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IV. La même ambition sauve et perd les états, Fait les grandes vertus et les grands attentats.

Dans ce chaos du cœur, si brillant et si sombre, Qui peut donc démêler la lumière de l'ombre, Les vertus des défauts, et le vrai de l'erreur? C'est Dieu, ce Dieu qui parle au fond de notre cœur. Le ciel dans l'univers rapproche les extrêmes; Leur nature diffère et leurs fins sont les mêmes. Dans l'Homme il les unit pour quelques grands desseins, Souvent même on les voit, ambitieux voisins, Entre eux se disputant le cœur qui les rassemble, Usurper l'un sur l'autre et se confondre ensemble : Et comme nous voyons, sous des pinceaux heureux, Les ombres et les jours se mélanger entre eux; Souvent on cherche en vain à marquer la nuance Où le vice finit, où la vertu commence.

Mais parce que leurs traits paraissent confondus, N'est-il, à votre gré, ni vices ni vertus? Que le clair et l'obscur avec art se marient, Cessent-ils d'exister au moment qu'ils s'allient? Et du mal et du bien le juge est dans nos cœurs, Mylord; il en est d'eux ainsi que des couleurs ; Il nous faut plus de temps, plus de peine peut-être Pour confondre leurs traits, que pour les reconnaître.

V. Le vice est effrayant, et ce monstre odieux N'a pour nous révolter qu'à paraître à nos yeux.

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Yet seen too oft, familiar with her face,

We first endure, then pity, then embrace.

But where th' Extreme of Vice, was ne'er agreed: Ask where's the North? at York, 'tis on the Tweed; In Scotland, at the Orcades; and there,

At Greenland, Zembla, or the Lord knows where.
No creature owns it in the first degree,

But thinks his neighbour further gone
than he ;
Ev'n those who dwell beneath its very zone,
Or never feel the rage, or never own;
What happier natures shrink at with affright,
The hard inhabitant contends is right.

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Virtuous and vicious ev'ry man must be
Few in th' extreme, but all in the degree:
The rogue and fool, by fits is fair and wise;
And ev❜n the best, by fits, what they despise.

Tis but by parts we follow good or ill;

For, Vice or Virtue, Self directs it still;

Each individual seeks a sev'ral goal;

But HEAV'N's great view is One, and that the Whole. That counterworks each folly and caprice;

That disappoints th' effects of ev'ry vice;

Cependant cette horreur de jour en jour s'efface;

On le souffre, on le plaint, on l'excuse, on l'embrasse ;
Mais son plus haut degré, quel est-il? Sur ce point
Recueillez les avis; ils ne s'accordent point.
Quel pays est le Nord? A Tunis, c'est l'Espagne ;
En Espagne, la France; en France, l'Allemagne :
L'Allemand à son tour le renvoie au Lapon;
Celui-ci nomme encor quelque autre région.
On juge ainsi du mal; nul ne se rend justice;
Chacun voit loin de lui l'extrémité du vice;
Son voisin à ses yeux en est toujours plus près;
Celui même qui touche à son dernier excès,
Ou jamais ne le sent, ou jamais ne l'avoue.
Ce qu'un bon cœur abhorre, un scélérat s'en loue.
L'habitude peut tout; il n'existe à ses yeux
Ni de tristes climats, ni de vices hideux.

Notre ame entre le mal et le bien se partage;
Le sage est souvent fou, le fou souvent est sage;
Nous sommes vertueux, vicieux par accès;
Tous le sont à demi, peu le sont à l'excès ;
Car chacun bien ou mal n'agit que pour soi-même ;
Chacun tend à son but. Mais l'arbitre suprême
Ne voit qu'un grand objet, le bien de l'univers;
C'est lui qui, l'un par l'autre, affaiblit nos travers;
Contre une passion fait combattre un caprice;
Par un vice opposé contrebalance un vice;

That, happy frailties to all ranks apply'd;
Shame to the virgin, to the matron pride,
Fear to the statesman, rashness to the chief,
To kings presumption, and to crowds belief:
That, Virtue's ends from Vanity can raise,
Which seeks no int'rest, no reward but praise;
And build on wants, and on defects of mind,
The joy, the peace, the glory of Mankind.

Heav'n forming each on other to depend,
A master, or a servant, or a friend,
Bids each on other for assistance call,

Till one Man's weakness grows the strength of all.
Wants, frailties, passions, closer still ally
The common int'rest, or endear the tie.

To these we owe true friendship, love sincere,
Each home-felt joy that life inherits here;

Yet from the same we learn, in its decline,
Those joys, those loves, those int❜rests to resign;
Taught half by Reason, half by mere decay,
To welcome death, and calmly pass away.

Fait servir les défauts à la société ;

Donne aux filles la honte, aux femmes la fierté ;
Souffle au guerrier fougueux ses fureurs courageuses,
Au ministre prudent ses craintes ombrageuses;
Par la présomption sait enhardir les rois ;
Par la crédulité soumet le peuple aux lois ;
Aux grandes actions excite une grande ame,
Par cette vanité que l'honneur seul enflamme;
Enfin, sur le désordre et le trouble du cœur,
Établit la concorde et fonde le bonheur.

C'est peu ; par nos besoins il nous joint l'un à l'autre';
Dans le bonheur d'autrui, nous rencontrons le nôtre;
Faibles séparément, l'union nous rend forts;
Chaque membre jouit de la santé du corps.

Les défauts, les besoins, les faiblesses humaines
Resserrent l'intérêt, embellissent les chaînes;
On leur doit de l'amour les doux épanchements,
De la vive amitié les nobles sentiments;

Tous ces plaisirs du cœur, notre plus doux partage,
Et de tous les humains le commun héritage.
Plus vieux, et dégoûté de tant de tristes soins,
Ces mêmes passions, ces défauts, ces besoins,
Des amours, des plaisirs rendent la fin moins rude ;
Enfin, moitié raison, moitié décrépitude,

L'homme apprend à bénir le terme de son cours,
Et voit tranquillement s'évaporer ses jours. (

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