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taxerxe, surnommé Longue-Main; Xerxès II; Sogdien; (ces deux derniers régnèrent très-peu de temps.) Darius II, appelé ordinairement Darius Nothus, et Artaxerxe Mnémon, jusqu'à la vingtième année de ce dernier.

On trouvera, à la tête de chaque livre, l'abrégé de ce qu'il renferme.

Pour mettre le lecteur en état de se rappeler plus facilement dans l'esprit ce qui se passait, dans l'espace de temps dont je parle ici, chez les Juifs et même chez les Romains, dont l'histoire alors est entièrement étrangère à celle des Perses et des Grecs, j'en marquerai ici en peu de mots les principales époques.

Époques de l'histoire des Juifs.

Les Juifs étaient pour-lors retournés de Babylone à Jérusalem, sous la conduite de Zorobabel. Ussérius croit que c'est sous le règne de Darius qu'il faut placer l'histoire d'Esther. Le peuple de Dieu, à l'ombre de la protection de ce prince, animé par les vives exhortations des prophètes Aggée et Zacharie, acheva enfin le bâtiment du temple, que les cabales de ses ennemis l'avaient obligé d'interrompre pendant plusieurs années. Artaxerxe Longue-Main ne fut pas moins favorable aux Juifs. Il envoya d'abord Esdras à Jérusalem, qui y rétablit le culte public et l'observation de la loi; puis Néhémie, qui environna cette ville de murs et la mit en sûreté contre les attaques des voisins, jaloux de sa grandeur renaissante. On croit que Malachie, le dernier des prophètes, était contemporain de Néhémie, qu'il a prophétisé peu de temps après.

ou

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Cet intervalle de l'histoire sainte s'étend depuis le règne de Darius I jusqu'au commencement du règne de Darius Nothus, c'est-à-dire, depuis l'an du monde 3485 jusqu'à l'an 3581. Pendant l'intervalle qui suit, l'Écriture sainte garde un profond silence jusqu'à l'histoire des Machabées.

Époques de l'histoire romaine.

La première année de Darius I était la deux cent trente-troisième de l'établissement de Rome. Tarquinle-Superbe y régnait alors. Environ dix ans après, il en fut chassé. Au gouvernement des rois on substitua celui des consuls. Dans l'espace qui suit, arrivent la guerre contre Pørsenna; l'établissement des tribuns du peuple; la retraite de Coriolan chez les Volsques, et la guerre qui en fut la suite; les guerres des Romains contre les Latins, les Veïens, les Volsques, et autres peuples voisins; la mort de Virginie sous les décemvirs; les disputes entre le peuple et le sénat au sujet des mariages et du consulat, ce qui donna lieu à la création des tribuns militaires à la place des consuls.

Rome ensuite continue d'être agitée par différentes disputes entre le sénat et le peuple. Puis arrivent le siége de Veïes, la prise de Rome par les Gaulois, et les victoires de M. Furius Camillus.

Tout cet espace s'étend environ depuis la deux cent trente-troisième année de l'établissement de Rome jusqu'à trois cent quatre-vingt, c'est-à-dire, depuis l'an du monde 3489 jusqu'à l'an 3636.

ARTICLE III.

Abrégé de l'histoire des Lacédémoniens depuis l'établissement de leurs rois jusqu'au règne de

Darius I.

Av.J.C.1104

Liv. 6,

cap. 52.

J'ai déja remarqué ailleurs que, quatre-vingts ans AN. M. 2900 après la prise de Troie, les Héraclides, c'est-à-dire les descendants d'Hercule, rentrèrent dans le Péloponnèse, et se saisirent de Lacédémone, où deux frères, Eurysthène et Proclès, fils d'Aristodème, régnèrent ensemble. Hérodote remarque que ces deux frères, pendant leur vie, furent toujours en discorde, et que presque tous leurs descendants héritèrent d'eux cette disposition d'antipathie et de haine : tant il est vrai que le pouvoir souverain ne peut souffrir de partage, et que ce sera toujours trop que deux rois pour un royaume! Depuis eux, le sceptre demeura toujours conjointement dans ces deux familles. Il est très-remarquable que ces deux branches ont subsisté près de neuf cents ans, depuis le retour des Héraclides dans le Péloponnèse jusqu'à la mort de Cléomène, et qu'elles ont fourni sans interruption des rois à Sparte, presque toujours de père en fils, sur-tout pour la première branche.

SI. Origine et condition des Ilotes.

Quand les Lacédémoniens commencèrent à s'établir dans le Péloponnèse, ils trouvèrent beaucoup d'opposition de la part des habitants du pays, qu'il fallut dompter par les armes les uns après les autres, ou les recevoir dans leur alliance à des conditions douces et

Tome II. Hist. anc.

30

pag. 365.

pag. 40.

Strab. 1. 8, équitables, en leur imposant un léger tribut. Strabon Plut. in Lyc. parle d'une ville nommée Élos, située assez près de Sparte, qui, après avoir subi le joug comme les autres, se révolta ouvertement, et refusa de payer le tribut. Agis, fils d'Eurysthène, nouvellement établi sur le trône, sentit toutes les conséquences de cette première révolte, et se mit aussitôt en campagne avec Sous son collègue. La ville fut assiégée, et, après une assez longue résistance, forcée de se rendre à discrétion. Il crut devoir faire un exemple qui intimidât tous les voisins par la sévérité du châtiment, mais qui cependant n'aliénât pas les esprits par une cruauté inhumaine. Il ne versa point de sang. Il laissa la vie à tous les habitants de la ville, mais il leur ôta la liberté, et les réduisit tous à la dure condition d'esclaves. Ils furent employés aux ministères les plus vils et les plus pénibles, et traités avec une extrême rigueur. C'est ce que l'on appelait Ilotes. Le nombre s'en accrut extraordinairement dans la suite, les Lacédémoniens sans doute donnant ce nom à tous ceux qu'ils réduisaient en servitude. Comme ils étaient accoutumés à un grand loisir, et ne respiraient que la guerre, ils confièrent la culture de leurs champs à ces esclaves, leur assignant à chacun une certaine portion de terres dont ils devaient rendre le fruit tous les ans à leurs maîtres, qui s'attachaient à appesantir leur joug par toutes sortes de mauvais traitements. C'était une mauvaise politique, qui ne servait qu'à nourrir dans le cœur de l'état un grand nombre d'ennemis dangereux, toujours prêts à prendre les armes et à se révolter. Les Romains en usèrent avec bien plus de sagesse, en incorporant à l'état les peuples qu'ils subjuguaient, en les associant au droit de bourgeoisie,

et par là, d'ennemis qu'ils avaient été, les rendant leurs concitoyens et leurs frères.

§ II. Lycurgue, législateur des Lacédémoniens.

pag. 40.

Eurytion, d'autres le nomment Eurypon, succéda Plut. in Lyc. à Sous. Pour gagner l'amitié du peuple, et faire mieux goûter son gouvernement, il jugea à propos de relâcher quelque chose de la puissance absolue des rois : ce qui le fit tellement aimer du peuple, qu'on donna son nom à tous ses descendants, qui furent appelés Eurytionides. Ce relâchement produisit dans Sparte une horrible confusion et une licence effrénée, qui y causèrent des maux infinis pendant un assez long temps. Le peuple devint si insolent, que rien ne pouvait l'arrêter. Si les rois qui succédèrent à Eurytion voulaient employer la force pour recouvrer leur autorité, ils se faisaient haïr; et si, par complaisance ou par faiblesse, ils prenaient le parti de dissimuler, leur bonté ne servait qu'à leur attirer le mépris de la part de ces rebelles : de manière que tout était en désordre, et qu'on n'écoutait plus les lois. Ces troubles avancèrent la mort du père de Lycurgue. Il se nommait Eunomus, et fut tué dans une émeute populaire. Polydecte, son fils aîné, qui lui succéda, étant mort bientôt après sans enfants, tout le monde crut que Lycurgue allait être roi. Il le fut en effet pendant que la grossesse de sa belle-sœur fut inconnue mais sitôt qu'elle parut, il déclara que la royauté appartenait à l'enfant qui en naîtrait, si c'était un fils; et dès ce moment il administra le royaume comme son tuteur, sous le titre de prodicos, que les

' Comme Polyen ( Stratag. II 13). — L.

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