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Herod. I. 1, cap. 183.

Arrian. 1.7,

quent un sixième plus que le talent attique, qui n'en vaut que 6000.

Selon le denombrement que fait Diodore des richesses renfermées dans ce temple, la somme totale est de 6300 talents d'or babyloniens.

Le sixième de 6300 est 1050. Par conséquent 6300 talents d'or babyloniens valent 7350 talents d'or attiques. Or, 7350 talents attiques d'argent valent 22,050,000 liv.; c'est-à-dire vingt - deux millions cinquante mille livres.

Comme nous mettons pour les anciens la proportion de l'or à l'argent de dix à un, 7350 talents attiques d'or doivent valoir 220,500,000 liv., c'est-à-dire deux cent vingt millions cinq cent mille livres.

Ce temple subsistait encore au temps de Xerxès. Ce Strab. 1. 16, prince, à son retour de son expédition contre la pag. 738. Grèce, le démolit entièrement après en avoir enlevé pag. 284. les trésors immenses. Alexandre, quand il fut revenu des Indes à Babylone, forma le dessein de le rebâtir : et d'abord il employa dix mille hommes pour nettoyer la place et en écarter les ruines; mais étant mort deux mois après, l'entreprise cessa.

Diod. lib. 2,

Tels étaient les principaux ouvrages qui ont rendu Babylone si fameuse. Quelques-uns en sont attribués par les auteurs profanes à Sémiramis, dont il est temps que nous reprenions l'histoire.

Après qu'elle eut achevé tous ces grands ouvrages, p. 100-108. elle crut devoir parcourir toutes les parties de son em

1 Le talent attique pesait 26 kilogrammes; le talent babylonien, 30 kilog. 54: il s'agirait donc ici d'un poids d'or égal à 192,400 kilogr.

ou environ 393,000 livres valant au moins 662 millions ce qui est bien difficile à croire L.

pire, et elle laissa par-tout des marques de sa magnificence par de superbes bâtiments qu'elle construisit, soit pour la commodité, soit pour l'ornement des villes, s'appliquant sur - tout à faire conduire de l'eau par des aqueducs dans les lieux qui en manquaient, et à rendre aisées les grandes routes en perçant des montagnes et comblant des vallées. Du temps de Diodore on voyait encore en plusieurs endroits des monuments qui portaient son nom 1.

lib. 9

c. 3.

Il paraît qu'elle avait une grande autorité sur les Val. Max. peuples, puisque sa présence scule était capable d'arrêter une sédition. Un jour, pendant qu'elle était à sa toilette, on vint lui annoncer qu'il y avait quelque mouvement dans la ville. Elle partit sur-le-champ, la tête à demi coiffée, et ne revint point que le trouble ne fût entièrement apaisé. On lui érigea une statue où elle paraissait dans cette même attitude et cet état négligé, qui ne l'avaient point empêchée de voler à son devoir.

Non contente de la vaste étendue d'états que son mari lui avait laissés, elle fit la conquête d'une grande partie de l'Éthiopie. Pendant qu'elle était dans ce pays, elle eut la curiosité de visiter le temple de JupiterAmmon pour savoir de l'oracle quand sa vie finirait. Il lui fut répondu, si l'on en croit Diodore, que ce serait lorsque son fils Ninyas lui dresserait des embûches, et qu'après sa mort une partie de l'Asie lui rendrait des honneurs divins.

Sa grande et dernière expédition fut contre les Indes. Elle amassa dans cette vue des troupes innombrables de toutes les provinces de son empire: le ren

I

Entre autres les χώματα Σεμι pauides. Voyez sur les travaux de

Sémiramis une note de ma Traduct.
de Strabon. (t. 5, p. 156.) L.

dez-vous fut à Bactre. Comme la force des Indiens consistait principalement dans le grand nombre d'éléphants qu'ils avaient, elle fit accommoder des chameaux en forme d'éléphants, dans l'espérance de tromper ainsi les ennemis. On dit que Persée, longtemps après, en fit autant contre les Romains; mais cet artifice ne leur réussit ni à l'un ni à l'autre. Le roi

des Indes, ayant appris qu'elle approchait, lui envoya des ambassadeurs pour lui demander qui elle était, et de quel droit, sans avoir reçu de lui aucune injure, elle venait de gaîté de cœur attaquer ses états; et il ajoutait que son audace serait bientôt punie comme elle le méritait. Dites à votre maître, répondit-elle, que dans peu je lui ferai savoir moi-même qui je suis. Elle s'avance aussitôt vers le fleuve qui donne son nom au pays. Elle avait fait préparer un grand nombre de barques. Le passage lui en fut long-temps disputé; mais après un sanglant combat elle mit les ennemis en fuite. Plus de mille barques de leur côté furent coulées à fond, et elle fit sur eux plus de cent mille prisonniers. Animée par cet heureux succès, elle avança aussitôt dans le pays, ayant laissé soixante mille hommes pour garder le pont de bateaux qu'elle avait fait construire. C'est ce que demandait le roi, qui exprès avait pris la fuite, afin de lui donner lieu de s'engager dans l'intérieur du pays. Quand il l'y crut assez avancée, il tourna face. Alors se donna un second combat, plus sanglant encore que le premier. Les faux éléphants ne soutinrent pas long-temps le choc des véritables ceux-ci mirent l'armée en déroute, écrasant

:

› L'Indus.

tout ce qu'ils rencontraient. Sémiramis fit ce qu'elle put pour rallier et ranimer ses troupes, mais inutilement. Le roi, la voyant dans la mêlée, s'avança contre elle, et la blessa en deux endroits, mais sans que ces plaies fussent mortelles. La vitesse de son cheval la déroba à la poursuite des ennemis. Comme on courait en foule vers le pont pour repasser le fleuve, le désordre et la confusion, inévitables dans de telles conjonctures, y firent périr un grand nombre de troupes. Quand elle eut mis en sûreté celles qui avaient pu se sauver, elle rompit le pont, et par là arrêta les ennemis, à qui le roi, pour obéir à un oracle, avait défendu de poursuivre plus loin Sémiramis et de passer le fleuve. Cette princesse, ayant fait à Bactre l'échange des prisonniers, retourna dans ses états, y ramenant à peine le tiers de son 'armée. Elle est la seule, et Alexandre après elle, qui ait osé porter la guerre au-delà du fleuve Indus.

Je ne puis pas n'être point frappé d'une difficulté que l'on peut faire sur tout ce que j'ai rapporté d'extraordinaire de Ninus et de Sémiramis, qui paraît ne pouvoir guère convenir à des temps si proches du déluge je veux dire cette multitude de troupes, cette nombreuse cavalerie, ces chars armés de faux, ces trésors immenses d'or et d'argent, qui sentent plus les temps postérieurs; et il en faut dire autant de la ma

1 Cette armée, si l'on en croit Ctésias, était de trois millions d'hommes et de cinq cent mille chevaux sans compter les chameaux et les chars armés en guerre, dont le nombre était très-considérable. Je ne doute point qu'il n'y ait ici beaucoup d'exagération, ou faute dans les chiffres.

Walter Raleigh remarque à ce sujet qu'il n'y a aucun pays du monde qui pourrait entretenir une pareille multitude de soldats, quand même tous les hommes et toutes les bêtes pourraient se nourrir avec de l'herbe. (Histor. of the World, c. 12, §2.) L.

Tom. 3, p. 343, etc.

gnificence des bâtiments qui leur sont attribués. Il y a bien de l'apparence que les historiens grecs, qui sont venus tant de siècles après, trompés par la ressemblance des noms, par l'ignorance des dates, et par quelques rapports des événements, ont pu attribuer à des princes anciens ce qui appartenait aux rois postérieurs, et charger un seul des exploits et des entreprises qui doivent être partagés successivement entre plusieurs. Ainsi il peut y avoir eu deux Belus et deux Ninus. Le premier Belus est Nemrod, comme je l'ai supposé, père de Ninus, qui a donné son nom à Ninive. Le second Belus sera Belus l'Assyrien, qu'Ussérius fait régner à Babylone l'an du monde 2682 et 1322 avant Jésus-Christ; et ce second Belus aura eu un fils appelé aussi Ninus. Mais je n'entre point dans ces sortes de discussions critiques.

Sémiramis, quelque temps après son retour, découvrit que son fils lui dressait des embûches, et qu'un de ses principaux officiers s'était offert à lui prêter son ministère. Elle se ressouvint alors de l'oracle de JupiterAmmon; et, avertie que la fin de sa course approchait, sans faire souffrir aucune peine à cet officier, qu'elle avait arrêté, elle abdiqua volontairement l'empire, remit le gouvernement entre les mains de son fils, et se déroba à la vue des hommes, dans l'espérance de jouir bientôt des honneurs divins, comme l'oracle le lui avait promis: en effet, on dit qu'elle fut honorée par les Assyriens comme une divinité, sous la forme d'une colombe. Elle avait vecu soixante-deux ans, dont elle en avait régné quarante-deux.

On peut voir dans les memoires de l'académie des Belles-Lettres deux savantes dissertations sur l'empire

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