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des Assyriens, et en particulier sur le règne et les actions de Sémiramis.

Ce que dit Justin de Sémiramis, qu'après la mort Lib. 1, c. 2. de son mari, n'osant ni remettre l'empire à son fils qui était encore trop jeune, ni s'en charger elle-même ouvertement, elle gouverna sous le nom et sous l'habit de Ninyas; et qu'après avoir régné de la sorte pendant plus de quarante ans, devenue passionnée pour son propre fils, elle voulut le porter au crime et en fut tuée : tout cela, dis-je, est tellement destitué de toute vraisemblance, que je croirais perdre le temps si j'entreprenais de le refuter. Il faut pourtant avouer que presque tous les auteurs qui ont parlé de Semiramis ne nous donnent pas une idée fort avantageuse de la pureté de ses mœurs.

Je ne sais si le règne éclatant de cette princesse n'a pas en partie engagé Platon à soutenir, dans ses livres de la République, que les femmes, aussi-bien que les hommes, doivent être admises au maniement des affaires publiques, à la conduite des guerres, au gouvernement des états; et, par une conséquence nécessaire, qu'on doit les appliquer aux mêmes exercices dont on fait usage par rapport aux hommes pour leur former le corps et l'esprit : il n'excepte pas même de ces exercices ceux où la coutume était de combattre entièrement nu, prétendant que les femmes seraient suffisamment vêtues et couvertes de leur vertu 1.

On est surpris avec raison de voir un philosophe, d'ailleurs si éclairé, renoncer si ouvertement aux maximes les plus communes et les plus naturelles de la

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Lib. 5,

de Rep. p. 451-457.

De curâ rei

famil.

lib. I,

c. 3.

De administ.

pag. 839.

modestie et de la pudeur, vertus qui font le principal ornement du sexe, et insister si fortement sur un principe auquel, pour le réfuter, il suffirait d'opposer la pratique constante de tous les siècles, et de presque tous les peuples de la terre.

par

Aristote, plus habile en cela que Platon son maître, sans donner atteinte en aucune sorte au solide mérite et aux qualités essentielles du sexe, a marqué avec sagesse la différente destination de l'homme et de la femme la différence des qualités du corps et de l'esprit que l'auteur même de la nature a mise entre eux, en donnant à l'un une force de corps et une intrépidité d'ame qui le mettent en état de porter les plus dures fatigues et d'affronter les plus grands dangers, et donnant à l'autre au contraire une complexion faible et délicate, accompagnée d'une douceur naturelle et d'une modeste timidité, qui la rendent plus propre à une vie sédentaire, et qui la portent à se renfermer dans l'intérieur de la maison et dans les soins d'une industrieuse et prudente économie.

Xénophon pense comme Aristote; et, pour relever domestica les travaux de la femme qui se renferme dans l'enceinte de la maison, il la compare agréablement à l'abeillemère, appelée ordinairement le roi des abeilles, qui seule gouverne toute la ruche et en a l'intendance, qui distribue les emplois, qui anime les travaux, qui préside à la construction des petites cellules, qui veille à la nourriture et à la subsistance de sa nombreuse famille, qui règle la quantité de miel destinée à cet usage, et qui, régulièrement dans les temps marqués, envoie en colonie au-dehors les nouveaux essaims pour décharger la ruche. Il remarque, comme Aristote, la

différence de constitution et d'inclinations que l'auteur de la nature a mise avec dessein dans l'homme et dans la femme, pour leur marquer ainsi à l'un et à l'autre leur destination particulière et les fonctions qui leur sont propres.

Ce partage, loin d'avilir et de dégrader la femme, l'elève et l'honore véritablement, en lui confiant une espèce d'empire et de gouvernement domestique, qui ne s'exerce que par la douceur, la raison, l'équité et le bon esprit ; et en lui donnant lieu souvent de cacher et de mettre en sûreté les plus rares et les plus estimables qualités sous le précieux voile de la modestie et de l'obeissance. Car, il faut l'avouer de bonne foi, il s'est rencontré dans tous les temps et dans toutes les conditions des femmes qui, par un mérite solide, se sont élevées au-dessus de leur sexe, comme il y a eu une infinité d'hommes qui ont déshonoré le leur par leurs défauts mais ce sont des cas particuliers, qui ne font point la règle, et qui ne doivent point prévaloir contre une destination fondée dans la nature et prescrite par le Créateur même.

NINYAS. Ce prince ne ressembla en rien à ceux dont Diod. lib. 2, il avait reçu la vie, et sur le trône desquels il était cap. 108. assis. Uniquement occupé de ses plaisirs, il se tenait toujours renfermé dans le palais, et se montrait rarement aux peuples. Pour les contenir dans le devoir, il avait toujours à Ninive un certain nombre de troupes réglées, que les differentes provinces de son empire lui fournissaient pour un an seulement, après quoi un pareil nombre d'autres troupes leur succédait aux mêmes conditions; et il mettait à leur tête un chef, de

AN. M. 2092

la fidélité duquel il était bien assuré. Il en usait ainsi pour ne point laisser le temps aux officiers de gagner le cœur des soldats, et de tramer des conspirations contre lui.

Ses successeurs, pendant trente générations, suivirent son exemple, et enchérirent encore sur sa nonchalance. Leur histoire est absolument inconnue, et il n'en reste point de traces.

Du temps d'Abraham, l'Écriture parle d'Amraphel, Av.J.C.1912 roi de Sennaar, pays où était située Babylone, qui suivit avec deux autres princes Chodorlahomor, roi des Élamites, dont il était peut-être tributaire', dans la guerre que ce dernier porta contre cinq rois du pays de

AN. M. 2513

.

Chanaan.

que

C'est sous le gouvernement de ces rois fainéants Av.J.C.1491 Sésostris, roi d'Égypte, poussa si loin ses conquêtes dans l'Orient; mais comme elles furent de peu de durée, et peu soutenues par ses successeurs, elles laissèrent l'empire des Assyriens dans son premier état.

De leg. 1. 3, pag. 685.

Platon, curieux observateur des antiquités, fait le AN. M. 2820 royaume de Troie, du temps de Priam, une dépendance Av. J.C.1184 de l'empire des Assyriens; et Ctésias dit que Teutamus, le vingtième des rois qui succédèrent à Ninyas, [Ap. Diod. envoya un corps considérable de troupes au secours 'II, §22.] des Troyens, sous la conduite de Memnon, fils de Tithonus, dans un temps où l'empire des Assyriens avait déja duré plus de mille ans; ce qui s'accorde parfaitement avec la date où j'en ai mis la fondation. Mais le silence d'Homère sur le nom d'un homme si puissant, et qui devait être fort connu, fait révoquer ce fait en doute; et il faut avouer que tout ce qui

regarde le temps de l'histoire ancienne des Assyriens souffre de grandes difficultés, dans lesquelles mon plan me dispense d'entrer.

PHUL. L'Écriture nous apprend que Phul, roi des Assyriens, étant venu dans la terre d'Israël, Manahem, roi des dix tribus, lui donna mille talents d'argent, afin qu'il le secourût et qu'il affermît son règne.

On croit que ce Phul est le roi de Ninive, qui fit pénitence avec tout son peuple à la prédication de Jonas.

On le croit aussi père de Sardanapale, dernier roi des Assyriens, appelé, selon la coutume des Orientaux, Sardan-Pul, c'est-à-dire Sardan, fils de Phul.

SARDANAPALE. Il surpassa tous ses prédécesseurs en luxe, en mollesse, en lâcheté. Il ne sortait point de son palais, et passait sa vie au milieu d'une troupe de femmes, habillé et fardé comme elles, et s'occupant comme elles à filer. Il faisait consister son bonheur et sa gloire à posséder des trésors immenses, à être toujours dans les festins, et à prendre sans cesse les divertissements les plus honteux et les plus criminels. Il ordonna qu'on mît sur son tombeau deux vers qui signifiaient qu'il emportait avec lui tout ce qu'il avait mangé et tout ce qu'il s'était procuré de plaisirs, mais qu'il laissait tout le reste :

Hæc habeo quæ edi, quæque exsaturata libido

Hausit at illa jacent multa et præclara relicta 1.

épitaphe, remarque Aristote, digne d'un pourceau 2.

1

2

Κειν ̓ ἔχω ὅσσ ̓ ἔφαγον, καὶ ἐφύβρισα, καὶ μετ ̓ ἔρωτος

Τέρπν ̓ ἔπαθον· τὰ δὲ πολλὰ καὶ ὄλβια πάντα λέλειπται.

Quid aliud, inquit Aristo- inscriberes? Hæc habere se mortuum teles, in bovis non in regis sepulcro dicit, quæ ne vivus quidem diutiùs

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