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ANALECTABIBLION,

OU

EXTRAITS CRITIQUES

DE

DIVERS LIVRES RARES, OUBLIÉS, OU PEU CONNUS,

TIRÉS

DU CABINET DU MARQUIS D. R.....

IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (NÉE VALLAT LA CHAPELLE),

rue de l'Eperon, no 7.

ANALECTABIBLION.

PRÉFACE.

L'idée d'offrir au public un extrait raisonné de divers livres précieux par leur mérite ou leur rareté n'est pas nouvelle; elle remonte au patriarche Photius, qui fournit, dès le neuvième siècle, ainsi qu'on l'a dit justement, dans sa Bibliothèque analectique, intitulée : Myriobiblion, le germe de cette foule de journaux littéraires, dont nos temps modernes s'applaudissent avec raison. Le savant Grec n'est pas seulement ici inventeur; il est modèle par la précision de ses analyses, le choix de ses exemples, et la rectitude de son jugement. Deux cent quatre-vingts ouvrages, de cent soixante-cinq auteurs différens, sont rapportés dans son Recueil, dont il serait à désirer que la traduction française, annoncée depuis si long-temps, nous fût enfin donnée. Ces auteurs peuvent être rangés dans l'ordre suivant: cinquante-cinq théologiens, treize philologues, grammairiens ou lexicographes, trois poètes ou écrivains relatifs à la poésie, vingt-trois orateurs, vingt historiens sacrés, trente-deux historiens profanes, seize philosophes ou médecins, et cinq écrivains érotiques.

L'invention n'a pas été stérile. Sans compter les écrits périodiques, dont nous venons de parler, de nombreux et judicieux critiques se sont signalés, en ce genre, par d'utiles travaux, entre lesquels se dis

tinguent chez nous (pour ne citer que ceux dont les analectes sont imprimés '), les Bénédictins, La Croixdu Maine et son continuateur du Verdier, Sallengre dans de curieux mémoires que le père Desmolets a étendus, sur un autre plan, avec beaucoup de mérite aussi, David Clément dont le recueil alphabétique s'arrête malheureusement dès la lettre H, l'abbé Gouget dans sa docte Bibliothèque française, encore qu'il ait, à la fin, succombé sous le faix d'une entreprise trop vaste, Le Clerc dans ses quatre-vingts volumes d'Extraits Critiques, bien qu'il n'ait pas toujours été heureux sous le rapport des sujets, à beaucoup près, le marquis de Paulmy, ou plutôt sous son nom, Constant d'Orville, qui eût toutefois gagné à porter, dans ses volumineux et confus mélanges, le savoir, le goût et la sagacité que M. Charles Nodier a mis dans les siens trop restreints, le Père Nicéron, Lelong et Fontette, Ancillon, l'Abbé d'Artigny, Thémiseuil, le faux Vigneuil-Marville, Sablier dans ses Variétés réellement sérieuses et amusantes, Formey dans le Ducatiana, et avec lui plusieurs des nombreux compilateurs d'Ana, Dom Liron dans ses Singularités et ses Aménités, Dreux du Radier, Coupé dans ses Soirées littéraires, aussi agréables qu'instructives, et bien d'autres qu'il serait inutile de rappeler ici, puisque les bibliographes les ont inscrits sur leurs catalogues.

Tous ces noms sont dignes de souvenir. Sans doute la gloire ne leur est pas due; elle n'appartient, dans les lettres, qu'aux esprits qui, s'élançant d'eux-mêmes, nés pour l'action plutôt que pour la spéculation, sont, en quelque sorte, les seuls artisans de leur fortune; mais ce serait une grande erreur ou une grande injustice de dénier aux philologues la part notable qui leur revient dans les richesses intellectuelles de la France. Ils ont établi cette active communication des esprits qui, si elle n'assure pas le règne constant de la raison et du goût, rend du moins, il est permis de l'espèrer, l'erreur

Antoine Lancelot, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, né en 1675, a laissé, à la Bibliothèque royale, 528 porte-feuilles d'Analectes. Le Recueil manuscrit de M. de la Curne Sainte-Palaye, remplit 40 vol. in fol., etc.

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