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pondu à la beauté de son génie, et qu'elle n'eût pas déshonoré son sexe par ses vices et par ses déréglements.

ANACREON.

pag. 121.

228 et 229.

Ce poëte était de Téos, ville d'Ionie. Il vivait dans la 72 olympiade. Il passa beaucoup de temps à la Herod. 1. 3, cour de Polycrate, cet heureux tyran de Samos; et il fut non-seulement de tous ses plaisirs, mais encore de son conseil. Platon nous apprend qu'Hipparque, l'un In Hipp. p. des fils de Pisistrate, envoya un vaisseau à cinquante rames à Anacréon, et lui écrivit fort obligeamment pour le conjurer de vouloir bien venir à Athènes, où ses beaux ouvrages seraient estimés et goûtés comme ils le méritaient. On dit que la joie et le plaisir faisaient son unique étude, et ce qui nous reste de ses ouvrages en fait foi. On voit par-tout dans ses vers que sa main écrit ce que son cœur sent. Leur délicatesse se fait mieux sentir qu'on ne peut l'exprimer. Rien ne serait plus estimable que ses poésies, si elles avaient un meilleur objet.

THESPIS.

Il fut l'auteur de la tragédie. Je me réserve à en parler lorsque je traiterai des poëtes tragiques.

Des sept sages de la Grèce.

Ces hommes sont trop célèbres dans l'antiquité pour être omis dans l'histoire que je traite. Leur vie est écrite par Diogène Laerce.

Tome II. Hist. anc..

28

Lib. 1. de Nat. deor., n. 25.

THALÈS LE MILÉSIEN.

Si l'on en croit Cicéron, il tenait le premier rang entre les sept sages. Ce fut lui qui jeta en Grèce les fondements de la philosophie, et forma une secte nommée l'ionique, parce qu'il était d'Ionie.

Il croyait que l'eau est le principe de toutes choses, et que Dieu est cette intelligence par qui tout est formé de l'eau. Il avait emprunté la première de ces opinions des Égyptiens, lesquels, voyant que c'est le Nil qui cause la fertilité de leurs terres, pouvaient s'imaginer que l'eau est le principe de toutes choses.

2

Il est le premier des Grecs qui se soit appliqué à l'astronomie. Il avait marqué le temps précis 2 de l'éclipse de soleil qui arriva sous le règne d'Astyage, roi de Médie, dont il a été parlé ci-devant.

Il est aussi le premier qui a fixé les termes et la durée de l'année solaire parmi les Grecs. En comparant la grandeur du corps du soleil avec celui de la lune, il crut avoir trouvé que le corps de la lune n'était en solidité que la sept cent vingtième partie du corps du soleil, et par conséquent, que le soleil surpassait en solidité le corps de la lune plus de sept cents fois. Ce calcul est bien éloigné de la vérité, puisque la solidité du soleil surpasse non-seulement sept cents fois, mais plusieurs millions de fois la solidité ou grosseur de la

"

1 « Princeps Thales, unus e septem, cui sex reliquos concessisse primas ferunt.» (Lib. 4. Acad. Quæst. n. 118.)

2 On a parlé plus haut de cette éclipse, tom. II, pag. 74, n. 1. Il faut observer que Thales avait prédit non pas le moment précis de cette éclipse, mais seulement l'année pen

dant laquelle ce phénomène devait arriver car c'est là le sens des paroles d'Hérodote, οὗρον προθέμενος ἐνιαυτὸν τοῦτον, ἐν ᾗ δὴ καὶ ἐγένετο μetaloń. (HERODOT. I, § 74.) Il en résulte que la science de Thalès n'était pas si grande qu'on se l'est imaginé. - L.

lune. Mais on sait combien, en toutes sortes de matières, et sur-tout dans celle dont il s'agit ici, les premières observations et decouvertes qu'on y fait sont imparfaites.

cap. 12.

Dans son voyage en Égypte, il trouva un moyen Plin. 1. 36, facile, et sûr en même temps, de mesurer la hauteur des pyramides, en observant le jour où l'ombre de notre corps est égale à la hauteur même de notre corps1.

Pour montrer que les philosophes n'étaient pas si dépourvus de talent, et si ineptes pour les affaires qu'on le pensait, et qu'ils réussiraient comme les autres à s'enrichir s'ils le voulaient, il acheta le fruit de tous les oliviers qui étaient dans le territoire de Milet avant qu'ils fussent en fleur. La profonde connaissance qu'il avait de la nature lui avait peut-être fait connaître que l'année serait d'une extrême fertilité. Elle le fut en effet, et il fit un gain considérable.

Il avait coutume de remercier les dieux de trois choses de ce qu'il était né créature raisonnable et non pas bête, homme et non pas femme, Grec et non barbare.

Sa mère le pressant de se marier, il répondit d'abord qu'il n'était pas encore temps; et quand plusieurs

Il paraît que ni Pline, ni Plutarque qui raconte le même fait, ne se sont formé une idée juste du procédé de Thalès: il se réduit à comparer la grandeur de l'ombre projetée par un bâton d'une longueur donnée, avec l'ombre projetée par la pyramide, dans le même moment: comme les ombres sont dans ce cas proportionnelles aux hauteurs de la pyramide et du bâton, il conclut de

ce rapport la hauteur la pyramide.

C'est donc une application simple des
propriétés des triangles semblables.
La pyramide absorbant une très-
grande partie de son ombre, il était
nécessaire de connaître auparavant la
grandeur d'un des côtés; et vrai-
semblablement Thalès s'en était as-
suré avec soin, bien que les Anciens
n'aient pas eu l'attention de nous en

instruire.-L.

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Cic. 1. 1

de Divin.,

n. 111.

AN. M. 3457
Av. J.C. 547.

lib. 1, c. 3.

années se furent écoulées, il répondit qu'il n'était plus temps.

S'étant un jour laissé tomber dans une fosse, pendant qu'il était attentif à contempler les astres, une bonne vieille lui dit : Eh! comment connaîtriez-vous ce qui est dans le ciel, et si fort au-dessus de votre tête, vous qui ne voyez pas ce qui est à vos pieds et tout près de

vous?

Il était né la première année de la 35o olympiade; et il mourut la première année de la 58°, âgé par conséquent de plus de quatre-vingt-dix ans.

SOLON.

Sa vie a été rapportée fort au long.

CHILON.

Il était de Lacédémone. On ne sait pas beaucoup de choses de lui. Ésope lui demandant un jour à quoi Jupiter s'occupait, « A abaisser, dit-il, ceux qui s'élèvent, et à élever ceux qui s'abaissent. »

Il mourut de joie à Pise, ayant vu son fils remporter Aul. Gell. la victoire du pugilat dans les jeux olympiques. Il dit en mourant qu'il ne croyait point avoir commis aucune faute pendant tout le cours de sa vie (sentiment digne de l'orgueil et de l'aveuglement d'un philosophe païen), si ce n'était peut-être d'avoir usé de détour et de dissimulation dans un jugement pour faire plaisir à un ami, en quoi il ne savait s'il avait bien ou mal fait. Il mourut vers la 52 olympiade.

PITTACUS.

Il était de Mitylène, ville de Lesbos. Uni aux frères d'Alcée, fameux poëte lyrique, et à Alcée lui-même,

qui s'était mis à la tête des exilés, il chassa de cette île le tyran qui s'en était rendu maître.

Ceux de Mitylène étant en guerre avec les Athéniens, Pittacus eut la conduite de l'armée. Pour épargner le sang de ses citoyens, il offrit de se battre contre Phrynon, qui était le chef des ennemis. Le parti fut accepté. Pittacus le vainquit et le tua. En reconnaissance, les habitants de Mitylène, d'un commun accord, lui donnèrent la souveraineté de leur ville. Il l'accepta, et se conduisit d'une manière si sage et si modérée, qu'il fut toujours considéré et chéri de ses sujets.

Cependant Alcée, ennemi déclaré des tyrans, n'épargna pas celui-ci dans ses vers, quelque douceur qu'il fit paraître, et l'attaqua vivement. Pittacus, entre les mains de qui il était tombé, loin de s'en venger, lui rendit la liberté, et montra par cette action de clémence et de générosité qu'il n'avait que le nom de tyran.

Après avoir gouverné dix ans avec beaucoup d'équité et de sagesse, il abdiqua volontairement l'autorité, et se retira. Il avait coutume de dire que la preuve d'un bon gouvernement était d'engager les sujets, non à craindre le prince, mais à craindre pour lui. Il ne voulait pas qu'on se donnât jamais la liberté de médire d'un ami, ni même d'un ennemi. Il mourut dans la 52° olympiade.

BIAS.

On sait peu de choses de lui. Il engagea par adresse Alyatte, roi de Lydie, à lever le siege de

I

· Εἰ τοὺς ὑπηκόους ὁ ἄρχων παρα- ὑπὲρ αὐτοῦ. (PLUT. in conv. sept. σκευάσειε φοβεῖσθαι μὴ αὐτὸν, ἀλλ ̓ sap. p. 152.)

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