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Pliu. 1.7, c. 23, et 1.34, c. 8.

Pag. 335.

il ajoute qu'il renvoya aussi aux Athéniens leur bibliothèque, que le même Xerxès avait emmenée avec lui en Perse.

:

Athènes, dans le temps qu'elle fut délivrée, n'avait pas borné sa reconnaissance aux seuls auteurs de sa liberté elle l'étendit jusqu'à une femme qui signala son courage dans cette occasion. C'était une courtisane appelée Lionne, qui par les charmes de sa beaute, et par son adresse à toucher de la lyre, s'était particulièrement attaché Harmodius et Aristogiton. Après leur mort, le tyran, qui savait qu'ils n'avaient rien de cache pour cette femme, la fit mettre à la question pour tirer d'elle le nom des conjurés. Elle souffrit les tourments avec une constance invincible, et expira au milieu des supplices, montrant que son sexe est plus courageux et plus capable de secret que l'on ne pense. Les Athéniens ne laissèrent pas périr la mémoire d'une action si glorieuse. Sa qualité de courtisane semblait en ternir l'éclat : ils la dissimulèrent, et la couvrirent en érigeant en son honneur une statue de lionne qui était sans langue.

Plutarque, dans la vie d'Aristide, raconte une chose qui fait beaucoup d'honneur aux Athéniens, et qui marque jusqu'où allait leur reconnaissance pour leur libérateur, et leur respect pour sa mémoire. Ils apprirent que la petite-fille d'Aristogiton était à Lemnos, où elle vivait dans un état très-pitoyable, sans pouvoir se marier, à cause de son extrême misère. Le peuple la fit venir à Athènes, et, la mariant à un des plus riches et des plus considérables partis de la ville, il lui donna pour dot une terre dans le bourg de Potamos.

Il semblait qu'Athènes, en recouvrant sa liberté,

eût aussi recouvré son ancien courage. Sous les tyrans, elle avait agi avec lenteur et nonchalance, sachant que c'était pour eux qu'elle travaillait. Depuis qu'elle en fut delivrée, elle montra tout une autre activité, parce qu'elle travaillait pour elle-même.

c. 66. ]

Elle ne jouit pas d'abord néanmoins d'une tranquil- [Herod. V, lité parfaite. Deux de ses citoyens, Clisthène, de la famille des Alcmeonides, et Isagoras, qui étaient les plus puissants de la ville, se disputant l'un à l'autre l'autorité, y formèrent deux factions. Le premier, qui avait attiré le peuple dans son parti, en changea la constitution, et au lieu des quatre tribus dont il avait été composé jusque-là, il en établit dix, auxquelles il donna les noms des dix enfants d'Ion ', que les historiens grecs donnent pour le père et le premier auteur de la nation. Isagoras, se voyant inférieur en crédit à son rival, eut recours aux Lacédémoniens. Cléomène, l'un des deux rois de Sparte, obligea Clisthène de sortir [Herod. V, de la ville, avec sept cents familles qui étaient attachées à son parti. Mais elles y rentrèrent bientôt avec [Id. c. 73.] leur chef, et furent rétablies dans tous leurs biens.

c. 70.]

Les Lacedemoniens, piqués dé dépit et de jalousie contre Athènes, qui pretendait ne point dépendre [Id. c. 91.] d'eux, et d'ailleurs se repentant d'en avoir chassé les tyrans, sur la foi d'un oracle dont ils avaient reconnu depuis la fourberie, songèrent à y rétablir Hippias, l'un des enfants de Pisistrate, et, pour cet effet, le firent venir de Sigée où il s'était retiré. Ils proposèrent

1 Hérodote dit le contraire de ce que Rollin lui fait dire. Les quatre tribus portaient le nom des fils d'Ion, Géléon, Ægicores, Argades et Ho

ples; Clisthène imagina d'autres
noms qu'il prit parmi ceux des hé-
ros du pays, si l'on excepte Ajax.
L.

leur dessein dans une assemblée des députés de leurs alliés, du secours desquels ils voulaient se fortifier pour ne point manquer leur coup. Le député de Corinthe parla le premier : il marqua son étonnement, de ce que les Lacédémoniens, ennemis déclarés pour euxmêmes de la tyrannie qu'ils avaient en horreur, voulaient l'établir ailleurs, et il mit dans tout son jour l'injuste et cruelle domination des tyrans dont Corinthe, sa patrie, avait fait tout récemment une triste expérience. Tous les autres alliés applaudirent à son discours. Ainsi l'entreprise échoua, et n'eut d'autre effet que de découvrir la basse jalousie des Lacédémoniens, et de les couvrir de honte.

Hippias, déchu de son espérance, se retira en Asie' chez Artapherne, gouverneur de Sardes pour le roi de Perse, et n'oublia rien pour l'engager à porter ses armes contre Athènes, en lui faisant entendre que la prise d'une ville si puissante le rendrait maître de toute la Grèce. Artapherne somma les Athéniens de rétablir sur le trône Hippias : à quoi ils ne répondirent que par un refus net et absolu. Voilà quelle fut l'origine et l'occasion des guerres des Perses contre les Grecs, lesquelles feront la matière des volumes suivants.

Amyntas, roi de Macédoine, lui avait offert la ville d'Anthémonte, et les Thessaliens celle d'Iolchos (HÉROD. V, c. 94); mais Hippias pré

féra de retourner à Sigée. Il avait déja le projet d'engager le roi de Perse dans sa querelle. — L.

ARTICLE IX.

Hommes illustres qui se sont distingués dans les

sciences.

Je commence par les poëtes, parce qu'ils ont l'ancienneté sur les autres.

HOMÈRE.

Le plus célèbre de tous les poëtes, et dont le mérite a jeté un plus grand éclat, est en même temps celui dont la patrie et le temps où il a vécu sont le moins connus. Des sept villes de la Grèce qui se disputent entre elles l'honneur de lui avoir donné la naissance, Smyrne est celle qui semble être à plus juste titre en possession de ce glorieux privilége. Herodote marque Lib. 2, c. 53. qu'Homère était né quatre cents ans avant lui, c'est-àdire trois cent quarante ans après la prise de Troie ; AN. M. 3160 car Hérodote florissait sept cent quarante ans après cette expédition.

I.

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Quelques auteurs ont prétendu qu'il fut appelé Homère, parce qu'il était aveugle-né. Velléius Paterculus rejette avec mépris ce conte. «Si quelqu'un 2 << dit-il, croyait qu'Homère est né aveugle, il faut qu'il « le soit lui-même, et privé de tous les sens. » En effet, selon la remarque de Cicéron, la poésie d'Homère est plutôt une peinture qu'une poésie, tant il sait peindre au naturel, et mettre comme sous les yeux du lecteur les images de tout ce qu'il entreprend de décrire; et

1 Sur les diverses, opinions relatives à l'époque de la naissance d'Homère, voyez une note de M. Larcher. (Trad. d'Hérod., t. II,

page 283, et suiv.)

L.

2 « Quem si quis cæcum genitum putat, omnibus sensibus orbus est. » (VELL. PATERC., lib. 1, cap. 5.)

Av. J.C. 844.

Tusc. Quæst. 1. 5,

n. 114.

il semble avoir pris à tâche de faire passer comme en revue dans ses ouvrages tout ce que la nature a de plus riant et de plus gracieux.

Ce qu'il y a de plus etonnant dans ce poëte', c'est que, s'etant applique le premier, du moins de ceux qui sont connus, au genre de poésie le plus sublime et le plus difficile de tous, il l'a porté tout d'un coup, comme par un vol rapide, à un si haut degré de perfection; ce qui, dans les autres arts, n'arrive presque jamais que par de lents progrès, et par une longue suite d'années.

Ce genre de poésie est le poëme épique, ainsi appelé du mot grec eros, parce que l'action est racontée par ἔπος, le poëte. Le sujet de ce poëme doit être grand, instructif, sérieux; ne renfermer qu'un seul événement principal, auquel tous les autres se rapportent ; et cette action principale doit s'être passée dans un certain espace de temps, qui est tout au plus d'une année.

Homère a composé deux poëmes de ce genre, savoir: l'Iliade et l'Odyssée; dont le premier a pour sujet la colère d'Achille, si pernicieuse aux Grecs qui assiégeaient lion ou Troie; et l'autre, les voyages et les aventures d'Ulysse après la prise de cette ville.

Il est remarquable qu'aucune des nations les plus éclairées n'a rien imaginé de pareil; et que celles qui ont produit quelques poëmes en ce genre en ont toutes

2 « Clarissimum deinde Homeri illuxit ingenium, sine exemplo maximum : qui magnitudine operis, et fulgore carminum, solus appellari poëta meruit. In quo hoc maximum est, quòd neque ante illum quem ille imitaretur, neque post illum

qui imitari eum possit, inventus est; neque quemquam alium, cujus operis primus auctor fuerit, in eo perfectissimum, præter Homerum et Archilochum, reperiemus. » (VELL. PATERC., lib. 1, cap. 5.)

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