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Herod. 1. 1, cap. 7-13.

AN. M. 2781

Av. J.C.1223

Cyaxare, lui en avait laissé le commandement. A près sa mort et celle de Cambyse son père, il réunit en sa personne l'empire des Perses et celui des Mèdes, qui dans la suite ne feront plus qu'un seul et même empire. J'en commencerai l'histoire par celle de Cyrus, qui nous apprendra ce que l'on sait du règne de ses deux prédécesseurs, Cyaxare et Astyage; mais auparavant je dirai un mot du royaume de Lydie, parce que Crésus, qui en était roi, aura beaucoup de part aux événements dont j'ai à parler.

CHAPITRE IV.

HISTOIRE DES LYDIENS. CANDAULE; GYGÈS; ARDYS;
SADYATTE; ALYATTE; CRÉSUS.

HERODOTE appelle Atyades, c'est-à-dire descendants d'Atys, les premiers rois qui ont régné chez les Lydiens. Il dit qu'ils tiraient leur origine de Lydus, fils d'Atys, et que Lydus donna son nom à ces peuples, auparavant appelés Méoniens.

Les Héraclides, ou descendants d'Hercule, leur succedèrent, et tinrent cet empire pendant l'espace de 505 ans.

ARGON, arrière-petit-fils d'Alcée, dont Hercule était le père, fut le premier des Héraclides qui régna dans la Lydie. Le dernier fut

CANDAULE. Il avait une femme d'une rare beauté, que son mari, aveuglé par sa passion, ne cessait de vanter. Il voulut même que Gygès, l'un de ses premiers officiers, en jugeât par ses propres yeux, comme si

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sùs quasi silentium damnum pulchritudinis esset.» (JUST. lib. 1, cap. 7.)

son propre sentiment eût été insuffisant pour lui, et que la beauté de sa femme eût pu souffrir quelque préjudice de son silence. Quelques précautions qu'eût prises Candaule, la reine aperçut Gygès lorsqu'il se retirait du lieu où le roi l'avait placé; mais elle n'en donna aucun signe. Persuadée, si l'on en croit l'historien, que le trésor le plus précieux d'une femme est la pudeur, elle songea à tirer une éclatante vengeance de l'injure qu'elle avait reçue, punissant la faute de són mari par un crime encore plus grand. Peut-être une secrète passion pour Gygès eut-elle autant de part à cette action que la douleur d'avoir été déshonorée. Quoi qu'il en soit, elle fit venir Gygès, et lui donna le choix d'expier son crime ou par sa propre mort, ou par celle du roi. Après quelques remontrances qui furent vaines,

Av. J.C. 718.

il prit le dernier parti, et, par le meurtre de Candaule, AN. M. 3286 il devint le maître et de sa femme et de son trône, qui passa ainsi de la famille des Héraclides dans celle des Mermnades.

Le poëte Archiloque vivait de ce temps-là, et, comme Hérodote le remarque, il avait parlé dans ses poésies de l'aventure de Gygès.

Je ne dois pas omettre ce que dit ici Hérodote, que chez les Lydiens, et presque chez tous les barbares, c'est une honte et une infamie, même à un homme, de paraître nu. Ces traces de pudeur qui se rencontrent chez des païens doivent paraître précieuses. On sait que chez les Romains un fils en âge de puberté ne se trouvait jamais aux bains avec son père, ni un gendre

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Plat. de Rep.

avec son beau-père; et ils regardaient cette loi de modestie et de retenue comme inspirée par la nature même, dont le violement était un crime. Il est étonnant que parmi nous la police n'empêche point ce désordre qui règne impunément au milieu de Paris dans le temps des bains; désordre si visiblement contraire aux règles de l'honnêteté publique et de la pudeur, si dangereux pour les jeunes personnes de l'un et de l'autre sexe, et si fortement condamné par le paganisme même.

Platon raconte l'histoire de Gygès autrement qu'Hé1. 2, p. 359. rodote. C'est lui qui nous apprend que Gygès portait une bague dont la pierre le rendait invisible quand il la tournait de son côté, en sorte qu'il voyait les autres

AN. M.3286.

sans être vu de
et que, par le
personne,
de cette
moyen
bague, de concert avec la reine, il détrôna Candaule
en lui ôtant la vie. Ce qui signifie apparemment que,
pour venir à bout de son criminel dessein, il employa
toutes les ruses et toutes les fourberies d'une prudence
qu'il plaît au siècle d'appeler une fine et habile politique,
laquelle pénètre dans les desseins les plus cachés des
autres, sans jamais laisser entrevoir les siens. Cette
histoire, ainsi appliquée, a bien plus de vraisemblance
que celle qu'on lit dans Hérodote.

Cicéron, en rapportant l'histoire fabuleuse du fameux anneau de Gygès, ajoute que le sage, quand il en aurait un pareil, ne s'en servirait jamais pour commettre aucune mauvaise action, parce que la vertu ne connaît et ne cherche point les ténèbres.

GYGES. 38 ans. Le meurtre de Candaule excita une

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Herod. l. 1, c. 13, 14.

sédition parmi les Lydiens. Les deux partis, au lieu Av. J.C.680. d'en venir aux mains, convinrent de s'en rapporter à la décision de l'oracle de Delphes, qui se déclara pour Gygès. Il fit au temple de Delphes de grands présents, qui sans doute avaient précédé en partie et préparé la réponse de l'oracle. Entre beaucoup d'autres, Hérodote parle de six coupes d'or qui pesaient trente talents, ce qui montait à près d'un million.

Quand il se vit paisible possesseur du trône, il porta ses armes contre Milet, Smyrne et Colophon, villes puissantes des états voisins.

Il mourut, après avoir régné trente-huit ans, et eut pour successeur son fils

ARDYS. 49 ans. C'est sous son règne que les Cimmériens, chassés de leur pays par les Scythes nomades, passèrent en Asie, et prirent Sardes, excepté la citadelle.

AN. M. 3324
Herod. c. 15.

Av. J.C.68o.

Av. J.C.631.

SADYATTE. 12 ans. Il déclara la guerre à ceux de AN. M. 3373 Milet et assiégea leur ville. Les siéges, pour-lors, qui souvent n'étaient que des blocus, traînaient fort en longueur, et duraient plusieurs années. Il mourut avant que d'avoir achevé celui-ci, et eut pour successeur son fils

ALYATTE. 57 ans. Ce fut lui qui fit la guerre contre Cyaxare, roi des Mèdes. Il chassa les Cimmériens de l'Asie. Il attaqua et prit les villes de Smyrne et de Cla

zomènes.

AN.M. 3385.

Av. J.C.619.
Herod.

cap. 16-22.

Il poussa vivement la guerre contre les Milésiens, Herod. 1. 1, que son père avait commencée, et continua la siége de cap. 21. 22. la ville, qui avait déja duré six ans sous son père, et

230 talents d'or équivalaient à 360 talents d'argent ou 1,980,000 francs.-L.

Tome II. Hist. anc.

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qui en dura encore autant sous lui. Voici comme il fut terminé. Sur la réponse d'un oracle de Delphes, Alyatte avait envoyé dans la ville un ambassadeur pour proposer une trève pendant quelques mois. Thrasybule, tyran de Milet, averti de son arrivée, fit porter dans la place publique le blé et les autres provisions que lui et ses sujets avaient rassemblés pour fournir à leurs besoins, et ordonna aux particuliers de se livrer aux plaisirs de la bonne chère à la vue d'un signal qui leur serait donné. La chose fut ainsi exécutée. L'ambassadeur de Lydie fut extrêmement surpris à son arrivée de voir l'abondance qui régnait dans la place. Son maître, auquel il en rendit compte, persuadé que le projet de réduire Milet par la famine ne réussirait jamais, préféra la paix à une guerre qui lui paraissait ruineuse, et leva le siége.

CRÉSUS. Son nom seul, qui a tourné en proverbe, porte l'idée de grandes richesses. Les siennes, à en juger par les présents qu'il envoya au temple de Delphes, devaient être immenses. Ces présents subsistaient encore la plupart, du temps d'Hérodote, et montaient à plusieurs millions. Les trésors de ce prince pouvaient être en partie le fruit de certaines mines situées, selon Strabon, entre Pergame et Atarne, aussi - bien que d'une petite rivière qui roulait un sable d'or : c'est le Pactole. Du temps de Strabon, elle n'avait plus cet avantage.

Ces richesses, chose assez rare, n'amollirent point son courage. Il jugeait indigne d'un roi de passer ses jours dans une molle oisiveté. Toujours les armes à la main, il fit plusieurs conquêtes, et ajouta à ses états toutes les provinces voisines : la Phrygie, la Mysie,

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