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bien de plaies jai frappé les Egyptiens. La con-
duité injufte & tyrannique de Pharaon, fon
obftination à fe roidir contre Dieu même, &
la vengeance éclattante que fa juftice en tira,
étoient pour le bien des Ifraëlites. Ils devoient,
eux & leurs defcendans, recevoir de là d'utiles
Leçons, & apprendre à craindre Dieu, à lui de-
meurer foumis, à révérer sa puiffance, à con-
ferver le fouvenir de fes bienfaits. C'eft ainfi
que les Elûs, figurés par ce peuple, s'inftruisent
par le malheur, & par les péchés mêmes &
T'endurciffement des réprouvés. Ils y appren-
nent à fe connoître, & à connoître Dieu,
s'attacher à lui, à s'humilier fous sa main, à es-
pérer tout de lui, à craindre tout d'eux-mêmes.
Nous fçavons, dit S. Paul, que tout contribue au Ro. 8.
bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu'il à
appellés felon fon decret pour être faints.

Sag. 16, 15

[Le Seigneur fit fondre fur l'Egypte une grêle accompagnée de tonnerres d'éclairs épouvantables. La grêle & le feu tomboient ensemble. [ Le Sage nous apprend des circonftances de cette feptiéme plaie, dont Moïfe ne parle point ; & il y joint quelques réfléxions, que nous devons écouter avec refpect, & recueillir avec foin, »Pour vous, Seigneur,il eft impoffible d'échap »per à votre main. C'eft pourquoi lorfque les &c. impies ont déclaré qu'ils ne vous connoiffoient point, ils ont été frappés par la force de votre » bras ; & ils ont été tourmentés par des pluies extraordinaires, par des grêles, & par des ora& confumés par le feu. Et ce qu'on ne ဘ peut affez admirer, le feu furpassant sa propre nature, brûloit encore davantage dans »l'eau même qui éteint tout, parce que tout l'univers s'arme pour la vengeance des justes; sag. 19.19. » & l'eau oubliant fa nature n'éteignoit point

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le feu. Le feu quelquefois tempéroit son ar» deur › pour ne pas brûler les animaux qui avoient été envoyés contre les impies; afin » que voyant cette merveille, ils reconnussent eux-mêmes que c'étoit par un jugement de Dieu qu'ils fouffroient ces maux. Quelque» fois auffi ce même feu, furpaffant fes propres » forces, redoubloit fes flammes au milieu des » eaux, pour détruire tout ce qu'avoit produit cette terre injufte.

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[Le lin & l'orge furent gâtés, parce que l'orge étoit montée en epi, & que le lin commençoit à monter en graine.] Le fin & l'orge qui étoient fort avancés, donnant prife à la grêle, en furent tout brifés. Les plaies d'Egypte arrivérent dans les mois de Février & de Mars. Cependant on ne doit pas s'étonner que ces petits grains que l'on ne féme ici qu'en Mars, fuffent alors fi avancés, parce qu'en Egypte & en Paleftine on les femoit beaucoup plutôt. Ceux qui ont été en Egypte, & dans ces pays du midi difent que tout y fleurit, & que tout y pouffe au milieu de l'hiver.

[J'ai péché encore cette fois le Seigneur eft juste, &c. jufqu'à ces mots, felon que le Seigneur Tavoit dit par Moïfe. ] Le fentiment du mal préfent arrache à ce Prince l'aveu de fon injutice, & la promeffe d'obéir à Dieu. Mais le repentir n'eft que fur fes lévres ; & le témoignage qu'il rend à la juftice de Dieu qui le châtie, eft celui d'un efclave fugitif & rebelle, que les coups forcent de condamner fa révolte, & de reconnoître la jufte févérité de fon maître, Il n'aime point cette juftice qui le punit ; il voudroit qu'elle ne fût pas, & dès qu'il ceffera de la fentir, ou de la craindre, on s'appercevra qu'il n'eft point changé, quoiqu'il en don

he au dehors toutes les marques. Auffi Moife, Eclairé de la lumiére divine, dit à ce Prince: Je CHAP. Ifais que vous ne craignez point encore le Seigneur, VI. ni vous, ni vos ferviteurs. En effet, il ne fut pas plutôt délivré du fléau de la grêle, qu'il retourna à fes premiers péchés, & devint plus obftiné que jamais dans fa défobéiffance.

Qui ne reconnoît dans cette image la plupart des pécheurs dont le cœur eft endurci mais en qui il refte encore quelque étincelle de foi? Une maladie dont Dieu les frappe, les douleurs cuifantes dont ils font tourmentés, la vûe d'une mort prochaine, la crainte des fupplices éternels, les font, à ce qu'il femble rentrer en eux-mêmes. Ils connoiffent leurs éga remens: ils en témoignent un vif repentir, &, promettent de changer de vie, fi Dieu leur ren voie la fanté. L'ont-ils recouvrée Ils font les mêmes, & fouvent pires qu'auparavant.

[Des ténébres effroyables couvrirent toute l'Egypte pendant trois jours.] Voici la peinture que fait le Sage de l'état où fe trouvérent les Egyptiens durant ce temps. »Vos jugemens font sag. 17. 7. grands, ô Seigneur, & vos paroles font. ineffables. C'eft pourquoi les ames mal in

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» ftruites font tombées dans l'erreur. Car les » méchans s'étant flattés de pouvoir opprimer » la nation fainte, ont été enchaînés par les » ténébres, & par une longue nuit ; & ren» fermés dans leurs maifons, ils ont langui » dans cet état, malgré les efforts qu'ils faifoient pour fe fouftraire à cette Providence » qui ne ceffe jamais d'agir. Dans la [ fauffe] penfée où ils étoient qu'ils pourroient demeurer cachés dans la nuit obfcure de » leurs péchés, & fous le voile épais de l'oubli, » ils fe trouvérent difperfés, faifis de frayeur,

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& frappés d'un profond étonnement. Les CHAP. > retraites où ils fe tenoient, ne les deffendoient pas de la peur, parce qu'ils enten» doient des bruits effrayans, & voyoient paroître des fpectres affreux qui les épouvan toient. Il n'y avoit point de feu fi ardent qui » pût leur donner la moindre clarté ; & les > flammes toutes pures des étoiles ne pouvoient » éclairer cette horrible nuit. Seulement il leur paroiffoit tout d'un coup des éclairs de feu qui les rempliffoient de crainte ; & étant saifis par ces objets qu'ils ne faifoient qu'entrevoir, ils les trouvoient tout autrement effroyables [qu'ils ne leur auroient paru, s'ils » les avoient vus diftinctement. ] Tout le refte » du monde étoit éclairé d'une lumière trèsa pure, & s'occupoit à fon travail fans empê» chement. Eux feuls étoient couverts d'une »profonde nuit, image des ténébres qui leur » étoient réservées ; & ils étoient devenus plus infupportables à eux-mêmes que leurs téné→bres mêmes.

Sag. 18. 1.

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» Cependant, Seigneur, vos Saints [les If raélites] étoient éclairés d'une très-grande » lumière. Au lieu de ces ténébres, vous leur donnâtes depuis une colonne ardente pour guide d'un chemin qui leur étoit inconnu ; 22 & elle leur fervoit comme d'un foleil, qui, » fans les incommoder, rendoit leur voyage » heureux. Mais pour les autres ils étoient certainement dignes d'être privés de lumiére, » & de fouffrir une prifon de ténébres, eux qui → tenoient dans une dure captivité vos enfans par qui la lumiére incorruptible de votre Loi alloit fe répandre dans le monde. »

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CHAPITRE VII.

Cérémonie de l'Agneau pafchal. Les portes des Ifraelites font teintes du fang de cet agneau. Mort de tous les premiers nés des Egyptiens, dixième plaie. Les Ifraélites fortent d'Egypte. Loi touchant la fête de Pâque, & la confécration des premiers - nés. Exod. 12. 13.

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VANT que de frapper l'Egypte de la derniére plaie, le Seigneur dit à Moïfe & à Aaron: Ce mois-ci fera pour vous le premier des mois de l'année. Parlez à toute l'affemblée des enfans d'Ifraël, & dites-leur ceci : Prenez le dixième jour de ce mois un agneau, ou un chevreau, pour chaque famille. Celui qui n'aura point dans fa maison un nombre de perfonnes fuffifant pour manger l'agneau, en prendra de chez fon voifin le plus proche autant qu'il en faut pour pouvoir le manger. Ce fera un agneau, ou un chevreau de l'année, mâle, & fans défaut. Vous le garderez jufqu'au quatorziéme jour du mois ; & toute la multitude des enfans d'Ifraël

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