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dèshonnêtes..... ce qui ne convient pas à votre

CHAP. vocation.

XII.

VII. COM MAN DEMENT.

[Vous ne déroberez point. ] Dieu nous défend par ce Commandement, de prendre & de retenir injuftement le bien d'autrui, de quelque maniere que ce foit ; & généralement de caufer au prochain aucun dommage: & par une fuite néceffaire, il nous ordonne de réparer le tort Voyez les que nous lui avons fait dans fes biens. Dieu étant, comme on l'a dit ailleurs, le feul propriétaire, & le fouverain diftributeur de tous les biens; qui que ce foit ne peut toucher à la part qu'il a confiée aux autres, fi ce n'eft par fon ordre, & felon fes loix. Toute autre maniére d'acquerir eft une ufurpation, que ni les éxemples, ni la longue poffeffion, ni l'autorité humaine ne peuvent juftifier devant celui qui eft la Juftice immuable.

Ch. p. 7.

VIII. COMMANDEMENT.

[Vous ne porterez point de faux témoignage contre votre prochain. ] Le faux témoignage eft une dépofition faite en juftice contre la vérité. Dieu ajoûte, contre votre prochain; parce qu'à parler exactement, il n'y a point de faux témoignage qui ne foit contre le prochain. Il ne peut être favorable à une partie, qu'il ne foit préjudiciable à l'autre : & quand il ne feroit tort à aucun particulier, il bleffe toujours l'ordre & l'intérêt public, qui demande qu'on rende justice à chacun. Mais ce qui rend le faux témoignage incomparablement plus criminel, c'est l'outrage qu'il fait à Dieu, & par le faux

qui en eft l'ame, & par l'horrible parjure dont il est précédé.

·Sous ce nom de faux témoignage Dieu défend toute autre injuftice qu'on peut faire au prochain par parole, ou par penfée ; comme le menfonge, la médisance', la calomnie, la flatterie, le jugement & le foupçon téméraire. Mais nous réfervons à parler de ces différentes efpéces d'injuftice, lorfque nous expliquerons les loix particulieres qui regardent le menfonge, la médifance, & la calomnie.

IX. COMMANDEMENT.

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CHAP.

[Vous ne défirerez point la femme de votre prochain. ] L'adultére, & toute impureté dans les actions a été condamnée par le fixiéme Commandement. Celui-ci va plus loin & profcrit même toute impureté cachée dans le cœur, & connue de Dieu feul. Ce Commandement & le fuivant répandent une grande lumiere fur ceux qui précédent, & achévent de nous découvrir le véritable efprit de la Loi de Dieu. Elle ne fe borne point à régler le dehors, en défendant toute action injufte. Elle va jufqu'aux fentimens & aux fecrets défirs du cœur ; & elle ne veut pas même qu'on défire ce qu'on ne peut faire fans péché. Car ce qu'elle interdit à l'égard de la femme, & des biens du prochain comment le permettroit-elle à l'égard de fa perfonne, de fa vie, de fa réputation? C'est pour cela que S. Paul dans l'Epître aux Romains rappelle en quelque maniére tous les préceptes du Décalogue à celui-ci, Vous ne convoiterez point, ou vous n'aurez point de mauvais defirs.

XII.

On doit donc établir cette régle générale contre les Juifs charnels, & contre ceux d'entre les Chrétiens qui ont l'efprit Judaïque,

Rom. 7.7.

Qu'on n'accomplit point la Loi, & par con

CHAP. féquent qu'on eft injufte aux yeux de Dieu, XII. tant qu'on s'en tient à l'observation extérieure des commandemens, fans réformer fur ces

mêmes commandemens les penfées & les deMat. 5. 20. firs du cœur. Si votre justice, dit Jefus-Christ, n'eft plus parfaite que celle des Docteurs de la Loi des Pharifiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.

Pour nous renfermer dans ce qui fait le fujet de ce neuviéme Commandement, remarquons la différence qui fe trouve en ce point entre les Payens, les Juifs, & les Chrétiens. Il nous fera aifé après cela d'en faire l'application aux autres préceptes de la Loi.

Les Payens qui ne connoiffent point Dieu fe livrent fans combat aux mouvemens de la concupifcence: ils commettent les actions défhonnêtes; & ils ne penfent pas même à réprimer les mauvais défirs, S. Paul dit d'eux qu'Eph. 4. 19. ayant perdu tout remors & tout sentiment, ils s'abandonnent à la diffolation pour fe plonger dans Rom. 1. 24. toutes fortes d'impuretés. Et ailleurs, que Dieu. pour punir les philofophes de ce qu'étant plus éclairés que les autres ils ne l'avoient point glorifié, les avoit livrés aux defirs de leur cœur au vice de l'impureté, en forte qu'ils avoient défhonoré eux-mêmes leurs propres corps..... & qu'ils avoient fait des actions indignes de la raifon.

8.

Le Juif groffier & charnel s'abftient des actions extérieures: mais, malgré la défense de la Loi, il fe permet les defirs. Tant qu'il ne s'agit que de régler le dehors, les menaces de La loi contre les prévaricateurs peuvent le contenir dans le devoir. Mais à l'égard des defirs déréglés, comme le Juif ne peut les réprimer par fes propres forces, fur lefquelles il compte

uniquement; il s'aveugle lui-même fur la défenfe de la Loi, & fe perfuade qu'il n'eft point CHA P. coupable en livrant fon cœur à ces defirs.

28.

XI!.

Le Chrétien inftruit à l'école de Jefus-Chrift va jufqu'à la fource du mal. Il fçait que les Mat. 15, 13. actions qui fe produifent au-dehors ne font 19. mauvaises, que parce qu'elles ont pour principe les mauvais defirs du cœur. Ainfi il veille également, & fur les mouvemens de fon cœur, & fur les œuvres de fes mains, fans ceffe appliqué à repouffer les penfées, & à étouffer les defirs qui font contre l'ordre, fuivant le precepte du Fils de Dieu, & l'éxemple d'un jufte de l'Ancien Testament, qui l'a représenté dans les humiliations, & dans fes fouffrances. Vous Mar. 56 27 fçavez qu'il a été dit aux Anciens, Vous ne commettrez point d'adultére. Et moi je vous dis que quiconque regarde une femme avec un mauvais defir pour elle, a déja commis l'adultére dans fon cœur. Voilà ce qu'enfeigne la Vérité; & voici ce que faifoit Job, difciple de la Vérité éter- jeb. 31. É nelle, & figure de la Vérité incarnée: J'avais ke. impofé à mes yeux une loi, de ne pas même regarder une vierge. A quel dessein l'aurois-je fait ? quelle union Dieu pourroit-il avoir avec moi; & quelle part le Tout-puiffaut me donneroit-il à fon héritage?.... Ne confidére-t-il pas mes voyes; &ne compte-t-il pas toutes mes démarches?

X. COMMANDEMENT.

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Vous ne defirerez point sa maison, ni son ferviteur.. ni rien de ce qui eft à lui. Dieu, après nous avoir défendu par le feptiéme Commandement de prendre & de retenir injustement le bien d'autrui nous défend par celui-ci de rien defirer à fon préjudice. Je dis, à fon pré

judice; parce qu'il n'eft pas défendu de fouCHA P. haiter le bien du prochain, pour l'acquerir par des voies légitimes, de fon confentement

XII.

Р.

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&

fans lui faire tort. Les contrats de vente & d'achat ne font fondés que fur ce defir le légitime : on n'achete une maifon ou une terre, que parce qu'on veut l'avoir. Mais défirer une chofe qui eft au prochain, lorfqu'on ne peut l'avoir fans qu'il en fouffre, c'est être devant Dieu coupable d'injuftice envers fon frere.

CE SONT là les dix Commandemens de la Loi de Dieu; loi univerfelle, dont ni la naiffance, ni les dignités, ni les priviléges ne peuvent difpenfer; loi fainte & inviolable, principe de vie & de bonheur pour ceux qui l'ac. compliffent, mais occafion de mort & de condamnation pour ceux qui la tranfgreffent; loi jufte & neceffaire, que perfonne ne fera jamais excufable ni de n'avoir pas cbfervée, ni de n'avoir pas connue; regle immuable, fur laquelle tout fera mefuré au jugement de Dieu, pour être récompenfé ou puni; regle inflexible, que l'homme s'efforce en vain de plier felon les defirs déréglés de fon cœur, & fur laquelle if faut de néceffité qu'il fe redreffe, s'il ne veut en être brifé & écrasé au dernier jour. O mon Dieu, détournez de moi ce malheur. Que je médite votre fainte Loi tous les jours de ma vie avec une volonté fincére d'y obéir. Qu'elle fot la lampe qui éclaire mes pas, & que fa lumiére luise dans le fentier où je marche. Que j'aime cette lumiére ; & que je mette tout mon bonheur à la fuivre avec une fidélité perfévérante.

[ Le Seigneur prononça ces paroles à haute voix devant tout le peuple.... .fans rien ajouter davantage.] Dieu s'arrêta là; & la remarque

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