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gloire en effet pour un Roi, de régner encore après la mort fur les cœurs de fes fujets d'être für que dans tous les tems à venir, les peuples, ou regretteront de n'avoir pas vêcu fous fon regne, ou fe féliciteront d'avoir un Roi qui lui reffemble ! Quelle gloire, SIRE, de faire dire de foi dans toute la fuite des fiécles, comme la Reine de Saba le difoit de Salomon: heureux ceux qui le virent & qui vêcurent fous la douceur de fes loix & de fon Empire! heureux l'âge qui montra à la terre un fi bon maître heureufes les villes & les campagnes, qui virent revivre fous fon regne l'abondance, la paix, la joye la juftice, l'innocence des âges les plus fortunés! heureufe la nation que le Ciel favorifera un jour d'un Prince qui lui foit femblable.

- Grand Dieu ! c'eft vous feul qui donnez les bons Rois aux peuples; & c'eft le plus grand don que vous puiffiez faire à la terre. Vous tenez encore entre vos mains l'Enfant augufte que vous deftinez à la Monarchie: fon âge, fon innocence le laiffent encore l'ouvrage commencé de vos miféricordes : il n'eft pas encore forti de deffous la main qui le forme & qui l'acheve. Grand Dieu! il est encore tems, formez-le pour le

bonheur des peuples à qui vous l'avez réfervé; & que cette priere fi fouvent ici renouvellée, ne laffe pas votre bonté, puifqu'elle intéreffe fi fort le falut & la félicité d'une nation que vous avez toujours protégée.

C'eft fous les bons Rois que votre culte s'affermit; que la Foi triomphe des erreurs ; que l'affreufe incrédulité eft bannie ou obligée de fe cacher; que les nouvelles doctrines font profcrites; que les efprits rébelles ne trouvent de protection & de fureté, que dans l'obéiffance & dans l'unité; que vos Miniftres, paisibles dans l'exercice de leurs fonctions, & veillant fans ceffe à la confervation du dépôt, voient l'autorité de l'Empire donner les mains à celle du Sarcerdoce; & que tous les cœurs, déjà réunis aux pieds du Trône, portent la même union & la même concorde aux pieds des autels. Ajoutez donc en lui de jour en jour, ô mon Dieu ! de ces traits heureux qui promettent de bons Rois à leurs peuples: que l'ouvrage de vos miféricordes croiffe, & fe développe tous les jours en lui avec fes années. Nous ne vous demandons pas qu'il devienne le vainqueur de l'Europe; nous vous demandons qu'il foit le pere de fon peuple. C'eft la puif

fance de votre bras, qui nous l'a confervé, en frappant autour de fon berceau tout le refte de fa famille royale; que ce foit elle qui nous le forme, & qui nous le prépare : il eft, comme Moyle, l'enfant fauvé des funérailles de toute fa race; qu'il foit comme lui, le fauveur & le libérateur de fon peuple, & que ce premier prodige, qui l'a retiré du fein de la mort, foit pour nous le préfage affuré de ceux que vous nous faites efpérer fous fon Empire.

Ainfi foit-il.

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SERMON

POUR LE DIMANCHE

DE LA PASSION. Sur la fausseté de la gloire humaine.

Si ego glorifico meipfum, gloria mea

nihil eft.

Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. Joan. 8. 54.

SIRE,

Sula du me quelque chofe de I la gloire du monde fans la crainte de Dieu étoit

réel, quel homme jufques - là avoit paru fur la terre, qui eût plus de lieu de fe glorifier lui-même que JesusChrift?

Outre la gloire de defcendre d'une race royale, & de compter les David & les Salomon parmi fes ancêtres, avec quel éclat n'avoit-il pas paru dans le monde ?

Suivez-le dans tout le cours de fa vie toute la nature lui obéit: les eaux s'affermiffent fous fes pieds: les morts entendent fa voix: les démons, frappés de fa puiffance, vont fe cacher loin de lui: les cieux s'ouvrent fur fa tête, & annoncent eux-mêmes aux hommes fa gloire & fa magnificence: la bouë entre les mains rend la lumiere aux aveugles tous les lieux par où il paffe, ne font marqués que par fes prodiges: il lit dans les cœurs: il voit l'avenir comme le préfent: il entraîne après lui les villes & les peuples: perfonne avant lui n'avoit parlé comme il parle ; & charmées de fon éloquence célefte, les femmes de Juda appellent heureuses les entrailles qui l'ont porté.

Quel homme s'étoit jamais montré fur la terre environné de tant de gloire? & cependant il nous apprend que s'il fe l'attribue à lui-même, & que fa વિ gloire ne foit qu'une gloire humaine, fa gloire n'eft plus rien: Si ego glorifica meipfum, gloria mea nihil eft.

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La probité mondaine, les grands talents les fuccès éclatants ne font donc plus rien, dès qu'ils ne font que vertus de l'homme; & il n'y a point de gloire véritable fans la crainte de

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