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régulièrement la marche de ces pieds. Comme ceux-ci, de quelque nature ou de quelque étendue qu'ils pussent être, se divisaient toujours en deux parties égales ou inégales, dont la première s'appelait apos, élévation, et la seconde éis, abaissement ou position; de même le rhythme du chant, qui répondait à chacun de ces pieds, se partageait en deux également ou inégalement par ce que nous nommons aujourd'hui un frappé et un levé, c'est-à-dire par un bruit ou une percussion, et par un repos. L'attention scrupuleuse que les Anciens avaient à la quantité des syllabes dans leur musique vocale, en rendait le rhythme plus parfait et plus régulier que le nôtre : car la poésie chez nous ne se mesure point suivant les longues et les brèves; ce qui n'empêche pas néanmoins qu'un habile musicien ne doive faire sentir, par la durée des sons, la quantité de chaque syllabe. J'ai copié ce que je viens de dire du rhythme, d'une des dissertations de M. Burette; et je l'ai fait en faveur des jeunes gens, à qui ce petit morceau pourra être fort utile pour l'intelligence de plu

sieurs endroits des auteurs anciens. Je reviens à mon sujet.

Ce qui fait le principal sujet de la dispute entre les savant ssur la musique des Anciens, est de savoir s'ils ont connu celle que nous appelons musique à plusieurs parties, c'est-à-dire dans laquelle ces différentes parties forment chacune à part un chant suivi, et s'accordent toutes ensemble, comme il arrive dans notre contre-point, soit simple soit composé. On peut voir sur cet article, et sur tout ce qui regarde la musique des Anciens, les savantes dissertations de M. Burette, insérées dans les III, IV et ve tomes des Mémoires de

l'Académie royale des Belles-Lettres, qui font connaître la profonde érudition et le goût exquis de cet ecrivain.

§ III. Médecine.

Herod. 1. 1.

cap. 197.

Strab. 1. 16,

pag. 746.

On découvre aussi, dans ces temps reculés, l'origine de la médecine, dont les commencements, comme de tous les arts et de toutes les sciences, sont encore bruts et grossiers. Hérodote, et après lui Strabon, remarquent que c'était une coutume généralement établie chez les Babyloniens, d'exposer les malades à la vue des passants, pour s'informer d'eux s'il n'avaient point été attaqués d'un mal pareil, et pour savoir par quels remèdes ils en avaient été guéris. C'est ce qui a fait dire à plusieurs que la médecine est une science conjecturale et expérimentale, qui est née des observations qu'on avait faites sur la nature des différentes maladies, et sur ce qui est favorable ou contraire à la santé. Il faut convenir que l'expérience peut beaucoup, mais elle ne suffit pas. Le fameux Hippocrate en fit grand usage, mais ne s'y arrêta point. C'était la coutume, que tous Plin. l. 29, les malades qui avaient été guéris missent dans le Strab. 1. 8, temple d'Esculape un tableau, où ils expliquaient par quels remèdes ils l'avaient été. Ce célèbre médecin fit décrire tous ces mémoires, et sut bien en profiter.

cap. 1.

pag. 374.

pag. 341.

La médecine, dès le temps de la guerre de Troie, était en grand usage et en grand honneur. Esculape, Diod. lib. 5, qui vivait alors, en est regardé comme l'inventeur, et il l'avait déja portée à une grande perfection par une profonde connaissance de la botanique, par l'apprêt des médicaments et par les opérations de la chirurgie; car toutes ces parties n'étaient point séparées de la méde

Hom. Iliad.

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lib. 10,

cine, et ne faisaient toutes ensemble qu'une même profession.

par

Les deux enfants d'Esculape, Podalirius et Machaon, v. 821-847. qui commandaient un certain nombre de troupes à ce siége, étaient aussi excellents médecins que braves capitaines, et ne rendaient pas moins de service à l'armée leur habileté dans cet art, que par leur Plutarch. in courage dans les combats. Achille même, non plus qu'Alexandre dans la suite, n'avait pas jugé cette connaissance inutile à un général, ni au-dessous de lui. Il l'avait apprise du centaure Chiron, et l'avait enseignée lui-même à Patroele son ami, qui en fit usage en pansant la plaie d'Eurypile.

Alexandr.

pag. 668.

Il guérit cette plaie par le moyen d'une racine qui, sur-le-champ, fit cesser la douleur et arrêta le sang. La botanique, c'est-à-dire la médecine qui traite et fait usage des herbes et des plantes, était fort connue et presque seule employée dans les premiers temps. AEn. lib. 12, Virgile, en parlant d'un célèbre médecin, à qui Apolv. 396. lon lui-même avait enseigné la médecine, semble borner cet art à la connaissance des simples: Scire potestates herbarum usumque medendi maluit. C'était la nature elle-même qui présentait aux hommes ces innocents et salutaires remèdes, et qui semblait les inPlin. 1. 26, viter à en faire usage. Les jardins, les campagnes, les et lib. 24, forêts les fournissaient abondamment et gratuitement. On ne faisait point encore usage des minéraux, des thériaques et d'autres compositions qu'une étude plus sérieuse de la nature a fait inventer depuis.

сар. 1;

cap. I.

Id. l. 29,

cap. 9.

Pline dit que la médecine qu'Esculape, vers le temps du siége de Troie, avait mise en grande réputation,

tomba bientôt après dans l'oubli, et demeura comme ensevelie dans les ténèbres jusqu'au temps de la guerre du Péloponnèse, où Hippocrate la ressuscita en quelque sorte et la remit en honneur. Cela peut être vrai pour la Grèce; mais nous voyons qu'elle avait toujours été fort cultivée et fort estimée dans la Perse. Le grand Cyrus, comme Xénophon le remarque, ne manquait jamais Cyrop. 1. 1, de mener avec lui à l'armée un certain nombre d'ex- P. 29, et 1.8, cellents médecins, qu'il récompensait avantageusement, et à qui il témoignait une grande considération; et il observe qu'il avait trouvé cette coutume établie anciennement parmi les généraux : et le même Xénophon De Expedit. nous apprend que le jeune Cyrus en usait de la même

sorte.

Il faut avouer néanmoins que c'est Hippocrate qui a porté la médecine au plus haut point de perfection; et quoiqu'il soit constant que depuis lui on a ajouté beaucoup de connaissances à celles qu'il avait acquises, encore aujourd'hui il est regardé par les plus habiles médecins comme le premier maître dans cet art, et celui dont l'étude doit le plus occuper ceux qui veulent y réussir.

pag. 212.

Cyr. lib. 3,

pag. 311.

Des hommes formés de la sorte, qui, à l'étude qu'ils ont faite des plus célèbres médecins, tant anciens que modernes, à la connaissance qu'ils ont acquise de la vertu des simples, des principes de la physique, de la =constitution du corps humain, ont ajouté une longue expérience et de sérieuses réflexions; de tels hommes méritent bien, dans un état policé, d'être distingués et récompensés, comme le Saint-Esprit le recommande dans l'Écriture: L'habileté du médecin l'élèvera en Eccles. 38, honneur; il sera comblé de louanges, même par les

2, 3.

grands, et les rois lui feront des présents; puisqu'ils consacrent tous leurs travaux et toutes leurs veilles à la conservation de la santé des citoyens, qui est de tous les biens humains le plus cher et le plus précieux. Ce bien pourtant est celui que l'on ménage le moins : non. seulement on se ruine la santé par les excès, mais on la confie, par une aveugle crédulité, à des hommes sans aveu et sans expérience, qui séduisent les malades par leur air imposant, ou par la douce espérance de la guérison dont ils les flattent.

§ IV. Astronomie.

Quelque envie qu'aient eu les Grecs de se donner pour auteurs et inventeurs de tous les arts et de toutes les sciences, ils n'ont pu absolument disputer aux Babyloniens l'honneur d'avoir jeté les premiers fondements de l'astronomie. La situation avantageuse de Babylone, bâtie dans une plaine fort étendue, et où la vue n'était bornée par aucunes montagnes ; l'air pur et serein qui régnait toujours dans ce pays, et donnait lieu de contempler librement les astres 2; peut-être aussi la hauteur extraordinaire de la tour de Babel, qui semblait faite pour servir d'observatoire, furent, à l'égard de ces peuples, de puissants attraits qui les portèrent à examiner avec soin les divers mouvements du ciel et le Mémoires de cours réglé des astres. M. l'abbé Renaudot, dans sa des Belles dissertation sur la sphère, remarque que la plaine

l'Académie

I « Palàm est, ut quisque inter istos loquendo polleat, imperatorem illicò vitæ nostræ necisque fieri... Adeò blanda est sperandi pro se cuique dulcedo. » (PLIN. l. 29, c. I.) Principiò Assyrii propter pla

nitiem magnitudinemque regionum quas incolebant,quum cœlum ex omni parte patens et apertum intuerentur, trajectiones motusque stellarum observaverunt. » (Cic. lib. 1, de Divin. n. 2.)

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