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de Pâque, dans l'Eglife chrétienne, dès le temps des Apôtres mais elle a parmi nous un objet CHAP. bien plus confolant que la Pentecôte des Juifs, La XX. Pentecôte rappelloit aux Juifs la mémoire de la grace que Dieu leur avoit faite cinquante jours après leur fortie d'Egypte, en leur donnant la connoiffance de fa Loi: mais grace extérieure, qui les éclairant fans les changer, étoit pour eux une occafion de devenir plus coupables, tant qu'ils n'étoient pas fidelles à garder cette Loi. Notre Pentecôte nous retrace le fouvenir de ce grand jour, le cinquantiéme après la Réfurrection de Jefus-Chrift, & notre rédemption fpirituelle, où Dieu, par la defcente de l'Efprit fanctificateur, changea les Apôtres en d'autres hommes, écrivit fa Loi dans les cœurs & commença par la conversion fubite de trois mille hommes à éxécuter la promeffe d'une nouvelle alliance, & à fe former un peuple faint, confacré à fon fervice, & fervent dans les bonnes

œuvres.

...

afin qu'ils fe fou-
avoient demeuré

III. [ La fête appellée des Tabernacles..... duroit fept jours, pendant lefquels les Ifraélites habitoient fous des tentes, vinffent que leurs péres. long-temps fous des tentes dans le defert ; ] & qu'ils fe rappellaffent avec les fentimens de la plus vive reconnoiffance, toutes les merveilles que Dieu avoit faites en leur faveur. pour les nourrir, les inftruire, & les défendre. Cette cérémonie, qui repréfentoit auffi la vie qu'Abraham, Ifaac, & Jacob avoient menée fur la terre nous traçoit l'image de celle d'un chrétien, qui vit de la foi comme ces faints Patriarches; qui fe regarde ici comme étranger; qui y eft fans attache; & qui ne connoît de demeure fixe, que dans la cité céleste, dont

,

fes fondemens font inébranlables, parce que CHAP. Dieu lui-même en eft le fondateur & l'architecte.

X X.

Rien ne me paroît plus important pour nous, que de remarquer combien toutes ces fêtes, & les cérémonies qui les accompagnoient, étoient propres à élever l'ame à Dieu, & à réveiller dans le cœur les fentimens d'une profonde adoration envers fa fouveraine Majesté, d'une dépendance univerfelle & abfolue de fa Providence, & d'une fincére reconnoiffance pour fes bienfaits. Chaque femaine étoit sanctifiée par le repos religieux du fabbat. Le premier jour de chaque mois étoit confacré à Dieu par des prières & des facrifices particuliers. A la fête de Pâque on lui offroit les premiers grains. de l'année avec un agneau en holocaufte. Cette offran le qui étoit l'ouverture de la moisson, étoit une proteftation publique & folennelle, que tout ce qu'on alloit recueillir, étoient fes dons de la pure libéralité du Créateur. A la Pentecôte, l'offrande des pains de la nouvelle récolte, les holocauftes, le facrifice pour le péché, & les facrifices pacifiques qu'on offroit en même-temps, apprenoient aux Ifraélites qu'en reconnoiflant qu'ils recevoient tout de la main de Dieu, en lui faifant hommage, & lui rendant graces de fes dons, ils devoient auffi implorer fa miféricorde pour les péchés commis pendant la moiffon, lui demander la grace de n'en point commettre dans l'usage des biens recueillis, le prier de conferver ce qu'il avoit donné, & de répandre fa béné diction fur ce qui reftoit encore à recueillir. Enfin, après que le vin & tous les fruits étoient ferrés, on rendoit à Dieu des actions de grases folennelles pendant huit jours. Tous

toient obligés de fe trouver à ces trois principales fêtes, & de prendre part aux actions de CHAP graces & aux priéres publiques. Perfonne ne XX devoit y venir, fans y apporter fon ohrande, & fans rendre hommage à Dieu par des facrifices: & Dieu vouloit que les Lévites, les étrangers, les veuves & les orphelins, fuffent admis aux feftins de réjouiflance qu'ils faifoient pour les biens qu'il leur avoit donnés ; afin qu'ils fe fouvinent que ces biens n'étoient pas pour eux feuls, & qu'ils devoient en faire part a ceux qui n'en avoient pas.

Que d'inftructions pour nous ! & quel bonheur, fi nous entrions dans le véritable efprit de ces loix, & de ces pratiques! Les dimanches & les fêtes feroient autant d'occasions de nous renouveller dans la piété. Le jeûne, inftitué par l'Eglife dans les quatre faifons de l'année, nous feroit fouvenir du befoin que nous avons en tout temps d'expier par le facrifice de la pénitence les péchés commis dans l'ufage des créatures; d implorer la bénédic tion de Dicu fur les fruits de la terre ; de lui rendre graces de nous les avoir donnés ; & de lui en demander le faint ufage. Nous nous ferions un devoir de lui rendre en quelque maniére ce que nous recevons de fa main libérale, en lui en offrant les premices par l'aumône. Lorfque nous venons nous présenter à lui dans fon faint Temple, nous y viendrions les mains pleines de bonnes œuvres & fur tout d'œuvres de miféricorde: Car c'est par de Heb. 13. 16 telles victimes, dit S. Paul, qu'on fe rend Dieu favorable. Enfin les repas que nous faisons à l'occafion des fêtes, feroient des repas de fobriété, de religion & de charité où Dien préfideroit, ou les pauvres auroient leur part,

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& même leur place; au lieu qu'ils ne font que

CHA P. trop fouvent des feftins de diffolution & de débauche, où le démon régne, & d'où la crainte de Dieu eft bannie.

XX.

De la fête des Expiations.

C'eft de toutes les fêtes Judaïques celle qui renferme de plus grands & de plus profonds myftéres. Dieu lui-même nous les a révélés par S. Paul; & nous ne dirons prefque rien fur ce fujet, que ce que le grand Apôtre nous a appris.

[Toute perfonne qui ne fe fera point affligée en ce jour là, périra du milieu de fon peuple. ] La fête ayant été établie pour l'expiation des péchés de tout le peuple; le commandement du jeûne eft général perfonne n'en eft dif-. penfé. Tous ont péché : tous doivent s'affliger & faire pénitence. Voilà la régle contre laquelle rien ne peut prefcrire.

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Il eft remarquable que l'Ecriture fe fert du mot de s'affliger, pour dire jeûner. Elle nous apprend par-là une vérité prefque univerfellement oubliée dans ces derniers temps; c'eft que le jeune de la pénitence, que Dieu commande, eft une privation pénible à la nature & un retranchement qui lui coûte, mais à quoi

le pécheur doit fe foumettre , pour détourner les châtimens de la juftice de Dieu, en Le châtiant lui-même fans fe flatter. Toute perfonne qui ne fe fera point affligée, périra du milieu de fon peuple. Que répondront à cette terrible menace tant de chrétiens, qui pour des raifons frivoles, & fuggérées par la molefle & l'impénitence, fe difpenfent abfolument du jeûne, ou n'en obfervent que l'ombre ? Que

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X X.

répondront ceux qui ne pouvant en effet jeuner ne substituent rien au jeûne & à l'abfti- CHA P. nence qui afflige la chair, & par où ils puiffent être affociés à la pénitence des fidelles pour obtenir avec eux la rémiffion de leurs péchés ; & pour ne pas mériter, en s'en féparant, d'être exterminés du milieu du peuple élu ?

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[C'étoit le feul jour où le Grand-Prêtre entroit dans le fanctuaire pour faire l'expiation des péchés &c. jufqu'à la fin du chapitre. ] S. Paul, dans l'Epître aux Hébreux nous découvre le grand mystére caché fous ces voiles. Après une courte defcription des deux parties du Tabernacle, appellées, l'une le Saint & l'autre le Saint des Saints, cu le fanctuaire, il continue ainfi : Or ces chofes étant ainfi difpo- Heb. 9.6. fées, les Prêtres qui exerçoient le faint minis ftére, entroient en tout temps dans le premier Tabernacle: mais il n'y avoit que le feul grand Pontife qui entrat dans le fecond, & feulement une fois l'année, non fans y porter du fang qu'il offroit pour ses propres péchés & pour ceux du peuple; le Saint-Esprit nous montrant que l'entrée du vrai fanctuaire n'étoit pas tant que le premier Tabernacle

par

encore ouverte ,

Subfiftoit.

L'inftruction que l'Apôtre veut que nous tirions de ces cérémonies, eft donc que la voie du vrai fanctuaire, c'eft-à-dire du ciel, n'étoit point encore découverte, & qu'elle ne le pouvoit être tant que le Tabernacle & le culte Judaïque fubfiftoit, & que Dieu n'étoit point réconcilié avec les hommes par le fang de fon Fils unique. C'est ce que marquent évidemment toutes les circonftances de l'entrée du fouverain Pontife dans le fanctuaire, & les autres cérémonies de l'Expiation.

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