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Major ex

reverentia.

Tacit.

p'ôtait pas la vue de celui de la troisième, et ainsts autres. La situation du lieu était fort favorable e un tel dessein; car c'était une colline qui s'élevaitt lement de tous côtés. Dans la dernière et la plus pe des enceintes était le palais du roi avec tous ses sors; dans la sixième, qui joignait celle-là, il y a plusieurs appartements pour loger les officiers de maison, et les entre deux des cinq autres enceint étaient destinés à loger le peuple. La première ett plus grande enceinte était à peu près de la grandeu d'Athènes 2. Le nom de cette ville est Ecbatane.

L'aspect en était magnifique et brillant; car, outr que la disposition de ses murs faisait une espèce d'am phithéâtre, les différentes couleurs dont on avait pein les parapets formaient une très-agréable diversité.

Après que la ville eut été bâtie, et que Déjoce eut obligé une partie des Mèdes à s'y établir, il s'appliqua tout entier à dresser des lois pour le bien de l'état. Persuadé que la majesté des rois se fait plus respecter longinquo de loin, il mit d'abord un grand intervalle entre le peuple et lui, se rendit presque inaccessible et comme invisible à ses sujets, et ne leur permit de lui parler et de lui communiquer leurs affaires que par des placets et des personnes interposées. Ceux mêmes qui avaient le privilége de l'approcher ne pouvaient ni rire ni cracher en sa présence.

Cet habile politique fit ces réglements pour s'assurer la couronne; car, ayant affaire à des hommes encore

Hérodote dit que la seconde était plus élevée que la première, la troisième que la seconde, et ainsi de suite, seulement de la hauteur du parapet. -- L.

2 C'est-à-dire environ 180 stades, selon les dimensions données à la ville d'Athènes par Thucydide (II, 13), ou 33,300 mètr., à-peu-près 6 lieues.

- L.

es, et qui ne se connaissaient pas bien en vrai te, il craignit qu'une trop grande familiarité ne lui t at le mépris, et ne donnât lieu à des complots et à conspirations contre une autorité naissante, qui ne nque jamais de faire des jaloux et des mécontents. is, demeurant ainsi caché aux yeux du peuple, et ne faisant connaître que par les sages lois qu'il établisit, et par l'exacte justice qu'il se piquait de rendre à acun, il s'attirait le respect et l'estime de ses sujets. On dit que du fond de son palais il voyait tout ce ui se passait dans ses états par le moyen de ses émisires, qui lui rendaient compte et l'informaient de ɔut. Ainsi nul crime n'échappait ni à la connaissance u prince, ni à la rigueur des lois; et la peine, suivant le près la faute, contenait les méchants et arrêtait les violences.

Cela pouvait être ainsi jusqu'à un certain point; mais il n'y a personne qui ne sente les grands inconvénients de la coutume que Déjoce suivit pour luimême, et que d'autres rois d'Orient imitèrent, de se tenir caché dans son palais; de gouverner par des officiers répandus par tout son royaume; de s'en rapporter uniquement à leur bonne foi de l'information des faits, et de ne laisser approcher la vérité, les plaintes des opprimés, les justes raisons des innocents, que par des canaux étrangers, c'est-à-dire, par des hommes sujets à être prévenus ou corrompus, qui ne laissaient plus lieu aux remontrances ni à la réparation des injustices, et qui pouvaient les commettre d'autant plus facilement et plus hardiment, que leur prévarication demeurait secrète, et par conséquent impunie; outre que, dans cette affectation des princes à se rendre in

AN. M. 3347.

Herod. [1.1] cap. 102.

visibles, il y a, ce semble, un aveu de leur peu de mérite, qui ne peut soutenir le grand jour.

Dejoce fut si occupé à adoucir, à humaniser les mœurs de la nation, et à faire des lois pour le gouvernement, qu'il n'entreprit jamais rien contre ses voisins, quoique son règne ait été fort long, car il mourut après avoir régné cinquante-trois ans.

I

PHRAORTE. 22 ans. Après la mort de Déjoce, son Av.J.-C.657; fils Phraorte ou Aphraarte lui succéda. La seule conformité du nom porterait à croire que c'est le roi qui est appelé Arphaxad dans l'Écriture; mais ce sentiment est fondé sur beaucoup d'autres raisons trèssolides, que l'on peut voir dans la savante dissertation du P. Montfaucon, dont j'ai fait ici beaucoup d'usage. Judith, 1, 1. Ce qui est dit dans Judith, qu'Arphaxad bátit une ville très-forte qu'il appela Ecbatane, a trompé la plupart des auteurs, et leur a fait croire que c'était Dejoce, qui certainement a été le fondateur d'Ecbatane; mais le texte grec de Judith, traduit dans la Vulgate par ædificavit, dit seulement qu'Arphaxad ajouta de texte grec. nouveaux bâtiments à la ville?? et il est fort naturel que, le père n'ayant pu achever entièrement un ouvrage si considérable, le fils y ait mis la dernière main, en ajoutant ce qui y manquait.

Judith,

Herod. l. 1,

cap. 102.

Phraorte, qui était d'une humeur fort belliqueuse, ne se contentant pas du royaume de la Médie, que son père lui avait laissé, attaqua les Perses, et, les ayant vaincus dans un grand combat, il les assujettit à son

1 C'est ainsi que l'appelle Eusèbe,
Chron. græc., et Georg. Syncelle.

Ἐπῳκοδόμησε ἐπὶ ἐκβατάνοις.
Le texte des Septante porte
Καὶ ᾠκοδόμησε ἐπ' ἐκβατάνων κύ-

κλῳ τείχη. κ. τ. λ, ce qui est conforme au sens de la Vulgate, et ne peut avoir celui qu'adopte notre au

teur.

-L.

empire. Fortifié par leurs troupes, il attaqua les nations voisines les unes après les autres, en sorte qu'il se rendit le maître de presque toute la haute Asie, qui comprend tout ce qui est au nord du mont Taurus, depuis la Médie jusqu'au fleuve Halys1.

Ces heureux succès lui enflèrent extrêmement le cœur. Il osa porter la guerre contre les Assyriens, affaiblis pour-lors à la vérité par la révolte de plusieurs nations, mais encore très-puissants par eux-mêmes. Nabuchodonosor leur roi, appelé autrement Saosduchin, assembla dans son pays une grande armée, et envoya des ambassadeurs à plusieurs peuples de l'Orient pour leur demander du secours. Tous le refusèrent avec mépris, et traitèrent ignominieusement ses ambassadeurs, témoignant bien qu'ils ne craignaient plus cet empire, qui avait autrefois tenu la plupart d'entre eux dans une dure servitude.

Le roi, aigri à l'excès d'un traitement si indigne, jura par son trône et par son règne qu'il se vengerait de toutes ces nations, et qu'il les passerait au fil de l'épée. Il se disposa ensuite au combat avec ce qu'il avait de troupes dans la plaine de Ragau. Ce fut là où se donna cette grande bataille qui fut très-funeste à Phraorte. Il fut défait; sa cavalerie prit la fuite; ses chariots furent renversés et mis en désordre enfin Nabuchodonosor remporta une victoire entière. Profitant de la déroute des Mèdes, il entra dans leur pays, se rendit le maître des villes, poussa ses conquêtes jusqu'à

'Hérodote dit simplement qu'il soumit l'Asie. C'est à Cyaxare son fils, que cet historien attribue la domination de la haute Asie, jusqu'à

l'Halys. (I. § 103.) —. L.

Le texte grec met ces ambassades avant la bataille.

AN. M. 3369

Av. J.-C.635.

c. 103-106.

Ecbatane, emporta d'assaut ses tours et ses murailles, donna la ville au pillage à ses soldats, et la dépouilla de

tous ses ornements.

L'infortuné Phraorte, qui s'était sauvé dans les montagnes de Ragau, tomba enfin entre les mains de Nabuchodonosor, et ce cruel prince le fit mourir à coups de javelots. Après cela il s'en retourna à Ninive avec toute son armée, qui était encore fort nombreuse, et il fut quatre mois entiers à se donner du plaisir et à faire bonne chère avec tous ceux qui l'avaient accompagné dans cette expédition.

On peut voir dans Judith comment le roi d'Assyrie envoie Holopherne avec une puissante armée pour se venger de ceux qui avaient refusé de le secourir; les progrès et la cruauté de ce commandant; l'épouvante génerale de tous les peuples; la courageuse résolution que forment les Israélites de lui résister, dans la confiance qu'ils ont que leur Dieu saura bien les défendre; l'extrémité où est réduite Béthulie, aussi-bien que toute la nation; la délivrance miraculeuse de cette ville par le courage et la hardiesse de la sage Judith: enfin, la defaite entière de l'armée des Assyriens.

CYAXARE 1. 40 ans. Il avait succédé à son père ausHerod. 1. 1, sitôt après sa mort. Ce jeune prince, qui était fort brave et entreprenant, sut bien profiter de la déroute des Assyriens. Il se rétablit d'abord dans son royaume de Medie; puis il se rendit aussi le maître de toute la haute Asie mais ce qu'il eut le plus à cœur, fut d'aller attaquer Ninive, pour venger la mort de son père par la ruine de cette grande ville.

que

Les Assyriens vinrent à sa rencontre, n'ayant plus les débris de la grande armée qui avait péri devant

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