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Qui le sait? hors celui qui tonne sur nos têtes.
Qui déchaîne Alexandre et souffle les tempêtes,
Dans le cœur de César verse l'ambition,

Fait mugir un volcan ou fait naître un Néron?

Des éléments troublés, des passions humaines,
Sachons d'un œil égal juger les phénomènes.
Pouvons-nous excuser dans l'ordre naturel,
Et dans l'ordre moral accuser l'Éternel?

Ah! plutôt adorons-le, et dans l'un et dans l'autre : (5
La justice est sa règle, et l'orgueil est la nôtre.

Peut-être voudrais-tu ces deux mondes parfaits,
Que la mer fût tranquille et les mortels en paix;
Que le cœur fùt sans vice et les airs sans orage.
Insensé! ce désordre est l'ordre le plus sage ;
Du choc des éléments, tout reçoit sa vigueur;
Les passions, voilà les éléments du cœur ;

Et pour la paix de l'Homme, et pour la paix du monde,
Dieu nourrit de tout temps cette guerre féconde.

VI. L'Homme! que prétend-il? s'il regarde les cieux,
Aux anges presqu'égal, il veut être plus qu'eux ;
S'il regarde sous lui, ce roi de la nature

Envie au boeuf sa force, au tigre sa fourrure.
« Les animaux, dit-il, sont formés pour leur roi. »
Mais s'il a tous leurs dons, quel sera leur emploi ?
La nature envers eux sagement libérale,
Diverse en ses faveurs, mais jamais inégale,

Nature to these, without profusion, kind,

The

proper organs, proper pow'rs assign'd;
Each seeming want compensated of course,
Here with degrees of swiftness, there of force;
All in exact proportion to the state;
Nothing to add, and nothing to abate.
Each beast, each insect, happy in its own:
Is Heav'n unkind to Man, and Man alone?
Shall he alone, whom rational we call,

Be pleased with nothing, if not bless'd with all?

The bliss of Man (could Pride that blessing find) Is not to act or think beyond mankind;

No pow'rs of body, or of soul to share,
But what his nature and his state can bear.
Why has not Man a microscopic eye?
For this plain reason, Man is not a Fly.
Say what the use, were finer optics giv'n,
T' inspect a mite, not comprehend the heav'n?
Or touch, if tremblingly alive all o'er,
Or smart and agonize at ev'ry pore?
To quick effluvia darting thro' the brain,
Die of a rose in aromatic pain?

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De trésors faits pour eux a daigné les doter;
Aucun n'a rien à perdre et rien à regretter;
Dans l'un l'agilité compense la faiblesse, (“
L'autre a reçu la force au défaut de l'adresse.
L'insecte le plus vil de lui-même est charmé,
Et l'Homme seul se plaint du Dieu qui l'a formé.
Cet Homme ambitieux, qui seul croit être sage,
Croira manquer de tout,
de tout, si tout n'est son partage.
Qu'il se rend malheureux en cherchant le bonheur !
Hélas! qui pourra donc le donner à son cœur?
Serait-ce de sentir, serait-ce de connaître

Au-delà du degré qui convient à son être,

De prendre aux esprits purs, de prendre aux animaux Une autre intelligence, et des ressorts nouveaux ? Non; c'est de mesurer ses vœux sur sa nature.

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Pourquoi ce moucheron, abjecte créature,

>> Voit-il ce que mon œil n'aperçoit pas ? » Pourquoi? C'est qu'un homme n'est pas un insecte. Dis-moi, De quoi te servirait que de ta faible vue

Un double microscope augmentât l'étendue ?

Tu saisis le ciron agrandi pour tes yeux,

Et ne peux embrasser le vaste aspect des cieux.
Que ton tact plus sensible augmente sa finesse;
Des corps les plus polis accusant la rudesse,
Insensé ! la douleur viendra de toutes parts
Dans ton corps frissonnant enfoncer tous ses dards:

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If Nature thunder'd in his op'ning ears,

And stunn'd him with the music of the spheres, How would he wish that Heav'n had left him still The whisp'ring Zephyr, and the purling rill? Who finds not Providence all good and wise, Alike in what it gives, and what denies?

VII. Far as Creation's ample range extends, The scale of sensual, mental pow'rs ascends : Mark how it mounts, to Man's imperial race, From the green myriads in the peopled grass: What modes of sight betwixt each wide extreme, The mole's dim curtain, and the lynx's beam : Of smell, the headlong lioness between, And hound sagacious on the tainted green : Of hearing, from the life that fills the flood To that which warbles thro' the vernal wood? The spider's touch, how exquisitely fine! Feels at each thread, and lives along the line: In the nice bee, what sense so subtly true From pois'nous herbs extracts the healing dew?

Que d'organes plus fins l'odorat se compose;
Malheureux! tu mourras du parfum d'une rose.
Que des sphères de l'air les corps harmonieux,
Tonnent à ton oreille en roulant dans les cieux;
Bientôt tu t'écrîras dans ce bruyant martyre :

<< Ciel! rends-moi le doux bruit des eaux et du zéphyre. » Ainsi quitte un instant le point où Dieu t'a mis; Tous ses présens pour toi sont autant d'ennemis. Conviens la nature est toujours sage et bonne, que Dans ce qu'elle refuse, et dans ce qu'elle donne.

VII. De l'univers entier contemple les accords,
Pour les dons de l'esprit et pour les dons du corps;
Observe avec quel art Dieu de sa main féconde,
Distribua les rangs et nuança le monde,

Depuis l'homme, ce roi si fier de sa raison,
Jusqu'à l'insecte vil qui peuple le gazon.

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Le jour est pour la taupe un crépuscule sombre;
A l'œil perçant du lynx la nuit même est sans ombre;
Le chien poursuit sa proie averti par l'odeur;

La lionne au seul bruit s'élance avec ardeur; (8

Le poisson est sans voix et presque sans oreille,
Tandis que l'oiseau chante et qu'un zéphir l'éveille.
Quelle gradation des mêmes facultés

Occupe le milieu de ces extrémités!

Comme elle croît, décroît, et s'élève et s'abaisse!

De l'agile Arachné combien j'aime l'adresse!

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