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célèbre dans l'histoire, et doit être retenue avec soin,
aussi - bien
que celle des olympiades.

On appelle olympiade la révolution de quatre années complètes depuis une célebration des jeux olympiques jusqu'à l'autre. Nous exposerons ailleurs l'établissement de ces jeux, qui se célebraient tous les quatre ans près de la ville de Pise, appelée autrement Olympie. L'ère commune des olympiades commence à l'été de l'année du monde 3228, et 776 ans avant Jésus-Christ, dans les jeux où Corèbe remporta le prix de la course.

Quatre-vingts ans après la prise de Troie, les Héraclides rentrèrent dans le Peloponnèse, et se saisirent de Lacédémone, où deux frères, Eurysthène et Proclès, fils d'Aristodème, régnèrent ensemble. Et depuis eux le sceptre demeura toujours conjointement dans ces deux familles. Plusieurs années après, Lycurgue donna à Sparte ces lois qui l'ont rendue si célèbre. J'en parlerai dans la suite avec étendue.

CORINTHE.

Av. J.C.1376

Corinthe commença plus tard que les autres villes dont nous venons de parler à être gouvernée par des rois particuliers. D'abord elle fut soumise à ceux d'Argos et de Mycènes. Sisyphe, fils d'Éole, s'en rendit maître. Sa race en fut chassée par les Heraclides envi- AN. M. 2628. ron 110 ans après le siége de Troie. Les descendants de Bacchis y régnèrent ensuite. Sous eux le gouvernement monarchique fit place à l'aristocratique, c'est-àdire que les anciens gouvernèrent, choisissant entre eux tous les ans un premier magistrat qu'ils appelaient prytanis. Enfin, Cypselus, ayant gagné le peuple, s'empara de l'autorité, qu'il fit passer à son fils Pé

Tome II. Hist. anc.

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riandre, fort connu parmi les sages de la Grèce, au nombre desquels son goût pour les sciences et pour les gens savants l'a fait ranger.

LA MACÉDOINE.

On fut long-temps parmi les Grecs sans faire beaucoup d'attention à la Macédoine. Il semblait que ses rois, relégués dans les bois et les montagnes, ne faisaient point partie du reste de la Grèce. Ils prétendaient descendre d'Hercule par Caranus, le premier AN. M. 3210 d'entre eux. Philippe et Alexandre son fils relevèrent extrêmement la gloire de ce royaume. Il avait déja duré 471 ans jusqu'à la mort d'Alexandre, et il en dura encore 155 jusqu'à la prise de Persée par les Romains; ce qui fait en tout 626 ans.

Av. J.C. 794.

ARTICLE V.

Transmigrations des Grecs dans l'Asie mineure.

Nous avons déja remarqué que, quatre-vingts ans après la prise de Troie, les Héraclides se remirent en possession du Péloponnèse, ayant défait les Pélopides, c'est-à-dire Tisamène et Penthile, fils d'Oreste, et qu'ils partagèrent entre eux les royaumes de Mycènes, d'Argos et de Lacédémone.

Une si grande révolution changea presque toute la face de la Grèce, et donna lieu à plusieurs transmigrations fort célèbres. Pour les mieux entendre, et pour avoir une idée plus nette de la situation de plusieurs peuples de la Grèce, et des quatre dialectes ou différentes langues qui y régnèrent, il est nécessaire de reprendre les choses de plus haut.

Deucalion, qui régna en Thessalie, et sous qui arriva Strab. 1. 8, eut de Pyrrha sa femme Pausan. 1. 7,

p. 383, etc.

p.

le deluge qui porte son nom, eut de Pyrrha deux fils, qui furent Hellen et Amphictyon. Celui-ci, P. 396, etc. ayant chasse d'Athènes Cranaüs, y régna à sa place. Hellen, si l'on en croit les historiens de sa nation, donna son nom aux Grecs, qui furent depuis appeles Hellènes. Il eut trois fils, Eolus, Dorus, et Xuthus.

Éolus, qui était l'aîné, succeda à son père; et, outre la Thessalie, il eut en partage la Locride et la Beotie. Plusieurs de ses descendants entrèrent dans le Peloponnèse avec Pelops, fils de Tantale, roi de Phrygie, qui donna son nom au Peloponnèse, et s'établirent dans la Laconie.

La contrée voisine du Parnasse échut à Dorus, et fut appelée de son nom la Doride.

Xuthus, contraint par ses frères, pour quelque mécontentement particulier, de quitter son pays, se retira dans l'Attique, où il épousa la fille d'Erechthée, roi des Athéniens, dont il eut deux fils, Achéus et Ion.

Un meurtre involontaire commis par Achéus l'obligea de se retirer dans le Péloponnèse, qui était nommé pour-lors Égialée, et dont une partie fut appelée de son nom Achaïe. Ses descendants s'etablirent à Lacédémone.

Ion, s'étant signalé par ses victoires, fut appelé par les Athéniens au gouvernement de leur ville, et donna son nom au pays; car les habitants de l'Attique sont aussi appelés Ioniens. Le nombre des citoyens s'accrut à tel point, que les Athéniens se trouvèrent obliges d'envoyer dans le Péloponnèse une colonie d'Ioniens, qui communiquèrent aussi leur nom à la contrée qu'ils occupèrent.

Ainsi tous les habitants du Péloponnèse, quoique composés de différents peuples, furent tous réunis sous les noms d'Achéens et d'Ioniens.

.

Les Héraclides, quatre-vingts ans après la prise de Troie, songèrent sérieusement à se remettre en possession du Peloponnèse, qu'ils croyaient leur appartenir de droit. Ils avaient trois chefs principaux, fils d'Aristomaque, savoir, Témène, Cresphonte et Aristodème. Celui-ci étant mort, ses deux fils Eurysthène et Proclès prirent sa place. Le succès de leur expédition fut aussi heureux que le motif en paraissait juste, et ils rentrèrent en possession de leur ancien domaine. Argos échut à Témène, la Messénie à Cresphonte, et la Laconie aux deux fils d'Aristodème.

Ceux des Achéens qui descendaient d'Éolus, et qui jusque-là avaient habité dans la Laconie, en ayant été chassés par les Doriens qui étaient rentrés dans le Peloponnèse avec les Heraclides, s'établirent, après quelques courses, dans le canton de l'Asie mineure, qui depuis fut appelé l'Éolide, où ils fondèrent Smyrne et onze autres villes. Mais la ville de Smyrne passa dans la suite aux Ioniens. Les Eoliens occupèrent aussi plusieurs villes de Lesbos.

Quant aux Achéens de Mycènes et d'Argos, comme ils se virent contraints d'abandonner leur pays aux Héraclides, ils s'emparèrent de celui des Ioniens, qui habitaient comme eux dans le Péloponnèse. Ceux-ci se réfugièrent d'abord à Athènes, qui était leur patrie originaire, d'où ils partirent quelque temps après sous la conduite de Nilee et d'Androcle, tous deux fils de Codrus, et s'emparèrent de cette côte de l'Asie mineure qui est entre la Carie et la Lydie, et qui de leur nom

fut appelée Ionie; et ils y bâtirent douze villes, Éphèse, Clazomène, Samos, etc.

p. 393.

La puissance des Athéniens, qui avaient alors pour Pausan. 1.7, roi Codrus, s'étant fort augmentée par le grand nombre de ceux qui se réfugiaient dans leur pays, les Héraclides crurent devoir s'opposer à leurs progrès, et les attaquèrent. Ceux-ci furent vaincus dans un combat; mais ils ne laissèrent pas de demeurer maîtres de la Mégaride, où ils bâtirent Mégare, et établirent dans ce pays les Doriens à la place des Ioniens.

P. 653.

Une partie de ces Doriens demeura dans le pays Strab. 1. 8, après la mort de Codrus; quelques-uns passèrent en Crète; le plus grand nombre s'établit dans cette partie de l'Asie mineure qui de leur nom a été appelée Doride. ́ Ils y bâtirent Halicarnassé, Cnide et d'autres villes; et s'établirent dans les îles de Rhode, de Cos, etc.

Dialectes des Grecs.

Il sera maintenant plus aisé d'entendre e qui regarde les dialectes de la Grèce. Il y en avait quatre, savoir: l'attique, l'ionien, le dorique et l'éolien. C'etaient autant de langages, parfaits chacun dans leur genre, dont différents peuples se servaient, mais qui avaient tous une même langue pour fondement. Et cette diversité de langage ne doit pas paraître étonnante dans un pays dont les habitants ne dépendaient point les uns des autres, mais avaient chacun leur domaine particulier.

Plusieurs auteurs et grammairiens anciens n'en comptent que trois, parce qu'ils confondent l'Eolien avec le Dorique, à cause de la ressemblance des deux dialectes (STRABON. VIII, pag. 333. A.). Pindare luimême, dans deux passages de la pre

mière olympique, semble les con-
fondre également en un seul : Aw-
ρίαν ἀπὸ φόρμιγγα πασσάλου λάμβανε
(Olymp. I, 26) et : iμè dè çɛpavã-
σαι κεῖνον ἱππικῷ νόμῳ Αιοληΐδι
μολπᾷ χρή. (ν. 164.)

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