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en poffeffion. En effet il fut vaincu, & toute fon armée deffaite ; & les Ifraéli- С HA P. tes s'étant rendus maîtres de fes Etats, XXIX. dont la capitale étoit Hefebon, pafférent par l'ordre de Dieu tous fes fujets au fil de l'épée. Og roi de Bafan qui vint auffi les attaquer fut traité de la même maniére avec tout fon peuple.

Les Ifraélites demeurérent maîtres de Nomb. 33 ces deux Royaumes, qui étoient à l'Orient du Jourdain, depuis le torrent d'Arnon jufqu'à la montagne d'Hermon. Le terroir en étoit fort gras, & propre à nourrir du bétail. Ce fut pour cela que dans la fuite les tribus de Ruben & de Gad, & la moitié de celle de Manaffé, qui étoient fort riches en troupeaux, demanderent ce pays pour leur partage. Moïfe le leur accorda: mais auparavant il leur fit promettre que tous ceux d'entre eux qui pouvoient porter les armes, pafferoient le Jourdain à la tête des enfans d'Ifraël, & qu'ils combattroient avec eux jufqu'à ce qu'ils les euffent mis en poffeffion des lieux où ils devoient s'établir.

Aprês les conquêtes dont on vient de Nomb. 29. parler, le peuple alla camper dans les plaines du pays de Moab. Ils ne penfoient point à attaquer les Moabites, non plus que les Ammonites leurs vojfins

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Deut. 2. 9.

& defcendants comme eux de Lot. Le

CHA P. Seigneur le leur avoit défendu, & leur XXIX. avoit dit : Ne faites point la guerre aux Moabites, ni aux enfans d'Ammon. Car je ne vous donnerai rien de leur pays; parce que je l'ai donné aux enfans de Lot en héritage. Cependant, la vûe d'une armée fi nombreuse jetta la terreur dans tout le pays des Moabites. Balac leur Roi, de concert avec les anciens des Madianites, députa vers Balaam, qui demeuroit à Pethor fur le Fleuve, & le pria de venir maudire Ifraël. Car on étoit perfuadé que fes malédictions, auffi bien que fes bénédictions , ne manquoient jamais d'avoir leur effet. Les envoyes de Balac allérent trouver Balaam, & lui expoférent ce que leur maître leur avoit commandé de lui dire. Balaam ne leur rendit point de réponse fur le champ: mais il demanda la nuit pour confulter Dieu; & Dieu lui dit : Gardez-vous bien d'aller avec ces gens-là, & ne maudiffez point ce peuple, parce qu'il eft beni. Il renvoya donc les ambassadeurs de Balac, fans vouloir les accompagner.

Balac, fans fe reteter, députa une feconde fois vers lui des perfonnes en plus grand nombre, & plus qualifiées

que la premiére fois ; & il lui fit dire qu'il le combleroit de richeffes, s'il CHA P. vouloit venir, & maudire le peuple X XIX. d'Ifraël. Balaam répondit : Quand Balac me donneroit plein fa maifon d'or & d'argent, je ne pourrois pas pour cela rien changer aux ordres que Dieu m'a donnés. Il pria néanmoins les députés d'attendre qu'il confultât Dieu de nouveau. Dieu lui dit cette feconde fois: Allez avec eux; mais à condition que vous ferez ce que je vous commanderai.

Sur cette réponse, Balaam fella dès le matin fon âneffe, & fe mit en chemin. Alors la colére de Dieu s'alluma, parce qu'il alloit avec eux : & l'Ange du Seigneur fe préfenta devant lui ayant à la main une épée nue. L'âneffe voyant l'Ange, que Balaam ne voyoit pas, fe détourna du chemin, & elle alloit à travers champ. Comme Balaam la battoit pour la ramener dans le chemin, l'Ange fe tint dans un fentier de vignes, bordé de côté & d'autre d'une muraille feche. L'âneffe alors fe ferra contre le mur & froiffa la jambe de fon maître qui continuoit de la battre. L'Ange s'étant éloigné, s'arrêta en un lieu fi étroit, qu'il n'y avoit pas moyen de fe détourner ni à droit

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ni à gauche. L'âneffe le voyant, s'ab

CHAP. battit fous fon maître. Balaam tout en XXIX.colére lui donnoit de grands coups de

bâton dans les flancs. Alors Dieu ouvrit la bouche de l'âneffe: elle parla à Balaam, & fe plaignit de ce qu'il la maltraitoit ainfi. Que vous ai je fait, lui dit-elle, pour me frapper comme vous avez fait par trois fois ? Balaam répondit: Tu t'es mocquée de moi. Que n'ai-je une épée ? je te tuerois tout à l'heure. L'âneffe repartit: Je fuis votre âneffe , que vous avez coutume de monter. Vous ai-je jamais rien fait de femblable? Jamais, dit-il. Dans le même moment le Seigneur ouvrit les yeux à Balaam, & il vit l'Ange qui fe tenoit à fon paffage avec une épée nue, & qui lui dit que fi fon âneffe ne s'étoit détournée, il l'auroit tué, parce que fa voie étoit corrompue & contraire à Dieu. Balaam reconnoiffant fa faute offrit de s'en retourner chez lui, fi c'étoit la volonté du Seigneur. L'Ange lui dit: Allez; mais prenez bien garde de ne dire que ce que je vous commanderai.

ÉCLAIRCISSEMENS ET RÉFLEXIONS.

[Sehon leur refufa le passage, & alla même

que

XXVIII.

Ch. 54

Яu devant d'eux à la tête d'une armée, pour les combattre. Car le Seigneur lui avoit endurci le CHAP. cur; afin qu'il fut livré entre les mains des enfans d'Ifrael. On peut voir ce qui a été dit ailleurs de l'endurciffement du cœur de Pharaon. Les péchés de Sehon & de fon peuple méritoient Dieu les abandonnât à leur aveuglement, & à la dureté de leurs cœurs. Il avoit réfolu de donner leur pays aux Ifraélites. Mais il falloit que ceux-ci s'en rendiffent maîtres par des voies juftes & légitimes. Ils ne pouvoient exercer aucun acte d'hoftilité contre des peuples qui leur auroient donné un passage libre. Le refus déraifonnable des Amorrhéens, & la férocité avec laquelle ils prirent les armes les premiers, mirent toute la juftice du côté des Ifraélites. Ainfi leur endurciffement & leur obftination entroient dans le plan des def- qui et dit à feins de Dieu. Il pouvoit, s'il eût voulu, chan- la fin,duch.. ger les difpofitions de leur cœur. Il pouvoit jeur infpirer de l'équité, de la compaffion, de l'humanité, de la modération, de la fageffe: mais il ne doit ces vertus à perfonne, & encore moins à des gens pleins d'orgueil. Il étoit réfolu de les éxterminer la mefure de leurs iniquités étoit remplie le temps de fa ven& les Ifraélites en furent geance les miniftres, par l'ordre exprès qu'il leur en

donna.

étoit venu;

Voyez o

Fault. L. 22

On pourra d'abord trouver étrange qu'ils aient tué jufqu'aux femmes & aux petits enfans. Mais ce qui auroit été une inhumanité Aug. com. de leur part, s'ils l'euffent fait de leur propre mouvement, & par un defir de vengeance, étoit un acte de fidélité & d'obéiflance à Dieu, qui leur commandoit ces fanglantes éxécu tions. Et Dieu lui-même, en donnant des or

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