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part. 2, p. 3.

appelée dans l'Écriture sainte Sennaar, et où Babylone Lettres, t. I. fut bâtie, est la même que les Arabes appellent Sinjar, où le calife Almamon, septième des Habbassides, sous lequel les sciences commencèrent à être florissantes parmi les Arabes, fit faire les observations astronomiques qui servirent durant plusieurs siècles à tous les astronomes de l'Europe; et que le sultan GelaleddinMélikschah, troisième des Seljukides, en fit faire de semblables près de 300 ans après dans le même lieu : ce qui fait voir qu'il a toujours paru le plus propre à faire des observations astronomiques 1.

Celles que firent les Babyloniens ne purent pas être portées d'abord à une grande perfection, n'étant pas encore aidées du secours des télescopes, c'est-à-dire des lunettes d'approche, dont l'invention est assez récente, et a servi beaucoup à perfectionner dans le dernier siècle les recherches d'astronomie. Quelles qu'elles aient été, elles ne sont point parvenues jusqu'à nous. Epigène, auteur grave et digne de foi, selon Pline, parle d'observations faites pendant 720 ans, et qui étaient empreintes sur des carreaux de brique, 1.7, c. 56. ce qui marquerait une antiquité fort reculée. Celles dont Callisthène, philosophe de la suite d'Alexandre,

Il est maintenant bien difficile de savoir jusqu'où les Chaldéens avaient poussé l'astronomie : les ouvrages qui auraient pu nous en instruire sont perdus ; et il ne nous reste plus que quelques notions souvent contradictoires, éparses dans les auteurs anciens. On conclut des témoignages combinés de Géminus et de Ptolémée qu'ils possédaient une période luni-solaire qui, selon M. de la Place, fait honneur à leur

sagacité (Expos, du syst, du monde,
not. 2, p. 400, 3e édition). J'ai
fait voir dans un mémoire sur la di-
vision du Jour et de l'Équateur chez
les Chaldéens (Journal des savants,
Décembre 1817, p. 738), qu'ils
avaient connu assez exactement la
grandeur apparente du diamètre du
soleil. On peut consulter sur ce sujet
un mémoire de M. Ideler, traduit de
l'allemand par M. Halma. - L.

Plin. Hist. Nat.

in lib. 2, de cœlo.

Porphyr. fait mention, et dont il rendit compte à Aristote, ap. Simplic. embrassent 1903 ans, et par conséquent remontent assez près du déluge, et du temps où Nemrod bâtit Babylone.

p. 989-992.

On doit certainement savoir bon gré et rendre justice au travail et aux recherches curieuses de ceux qui ont contribué à inventer ou à perfectionner une science si utile, non-seulement pour l'agriculture et la navigation, par la connaissance qu'elle donne du cours réglé des astres et de la proportion merveilleuse et toujours uniforme des jours, des mois, des saisons et des années; In Epinom. mais pour la religion même, avec laquelle Platon montre que l'étude de cette science a une liaison étroite et nécessaire, puisqu'elle tend directement à inspirer un grand respect pour la Divinité, qui préside avec une sagesse infinie au gouvernement de l'univers, et qui est présente et attentive à toutes nos actions. Mais on ne peut assez plaindre ces mêmes philosophes 2, qui, étant arrivés par leur heureux travail et par leurs recherches astronomiques tout près du Créateur, ont eu le malheur de ne le point trouver, parce qu'ils ne l'ont point servi ni adoré, et qu'ils n'ont pas conformé leurs actions aux règles de ce divin modèle.

SV. Astrologie judiciaire.

Pour ceux de Babylone et de l'Orient, l'étude des astres, loin de les conduire, comme elle aurait dû, à la connaissance de celui qui en est le créateur et le

Il en a été parlé plus haut (pag. 10, note 2). — L.

2 « Magna industria, magna solertia: sed ibi Creatorem scrutati

sunt positum non longè a se, et non invenerunt... quia quærere neglexerunt.» (S. AUGUST. de verb. Evang. Matth. Serm. 68, cap. 1.)

maître, les jeta pour la plupart dans l'impiété et dans les folies de l'astrologie judiciaire, On appelle ainsi cette science fausse et téméraire, qui enseigne à juger de l'avenir par la connaissance des astres, et à prédire les événements par la situation des planètes et par leurs différents aspects: science traitée avec raison de rêverie et d'extravagance par ce qu'il y a eu d'écrivains plus sensés dans le paganisme même. O delirationem incredibilem! s'écrie Cicéron, en réfutant la folle pensée de ces astrologues, appelés souvent Chaldéens, du pays où cette science avait pris son origine; qui, en conséquence des observations faites, disaient-ils, par leurs prédécesseurs sur tous les événements passés pendant l'espace seulement de quatre cent soixante-dix mille ans, prétendaient connaître sûrement, par l'aspect et la combinaison des astres et des planètes dans le moment de la naissance d'un enfant, quels seraient son génie, son caractère, ses mœurs, la constitution de son corps, ses actions, en un mot tous les événements et la durée de sa vie. Il relève mille absurdités d'un sentiment dont le ridicule seul doit inspirer du mépris, et demande pourquoi d'une infinité d'enfants qui naissent dans le même moment, et sans doute sous l'aspect précisément des mêmes astres, il n'y en a pas deux dont le sort et la vie se ressemblent. Il demande encore si de ce grand nombre d'hommes qui périrent à la bataille de Cannes d'un même genre de mort, tous étaient nés sous les mêmes constellations.

Cic. lib. 2,

De Divin.

n. 87-99.

Plin.

On ne croirait pas qu'un art si absurde, uniquement fondé sur l'imposture et l'artifice, fraudulentissima artium, dit Pline, eût pu acquérir tant de crédit dans Procm.1.30. tout l'univers et dans tous les siècles. Ce qui lui a

Tome II. Hist. anc.

20

Phys.

donné un si grand cours, continue cet auteur, est la curiosité naturelle à l'homme de percer dans l'avenir, et de connaître par avance ce qui doit lui arriver: nullo non avido futura de se sciendi, jointe à une superstitieuse crédulité, qui se trouve agréablement flattée par les magnifiques promèsses dont ces discurs de bonne aventure ne sont pas avares. Ita blandissimis desideratissimisque promissis addidit vires religionis, ad quas maximè etiamnum caligat humanum genus.

Les écrivains modernes, et entre autres deux de nos Gassendi, plus grands philosophes, Gassendi et Rohault, se sont sect. 2, 1. 6. déclarés avec la même force contre la folie de cette prétendue science, et ont démontré qu'elle était également destituée et de principes et d'expériences.

Rohault,

Phys.part. 2, cap. 27.

De principes. Le ciel, selon les astrologues, est divisé en douze parts égales; elles sont prises, non selon les pôles du monde, mais selon ceux du zodiaque. Les douze portions du ciel ont chacune un attribut, comme les richesses, la science, les parents, et ainsi du reste. La portion la plus importante et la plus décisive, est celle qui est prochainement sous l'horizon, et qui est appelée l'ascendant, parce qu'elle est prête à monter et à paraître sur l'horizon lorsqu'un homme vient au monde. Les planètes sont divisées en favorables, nuisibles, / et mixtes les aspects de ces planètes, qui ne sont que certaines distances entre elles, sont aussi ou heureux ou funestes. Je passe plusieurs autres hypothèses toutes également arbitraires, et je demande si un homme de bon sens peut les admettre sur la simple parole de ces imposteurs, sans aucunes preuves, aucunes preuves, sans même la moindre ombre de vraisemblance. Le moment précis, et d'où dépend tout le reste des prédictions, est celui

de la naissance. Et pourquoi pas celui de la conception? Pourquoi les étoiles ne font-elles rien pendant neuf mois de grossesse ? Peut-on même jamais, dans la rapidité incroyable du mouvement des cieux, être sûr d'avoir saisi le moment précis et décisif, sans qu'il y ait eu du plus ou du moins, ce qui suffit pour tout renverser? Il y a mille questions pareilles à faire.

Ils peuvent encore moins se flatter d'avoir pour eux l'expérience. Elle ne pourrait consister que dans les observations qu'on aurait faites d'événements arrivés toujours de la même sorte lorsque les planètes se seraient trouvées dans une certaine situation. Or, du consentement de tous les astronomes, il faut plusieurs milliers d'années pour rencontrer seulement deux fois telle constitution des astres que l'on voudra s'imaginer; et il est très-certain que celle que le ciel doit avoir demain, ne s'est point encore vue depuis la création du monde. On peut consulter les deux philosophes que j'ai cités, et sur-tout Gassendi, qui a traité la matière plus au long. C'est sur de pareils fondements qu'est posé tout l'édifice de l'astrologie judiciaire.

Mais ce qui est étonnant, et qui marque un renversement entier de raison, c'est que de prétendus esprits forts, qui se roidissent opiniâtrément contre les preuves les plus convaincantes de la religion, et qui refusent de croire sur la parole de Dieu même les prophéties les plus claires et les plus certaines, se livrent quelquefois totalement aux vaines prédictions de ces astrologues et de ces imposteurs.

Saint Augustin, en plusieurs endroits de ses écrits,

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