صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

Béthulie. Il se donna une bataille où les Assyriens furent vaincus et poussés jusque dans Ninive. Cyaxare, poursuivant sa victoire, en forma le siége. Elle allait tomber infailliblement entre ses mains; mais le temps n'était pas encore venu où Dieu la voulait punir de ses crimes et des maux qu'elle avait fait souffrir aux autres nations et à son peuple. Voici comment elle fut alors délivrée du péril qui la menaçait.

Une armée formidable de Scythes sortis des environs des Palus-Méotides, qui avaient chassé les Cimmériens de l'Europe, marchait sous la conduite du roi Madyès, en poursuivant toujours les Cimmériens. Ceux-ci trouvèrent le moyen d'échapper aux Scythes, qui s'avancèrent jusque dans la Médie. Lorsque Cyaxare eut appris la nouvelle de cette irruption, il leva le siége de devant Ninive, et marcha avec toutes ses troupes contre cette puissante armée, qui, comme un torrent impétueux, allait inonder toute l'Asie. Les deux armées en vinrent aux mains : les Mèdes furent vaincus. Ces barbares, ne trouvant plus aucun obstacle, se répandirent non-seulement dans la Médie, mais aussi dans presque toute l'Asie. Ils marchèrent ensuite vers l'Égypte, d'où le roi Psammitique les détourna à force de présents. Ils revinrent dans la Palestine, où quelques-uns d'entre eux pillèrent à Ascalon le temple de Vénus, le plus ancien qui eût été consacré à cette déesse ; d'autres s'établirent à Bethsan, ville de la tribu de Manassé, endeçà du Jourdain, qui depuis fut appelée de leur nom Scythopolis.

Les Scythes tinrent durant vingt-huit ans l'empire de la haute Asie : savoir les deux Arménies, la Cappadoce, le Pont, la Colchide et l'Ibérie; et, pendant ce

Herod. 1. 1,

temps-là, ils desolèrent presque tous les pays où ils mirent le pied. Les Mèdes ne purent s'en défaire que par la fraude. Sous prétexte d'entretenir et de fortifier l'alliance qu'ils avaient faite ensemble, ils en invitèrent la plus grande partie à un festin qui se faisait dans chaque famille: chacun enivra ses hôtes, et les Scythes furent ainsi massacrés. Les Mèdes s'emparèrent de nouveau de toutes les provinces qu'ils avaient perdues; et étendirent encore une fois leur empire jusqu'aux bords de l'Halys, qui en était l'ancienne borne au

couchant.

Ceux des Scythes qui ne s'étaient pas trouvés à ces cap. 74. festins, ayant appris la mort de leurs compagnons, s'enfuirent en Lydie, auprès du roi Alyatte, qui les reçut humainement. Ce fut un sujet de guerre entre les deux princes. Cyaxare conduisit aussitôt ses troupes sur les frontières de Lydie. Il se donna pendant cinq ans plusieurs combats avec un avantage à peu près égal de part et d'autre; mais la bataille qui se donna la sixième année fut remarquable par une éclipse de soleil qui changea tout d'un coup le jour en une nuit très-obscure. Cette éclipse avait été prédite par Thalès le Milésien1. Les Mèdes et les Lydiens, qui étaient alors dans le plus fort du combat, effrayés de cet événement imprévu, qu'ils regardaient comme un signe de la colère des dieux, se retirèrent de part et d'autre, et firent la

La date de cette éclipse est une des plus grandes difficultés de la chronologie de ces temps. Les savants different entre eux de plus de 28 ans sur l'époque de ce phénomène. Ce qui rend si difficile d'en déterminer la date, c'est principalement l'ignorance dans laquelle nous laisse

l'historien, sur le lieu de l'Asie-Mineure où s'est donnée la bataille. Une incertitude de 10 degrés en longitude empêche qu'on puisse s'arrêter à aucuns des caractères astronomiques qui distinguent une éclipse d'une

autre. - - L.

paix. Syennésis, roi de Cilicie, et Nabuchodonosor 1, roi de Babylone, en furent les médiateurs. Pour la rendre plus ferme et plus inviolable, les deux princes voulurent l'assurer par le lien du mariage; et ils arrêtèrent qu'Alyatte donnerait sa fille Aryénis à Astyage, fils aîné de Cyaxare.

La manière dont ces peuples contractaient alliance est très-remarquable. Outre les autres cérémonies qui leur étaient communes avec les Grecs, ils avaient encore ceci de particulier, que les deux parties qui contractaient se faisaient des incisions aux bras, et léchaient mutuellement leur sang.

Le premier soin de Cyaxare, dès qu'il se vit en repos, fut de reprendre le siége de Ninive, que l'irruption des Scythes lui avait fait lever. Nabopolassar, roi de Babylone, avec qui il venait de contracter une alliance particulière, se ligua avec lui contre les Assyriens. Ayant donc joint leurs forces, ils assiégèrent Ninive, la prirent, tuèrent Saracus qui en était roi, et ruinèrent de fond en comble cette grande ville.

Dieu avait fait prédire par ses prophètes, plus de cent ans auparavant, qu'il saurait bien venger sur cette ville impie le sang de ses serviteurs, dont ses rois, comme autant de lions cruels, s'étaient enivrés; qu'il se mettrait lui-même à la tête des troupes qui viendraient l'assiéger; qu'il ferait marcher devant elles la terreur et l'épouvante; qu'il livrerait au bras meurtrier des soldats les vieillards, les mères, les enfants; qu'il abandonnerait à des mains avides et insatiables tous les trésors de la ville; et qu'il la détruirait tellement ellemême de fond en comble, qu'il n'en resterait pas même Il est appelé Labynet dans Hérodote.

AN. M. 3378

Av. J.C. 626.

Herod. 1. 1,

cap. 106.

Nahum, 3, 1.

2, 1 et 2.

3, 2 et 3.

de trace, et qu'on demanderait un jour où avait donc été la superbe Ninive.

Mais écoutons le langage même des prophètes. Ville de sang, s'écrie Nahum, qui ne te repais que de rapines et de brigandages, celui qui doit renverser tes murailles approche. Le Seigneur va venger l'injure faite à Jacob et à Israël. J'entends déja les fouets qui retentissent de loin, les roues qui se précipitent avec un bruit horrible, les chevaux qui hennissent fièrement, les chariots qui courent comme la tempête, et la cavalerie qui s'avance à toute bride. Je vois les épées qui brillent et 2, 3 et 4. les lances qui étincellent. Le bouclier de ces braves jette des flammes de feu; les yeux des soldats brillent comme

3, 5.

2.9.

10.

des lampes, et leur course est plus prompte que l'éclair. 1, 2, 5, 6. Le Seigneur est un dieu jaloux et un dieu vengeur. La terre, le monde, et tous ceux qui l'habitent, tremblent devant lui. Et qui pourra soutenir sa colère? Je viens à toi, dit le Seigneur des armées : je te dépouillerai de tous tes ornements. Pillez l'argent, pillez l'or; ses richesses sont infinies, ses vases et ses meubles précieux sont inépuisables. C'en est fait; Ninive est détruite : 6. elle est renversée, elle est déchirée. Son temple est détruit jusqu'aux fondements. Tous ses gens de guerre sont pris ses femmes emmenées captives, gémissent comme des colombes. Je vois une multitude d'hommes percés de coups, une défaite sanglante et cruelle, un carnage qui n'a point de fin, des monceaux de corps qui tombent les uns sur les autres. 1 Où est maintenant cette caverne de lions? où sont ces pâturages de lion

7.

3, 3.

2, 11 et 12.

Idée magnifique de la cruelle avarice des rois d'Assyrie, qui allaient piller toutes les nations voi

sines, et principalement la Judée, et en apportaient les dépouilles à Ninive.

13-15.

ceaux ? cette caverne où le lion se retirait avec ses petits sans que personne les y vînt troubler; où le lion apportait les bêtes toutes sanglantes qu'il avait égorgées pour en nourrir ses lionnes et ses lionceaux, remplissant son antre de sa proie, et ses cavernes de ses rapines?.... Le Seigneur perdra Assur. Il dépeuplera cette ville Sophon. 2, qui était si belle, et la changera en une terre où personne ne passe, et en un désert. Elle sera la demeure des bêtes sauvages, et la retraite des oiseaux de nuit. Voilà, dira-t-on, cette orgueilleuse ville qui était si fière et si assurée; qui disait en son cœur: Je suis l'unique, et après moi il n'y en a point d'autre. Tous ceux qui passeront au travers d'elle lui insulteront avec des sifflements et des gestes pleins de mépris.

Les deux armées s'enrichirent des dépouilles de Ninive, et Cyaxare, poursuivant sa victoire, se rendit le maître de toutes les villes du royaume d'Assyrie, excepté Babylone et la Chaldée, qui appartenaient à Nabopolassar.

Après cette expédition, Cyaxare mourut, et laissa l'empire à son fils

ASTYAGE. 35 ans. Il est aussi nommé Assuérus dans

l'Écriture. Quoique son règne ait été fort long, puisqu'il dura trente-cinq ans, l'histoire ne nous en apprend point de particularités. Il eut deux enfants, dont les noms sont fort connus: savoir, Cyaxare d'Aryénis, et Mandane d'une première femme. Du vivant de son père, il donna Mandane en mariage à Cambyse, fils d'Achémènes, roi des Perses; et de ce mariage naquit Cyrus, un an après la naissance de Cyaxare son oncle. Ce dernier succéda à son père dans le royaume des Mèdes. CYAXARE II. C'est le Darius Médus de l'Écriture.

CYRUS, ayant pris Babylone conjointement avec

AN. M. 3409
Av. J.C. 595.

« السابقةمتابعة »