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la mort entra dans le monde par l'orgueil de nos premiers parents, il convenait que l'entrée de la vie s'ouvrit par l'humilité de Marie. -THEOPH. Elle dit : « Toutes les générationsi,» parce que ce n'est point seulement Élisabeth, mais encore toutes les nations des croyants.

Car il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout puissant, et de qui le nom est saint.

THEOPH. La Vierge déclare que ce n'est point à cause de sa vertu qu'elle doit être proclamée bienheureuse, elle en donne le motif en disant: «Parce que celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses.>> -S.AUG.-Quelles sont ces grandes choses? C'est que, créature, vous missiez au monde le créateur, servante, vous engendriez le seigneur; que par vous Dieu rachetât le monde et par vous le rappelàt à la vie. -TITE.- Comment sont-elles grandes si ce n'est que, par la volonté de Dieu, élevée au-dessus de la nature, je conçois sans cesser d'être intacte; et que j'ai été jugée digne de devenir mère sans la coopération d'un homme, et pas une mère quelconque, mais mère du Sauveur unique? — BÈDE. — Ceci se rapporte au commencement du cantique où il a été dit: « Mon âme glorifie le Seigneur, » car l'âme à laquelle Dieu a daigné faire de grandes choses peut seule le glorifier par de dignes louanges.TITE. Elle dit : « Celui qui est puissant; » afin que si quelqu'un doute du mystère de sa conception où elle a conçu sans cesser d'être vierge, il attribue ce miracle à la puissance de celui qui

BED. Decebat enim ut sicut per superbiam | (Bostrensis, ut jam sup.). Quomodo vero primi parentis mors in mundum intravit, ita per humilitatem Mariæ, vitæ introitns panderetur. THEOPH. Et ideo dicit: Omnes generationes: non solum Elizabeth, sed etiam omnes credentium nationes.

Quia fecit mihi magna qui potens est, et sanc

tum nomen ejus.

THEOPH. Ostendit Virgo, non per suam virtatem se beatam prædicandam, sed causam assignat dicens: Quia fecit mihi maga qui potens est. AUG. (Serm. de Asp. Quæ tibi magna fecit? Credo ut ratura ederes Creatorem, famula Domiam generares; ut per te mundum Deus redimeret, per te ad vitam revocaret. TITUS

T. V.

magna, nisi quod manens illibata concipio, superans (nutu Dei) naturam? Digna reputata sum sine viro, non quomodocunque genitrix effici, sed unigeniti Salvatoris. BED. Respicit autem hoc ad initium carminis, ubi dictum est: Magnificat anima mea Dominum. Sola enim anima illa cui Dominus magna facere dignatur, dignis eum præconiis magnificare potest. TITUS (ut sup.). Dicit autem Qui potens est; ut si quis diffidat in conceptionis negotio, dum virgo manens concepit, retorqueat miraculum ad potentiam operantis. Nec quia unigenitus accessit ad feminam, ex hoc inquinatur, quia sanctum est nomen ejus. BASIL. (in Psal. 32, versus finem). Sanctum vero dicitur nomen Dei, non quia in syllabis quam

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l'a opéré. Quoiqu'un fils unique lui soit venu, elle n'est point souillée, «Parce que son nom est saint. » — S. BAS. Le nom de Dieu est appelé saint, non que dans ses syllabes il renferme aucune vertu particulière, mais parce que toute mention de Dieu est sainte et pure. -BÈDE.-Il surpasse toute créature par la singularité de sa souveraine puissance, et il est bien loin de tout ce qu'il a fait; ceci est plus clair dans le mot grec où le mot lui-même, agion, signifie qui est au-dessus de la terre.

Sa miséricorde se répand d'âge en âge sur ceux qui le craignent.

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BÈDE. De ses dons particuliers se tournant vers l'ensemble des jugements de Dieu, elle décrit l'état de tout le genre humain en ajoutant «Sa miséricorde se répand d'âge en âge sur ceux qui le craignent; » comme si elle disait: Ce n'est point à moi seule que le Tout-Puissant a fait de grandes choses, il est secourable à toute nation qui craint Dieu. - ORIG. La miséricorde de Dieu ne s'exerce point sur une seule génération, mais elle s'étend perpétuellement de génération en génération. GREC. C'est par la miséricorde qu'il a pour la suite des générations que je conçois et que lui-même s'unit à un corps vivant, s'occupant de notre salut par pure compassion. Il est miséricordieux, non indistinctement, mais pour ceux de toute nation que sa crainte a soumis; d'où il est dit : «Sur ceux qui le craignent;>> c'est-à-dire ceux qui, conduits par le repentir, se convertissent à la foi et à la pénitence; car ceux qui sont obstinés ont fermé pour

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dam significativam virtutem contineat, sed | fecit magna qui potens est, sed in omni quia quomodolibet Dei speculatio sancta gente qui timet Deum, acceptus est illi, dignoscitur et sincera. BED. Singularis enim potentiæ culmine transcendit omnem creaturam, et ab universis quæ fecit, longe segregatur; quod græca locutione melius intelligitur in quo ipsum verbum quod dicit agion, quasi extra terram esse significat.

ORIG. (hom. 8). Misericordia enim Dei, non in una generatione, sed in sempiternum extenditur a generatione in generationem. GREC. (nempe Victor Presbyter, in Cat. græc. Patr., ut sup.). Ex misericordia ejus quam habet in generationes generationum ego concipio, ac ipse corpori animato conjungitur, nostram tractans salutem solius

Et misericordia ejus a progenie et progenies intuitu pietatis. Miseretur autem non qua

timentibus eum.

BED. A specialibus se donis ad generalia Dei judicia convertens, totius humani generis statum describit subdens: Et misericordia ejus a progenie in progenies timentibus eum. Quasi diceret : Non solum mihi

litercunque, sed his quos timor ejus compescuit in qualibet natione. Unde dicitur : Timentibus eum; qui scilicet pœnitentia ducti, ad fidem et ad pœnitentiam convertuntur: nam qui obstinati sunt, incredulitatis vitio clauserunt sibi januam pietatis. THEOPH. Vel per hoc innuit, quod timen

eux la porte de la miséricorde, par le crime de leur incrédulité. THÉоPH. Ou encore, elle insinue par ces paroles que ceux qui craignent Dieu obtiendront miséricorde dans cette génération (c'est-à-dire dans le siècle présent), et dans la génération future (c'est-à-dire dans le siècle à venir); dans ce siècle ils recevront le centuple, et dans l'autre beaucoup plus.

Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s'élevaient d'orgueil dans les pensées de leur cœur.

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BEDE. Décrivant l'état du genre humain, elle montre ce que méritent les orgueilleux et les humbles, en disant : « Il a fait éclater la puissance de son bras, etc.; » c'est-à-dire du Fils de Dieu lui-même; car, de même que votre bras est ce par quoi vous agissez, on appelle bras de Dieu son Verbe par qui le monde a été créé. — ORIG. Il a fait éclater la puissance de son bras sur ceux qui le craignent, parce que bien que vous vous approchiez de Dieu infirme, si vous le craignez, vous obtiendrez le secours qu'il a promis. THEOPH. Il a fait éclater la puissance de son bras (c'est-à-dire de son Fils incarné), parce que la nature est vaincue par le miracle d'une vierge mère et d'un Dieu fait homme. GREC. Au lieu de il a fait, on peut entendre: il fera éclater la puissance, car ce n'est point, comme autrefois, par Moïse contre les Egyptiens, ni par un ange (comme lorsqu'il anéantit plusieurs mille Assyriens rebelles), ni par aucun autre intermédiaire, mais c'est par sa propre vertu qu'il triomphe, vainqueur des intelligences ennemies; d'où il suit : « Il a dispersé, etc.,»

:

tes misericordiam consequentur in genera- | brachio suo; quia licet infirmus ad Deum tione ista (id est, in præsenti seculo), et futura (id est, in seculo futuro), in hoc secalo centuplum accipientes (Matth., 19), in illo vero multo majora.

accesseris, si timueris eum, promissam virtutem consequeris. THEOPH. In brachio etiam suo (scilicet ejus Filio incarnato) potentiam fecit quia natura devicta est Virgine pariente et Deo humanato. GRÆC.

Fecit potentiam in brachio suo, dispersit su- (Photius). Vel fecit pro faciet potentiam,

perbos mente cordis sui,

BED. Humani generis statum describens, quid superbi et quid humiles mereantur, ostendit dicens: Fecit potentiam in brachio suo, etc. Id est, in ipso Dei Filio: sicut itaum brachium est quo operaris, sic brachium Dei dictum est ejus Verbum, per good operatus est mundum. ORIG. (hom. 8). Timentibus autem se, fecit potentiam in

non ut dudum per Moysen contra Ægyptios, nec per angelum (puta quando multa millium rebellium prostravit Assyriorum), nec quoquam alio mediante nisi vi propria triumphum docuit, intelligibiles hostes superando: unde sequitur: Dispersit, etc. Scilicet quamlibet mentem elatam non parentem ejus adventui; quinetiam aperuit et vitiosas ostendit superbas cogitationes eorum. CrRIL. Magis autem proprie de dæmonum

c'est-à-dire tout esprit orgueilleux qui ne s'est point soumis à sa venue; bien plus, il a mis à découvert et montré leurs superbes pensées. S. CYR. Ceci doit s'entendre principalement de la cohorte ennemie des démons; car comme ils ravageaient la terre, le Seigneur les a dissipés par sa venue, et a rétabli dans son obéissance ceux qu'ils tenaient enchaînés. — THÉOPH. Ceci peut s'entendre encore des Juifs qu'il a dispersés dans tous les pays, comme ils sont maintenant dispersés.

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Il a arraché les grands de leur tróne, et il a élevé les petits.

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-BEDE. Ce qu'elle vient de dire : « Il a fait éclater la puissance de son bras, » et ce qu'elle avait dit auparavant : « Sa miséricorde se répand d'àge en âge,» doit être rattaché à ce verset; en effet, dans toute la suite des siècles, les superbes ne cessent de périr et les humbles d'être exaltés (par une juste et pieuse disposition de la puissance divine); d'où il est dit : « Il a déposé les puissants de leur trône et il a élevé les humbles. S. CYR. Les démons et le diable, les sages des Gentils, les pharisiens et les scribes étaient grands; cependant il les a déposés, et il a élevé ceux qui s'humiliaient sous la main puissante de Dieu, leur donnant la vertu de fouler aux pieds les serpents et les scorpions, et tout pouvoir sur l'ennemi. Les Juifs aussi furent grands par la puissance, mais l'incrédulité les a renversés, tandis que les Gentils, qui étaient méprisés et humbles, sont montés au faîte par la foi. GREC. Notre intelligence doit être le siége de la divinité, cependant les puissances mauvaises avaient envahi nos entrailles pour y régner comme sur leur trône; c'est pourquoi le Seigneur vint

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Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles. CYRIL. Magna sapiebant dæmones et diabolus, Gentilium sapientes, pharisæi et scribæ. Hos tamen deposuit, erexitque hu

hostili caterva intelligenda sunt hæc : hos enim sævientes in terra dissipavit adveniens Dominus, et compeditos ab eis obedientiæ suæ restituit. THEOPH. Potest hoc etiam de Judæis intelligi, quos in omnem disper-miliantes se sub potenti manu Dei (ex sit regionem sicut nunc dispersi sunt.

Deposuit potentes de sede et exaltavit humiles.

BED. Quod dixit: Fecit potentiam in brachio suo, et quod præmiserat : Et misericordia ejus a progenie in progenies, his versiculis per singula commata est annectendum; quia scilicet per omnes seculi generationes, et perire superbi, et humiles exaltari (pia justaque divinæ potentiæ dispensatione) non cessant: unde dicitur :

1 Petr., 5), dans illis virtutem calcandi super serpentes, et scorpiones, omnemque potestatem inimici (Luc., 10). Erant et quandoque Judæi potestate superbi, sed prostravit hos incredulitas; ex gentibus autem ignobiles et humiles per fidem ad apicem conscenderunt. GREC. (vel Macarius, in Cat. græc. Patr.). Deitatis enim tribunal noster intellectus esse cognoscitur, sed iniquæ virtutes post transgressionem incubuerunt præcordiis protoplasti, tauquam in proprio solio. Ob hoc ergo venit Domi

chasser du siége de nos volontés les esprits mauvais, et relever ceux que les démons avaient terrassés, purifiant leurs consciences et faisant de leur âme son propre trône.

Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, et il a renvoyé vides ceux qui étaient riches.

Parce que la prospérité humaine paraît consister surtout dans les honneurs de la puissance et dans l'abondance des richesses, après la chute des puissants et l'exaltation des humbles, elle parle du dénûment des riches et de l'abondance des pauvres, disant : « Il a rempli de biens les affamés, etc. » S. BAS. Ce passage s'applique même aux biens sensibles et nous enseigne l'incertitude des choses du monde; en effet, elles sont fragiles comme les nuages que disperse l'impétuosité des vents. Voici le sens spirituel : Le genre humain était affamé, excepté les Juifs que la tradition de la loi et les enseignements des saints prophètes avaient enrichis; mais, parce qu'ils ne s'attachèrent point humblement au Verbe fait homme, ils furent laissés vides, n'ayant rien, ni foi, ni science; privés de l'espoir des biens, exclus de la Jérusalem terrestre et de la vie future. Ceux, au contraire, que la faim et la soif avaient épuisés parmi les Gentils, s'étant attachés au Seigneur, furent remplis des biens spirituels. - GLOSE. Ceux qui désirent avec ardeur, et comme affamés, les biens éternels, seront rassasiés lorsque le Christ apparaîtra dans sa gloire; mais ceux qui aiment les biens terrestres seront laissés vides de toute béatitude.

nus, et spiritus iniquos ejecit a sedibus vo-
luntatuni, et prostratos a dæmoniis exal-
tavit :
eorum conscientias purgans, et
eorum mentem statuens propriam sedem.

Esurientes implevit bonis, et divites dimisit

inanes,

GLOS. Quia humana prosperitas præcipue in honoribus potentium, et in abundantia divitiarum consistere videtur, post dejectionem potentium et exaltationem humilium de divitum exinanitione et pauperum repletione mentionem facit dicens: Esurien, etc. BASIL. sup. Psal. Disponit quidem nos præsens verbum etiam quoad sensibilia, edocens rerum mundanarum incertitudi

nem caduca siquidem sunt hæc, sicut unda quæ ab impetu ventorum hinc inde diffunditur : intellectualiter autem sumendo esuriebat genus humanum, exceptis Judæis hos namque ditaverat legis traditio et sanctorum dogmata prophetarum : quia vero non humiliter hæserunt Verbo humanato dimissi sunt inanes, nihil deferentes, non fidem, non scientiam; et spe bonorum privati sunt, et a terrena Hierusalem, et a vita futura exclusi. Quos vero de gentibus fames et sitis contriverat, cum hæsissent Domino, repleti sunt spiritualibus bonis. GLOS. Qui etiam æterna toto studio quasi esurientes desiderant, saturabuntur, cum Christus apparuerit in gloria; sed qui terrenis gaudent, in fine totius beatitudinis inanes dimittentur.

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