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Strab. 1. 15,

Am. Marcel.

sub finem.

et sur-tout pour la matière que je trait, entre les di férentes nations de l'Asie. Ainsi, ce qui se trouvera de bon et de parfait dans ce qui va être dit des règles no des principes de la guerre doit être appliqué aux Perse tels qu'ils etaient sous Cyrus: le reste, aux autres peuple de l'Asie, Assyriens, Babyloniens, Mèdes, Lydiens e aux Perses mêmes, depuis qu'ils eurent dégénéré, a qui arriva peu de temps après Cyrus, comme je le marquerai dans la suite.

§ I. Entrée dans la milice.

Les Perses étaient formés à la milice de très-bonne pag 34 heure par differents exercices. Ils servaient ordinairelib. 23, ment depuis vingt ans jusqu'à cinquante. Soit en guerre, soit en paix, ils portaient toujours l'épée, comme fait notre noblesse, ce qui ne se pratiquait point chez les Romains ni chez les Grecs. Ils étaient obligés de s'enrôler dans le temps marqué, et c'était un crime que Herod. lib. 4 de demander une dispense sur ce sujet, comme on le verra dans la suite par la manière cruelle dont Darius et Xerxès traitèrent deux jeunes seigneurs que leurs pères avaient demandé par grace qu'on leur laissât pour la consolation de leur vieillesse.

et 6.

Senec. 1. 3,

de Ira, cap. 16 et 17.

Lib. 7, c. 83.

Herodote parle d'un corps de troupes destinées à la garde du prince, qu'on appelait les Immortels, parce que ce corps subsistait toujours dans le même nombre, qui était de dix mille, et que, dès qu'il y etait mórt quelque soldat, on en substituait un à sa place. Apparemment qu'il commença à ces dix mille soldats que Cyrus fit venir de Perse pour sa garde. Ils étaient distingués de tous les autres par leur armure superbe, Lib. 3, c. 3. et encore plus par leur courage. Quinte-Curce en fait

sdssi mention; et d'un autre corps, composé de quinze a ille hommes, destinés pareillement pour garder le es nce: on les appelait Doryphori1.

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1s: LES armes les plus ordinaires des Perses étaient, un abre ou cimeterre, acinaces; une espèce de poignard, qui pendait à leur ceinture du côté droit; un javelot, ou demi-pique armée par le bout d'un fer aigu. Il paraît qu'ils portaient deux javelots, l'un pour lancer, l'autre pour combattre à la main. Ils faisaient grand usage de l'arc, et du carquois où étaient renfermées les flèches. La fronde n'était pas inconnue chez eux, mais ils en faisaient peu de cas.

Il paraît, par plusieurs endroits des auteurs, que les Perses n'usaient point de casques, mais n'avaient que leurs bonnets ordinaires appelés tiares; et cela est dit en particulier de Cyrus le jeune et de ses troupes. Cependant les mêmes auteurs, en d'autres endroits, leur donnent aussi un casque : ce qui marque que cet usage avait changé selon les temps.

Les piétons avaient, pour le plus grand nombre, des cuirasses d'airain, qui étaient si artistement ajustées au corps, qu'elles n'empêchaient point le mouvement ni l'agilité des membres, non plus que les brassards et les cuissards qui couvraient les bras, les cuisses et les jambes des cavaliers. Les chevaux mêmes, pour la plupart, étaient couverts d'airain par le front, le poitrail et les flancs. C'est ce qu'on appelle, equi cataphracti, des chevaux bardés.

Les auteurs varient beaucoup sur la forme des bou

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De exped. CT: 163.

Cyr. 1, pag. 263.

Xenoph.

pag. 152.

cliers. D'abord ils étaient assez petits, fort légers, et faits de branches d'osier, gerra. Mais on voit aussi, par plusieurs endroits, qu'ils en eurent d'airain, et qui étaient fort longs.

Nous avons déja remarqué que, dans les commencements, les soldats armés à la légère, savoir les archers et les gens de trait, faisaient le gros des armées chez les Perses et chez les Mèdes. Cyrus, qui avait reconnu par l'expérience que ces sortes de troupes n'étaient propres qu'à combattre de loin et par manière d'escarmouche, et qui croyait qu'il était plus avantageux d'en venir d'abord aux mains, avait changé cet ordre, et les avait réduites à un assez petit nombre, armant les autres de toutes pièces, comme le reste de l'armée.

§ III. Chariots armés de faux.

Cyrus introduisit un changement considérable dans Cyrop. 1.6, les chariots de guerre. Ils étaient en usage long-temps avant lui, comme il paraît par les livres sacrés et par Homère. Ces chariots n'avaient que deux roues; ils étaient attelés pour l'ordinaire de quatre chevaux de front, et montés par un homme d'une naissance et d'une valeur distinguées, qui combattait, et par un autre, qui n'était occupé qu'à conduire le chariot. Cyrus trouva que cet usage, qui entraînait beaucoup de dépenses, était d'une utilité fort médiocre, puisque pour trois cents chariots il fallait douze cents chevaux et six cents hommes, dont il n'y en avait que trois cents qui combattissent effectivement, les trois cents autres hommes de mérite et de distinction, qui auraient pu être ailleurs d'une grande utilité, ne servant que d'écuyers. Pour remédier à cet inconvénient, il changea la forme des

chariots, et doubla le nombre des combattants en mettant le conducteur en état de combattre lui-même.

Il fit les roues plus fortes, afin qu'elles ne pussent pas être facilement brisées, et allongea les essieux, afin de leur donner une assiette plus ferme. Il ajouta à chaque bout de l'essieu des faux longues de trois pieds, qui étaient disposées horizontalement; et sous le même essieu il en mit d'autres, tournées contre terre, pour couper en pièces soit hommes, soit chevaux, que l'impetuosité des chariots avait renversés. Il paraît, par Liv. lib. 37. différents endroits des auteurs, que dans la suite on ajouta encore au bout du timon deux longues pointes, pour percer tout ce qui se présentait; et qu'on arma le derrière du chariot de plusieurs rangs de couteaux aigus, pour empêcher qu'on n'y pût monter.

Ces chariots furent en usage pendant plusieurs siècles dans tout l'Orient. On les regardait comme faisant la principale force des armées, comme la cause la plus certaine des victoires, et comme l'appareil le plus capable de jeter la terreur parmi les ennemis.

Mais à mesure que l'art militaire vint à se perfectionner, on en sentit les inconvénients, et enfin on y renonça entièrement. En effet, pour en tirer quelque utilité, il fallait trouver des plaines vastes et étendues, un terrain fort uni, un pays où il n'y eût ni ravins, ni ruisseaux, ni vignes, ni bois.

Dans les temps postérieurs on imagina plusieurs moyens d'en rendre l'usage absolument inutile. Il suffisait de leur opposer un simple fossé, qui les arrêtait tout court. Quelquefois un général habile et expérimenté, tel qu'Eumène, dans la bataille que, Scipion livra contre Antiochus, détachait contre les chariots les

n. 41.

Id. ibid.

p. 463.

frondeurs, les archers, les tireurs de javelots, lesquels, épars de tous côtés, les accablaient d'une grèle de pierres, de traits, de flèches, et, jetant de grands cris en même temps que toute l'armée, répandaient la terreur et le désordre parmi les chevaux, et les obligeaient souvent Plut. in Syl. de se tourner contre leurs propres troupes. D'autres fois on empêchait l'action et l'effet des chariots en s'en approchant tout d'un coup, et franchissant avec une extrême rapidité l'espace qui separait les deux armées; car ils ne tiraient leur force que de la longueur de leur course, qui donnait l'impétuosité et la roideur à leur mouvement, sans quoi ils étaient faibles et languissants. C'est par là que les Romains, sous Sylla, à la bataille de Chéronée, repoussèrent et mirent en fuite les chariots des ennemis, criant avec de grands éclats de rire, comme dans les jeux du cirque, qu'on en fît paraître d'autres.

§ IV. Discipline en paix et en guerre.

On ne peut rien ajouter au bon ordre et à la discipline que gardaient, sous Cyrus, les troupes persanes, soit lorsqu'on était en paix, soit lorsqu'on faisait la guerre!.

Ce qu'il pratiquait en temps de paix, et qui est rapporté fort au long en plusieurs endroits de la Cyropédie, pour former ses troupes par de fréquents exercices, pour les faire à la fatigue par de pénibles et continuels travaux, pour les préparer aux véritables batailles par des combats simulés, pour les remplir de

Il est bon d'observer que, dans la plupart des détails que Rollin a tirés de la Cyropédie, il faut voir moins des usages propres à la Perse,

que les idées de Xénophon sur les moyens de perfectionner la discipline et la tactique. — L.

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