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qui s'étoient offerts d'eux-mêmes pour

les feconder; & il leur mit entre les C H A f. mains toutes les oblations des enfans XVI d'Ifraël. On commença à les mettre en œuvre. Cependant le peuple continuant d'apporter tous les matins quelques nouveaux dons, les ouvriers dirent à Moïfe, qu'il y en avoit plus qu'il n'en falloit. Alors Moïfe fit crier par un héraut, que perfonne n'apportât plus rien.

Après que tous les ouvrages furent achevés, on dreffa le Tabernacle de l'alliance. C'étoit une tente d'étoffes précieuses enrichies de broderie, couverte d'une autre étoffe faite de poil de chévres, fur laquelle on étendoit des peaux, afin que le Tabernacle fût à couvert des injures de l'air. Un voile ou rideau, d'une riche étoffe relevée en broderie, fermoit l'entrée du Tabernacle; & un autre travaillé de même partageoit le dedans en deux. La partie dans laquelle on entroit d'abord, s'appelloit le Saint ou le Lieu Saint; & le fond du Tabernacle, qui étoit caché par le rideau, s'appelloit le Sanctuaire, ou le Saint des Saints; c'eft-à-dire le lieu très-faint. Dans le fanctuaire étoit placée l'Arche de l'alliance. C'étoit un coffre de bois précieux, tout revétu d'or par dedans comme par dehors. Au deffus

de l'Arche il y avoit un couvercle d'or, CHAP. appellé l'ropitiatoire ; & aux deux extréXV I. mités du Propitiatoire, deux Cherubins qui le couvroient de leurs aîles. Cette Arche renfermoit les deux tables de la Loi, avec de la manne dans un vase. Nomb. 7. 89. C'étoit de deffus le Propitiatoire que Dieu parloit, & rendoit fes oracles.

Dans la partie appellée le Saint, il y avoit d'un côté un chandelier d'or à fept branches, destiné à éclairer le Tabernacle: de l'autre une table d'or, fur laquelle étoient douze pains,qu'on changeoit toutes les femaines, & qui étoient appellés Pains de Propofition au milieu, mais plus près du voile qui fermoit le Sanctuaire, étoit un Autel d'or, fur lequel on faifoit brûler foir & matin un parfum d'excellente odeur: on l'appelloit à caufe de cela l'Autel des Parfums.

Au dehors, & vis-à-vis de l'entrée du Tabernacle, il y avoit un autre Autel, appellé l'Autel des Holocauftes, qui étoit d'airain, & fur lequel on faifoit brûler la chair & la graiffe des victimes & entre cet autel & le Tabernacle, un grand baffin d'airain plein d'eau, où les Prêtres fe lavoient avant que de faire les fonctions de leur miniftére. L'efpace qui étoit autour du Tabernacle, s'appelloit le Parvis : il étoit fer

mé d'une enceinte de rideaux, foutenus CHA P. par des colonnes d'arain.

Lorfque le Tabernacle fut dreffé; Moïfe en fit la confécration avec l'Huile fainte. C'étoit une huile odoriférante, où entroient les plus excellents parfums. Dieu lui-même en avoit prefcrit la compofition: & il n'étoit permis de l'employer à aucun ufage profane. L'Arche, le Chandelier, la Table d'or, les deux Autels & le Baffin, avec tout ce qui devoit fervir au culte divin, furent confacrés de même. Après quoi une nuée couvrit le Tabernacle, & la Majefté de Dieu le remplit; de forte que Moïfe ne pouvoit y entrer, à caufe de l'éclat de la Majefté de Dieu, & de la nuée qui le couvroit. Cette cérémonie fe fit le premier jour du premier mois de la feconde année depuis la fortie d'Egypte.

XVI:

Exod. 304

23. &c.

& 2.

Excd 10, 12

, &c.

Un mois après, Moïfe eut ordre de Nomb. 1. faire le dénombrement de tous les Ifraélites âgés de vingt-ans & au deffus, & d'impofer un demi-ficle par tête à tous ceux qui étoient compris dans le dénombrement, fans diftinction de pauvre & de riche. Cette offrande étoit déftinée à l'entretien & au fervice du Tabernacle, afin qu'elle rappellât au Seigneur le fouvenir des enfans d'Ifraël

CHA P. XV I.

& qu'elle fervît à l'expiation de leurs ames.

ÉCLAIRCISSEMENTS ET RÉFLEXIONS.

[Que tous ceux qui font portés de cœur & d'affection à offrir au Seigneur une partie de leurs biens, &c. C'étoit par l'ordre de Dieu que Exod. 25. 2. Moïfe parloit ainfi. Dites aux enfans d'Ifraël qu'ils mettent à part leur offrande pour moi. Vous recevrez l'offrande qui fera pour moi, de tous ceux qui la préfenteront de bon cœur, & d'une pleine volonté. Dieu ne reçoit que ce qu'on lui offre par le mouvement libre d'une charité pure & défintéreffée ; & il rejette comme indigne 2. Cor. 9. 7. de lui tout don fait avec trifteffe, ou comme par force, toute offrande extorquée à l'avarice & à la cupidité. Car il n'aime que celui qui donne avec joie : & peut-on dire qu'on lui donne avec joie, & de la plénitude du cœur, lorfque, pour contribuer à la décoration des lieux faints, ou à la fubfiftance des pauvres, on attend qu'on foit taxé par autorité publique ou qu'on a befoin d'être excité par l'appas féduifant du gain propofé dans un jeu de hazard connu sous le nom de Loterie?

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[Auffitôt le peuple apporta avec une volonté prompte pleine d'affection tout ce qu'il avoit de plus précieux. Les femmes mêmes offrirent leurs chaines d'or, &c.] Et un peu plus bas : Le peuple continuant d'apporter, les ouvriers dirent à Moife qu'il y en avoit plus qu'il n'en falloit. Alors Moife fit crier par un heraut, que perfonne n'apportát plus rien. Que cet empreffement & cette profufion font admirables dans un peuple d'ailleurs fi attaché aux biens terreftres !

XVI.

Qu'il eft beau de voir des femmes donner à Dieu de bon cœur des chofes pour lesquelles CHA P. trop fouvent les perfonnes de leur fexe donnent tout, & qu'elles ne voudroient pas donner pour tout! Que de Chrétiens un tel éxemple condamnera au jugement de Dieu! A la fimple parole de Moïfe, les Juifs contribuérent de tout ce qu'ils avoient de plus précieux pour la conftruction du Tabernacle figuratif; & ils le firent avec une libéralité qu'on fut obligé de modérer. Et nous, qui poffédons la vérité figurée, prodigues pour toutes les autres chofes nous ne fommes refferrés que pour celles où il s'agit de l'honneur de Dieu, & du foulagement du prochain. Difons-le à la honte de notre fiécle : pour achever des édifices confacrés à Dieu, que la piété de nos péres avoit commencés; relever ceux que le temps avoit détruits; foutenir des établiffemens fondés pour la nourriture & l'entretien des membres vivans de Jefus-Chrift; on a trouvé fi peu de reffource dans les largeffes volontaires & gratuires de la charité, qu'on s'eft vû comme forcé d'avoir recours aux dons intéreffés de la cupidité fon ennemie.

[Le Seigneur a appellé par un choix particulier Béféléel...... Il lui a joint Ooliab. ] Dieu eft fi jaloux du droit de choisir qui il lui plaît pour le fervice de fon Temple, qu'il ne laiffe pas à Moïfe, fi faint, fi éclairé, fi zélé pour fa gloire, la liberté de faire le choix des ouvriers mêmes dont on a befoin pour le conftruire, Il n'en veut point d'autres que ceux qu'il a choifis par le décret de fon éternelle fageffe pour mettre en œuvre l'or, l'argent, les pierreries, le bois & les étoffes qui doivent fervir à fon culte dans l'ancienne Loi. Et des hommes

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