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In conv.

sept. sap.

Priène, qui était sa patrie. Cette ville etait fort pressée par la famine. Il fit engraisser deux mulets, et trouva le moyen de les faire passer dans le camp ennemi. Leur embonpoint étonna le roi, et il envoya dans la ville des députés, comme pour faire quelques propositions de paix, mais en effet pour en observer l'état. Bias avait fait couvrir de blé de grands tas de sable. Quand les députés eurent rapporté au roi l'abondance où ils avaient trouvé la ville, il n'hésita plus et, ayant conclu le traité, il leva le siége. Il recommandait1 surtout de rapporter aux dieux tout le bien qu'on pouvait faire.

CLEOBULE.

Il n'est pas plus connu. Il était de Lindos, ville de l'île de Rhodes, et selon d'autres, de Carie. Il invita Solon à venir se retirer avec lui, lorsque Pisistrate se fut emparé de l'autorité à Athènes.

PÉRIANDRE.

On le met parmi les sages, quoiqu'il fût tyran à Corinthe. Quand il s'en fut rendu maître, il écrivit à Thrasybule, tyran de Milet, pour savoir comment il devait se conduire. Celui-ci, pour toute réponse, mena le courrier dans une pièce de blé, et en s'y promenant abattit avec sa canne tous les épis qui étaient plus élevés que les autres. Périandre comprit sans peine le sens de cette espèce d'énigme, qui l'avertissait de se défaire des citoyens les plus puissants de Corinthe pour mettre sa vie en sûreté. Mais, si l'on en croit Plutarque, il ne put goûter un avis si cruel.

2ὅ, τι ἂν ἀγαθὸν πράττης, εἰς θεοὺς ἀνάπεμπε.

Diog. Laert. in vit.

Periand.

Il avait voué aux dieux une statue d'or, s'il remportait la victoire aux jeux olympiques. Pour s'acquitter de son vou, il dépouilla les dames de Corinthe de [1.1, $96.] tous leurs ornemens, de tous leurs bijoux, et de tout

ce qu'elles avaient de plus précieux. Voilà une belle manière d'honorer les dieux!

In conv.

Il écrivit une lettre circulaire à tous les sages pour Id. Ibid. les inviter à venir passer quelque temps chez lui, [1.1, §99-] comme ils avaient été l'année précédente à Sardes chez Crésus. Les princes alors se croyaient fort honorés de recevoir chez eux de tels hôtes. Plutarque décrit le repas qu'il leur donna, dont il fait remarquer que l'honnête simplicité, proportionnée au goût et au caractère des conviés, lui fit plus d'honneur que n'aurait pu la plus grande magnificence. Les propos de table étaient tantôt graves et sérieux, tantôt gais et enjoués.

faire

Quel est, proposa quelqu'un, le gouvernement populaire le plus parfait ? Celui, répondit Solon, où l'injure faite à un particulier intéresse tous les citoyens; Bias: où la loi tient lieu de tyran; Thalès: où les habitants ne sont ni trop riches, ni trop pauvres; Anacharsis : où la vertu est en honneur et le vice abhorre; Pittacus: où les dignités ne sont accordées qu'aux gens de bien, et jamais aux méchants; Cléobule: où les citoyens craignent plus le blâme que la loi; Chilon: où les lois sont écoutées et ont du crédit, non les orateurs. » Sur tous ces avis, Périandre conclut que le gouvernement populaire le plus parfait serait celui qui approcherait le plus de l'aristocratique, où l'autorité est entre les mains d'un petit nombre de gens de bien.

Pendant que ces sages étaient assemblés chez Périandre, il arriva un courrier de la part d'Amasis, roi

sept, sap

[p. 146.]

d'Égypte, chargé d'une lettre pour Bias, avec qui ce prince était en grand commerce. Il le consultait sur la manière dont il devait répondre à une proposition que lui avait faite le roi d'Éthiopie, de boire toutes les eaux de la mer, moyennant quoi il lui céderait un certain nombre de villes de ses états, sinon Amasis lui en céderait autant des siens. Il était pour - lors ordinaire aux princes de se proposer les uns aux autres de ces questions énigmatiques et embarrassantes. Bias lui répondit sur-le-champ d'accepter l'offre, à condition que le roi d'Éthiopie arrêterait tous les fleuves qui se jettent dans la mer; car il ne s'agissait que de boire la mer, et non les fleuves. On attribue à Ésope une pareille réponse.

Je ne dois pas omettre que les sages dont je viens de parler furent tous amateurs de la poésie, et composèrent tous des vers, quelques-uns même en assez grand nombre, sur des sujets de morale ou de politique, qui sont un objet véritablement digne de la Plut. in So- poésie. On reproche cependant à Solon d'avoir fait des vers licencieux; ce qui nous apprend quelle idée nous devons avoir de ces prétendus sages du paganisme.

Jon. p. 79.

A la place de quelques-uns des sept sages que j'ai cités on en substitue d'autres, comme Anacharsis, Myson, Épiménide, Phérécyde. Le premier est le plus

connu.

ANACHARSIS.

Long-temps avant Solon, les Scythes nomades étaient en grande réputation pour leur simplicité, leur 11. lib. 4, frugalité, leur tempérance et leur justice. Homère les appelle la nation très-juste. Anacharsis était un de

v. 6.

ces Scythes, et de la race royale. Comme quelqu'un d'Athènes lui faisait un reproche sur le pays dont il était : « Ma patrie, dit-il, me fait, selon vous, peu d'honneur; et vous, vous en faites peu à votre patrie. » Son bon sens, son profond savoir et sa grande expérience le firent passer pour un des sept sages. Il avait écrit en vers sur l'art militaire, et avait fait un traité des lois des Scythes.

Il rendit visite à Solon. C'est dans une conversation qu'il eut avec lui qu'il compara les lois à des toiles d'araignées, qui n'arrêtent que les petites mouches, et que les grandes rompent aisément.

Accoutumé à la vie dure et pauvre des Scythes, il faisait fort peu de cas des richesses. Crésus l'avait invité à le venir voir, et sans doute lui laissait entrevoir qu'il était en état de l'enrichir : « Je n'ai nul besoin de votre « or, lui répliqua-t-il. Je ne suis venu dans la Grèce «< que pour m'y enrichir du côté de l'esprit, et je serai « fort content si je retourne dans ma patrie, non plus <«< riche, mais plus habile et plus homme de bien.» Il se rendit pourtant à la cour de ce prince.

conv.

sept. sap.

Nous avons déja remarqué qu'Ésope avait été fort Plut. in étonné et fort mécontent de l'air froid et indifférent avec lequel Solon avait considéré les trésors de Crésus pag. 155. et la magnificence de son palais, parce que c'était le maître même de la maison que ce philosophe aurait souhaité de pouvoir admirer. « Il faut, dit Anacharsis à Ésope, que vous ayez oublié votre fable du renard et

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de la panthère. Celle-ci, pour se faire valoir, ne pouvait que montrer sa peau brillante et marquetée « de différentes couleurs la peau du renard était simple, mais cachait des ruses et des finesses d'un prix

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« infini. Je vous reconnais, dit le Scythe, à cette image. « Vous n'êtes frappe que de ce qui brille au-dehors, et « vous comptez pour peu ce qui fait véritablement « l'homme, c'est-à-dire, ce qui est en lui, et par con«séquent à lui. »

Ce serait ici le lieu d'exposer en abrégé la vie et les sentiments de Pythagore, qui a vécu dans le temps dont je viens de donner l'histoire. Mais je remets à en parler dans un autre endroit, où je joindrai ensemble plusieurs philosophes, pour mettre le lecteur plus en état de faire la comparaison de leur doctrine et de leurs principes.

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ÉSOPE.

Je joins Ésope aux sages de la Grèce, non-seulement parce qu'il s'est souvent trouvé avec eux, comme nous l'avons vu, mais parce qu'il enseignait la véritable sagesse avec bien plus d'art que ceux qui en donnent des définitions et des règles.

Ésope était Phrygien. Il avait beaucoup d'esprit, mais était tout contrefait : petit de corps, bossu, horriblement laid de visage, ayant à peine figure d'homme, et ne pouvant presque parler dans les commencements. Il était esclave, et le marchand qui l'avait acheté eut bien de la peine à s'en défaire, tant on était choqué de sa mine et de sa taille.

Le premier maître qu'il eut l'envoya aux champs

Esopus ille e Phrygia fabulator, haud immeritò sapiens existimatus est: quum, quæ utilia monitu suasuque erant, non severè, non imperiosè præcepit et censuit, ut philosophis mos est; sed festivos dele

ctabilesque apologos commentus, res salubriter ac prospicienter animadversas, in mentes animosque hominum cum audiendi quadam illecebra induit. » (AUL. GELL. Noct. att. lib. 2, cap. 29.)

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