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Il consulta les sages et les devins de son royaume pour savoir d'eux ce qu'il avait vu en songe. Tous lui répondirent qu'il était impossible de le deviner, et que tout ce qu'on pouvait faire était de lui expliquer son songe après qu'il l'aurait fait connaître. Comme les princes ne sont point accoutumés à trouver d'opposition à leurs volontés, et qu'ils veulent être obéis, Nabuchodonosor, s'imaginant qu'ils agissaient de mauvaise foi, entra en fureur, et les condamna tous à mort. Daniel, avec ses trois compagnons, était compris dans cet arrêt comme étant du nombre des sages. Après avoir invoqué son Dieu, il alla trouver le roi, et lui raconta ce qu'il avait vu en songe. C'était, lui dit-il, une statue d'une hauteur énorme et d'un regard effrayant, dont la tête était d'or, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les cuisses d'airain, les jambes de fer, et les pieds en partie de fer et en partie d'argile. Pendant que vous étiez attentif à cette vision, une pierre s'est détachée d'elle-même d'une montagne, et, frappant la statue par les pieds, elle l'a brisée et réduite en poudre; et la pierre est devenue une grande montagne, qui a rempli toute la terre. Au récit de ce songe Daniel en ajouta l'explication, marquant les trois grands empires qui devaient succéder à celui des Assyriens; savoir, l'empire des Perses, l'empire d'Alexandre-le-Grand et des Grecs, l'empire Romain, ou, selon d'autres, celui des successeurs d'Alexandre. Après ces royaumes, continua Daniel, le Dieu du ciel en suscitera un qui ne sera jamais détruit, qui ne passera point à un autre peuple, qui renversera et anéantira tous ces royaumes, et qui subsistera pendant toute l'éternité : par où il designait clairement le royaume de Jesus-Christ. Le

4 Reg. 24,

I-2.

Jérem. 22,

18-19.

4 Reg. 24,

6-18.

roi, tout hors de lui-même, et ravi d'admiration. après avoir reconnu et déclaré hautement que le Dieu des Israélites était véritablement le Dieu des dieux, eleva Daniel aux premières charges de l'état, le fit chef de ceux qui avaient la surintendance sur les mages, l'établit gouverneur de toute la province de Babylone, et l'un des principaux seigneurs du conseil qui suivait toujours la cour. Ses compagnons eurent aussi part à son' élévation.

Joakim s'étant révolté contre le roi de Babylone, les généraux du dernier marchèrent contre lui avec les troupes qu'ils avaient dans le pays, et exercèrent toutes sortes d'hostilités sur ses terres. Il s'endormit avec ses

pères: c'est tout ce que l'Écriture nous marque de sa mort. Jérémie avait prédit qu'il ne serait point regretté ni pleuré; que sa sépulture serait comme d'un'ane mort, et qu'on le jetterait tout pourri hors des portes de Jérusalem. Cela fut sans doute exécuté sans qu'on sache de quelle manière.

Jéchonias succéda à l'impiété de son père aussi-bien qu'à son royaume. Les lieutenants de Nabuchodonosor ayant formé le blocus de Jérusalem, il vint lui-même trois mois après, en personne, à la tête de son armée, et se rendit maître de la ville. Il enleva tous les trésors du temple et du palais du roi, et tout ce qui restait des vases d'or que Salomon avait faits pour l'usage du temple, et les fit transporter à Babylone, où il emmena aussi un grand nombre de captifs, parmi lesquels étaient le roi Jéchonias, sa mère, ses femmes, tous les officiers et tous les grands de son royaume. Il mit à sa place sur le trône Mathanias, son oncle, appelé autrement Sédécias.

17-20, et c. 25, 1-10.

Il ne fut pas plus religieux ni plus heureux que ses 4 Reg. c. 24, pères. Ayant fait alliance avec Pharaon-Éphrée, roi d'Egypte, il rompit le serment de fidélité qu'il avait prête au roi de Babylone. Celui-ci l'en punit bientôt, et l'assiégea dans sa capitale. L'arrivée du roi d'Égypte à la tête d'une armée donna un rayon d'espérance aux assiéges; mais leur joie fut bien courte : les Égyptiens furent battus, et le vainqueur revint devant Jérusalem, et y remit le siege, qui dura près d'un an. Enfin la ville fut emportée d'assaut, et il s'y fit un carnage ef- AN. M. 3415 froyable. Nabuchodonosor fit tuer les deux fils de Sédécias devant les yeux de leur père, avec tous les nobles et les grands de Juda; il lui fit crever les yeux à luimême, le chargea de chaînes, et l'emmena à Babylone, où il demeura en prison jusqu'à sa mort. La ville et le temple furent pillés et brûlés, et toutes les fortifications démolies.

Av. J.C.589.

Nabuchodonosor, étant revenu à Babylone après Dan. cap. 3. avoir fini heureusement la guerre de Judée, fit faire

I

une statue d'or haute de soixante coudées, assembla 90 pieds. tous les grands de son état pour en faire la dédicace, et il ordonna à tous ses sujets de l'adorer, menaçant ceux qui y manqueraient de les faire jeter au milieu des flammes d'une fournaise ardente. Ce fut dans cette occasion que les trois jeunes Hébreux, Ananias, Misaël et Azarias, qui refusèrent avec un courage invincible d'obeir à l'ordre impie du roi, furent conservés d'une manière miraculeuse au milieu des flammes. Le roi, témoin par lui-même d'un miracle si étonnant, fit un édit, par lequel il défendit à qui que ce fût, sous peine de la vie, de blasphémer le nom du Dieu d'Ananias,

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de Misaël et d'Azarias, et il éleva ces trois jeunes hommes aux plus hautes dignités.

Nabuchodonosor, la vingt-unième année de son règne, et la quatrième depuis la destruction de Jérusalem, revint dans la Syrie, et mit le siége devant Tyr, dans le temps qu'Ithobal en était roi. C'était une ville forte et opulente, qui n'avait jamais été assujettie à aucune Ezech. c. 26 puissance étrangère, et qui était alors en grande réputation pour son commerce, par le moyen duquel pluIsai. 23, 8. sieurs de ses citoyens étaient devenus autant de princes

et 27.

cap. 3.

en richesses et en magnificence. Elle avait été bâtie par les Sidoniens, deux cent quarante ans avant la conJust. 1. 18, struction du temple de Jérusalem; car Sidon ayant été prise par les Philistins d'Ascalon, plusieurs de ses habitants, s'étant sauvés dans leurs vaisseaux, bâtirent la ville de Tyr. C'est pour cela qu'elle est appelée dans Is. 23, 12. Isaïe la fille de Sidon; mais elle surpassa bientôt sa

Joseph.

Antiq. 1. 10,

C. 11; et

mère en grandeur, en richesses et en puissance. Aussi se trouva-t-elle en état, dans le temps dont nous parlons, de résister pendant treize années de suite à un monarque sous le joug duquel tout le reste de l'Orient avait plié.

Ce ne fut qu'après un si long intervalle que Nabuchodonosor se rendit maître de Tyr. Ses troupes y contra App. souffrirent des fatigues incroyables; de sorte que, selon Ezech. 29, l'expression du prophète, toute tête en était devenue

lib. 1.

18-19.

chauve, et toute épaule pelée. Avant que Tyr fût réduite à la dernière extrémité, les habitants s'étaient retirés avec la plupart de leurs effets dans une île voisine, à un demi-mille du rivage, où ils bâtirent une nouvelle ville, dont le nom et la gloire effacèrent le souvenir

de la première, qui, depuis ce désastre, n'a plus été qu'un simple village, connu sous le nom de l'ancienne

Tyr.

18-20

Nabuchodonosor et son armée ayant essuyé d'horribles Ezech. 29, fatigues dans un si long et si pénible siége, et n'ayant rien trouvé dans la place qui pût les récompenser du service qu'ils venaient de rendre à Dieu (c'est l'expression du prophète) en exécutant sa vengeance contre cette ville, Dieu, pour les en dédommager, leur promit par la bouche d'Ézéchiel les dépouilles de l'Égypte. En effet, ils en firent aussitôt après la conquête, comme nous l'avons rapporté plus au long en traitant de l'histoire des Égyptiens.

Après que Nabuchodonosor eut terminé heureusement toutes ses guerres, se trouvant dans une pleine tranquillité, il s'appliqua à mettre la dernière main à la construction, ou plutôt aux embellissements, de Babylone. On peut voir dans Josèphe le dénombrement des Antiq. 1. 10, ouvrages magnifiques dont plusieurs écrivains lui attribuent l'honneur. J'en ai rapporté une grande partie dans la description que j'ai faite d'abord de cette superbe ville.

cap. 11.

Rien, ce semble, ne manquait à la gloire et à la félicité de ce prince. Un songe effrayant vint en troubler Dan. c. 4. la douceur, et lui causa de grandes inquiétudes. Il vit un arbre qui s'élevait jusqu'au ciel, et dont les branches chargées de fruits s'étendaient jusqu'aux extrémités de la terre. Toutes les bêtes habitaient dessous; les oiseaux du ciel se reposaient sur ses branches; et tout ce qui était animé y trouvait de quoi se nourrir. Alors celui qui veille et qui est saint (vigil et sanctus) descendit du ciel, et cria: «Abattez l'arbre par le pied, coupez

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