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ARTICLE II.

Division de l'histoire grecque en quatre áges.

On peut distinguer dans les Grecs quatre différents âges, marqués par autant d'époques memorables, qui tous ensemble renferment 2154 années :

Le premier s'étend depuis la fondation des petits royaumes de la Grèce, en commençant par celui de Sicyone, qui est le plus ancien, jusqu'au siége de Troie, et comprend environ 1000 ans, depuis l'an du monde 1820 jusqu'à 2820;

Le second s'étend depuis la prise de Troie jusqu'au règne de Darius, fils d'Hystaspe, qui est le temps où l'histoire des Grecs commence à se joindre avec celle des Perses, et comprend 663 ans, depuis l'an du monde 2820 jusqu'à 3483;

Le troisième âge s'étend depuis le commencement du règne de Darius jusqu'à la mort d'Alexandre-leGrand, qui est le beau temps de l'histoire des Grecs, et comprend 198 ans, depuis l'an du monde 3483 jusqu'à 3681;

Enfin, le quatrième et dernier âge s'étend depuis la mort d'Alexandre, où les Grecs commencèrent à déchoir, jusqu'à ce qu'ils tombèrent enfin sous la domination des Romains; et l'époque de la ruine entière des Grecs est, d'un côté, la prise et la destruction de Corinthe par le consul L. Mummius en 3858, et de l'autre l'extinction du royaume des Seleucides en Asie par Pompée, l'an du monde 3939, et de celui des Lagides en Égypte par Auguste, l'an 3974. Ce dernier âge comprend en tout 293 ans.

Gen. 10. 2.

De ces quatre âges, je ne parlerai ici ne parlerai ici que des deux premiers, et encore je ne les toucherai que très-légèrement et pour en donner quelque idée aux lecteurs, parce que ces temps, du moins pour une grande partie, appartiennent plus à la fable qu'à l'histoire et se sont couverts de ténèbres qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible, de percer et d'éclaircir; et j'ai déja déclaré plusieurs fois que ce travail obscur et épineux, quoique très-utile pour ceux qui veulent approfondir l'histoire, n'entrait point dans mon plan.

ARTICLE III.

Origine primitive des Grecs.

POUR avoir quelque chose de certain sur l'origine des Grecs, il faut nécessairement avoir recours à ce que nous apprend l'Écriture sainte.

Javan ou Ion (car en hebreu les mêmes lettres, differemment ponctuées, forment ces deux noms), fils de Japhet, et petit-fils de Noé, est certainement le père de tous les peuples connus sous le nom de Grecs, quoiqu'il soit demeuré propre aux Ioniens dans cette nation mais les Hébreux, les Chaldéens, les Arabes et les autres ne nomment point autrement le corps la nation que les Ioniens; et c'est pour cette raison qu'Alexandre est prédit dans Daniel sous le nom de

Dan. 8. 21. roi de Javan 1.

Gen. 10. 4.

de

Javan eut quatre enfants: Éliza, Tharsis, Cetthim et Dodanim. Comme Javan est l'origine des Grecs, il ne faut pas douter que ses quatre fils ne soient les chefs des principales tribus et des principales branches de

1 & Hircus caprarum rex Græciæ. » Dans l'hébreu, rex Javan.

cette nation, devenue depuis si célèbre par les arts et par la guerre.

Éliza est la même chose qu'Ellas, comme traduit le chaldaïque; et le nom Exλnves, devenu commun à toute la nation, comme celui d'Éλas à tout le pays, n'a point d'autre origine. La ville d'Élide, fort ancienne dans le Péloponnèse, les champs Elysiens, la rivière Elissus ou Ilissus, ont retenu long-temps des traces du nom d'Éliza, et ont plus contribué à conserver sa mémoire que les historiens mêmes de la nation, curieux dans les affaires étrangères, et peu instruits de leur origine, parce qu'ils l'étaient peu de la religion véritable et ne remontaient pas jusqu'à elle. C'est pourquoi ils donnent une autre source aux noms Hellenes ou Iones, comme nous le verrons dans la suite; car je me crois obligé de rapporter aussi leur sentiment.

Tharsis était le second fils de Javan. Il s'établit comme ses frères dans la Grèce, et peut-être dans l'Achaïe et les provinces voisines, comme Éliza dans le Peloponnèse.

1 Machab.

1, T.

Cetthim. Il ne nous est pas permis de douter que ce ne soit le père des Macédoniens, après l'autorité du premier livre des Machabées, où il est dit dès le commencement qu'Alexandre, fils de Philippe, Macédonien, sortit de son pays, qui était celui de Céthim, pour aller faire la guerre à Darius, roi de Perse; et dans le chap. 8, Egressus de parlant des Romains et de leurs victoires sur les derniers rois de Macédoine, Philippe et Persée, il les appelle roi des Céthéens.

Dodanim. Il est fort vraisemblable que la Thessalie et l'Épire furent le partage de ce quatrième fils de Javan, et que le culte impie de Jupiter de Dodone,

terraCethim.

v. 5. Philippum et Perseum Cetheorum

regem.

Lib. 4, c. 7.

aussi-bien que la ville de Dodone, sont des preuves que le premier auteur était demeuré dans la mémoire de ceux qui tenaient de lui l'établissement et la nais

sance.

Voilà tout ce qu'on peut dire de certain sur l'origine des Grecs. L'Écriture sainte, dont le but n'est pas de satisfaire la curiosité, mais de nourrir la piété, après ces légers rayons de lumière, nous laisse dans une profonde nuit sur le reste de leur histoire, qui ne peut être tirée que des auteurs profanes.

Si l'on en croit Pline, les Grecs s'appelèrent ainsi du nom d'un ancien roi fort obscur. Homère, dans ses poëmes, les nomme Hellènes, Danaens, Argiens, Achéens. Il est remarquable que le mot Græcus n'est jamais employé dans Virgile 2.

L'extrême rusticité des premiers Grecs ne paraîtrait pas croyable, si l'on pouvait sur ce point récuser leurs propres historiens. Un peuple assez entêté de son origine pour l'illustrer par des fables n'en aurait pas Pausan. 1.8, inventé pour l'avilir. Qui croirait que ce peuple, auquel on doit tout ce qu'on a de littérature et de belles [Plat.Protag. connaissances, descendît de sauvages qui n'avaient p. 322. ] point d'autre loi que la force; qui ignoraient l'agriculture, et broutaient à la manière des bêtes ? C'est pourtant ce que nous attestent les honneurs divins

P. 455-456.

[c. 1.]

· Δωδώνη, ἀπὸ Δωδώνου, τοῦ Διὸς καὶ Εὐρώπης. STEPHANUS.

2 Étienne de Byzance prétend qu'Alemaon et Sophocle s'étaient servis du nom de ypzixes (voceypaixòs); mais les témoignages de ces auteurs n'existent plus. Le plus ancien, à notre connaissance, qui ait parlé du

nom de Grecs, comme synonyme d'Hellènes, est Aristote (Meteorol. I, 14) ensuite viennent l'auteur de la Chronique de Paros (Lin. 11.); Lycophron (v. 552, 891, 1195, 1338), STRABON (Lib. I, pag. 74, A.) etc.-L.

qu'ils décernèrent à celui qui leur apprit à se nourrir

de gland, comme d'un aliment plus sain et plus delicat Pelasgus.

que les herbes. Il y avait de là encore bien loin jusqu'à

la politesse et à l'urbanité; aussi n'y arrivèrent-ils que par une longue succession de temps.

Les plus faibles ne furent pas les derniers à comprendre la nécessité de vivre ensemble pour se garantir de la violence et de l'oppression. Ils bâtirent des maisons, dont le nombre s'accrut insensiblement, et forma des bourgs et des villes . Mais la société d'habitation ne vint pas à bout d'humaniser de telles gens. L'Égypte et la Phénicie en eurent l'honneur. L'une et l'autre par leurs colonies instruisirent et civilisèrent les Grecs. Celle-ci leur enseigna la navigation, le commerce, Herod. 1. 2, l'écriture; l'autre les poliça par ses lois, les mit dans le goût des arts et des sciences, et les initia dans mystères.

ses

La Grèce, dans les premiers temps, fut exposée à de grands mouvements, et à de fréquentes mutations, parce que les habitants du pays n'ayant point entre eux de commerce, et n'y ayant point alors de puissance supérieure qui imposât la loi aux autres, la violence décidait de tout. Les plus forts s'emparaient des terres qui leur paraissaient les plus fertiles, et en chassaient les

1 Il existe en Grèce, en Italie et dans l'Asie mineure, des restes de murailles de villes, construites en pierres énormes, assemblées sans ciment, irrégulièrement placées, et non équarries, entièrement différentes du mode de construction connu et pratiqué dans l'Orient. On a tout lieu de croire que ces constructions, appelées par les Anciens

Cyclopéennes, sont d'une époque an-
térieure à l'arrivée des colonies égyp-
tiennes et phéniciennes en Grèce ; ce
qui montre que les peuples indigènes
avaient déja porté assez loin les arts
mécaniques. C'est à M. Petit-Radel
de l'Institut qu'on doit d'avoir attiré
l'attention des savants sur ces restes
curieux de la civilisation primitive
de la Grèce et de l'Italie. - L.

c. 58; et l. 5. c. 58-60. Plin. lib. 5, c. 12 ; et l. 7, cap. 56. Thucyd.l. 1,

pag. 2.

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