calcul d'Hérodote, qui souffre de grandes difficultés, à quarante-quatre millions'.

1 Ces difficultés tiennent au peu d'accord des sommes partielles, avec le total donné par Hérodote.

Le total monte selon cet historien à 14,560 talents euboïques (III, § 95). Cependant on trouve que les sommes payées par les dix-neuf satrapies ne montent qu'à 7740 talents babyloniens, qui valent 9030 talents euboïques, puisque cet historien donne entre les deux talents le rapport de 7 à 6. A cela, il faut ajouter 360 talents euboïques d'or, payés par la vingtième satrapie, lesquels font 4680 talents d'argent, selon le calcul de l'historien luimême, fondé sur la proportion de

13 à 1 qu'il établit entre les deux métaux. Total 13,710 talents euboiques d'argent. Il faut encore ajouter 240 talents pour la pêche du lac de Moris (HÉROD. II, § 149), total 13,950 talents: la différence est donc de 610 talents euboïques : elle provient ou de ce que les copistes on! fait des fautes dans les nombres partiels, ou de ce que l'historien, sans en avertir, a mis en ligne de compte la valeur du bled fourni par les Égyptiens (III, § 91), et les 360 chevaux que donnaient les Ciliciens (§ 90).

Quoi qu'il en soit de la cause de cette différence, le talent euboïque

cap. 12.

Le lieu où l'on gardait ces trésors s'appelait, en langue Q. Curt. 1. 3, persane, Gaza. Il y avait de ces trésors à Suse, à Persépolis, à Pasargade, à Damas et en d'autres villes. L'or et l'argent y étaient gardés en lingots, dont on [Strab. XV, faisait de la monnaie à mesure que le prince en avait pag. 735.] besoin. La principale monnaie des Perses était d'or, et s'appelait Daricus, du nom de Darius, qui le premier l'avait fait battre, dont elle portait l'image, et un archer au revers. Le Darique est aussi appelé quelquefois Stater aureus dans les auteurs, parce que, comme le Stater attique, il est du poids de deux dragmes d'or, qui valaient vingt dragmes d'argent, et par conséquent dix livres de notre monnaie 2.

Herod. 1. 3, c. 91-97,

Outre ces tributs, qui se levaient en argent, il y avait une autre contribution qui se faisait en nature, etl. 1, c.192. par les denrées et provisions pour l'entretien de la table du prince et de sa maison, et par la fourniture des grains, des fourrages et des vivres pour la subsistance

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On croit que ce fut Darius Médus, appelé autrement Cyaxare, qui le premier fit battre cette monnaie.

= Cette opinion est fondée sur ce que, selon Harpocration, le Scholiaste d'Aristophane ( ad concion. v. 589) et Suidas, cette monnaie fut frappée par un Darius plus ancien que Darius père de Xerxès. Quoi qu'en disent Wesseling et Larcher, Hérodote n'est pas formellement contraire à ce fait : car il ne dit pas que Darius, fils d'Hystaspe, ait fait le premier frapper des Dariques (IV, § 66). — L.

2 Le darique est une monnaie d'or,

marquée d'un sagittaire, comme le
disent les Anciens (PLUT. Apophth.
laconic. p. 211, B; in Artaxerx. p.
1021, E), dont on a retrouvé plu-
sieurs exemplaires depuis le temps
où Rollin a écrit. Cette monnaie est
d'or fin et pèse 157 grains poids de
marc (v. mes Considér. sur les mon-
naies, p. 108): sa valeur intrinsèque
est donc de 20 fr. 11 cent.

Au témoignage de Xénophon, elle
valait 20 drachmes attiques (Ana-
bas. 1, 7, 14), chacune du poids de
82 gr. ce qui établit entre les
deux métaux la proportion de
82 X 20
157
à 1.

c'est-à-dire de 10

L.

des armées, et des chevaux pour la remonte de la cavalerie. Les six-vingts satrapies fournissaient cette contribution, chacune selon sa quote-part et sa taxe. Herodote remarque que la satrapie de Babylone, qui était la plus étendue et la plus opulente de toutes, fournissait seule cette contribution pendant quatre mois, et portait par conséquent elle seule un tiers du total, dont tout le reste de l'Asie ensemble ne contribuait que pour les deux autres tiers.

Ce que j'ai dit ci-devant fait connaître que les rois de Perse ne levaient pas tous les impôts en deniers, mais qu'ils se contentaient d'en tirer seulement une partie en argent, et recevaient le reste en denrées que produisaient les provinces: ce qui marque dans le gouvernement beaucoup de sagesse, de modération et d'humanité. Ils avaient sans doute remarqué qu'il est souvent très-difficile, sur-tout aux pays éloignés du commerce, de convertir leurs denrées en argent sans souffrir de grandes pertes; au lieu que rien ne facilite tant la levée des impôts, et ne met les peuples plus à couvert des vexations et des frais, que de prendre paiement de chaque contrée les fruits qu'elle produit. qui sont une contribution aisée, naturelle, équitable.

Il y avait aussi certains cantons assignés pour l'entretien de la toilette et de la garde-robe de la reine, l'un pour sa ceinture, l'autre pour son voile, et ainsi du reste; et ces cantons, qui étaient d'une fort grande étendue, puisqu'un d'eux renfermait autant d'espace qu'un homme en peut faire en un jour; ces cantons, dis-je, tiraient leur nom de leur destination particulière. et étaient appelés, celui-ci la Ceinture, l'autre le Voile

de la reine. Du temps de Platon la chose se pratiquait Plat. in encore de la sorte.

Alcibiad. 1,

p. 123. Plut. in Themist.

p. 127.

La manière dont le prince donnait alors des pensions aux personnes qu'il voulait gratifier ressemble tout-àfait à ce que j'ai rapporté de la reine. On sait que le roi de Perse assigna le revenu de quatre villes à Thémistocle, dont l'une devait fournir au vin, l'autre au pain, la troisième aux mets de sa table, la quatrième à ses vêtements et à ses meubles. Avant lui, Cyrus en Athen. l. 1, avait usé de même envers Pytharchus de Cyzique, qu'il considérait, et à qui il donna le revenu de sept villes. On voit dans la suite beaucoup d'exemples pareils.

ARTICLE II.

De la guerre.

Les peuples d'Asie, par eux-mêmes, étaient assez belliqueux, et ne manquaient pas de courage; mais ils se laissèrent tous amollir par les délices et par la volupté. J'en excepte les Perses, qui, avant Cyrus, et encore plus sous ce prince, se maintinrent dans la possession d'être regardés comme des hommes trèspropres à la guerre. La situation de leur pays, fort rude et plein de montagnes, avait pu contribuer à la vie dure et frugale qu'ils menaient, ce qui n'est pas indifférent pour former de bons soldats. La bonne éducation qu'on donnait aux jeunes gens chez les Perses, était la principale cause du courage et de l'esprit belliqueux de ce peuple.

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a donc de la distinction à mettre pour les mœurs,

1 Et de Xénophon. Voyez ce qu'il dit dans la Retraite des Dix-Mille (p. 40, ed. Hutchinson ). — L.

P. 30.

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