Dum tenera attondent simae virgulta capellae. Non canimus surdis respondent omnia silvae. Quae nemora aut qui vos saltus habuere, puellae Naïdes, indigno cum Gallus amore peribat? Nam neque Parnasi vobis juga, nam neque Pindi Ulla moram fecere, neque Aonie Aganippe. Illum etiam lauri, etiam flevere myricae, Pinifer illum etiam sola sub rupe jacentem Maenalus, et gelidi fleverunt saxa Lycaei. Stant et oves circum: nostri nec paenitet illas, Nec te paeniteat pecoris, divine poeta ; Et formosus oves ad flumina pavit Adonis. Venit et upilio; tardi venere subulci ; Uvidus hiberna venit de glande Menalcas.
Omnes « Unde amor iste » rogant « tibi? » Venit Apollo : « Galle, quid insanis? inquit; tua cura Lycoris
Perque nives alium perque horrida castra secuta est. >> Venit et agresti capitis Silvanus honore, Florentes ferulas et grandia lilia quassans.
Pan, deus Arcadiae, venit, quem vidimus ipsi
- Sur l'accusatif omnia avec res- pondent, Gr., 75. 10. Les Naïades invoquées ici sont les Muses. Sur cette confusion entre Muses et Nymphes, voy. Buc., VII, 21. Indigno à cause de l'infidélité de Lycoris. Tout ce passage est imité de THÉOCRITE, I, 66. 11. Le Parnasse, en Phocide, et le Pinde, en Thessa- lie, sont deux montagnes consa- crées aux Muses; la source d'Aga- nippe est sur une autre montagne des Muses, l'Hélicon. 12. Sur l'hiatus entre Aonie et Aganippe, Gr., 194. 13. Autre hiatus: Gr., 194. Les lauriers et les bruyères ne sont pas nommés au hasard le laurier est consacré à Apollon, dieu de la poésie, et la bruyère symbolise souvent la poé- sie bucolique. (Voy. Buc, IV, 2.) 14. Sola: « solitaire ». 15. Le Ménale et le Lycée sont deux montagnes d'Arcadie, pays classique de la poésie pastorale.
17. Paenitere: marque sou
vent le mépris; le sens « les brebis ne dédaignent pas de s'associer à nos douleurs; à ton tour, ne les dédaigne pas ». THEOCRITE, 1, 74, représente aussi les troupeaux gémissant sur le malheur de leur maître, mais plus simplement, et sans l'antithèse, ingénieuse d'ailleurs, qu'y ajoute Virgile. 18. Souvenir de THÉO- CRITE, I, 107. 20. Les glands se conservaient l'hiver dans l'eau. 21. Iste se rapporte à la 2 personne, sans intention pėjo- rative. Même scène, mêmes questions, chez THEOCRITE, I, 81. Apollon intervient ici à la fois comme dieu pastoral et comme protecteur du poète Gallus. 22. Cura, dans la langue amou- reuse, est synonyme de amor; comp. Buc., I, 57, 24. Agresti honore ablatif de qualité. 25. Les roseaux et les lis qui for- ment la couronne du dieu s'agi- tent quand il marche. 26. Sur le rapport entre l'Arcadie et la
Sanguineis ebuli bacis minioque rubentem:
<< Ecquis erit modus? inquit; Amor non talia curat; Nec lacrimis crudelis Amor, nec gramina rivis, Nec cytiso saturantur apes, nec fronde capellae. » Tristis at ille : « Tamen cantabitis, Arcades, inquit, Montibus haec vestris, soli cantare periti Arcades. O mihi tum quam molliter ossa quiescant, Vestra meos olim si fistula dicat amores! Atque utinam ex vobis unus, vestrique fuissem Aut custos gregis, aut maturae vinitor uvae !
Certe, sive mihi Phyllis, sive esset Amyntas,
Seu quicumque furor (quid tum, si fuscus Amyntas? Et nigrae violae sunt, et vaccinia nigra), Mecum inter salices lenta sub vite jaceret ; Serta mihi Phyllis legeret, cantaret Amyntas.
« Hic gelidi fontes, hic mollia prata, Lycori, Hic nemus; hic ipso tecum consumerer aevo.
poésie pastorale, voy. Buc., VII, 4. Pan est un dieu sauvage et mystérieux, qui se laisse rare- ment voir l'affirmation quem vidimus ipsi rehausse donc l'im- portance de Gallus. quis erit modus: sous-entendu lacrimis ou dolori. 29. Compa- raisons champêtres, appropriées au genre du poème et au dieu dans la bouche de qui elles sont mises. 31. At malgré ces consolations. Notez l'effet pro- duit par tristis placé en tête de tout le morceau; de même pour tamen, au début des plaintes de Gallus, et dont le sens est à peu près celui de certe ou de saltem: Gallus veut « tout de même » en- tendre chanter ses amours par les Arcadiens. - 32. Haec: « ma douleur ». - Montibus vestris est un datif: les montagnes écoute- ront, comme des témoins bien- veillants, les chants des bergers.
![[blocks in formation]](https://books.google.com.eg/books/content?id=oCyosN94RsEC&hl=ar&output=html_text&pg=PA97&img=1&zoom=3&q=%22protinus+urbes+Albanae+coluere+sacrum,+nunc+maxima+rerum+Roma+colit,+cum+prima+movent+in%22&cds=1&sig=ACfU3U2Diur_txbi1Xn-T8dHAUsz01rMEA&edge=0&edge=stretch&ci=112,1367,391,127)
![[blocks in formation]](https://books.google.com.eg/books/content?id=oCyosN94RsEC&hl=ar&output=html_text&pg=PA97&img=1&zoom=3&q=%22protinus+urbes+Albanae+coluere+sacrum,+nunc+maxima+rerum+Roma+colit,+cum+prima+movent+in%22&cds=1&sig=ACfU3U2Diur_txbi1Xn-T8dHAUsz01rMEA&edge=0&edge=stretch&ci=507,757,171,22)
Olim « un jour (dans l'avenir) ». — Il semble que
Gallus désire devenir un héros légendaire, célébré par les bergers comme le sont plusieurs demi-dieux, Daphnis, Adonis, etc.
35. Même souhait dans THÉOCRITE, VII, 86. 38. Qui
cumque quivis : Gr., 95. ror: au propre « folie », puis
« folie amoureuse, passion », puis, comme ici, (< objet de passion, objet d'amour ». - Tum: dans cette hypothèse », c'est-à-dire, « si je vivais parmi vous ». - Quid: sous-entendu ad me pertineret ou mea referret. 39. Sur les vac- cinia nigra, et sur l'idée que la couleur du teint importe peu, voy. Buc., II, 18. 40. Jaceret a pour sujet Phyllis, Amyntas et furor. 42. Après avoir op- posé l'idée de la vie champêtre à celle de son amour, Gallus les as- socie maintenant il se repré- sente vivant dans cette campagne arcadienne avec Lycoris, qui sup- plante vite l'image des Phyllis et des Amyntas. 43. Ipso aevo: « par le seul effet de l'âge
Nunc insanus amor duri me Martis in armis Tela inter media atque adversos detinet hostes. Tu procul a patria (nec sit mihi credere tantum) Alpinas, ah! dura, nives et frigora Rheni
Me sine sola vides. Ah! te ne frigora laedant ! Ah! tibi ne teneras glacies secet aspera plantas!
« Ibo, et Chalcidico quae sunt mihi condita versu Carmina pastoris Siculi modulabor avena. Certum est in silvis, inter spelaea ferarum, Malle pati, tenerisque meos incidere amores Arboribus crescent illae; crescetis, amores. Interea mixtis lustrabo Maenala Nymphis, Aut acres venabor apros; non me ulla vetabunt Frigora Parthenios canibus circumdare saltus. Jam mihi per rupes videor lucosque sonantes Ire; libet Partho torquere Cydonia cornu Spicula..... Tamquam haec sit nostri medicina furoris,60
périphrase pour désigner la mort naturelle. 44. Servius entend par me, meum animum: Gallus voudrait dire que son cœur est avec Lycoris au milieu des camps de Gaule. Il est plus probable que Gallus parle, plus simplement, de la guerre à laquelle il prend part : il revient de son rêve de vie champêtre à la réalité (nunc), et cette réalité est doublement pénible, puisqu'il est obligé de se battre (duri Martis in armis) et qu'il est de plus obsédé (detinet) par l'amour
46. La fin du vers est obscure et diversement interprétée. Le sens le plus acceptable est celui-ci : « plût au ciel qu'il ne me fût pas possible de croire une pareille monstruosité!» Est, avec l'infinitif, a souvent le sens de licet, et tantum celui de tantum nefas. 48. Me sine poétique pour sine me: Gr., 152. 50. Gallus avait traduit un poème d'Euphorion de Chalcis sur le bois de Grynium; voy. Buc., VI, 72. —— 51. Pastoris Siculi peut être une allusion, soit à Théocrite, soit, plus généralement à la poésie pastorale,
Aut deus ille malis hominum mitescere discat! Jam neque Hamadryades rursus, nec carmina nobis Ipsa placent; ipsae rursus concedite, silvae. Non illum nostri possunt mutare labores, Nec si frigoribus mediis Hebrumque bibamus, Sithoniasque nives hiemis subeamus aquosae, Nec si, cum moriens alta liber aret in ulmo, Aethiopum versemus oves sub sidere Cancri. Omnia vincit Amor; et nos cedamus Amori. » Haec sat erit, divae, vestrum cecinisse poetam, Dum sedet et gracili fiscellam texit hibisco, Pierides vos haec facietis maxima Gallo, Gallo cujus amor tantum mihi crescit in horas, Quantum vere novo viridis se subjicit alnus.
Surgamus solet esse gravis cantantibus umbra; Juniperi gravis umbra; nocent et frugibus umbrae. Ite domum saturae, venit Hesperus, ite, capellae.
![[blocks in formation]](https://books.google.com.eg/books/content?id=oCyosN94RsEC&hl=ar&output=html_text&pg=PA99&img=1&zoom=3&q=%22protinus+urbes+Albanae+coluere+sacrum,+nunc+maxima+rerum+Roma+colit,+cum+prima+movent+in%22&cds=1&sig=ACfU3U0nyMVxBPN0tneOGSFhnBoc-PPfUg&edge=0&edge=stretch&ci=96,736,395,623)
la pluie. 68. Versemus: indique une course errante, donc fatigante sous le soleil tropical. -Sidere le tropique. 69. La finale de Amor est allongée: Gr., 192. 70. Vestrum poetam : Virgile lui-même. 72. Haec = mea carmina, mea munera. Maxima : « du plus grand prix ». Virgile met ses vers sous le patronage des Muses pour qu'ils soient plus dignes de Gallus. 75. Superstition populaire. 76. Le genévrier passait pour avoir une puissance magique : Médée s'en sert chez APOLLONIOS DE RHODES, IV, 156. 77. L'apparition d'Hesperus marque la fin du jour, ici symboliquement, la fin de cette églogue et de toutes les Bucoliques.
UNE FERME ROMAINE. (D'après une peinture d'Herculanum.)
La Composition des Géorgiques.
Les Bucoliques paraissent avoir eu un grand succès, un succès durable (1). Il n'est guère douteux qu'elles aient mis en lumière le jeune poète et attiré sur lui l'attention des hommes au pouvoir. Une tradition fort ancienne, attestée par les commentateurs Probus et Servius, veut que Mécène, d'accord sans doute avec les intentions d'Auguste, ait demandé à Virgile d'écrire un autre ouvrage, destiné à réveilter dans le public romain la connaissance et le goût des choses agricoles, et que les Géorgiques soient nées de cette suggestion.
« السابقةمتابعة » |