Dum tenera attondent simae virgulta capellae. 10 15 Stant et oves circum : nostri nec paenitet illas, Uvidus hiberna venit de glande Menalcas. 20 Omnes « Unde amor iste » rogant « tibi? » Venit Apollo : «Galle, quid insanis? inquit; tua cura Lycoris Perque nives alium perque horrida castra secuta est. » 10. Les -Sur l'accusatif omnia avec res- 17. Paenitere: marque sou 25 vent le mépris; le sens est: Apollon intervient ici à la fois comme dieu pastoral et comme protecteur du poète Gallus. 22. Cura, dans la langue amoureuse, est synonyme de amor; comp. Buc., I, 57, 24. Agresti honore ablatif de qualité. 25. Les roseaux et les lis qui forment la couronne du dieu s'agitent quand il marche. 26. Sur le rapport entre l'Arcadie et la Sanguineis ebuli bacis minioque rubentem: « Ecquis erit modus? inquit; Amor non talia curat ; Arcades. O mihi tum quam molliter ossa quiescant, Vestra meos olim si fistula dicat amores! Atque utinam ex vobis unus, vestrique fuissem 35 Certe, sive mihi Phyllis, sive esset Amyntas, Seu quicumque furor (quid tum, si fuscus Amyntas? << Hic gelidi fontes, hic mollia prata, Lycori, Hic nemus; hic ipso tecum consumerer aevo. poésie pastorale, voy. Buc., VII, 4. Pan est un dieu sauvage et mystérieux, qui se laisse rarement voir : l'affirmation quem vidimus ipsi rehausse donc l'importance de Gallus. 28. Ecquis erit modus: sous-entendu lacrimis ou dolori. 29. Comparaisons champêtres, appropriées au genre du poème et au dieu dans la bouche de qui elles sont mises. 31. At malgré ces consolations. Notez l'effet produit par tristis placé en tête de tout le morceau; de même pour tamen, au début des plaintes de Gallus, et dont le sens est à peu près celui de certe ou de saltem: Gallus veut « tout de même » entendre chanter ses amours par les Arcadiens. 32. Haec: « ma douleur ». — Montibus vestris est un datif: les montagnes écouteront, comme des témoins bienveillants, les chants des bergers. et de meos. 40 Olim « un jour (dans l'avenir) ». Il semble que Gallus désire devenir un héros légendaire, célébré par les bergers comme le sont plusieurs demi-dieux, Daphnis, Adonis, etc. 35. Même souhait dans THEOCRITE, VII, 86. 38. Quicumque quivis : Gr., 95. -Furor: au propre " folie », puis « folie amoureuse, passion », puis, comme ici, << objet de passion, objet d'amour ». Tum: dans cette hypothèse », c'est-à-dire, «< si je vivais parmi vous ». - Quid: sous-entendu ad me pertineret ou mea referret. 39. Sur les vaccinia nigra, et sur l'idée que la couleur du teint importe peu, voy. Buc., II, 18. 40. Jaceret a pour sujet Phyllis, Amyntas et furor. 42. Après avoir opposé l'idée de la vie champêtre à celle de son amour, Gallus les associe maintenant il se représente vivant dans cette campagne arcadienne avec Lycoris, qui supplante vite l'image des Phyllis et des Amyntas. 43. Ipso aevo : << par le seul effet de l'âge 4 Nunc insanus amor duri me Martis in armis 45 Me sine sola vides. Ah! te ne frigora laedant ! << Ibo, et Chalcidico quae sunt mihi condita versu Carmina pastoris Siculi modulabor avena. Certum est in silvis, inter spelaea ferarum, 50 : Malle pati, tenerisque meos incidere amores 55 Spicula..... Tamquam haec sit nostri medicina furoris,60 périphrase pour désigner la mort naturelle. 44. Servius entend par me, meum animum: Gallus voudrait dire que son cœur est avec Lycoris au milieu des camps de Gaule. Il est plus probable que Gallus parle, plus simplement, de la guerre à laquelle il prend part: il revient de son rêve de vie champêtre à la réalité (nunc), et cette réalité est doublement pénible, puisqu'il est obligé de se battre duri Martis in armis) et qu'il est de plus obsédé (detinet) par l'amour 46. La fin du vers est obscure et diversement interprétée. Le sens le plus acceptable est celui-ci : << plût au ciel qu'il ne me fût pas possible de croire une pareille monstruosité!» Est, avec l'infinitif, a souvent le sens de licet, et tantum celui de tantum nefas. Me sine poétique pour sine me : Gr., 152. 50. Gallus avait traduit un poème d'Euphorion de Chalcis sur le bois de Grynium; voy. Buc., VI, 72. 51. Posto 48. ris Siculi peut être une allusion, soit à Théocrite, soit, plus généralement à la poésie pastorale, Nymphis. 57. Le Parthenius est une montagne entre l'Argolide et l'Arcadie. 59. Dans ce vers et dans le suivant, notez les rejets, qui donnent à la phrase quelque chose de saccadé, en rapport avec l'impatience fiévreuse de Gallus. Partho, pour Parthico, est poétique: Gr., 5. Les Parthes et les Crétois (Cydon est une ville de Crète) étant d'habiles archers, les deux épithètes géographiques marquent la supériorité des armes de Gallus. 60. Nouveau revirement, nouveau découragement de Gallus. Toute cette églogue est construite Aut deus ille malis hominum mitescere discat! Surgamus: solet esse gravis cantantibus umbra; 65 70 75 la pluie. 68. Versemus: in- 75. Superstition populaire. 76. Le genévrier passait pour avoir une puissance magique : Médée s'en sert chez APOLLONIOS DE RHODES, IV, 156. 77. L'apparition d'Hesperus marque la fin du jour, ici symboliquement, la fin de cette églogue et de toutes les Bucoliques. CHAPITRE III La Composition des Géorgiques. Origine des Géorgiques. Les Bucoliques paraissent avoir eu un grand succès, un succès durable (1). Il n'est guère douteux qu'elles aient mis en lumière le jeune poète et attiré sur lui l'attention des hommes au pouvoir. Une tradition fort ancienne, attestée par les commentateurs Probus et Servius, veut que Mécène, d'accord sans doute avec les intentions d'Auguste, ait demandé à Virgile d'écrire un autre ouvrage, destiné à réveilter dans le public romain la connaissance et le goût des choses agricoles, et que les Géorgiques soient nées de cette suggestion. |