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omnibus (Aen., I, 15), ou una ante alias (Aen., III, 321),

et surtout

le pronom démonstratif ille ajouté explétivement (Georg., II, 434; IV, 128, etc.).

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169. L'ellipse est assez fréquente veto pour veto te (Aen., XII,804), vicisse ratus pour se vicisse ratus (Aen., XI, 712). Il n'y a pas lieu d'admettre une ellipse analogue dans parere fatetur (Aen., VII, 433); fateri a plutôt le sens de « consentir » et est directement cons-truit avec l'infinitif comme beaucoup de verbes.

170. Une ellipse remarquable est celle d'une proposition conditionnelle sous-entendue devant si numeros memini (s.-ent. et cantare possem) si verba tenerem (Buc., IX, 45).

171. On peut réunir sous le nom de brachylogies ou tournures abrẻgées, diverses façons de parler concises et rapides que la prose remplacerait par des circonlocutions beaucoup plus lentes: uno crimine pour unius hominis crimine (Aen., II, 65), - caeso sanguine pour caesae hostiae sanguine (Aen., XI, 82), cesserunt aequore jusso pour cesserunt aequore quo cedere jussi erant (Aen., X, 444), iter Elysium pour iter quo ad Elysios campos itur (Aen., VI, 542), - Juppiter hostis= quod Juppiter hostis est (Aen, XII, 893), honos praelatus = honos ei datus qui ceteris praelatus est (Aen., V, 541).

172. C'est encore une brachylogie que la tournure qui consiste à employer un verbe actif avec un substantif complément direct au lieu de toute une proposition passive dont be substantif serait le sujet : turpantem capillos = cui capilli turpati erant (Aen., X, 832), animos tollit = ei animi tolluntur (Aen., X, 250).

173. Enfin, on peut rapporter au même désir d'abréger ou de condenser, une tournure très fréquente, l'épithète proleptique ou mise par anticipation. Virgile introduit comme épithète ou comme apposi-tion, dans un membre de phrase, un adjectif (ou un participe) qui exprime le résultat de l'action indiquée par le verbe de ce membre de phrase transversas salices conjice = ita ut transversae sint (Georg., IV, 26); — turbata arripe castra ita ut turbentur (Aen., IX, 13), expedias victor ut victor sis (Aen., VIII, 50), victam (navem). praeterit: ita ut vincatur (Aen., V, 156).

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174. Comme beaucoup de poètes (et de prosateurs à tendances poétiques, tels que Tacite), Virgile recherche volontiers l'asymétrie. Il joint par et un mot abstrait et un mot concret: animos atque arma bellantum (Georg., III, 182); ou encore un infinitif et un substantif: velis curam... et invisere... (Georg., I, 25).

175. Il lui arrive aussi de rapprocher d'un même mot deux termes dont un seul lui convient réellement; c'est ce que les rhéteurs appellent un zeugma: fama fidem missique reportant exploratores (Aen., XI, 511): reportare convient bien à exploratores mais non à fama; oculos dextramque protendens (Aen, XII, 929).

176. Il use fréquemment de l'hendiadyin, c'est-à-dire qu'il coordonne par et deux termes dont l'un devrait être le complément ou l'épithète de l'autre herbas atque venena, « des herbes vénéneuses », (Buc., VIII, 95); caede atque cupidine, pour cupidine caedis (Aen.,

IX, 353).

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177. Une tournure analogue, très fréquente aussi, est celle qui consiste à introduire par et une explication ou un développement du terme antérieur Ascanium surgentem et spes heredis Iuli (Aen., IV, 274), exitium magnum atque Alpes apertas (Aen., X, 13). La conjonc

tion de coordination équivaut ici à « c'est-à-dire..... », ou à « qui consiste dans... »

178. Quelquefois, dans la coordination, Virgile place les deux termes dans l'ordre inverse de celui qu'ils devraient logiquement avoir; c'est ce qu'on nomme hysteron proteron: vulnera dirigere et calamos armare veneno (Aen., X, 140); subeunt luco fluviumque relinquunt

(Aen., VIII, 125).

179. Assez souvent la coordination est supprimée en tête d'une phrase ou d'un membre de phrase; cette suppression même, avec la place des mots, concourt à appeler l'attention sur un contraste frappant. C'est ce que les grammairiens appellent l'asyndète adversative non cursu, saevis certandum est armis, pour sed saevis... armis (Aen., XII, 888). C'est ainsi que illud, ille, équivalent très souvent illud autem, ille vero.

180. On trouve aussi chez Virgile plusieurs exemples d'anacoluthe ou interruption dans la construction de la phrase (Aen., XI, 554); 181. d'anaphore ou répétition du mot initial d'un membre de phrase te nostrae myricae, te nemus nunc canet (Buc., VI, 9); tibi... te... (Georg., I, 29-31);

- tua... 182. de chiasme ou entre-croisement; entre deux membres de phrase, le 2 terme du 1er est rapproché du 1er terme du 2o membre: posthabui illorum mea seria ludo (Buc., VII, 17).

183. Virgile emploie souvent l'hypallage, c'est-à-dire qu'il donne comme épithète à un mot un adjectif qui, en réalité, convient mieux à un autre mot de la même proposition: chorus aequalis Dryadum pour chorus aequalium Dryadum (Georg., IV, 459), vastos umbo vomit aureus ignes pour vastus umbo vomit aureos ignes (Aen., X, 271), Romuleo recens horrebat regia culmo pour Romulea regia horrebat recenti culmo (Aen., VIII, 654), ibant obscuri sola sub nocte pour ibant soli sub obscura nocte (Aen., VI, 268)..

PROSODIE

La quantité des syllabes est, chez Virgile, la quantité ordinaire, à part un petit nombre d'exceptions que nous allons passer en

revue.

184. Il faut d'abord mettre à part les noms propres (surtout les noms venus du grec), pour lesquels le poète se donne une assez grande liberté. C'est ainsi qu'il écrit Sidoniam (Aen., IV, 137) à côté de Sidonia, Itala à côté de Italus, Sicanus (Buc., X, 4) à côtẻ de Sicaniae (Aen., I, 557), — Ŏrion (Aen., I, 535) à côté de Triona (Aen., III, 517). On peut noter aussi Diana (Aen., I, 499), - et Belidae. (Aen., II, 82), contrairement à la règle des adjectifs patronymiques. Quant à des formes comme Priameia (Aen., II, 403), Typhoea (Aen., I, 665), ce sont des transcriptions du grec, parfaitement normales. 185. Pour les mots purement latins, Virgile se donne beaucoup moins de licence. Cependant il fait tantôt longue et tantôt brève la première syllabe de liquens et autres mots de la même famille; il abrège la première syllabe de vitreis (Georg., IV, 349), l'avant-dernière syllabe des parfaits steterunt (Aen., II, 774), tulerunt (Buc. IV, 61), miscuerunt (Georg., III, 283).

186. Quelquefois, chez lui, les demi-voyelles U et I deviennent consonnes à l'intérieur des mots, et prennent la valeur de V et de J. Cela a lieu assez rarement pour U genua devenant genra (Aen., XII, 903), tenuia devenant tenvia (Georg., IV, 38); beaucoup plus souvent pour l'I abiete (Aen., II, 16), ariete (Aen., II, 492), fluviorum (Georg., I, 482), Lavinia (Aen., I, 2), omnia (Georg., IV, 221), parietibus (Georg., IV, 297), taeniis (Aen., V, 269). Quelquefois il y a doute faut-il lire Paeon jo ou Paeonio (Aen., XII, 401)? connubjis ou connubiis (Aen., III, 136)? faut-il lire precantja à la fin du vers (Aen., VII, 237), ou admettre que le vers a une syllabe de trop?

187. Il y a quelques exemples d'élision à l'intérieur des mots : semihominis devient sem' hominis (Aen., VIII, 194); de même graveolentis (Aen., VI, 201).

188. Les cas de synizèse sont beaucoup plus nombreux; on appelle ainsi la réunion en une seule diphthongue de deux voyelles voisines. Cela se rencontre surtout dans les noms grecs; Idomenei (Aen., XI, 268), Orphei (Georg., IV, 544), Mnestheo (Aen., X, 129), Typhoea (Georg., I, 279), mais aussi dans des mots purement latins: alveo (Aen., VII, 33), aureo (Aen., X, 116), balteî (Aen., X, 496), dehinc (Aen., 1, 131), eodem (Buc., VIII, 81), reice pour rejice (Buc., III, 96).

189. Le Z est compté tantôt comme lettre simple, tantôt comme lettre double, et par conséquent devant lui une brève peut à volonté s'allonger ou non Eurique Zephyrique (Georg., I, 371), mais nemorosa Zacynthos (Aen., III, 270).

190. L'enclitique que est souvent allongée devant un mot commençant par deux consonnes dont la seconde est un L ou un R, comme cela a lieu chez Homère: Cretesque Dryopesque (Aen., IV, 146), ensemque clipeumque (Aen., XII, 89), à plus forte raison si la seconde consonne est un N: Antheusque Mnestheusque (Aen., XII, 413). L'allongement a même lieu parfois devant un seul L: liminaque laurusque (Aen., II1, 91); peut-être y a-t-il là une imitation de la prosodie homérique.

191. Devant un groupe de deux consonnes commençant par un S, Virgile évite de mettre une finale brève; il ne l'a fait qu'une fois, et en laissant la syllabe brève : ponite devant spes (Aen., XI, 309). C'est ce qu'on appelle le sigmatisme. Encore faut-il remarquer qu'il y

a une coupe très forte entre les deux mots.

192. Des finales brèves s'allongent par la césure, soit au 3 pied (Aen., II, 369; V, 284; VIII, 363; XI, 469), — soit au 4° (Aen., X, 383); soit au 5 (Aen., XI, 69), - soit même au 6° dans la fin de vers d'ailleurs volontairement irrégulière gravidus autumno (Georg., II, 5). 193. L'hiatus est assez fréquent chez Virgile. Quelquefois la longue formant hiatus est abrégée : Ilio alto (Aen., V, 261), desinam accipe (Buc., VIII, 11), an qui amant (Buc., VIII, 108), Cela a lieu, comme chez Homère, lorsque cette longue se trouve au temps faible, c'est-à-dire dans la seconde partie du pied.

194. Comme chez Homère également, au temps fort (et même quelquefois au temps faible) la longue formant hiatus reste longue (par exemple Georg., I, 4; Aen., VII, 178). Les cas de cette espèce sont particulièrement nombreux quand le poète emploie des noms grecs: Dardanio Anchisae (Aen., I, 617), Aonie Aganippe (Buc., X, 12). On

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trouve quelquefois des vers construits avec deux hiatus: ter sunt conati imponere Pelio Ossan (Georg., 1, 281), Nereidum matri et Neptuno Aegaeo (Aen., III, 74), et l'on remarque qu'un des deux hiatus porte sur un nom propre. D'autre part, une fin de vers comme femineo ululatu (Aen., IV, 667), montre quel parti artistique Virgile sait tirer de ces irrégularités.

MÉTRIQUE

195. C'est également une intention artistique qui préside le plus souvent à la structure du vers. Par exemple, il y a une lourdeur voulue dans ces vers qui commencent par quatre spondées :

Maerentem abjungens fraterna morte juvencum

(Georg., III, 518).

Et caligantem nigra formidine lucum

(Georg., IV, 467).

196. Il en est de même, non pas peut-être de tous les vers spondaïques (terminés par deux spondées), mais de la plupart. En particulier on notera celui-ci, qui se termine par quatre spondées :

Saxa per et scopulos et depressas convalles

(Georg., III, 276).

197. En général, dans un vers spondaïque, il y a au moins un dactyle, sinon au 4 pied, du moins au 3 ou au 2. Peut-être faut.il voir une exception dans ce vers

Aut leves ocreas lento ducunt argento

(Aen., VII, 630),

si l'on admet que ocreas est dissyllabe par synizėse; mais il est possible que Virgile ait arbitrairement abrégé la 1 syllabe de ce mot. 198. Les vers hypermètres, c'est-à-dire comptant une syllabe de trop, sont au nombre de 20 chez Virgile. Mais la syllabe en trop (qui est presque toujours l'enclitique que), s'élide en général sur le vers suivant commençant par une voyelle.

La

199. La césure est habituellement la césure penthėmimère (au milieu du 3° pied). - Assez souvent la césure est hephthémimère (au milieu du 4 pied), mais en général pour produire un effet. césure bucolique (entre le 4 et le 5 pied) ne se rencontre guère que dans les Bucoliques, ou pour amener un effet pittoresque :

Prospectum late pelago petit, Anthea si quem...
(Aen., I, 181).

200. La versification classique évite de terminer un mot au début du 5 ou du 6° pied. Virgile se le permet rarement; il ne le fait guère que dans des vers chargés de noms grecs,

Glauco et Panopeae et Inoo Melicertae

(Georg., I, 437);

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puisque la finale de ingratum, qui formerait césure, s'élide devant ascendere.

202. Comme la césure, le rejet ou enjambement, est souvent pour Virgile un moyen d'art. Il sert le plus souvent à faire image, à peindre un geste ou une attitude:

Cum clamore ruit magno, manicisque jacentem
Occupat.

(Georg., IV, 439);

Hoc metuens, molem que et montes insuper altos
Imposuit.

(Aen., I, 62).

203. Souvent aussi il est destiné à produire un effet, non matériel, mais moral ou pathétique; par exemple, pour peindre le chagrin interminable d'Orphée, Virgile écrit :

Arvaque Rhipaeis numquam viduata pruinis
Lustrabat.

(Georg., IV, 517);

pour exprimer la confiance ardente de Rome en Octave :

Hunc saltem everso juvenem succurrere saeclo
Ne prohibete.

(Georg., I, 501).

Il importe beaucoup, naturellement, de savoir si le rejet comporte un pied, ou un et demi, ou davantage; s'il est formé d'un dactyle ou d'un spondée, etc Un rejet d'un dactyle donne une impression de légèreté, d'élan, de joie; un rejet de trois, quatre ou cinq syllabes longues exprime la lenteur, la lourdeur, l'accablement, etc. Que l'on compare ces deux rejets qui se suivent, et qui peignent, l'un une ruée en masse, l'autre un effort rapide

Quem circum glomerati hostes hinc comminus atque hinc
Proturbant; instat non setius, ac rotat ensem
Fulmineum.

(Aen., IX, 440-442).

204. Virgile use quelquefois, sans excès indiscret, de l'harmonie imitative.

VIRGILE.

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