Pastores; mandat fieri sibi talia Daphnis. Et tumulum facite, et tumulo superaddite carmen : MENALCAS Tale tuum carmen nobis, divine poeta, Quale sopor fessis in gramine, quale per aestum Nec calamis solum aequiparas, sed voce, magistrum, 45 Nos tamen haec quocumque modo tibi nostra vicissim 50 Dicemus, Daphnimque tuum tollemus ad astra, Daphnin ad astra feremus: amavit nos quoque Daphnis. MOPSUS An quicquam nobis tali sit munere majus? MENALCAS Candidus insuetum miratur limen Olympi, 41. Il ne peut être question que de branches disposées au-dessus des sources pour les voiler. Mandare, avec la proposition infinitive, est poétique: Gr., 134. 43. Dans THÉOCRITE, I, 118, l'épitaphe de Daphnis est beaucoup plus simple; il n'est loué que d'être un bon berger. Les deux vers de Virgile sont plus emphatiques (peut-être à cause des arrière-pensées qu'il a en composant cette églogue), et le dernier d'un arrangement plus subtil. 46. Comparaisons rustiques, empruntées à THEOCRITE, I, 7 et VIII, 76. Le vers 47 contient du reste de jolis détails descriptifs, précis et nets, qui ne sont pas chez le poète grec. Sur quale sopor, Gr., 52. -- 47. Restinguere est traité ici comme un véritable substantif, absolument de même que sopor, Gr., 47. 55 50. 48. Magistrum: Daphnis. Haec nostra: « mon chant que voici >>. Quocumque modo: sous-entendu dicere potuimus. 52. La répétition de ad astra, celle du nom de Daphnis, donnent à cette fin de couplet l'arrangement précis et subtil qu'aime l'art néo-alexandrin. Sur la forme grecque Daphnin, Gr., 20. 54. Ipse; en lui-même (sans considérer la valeur des chants qui lui sont consacrés). Sur dignus avec l'infinitif, Gr., 133. Ista placé à la fin du vers, pour insister sur l'idée, « ce poème que tu as fait ». 56. Candidus: cet adjectif, qui désigne toute couleur éclatante, est souvent appliqué aux dieux et aux héros ; ici il est placé en tête de tout le développement relatif à l'apothéose, comme extinctum l'était en tête du récit de la mort. Ergo alacris silvas et cetera rura voluptas Panaque pastoresque tenet Dryadasque puellas. Nec lupus insidias pecori, nec retia cervis 60 Ulla dolum meditantur: amat bonus otia Daphnis. Intonsi montes ipsae jam carmina rupes, Ipsa sonant arbusta : « Deus, deus ille, Menalca ! » 58. Ergo par suite de l'apothéose 61. Bonus (ici) = benignus. Notez la place de Daphnis à la fin de ce vers, comme du vers 57. 63. Intonsi désigne la cime des monts, dont l'homme ne va pas couper les forêts. Notez la répétition de ipsi... ipsae... ip nis n'en recevra pas). 65 70 75 Phébus 67. est invoqué ici comme dieu des vum Dum juga montis aper, fluvios dum piscis amabit, MOPSUS Quae tibi, quae tali reddam pro carmine dona ? MENALCAS Hac te nos fragili donabimus ante cicuta. Haec nos « Formosum Corydon ardebat Alexim », Haec eadem docuit « Cujum pecus? an Meliboei ? >> MOPSUS At tu sume pedum, quod, me cum saepe rogaret, c'est payer ce qu'on doit; ici, par conséquent, s'acquitter d'un vou. La première périphrase désigne les Liberalia, la seconde les Ambarvalia; voyez vers 70. 76. Sur ces formules traditionnelles, prises dans la vie rurale, voyez le vers 60 de la I églogue et la note. 77. Les cigales passaient chez les anciens pour vivre de rosée; Voyez THEOCRITE, IV, 16. -78. Honos: Daphnis recevra un culte; nomen on prononcera son nom dans les prières; laudes: on chantera des hymnes en son honneur. 80. Damnare votis : c'est condamner un fidèle à payer ce qu'il a promis, par conséquent l'exaucer, ce qui suppose un pouvoir divin. 81. La répétition de l'adjectif interrogatif rend plus vive l'expression de l'admiration de Mopsus. 82. Venientis : « qui ne 80 85 90 fait que commencer à souffler, qui n'est qu'une brise légère encore ». 84. Ce vers, presque entièrement composé de spondées, peint la chute lourde des cascades. 85. Ante: avant de recevoir son présent. Les vers qui suivent, désignent, par leurs débuts, les églogues II et III; Virgile s'identifie donc ici avec Ménalque. 87. Docuit: la flûte est considérée comme ayant une existence propre, capable d'inspirer le chant du poète (de même la lyre). 89. Tulit ==== abstulit: Gr.. 4. Et Sur di et tamen: Gr., 143. gnus et l'infinitif, Gr., 133. 90. Nodis les noeuds du bois; ære: la pointe qui termine la houlette. Virgile achève l'églogue détails familiers pour par ces mieux la maintenir dans le ton purement bucolique. Sommaire. Virgile, après un essai infructueux dans la poésie épique, revient à l'églogue et s'en excuse auprès de son protecteur Varus (1-12). Deux jeunes bergers, Chromis et Mnasyllos, et la nymphe Eglé, surprennent Silène ivre et le chargent de liens; celuici consent à chanter pour obtenir sa liberté (13-30). Il célèbre l'origine du monde (31-40). Il rappelle ensuite les légendes de Deucalion, de Prométhée, d'Hylas (41-44). tails, l'histoire de Pasiphaé (45-60). tique de Gallus (61-73). 1 Il narre, avec plus de déIl fait l'éloge du talent poé Il revient aux légendes grecques, et chante Scylla et Prométhée (74-81). Toute la nature l'écoute charmée (82-86). Prima Syracosio dignata est ludere versu 1. Deux sens sont possibles pour ce premier vers: ma Muse Nostra nec erubuit silvas habitare Thalia. Cum canerem reges et proelia, Cynthius aurem Non injussa cano. Si quis tamen haec quoque, si quis a est la première à avoir daigné 4. Vellit, en rejet, rend plus 10 15 - 12. Pa 13. 15. Sur l'accusatif de relation, Gr., 76. Iacchus est le nom de Bacchus dans le culte des mystères; Iaccho équivaut donc à Baccho, lui-même synonyme poétique de vino, Gr., 164. 16. Procul: à faible distance ». - Capiti, au lieu de a capite, est poétique : Gr., 72. 17. Les détails descriptifs ne sont pas mis au hasard: le vase est lourd parce qu'il doit suffire à la soif d'un buveur divin; il a l'anse usée parce qu'il a beau |