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gne, et un certain Bilibaldus de Nuremberg. Mais je me suis dit: Qui moritur minis, ille compulsabitur bonibis. » On cite encore, parmi nos adversaires, Philippe Mélanchton, Jacob Wimpheling, Beatus Rhenanus, Nicolas Gerbelius, un étudiant de Bologne, nommé Ulric de Hutten, et peut-être aussi Erasme de Rotterdam, quoique ce soit un homme à part et qui marche d'ordinaire pour son compte, Bombi, bombi sunt mine. Les juristes et les poètes ne prévaudront point sur nos maîtres dans les sept arts libéraux.

>>> Recevez mes félicitations, mon vénérable, de la victoire que nous venons de remporter à Rome contre Reuchlin. Le pape lui impose silence désormais. C'est une assurance, pour nous, d'avoir raison. La fureur de nos ennemis est au comble. Ils disent que nos maîtres, dans les sept arts, sont des ânes superbes. Ils s'emportent contre nos moines et les accusent de ne savoir pas un mot de latin. Tenons ferme. Figurez-vous l'audace, de Wimpheling qui ose avancer que Jésus-Christ n'était pas moine, contre la preuve qu'en a donnée notre docteur Thomas Murner. Que s'ensuivra-t-il? C'est qu'il sera hérétique, vu que les moines sont si bien les enfans de Dieu, que Jésus-Christ a été moine. » (La victoire, dont le correspondant parle ici, ne fut pas complète. Rome, ayant des affaires plus pressantes, ne décida rien sur le Speculum oculare. Elle se contenta d'incliner pour les adversaires de Reuchlin, et recourut d'ailleurs, dans cette occasion, à son grand principe dans les affaires délicates, l'appel au temps.)

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Rupertus Cuculus M. Ortuino Gratio (ultima epistola).

Maître, il n'est bruit que des méchancetés que vous et vos confrères de Cologne avez faites à Reuchlin. Je ne puis assez m'étonner quand des ânes à deux têtes, comme vous niessieurs les philosophes naturels, osent ainsi tourmenter un homme de sa science et de sa piété. Pour vous être associés contre lui à un misérable juif tel que Pfeffercorn, il faut que vous soyez de vrais Judas : chacun cherche son semblable. Puissiez-vous finir au gibet, lui, vous et vos compagnons! Quanquam, quoniam, quidem omnia illa vera sint, je vous adresse cette dernière lettre pour que vous en fassiez part aux docteurs qui siègent avec vous dans la chaire pestilentielle. Ecrit d'Heidelberg, apud Lipsium claudicantem qui sinit unum sibi cum naso in culum currere. »

On reconnaît, à ce langage, la violence de l'esprit réformateur qui bientôt devait embraser le monde chrétien. Il est triste de penser que cent années de guerres cruelles, que le sang de trois générations aient suivi ces satires méritées, sinon justifiables; mais il est consolant de voir que ces excès et ces malheurs même aient ramené l'Eglise à cette science tolérante et simple,

à cette piété douce, à cette gravité, à cette pureté de mœurs qu'on lui revoit aujourd'hui. Un tel spectacle doit faire tomber l'ironie, rougir la haine, désarmer l'incrédulité; car, en de telles matières, ce qui édifie est nécessairement bon, et ce qui dure est bien fondé. Nous terminerons ici notre analyse, abandonnant aux curieux la lettre de Benoit Passavant (Théodore de Bèze) au docteur Pierre Liset, abbé de Saint-Victor, et d'abord présisident au parlement de Paris, lettre remplie de sel et de génie satirique aussi bien que le pamphlet d'Ulric de Hutten, mais que sa brièveté dispense d'analyser.

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Cum privilegio: Ces présentes ont été faictes en lan de lIncarnation de Nostre-Seigneur Jésus-Christ mil cinq cent et un, au quinzième jour d'apvril. 1 vol. in-4 gothique, avec frontispice sur bois. 12 feuillets non chiffrés et des signatures de B. ш.

(1521.)

Dans ce livret, aujourd'hui difficile à rencontrer, le doyen de la Faculté théologale de Paris s'adresse à tous vrais chrétiens catholiques, au nom de sa corporation, et s'autorise, en débutant, de Monseigneur sainct Paoul, vaisseau d'élection, tubicinateur évangélicque, docteur et maistre de la gent, etc., etc., pour condamner la doctrine nouvelle qu'il dit sortie, ainsi que toutes les hérésies, d'une génération de vipères. Luther, selon lui, n'est point un enfant légitime de l'épouse, mais un bâtard de la chambrière. Après ce préambule, viennent les propositions condamnées, lesquelles sont au nombre de 19 sur les sacremens, de 1 sur les constitutions de l'Église, de 1 sur l'égalité des œuvres, de 2 sur les vœux, de 1 sur l'essence divine, de 2 sur diverses matières, de 10 sur la contrition, de 7 sur la confession, de 4 sur l'absolution, de 1 sur l'espérance, de 1 sur la peine des hérétiques, de 1 sur l'observation des légales, de 1 sur la bataille contre les Turcs, de 1 sur la liberté des ecclésiastiques, de 8 sur la satisfaction, de 2 sur ceux qui vont au sacrement de l'autel, de 2 sur la certitude de charité, de 5 sur les péchés, de 6 sur les commandemens, de 4 sur les conseils évangéliques, de 9 sur le purgatoire, de 2 sur les conciles généraux, de 5 sur le libéral arbitre, et enfin de 7 sur la philosophie et la théologie scolastiques, total 101; nombre égal aux propositions condamnées, un siècle plus tard, dans Jansénius.

Il n'est point de notre ressort d'opiner sur de telles matières; mais, s'il nous était permis d'énoncer nos idées touchant ces propositions, nous dirions que la plupart nous ont paru porter une atteinte évidente à la foi chrétienne, et qu'il était au moins bien difficile à Luther de se maintenir dans la communion des disciples de Jésus-Christ, après les avoir soutenues: nous n'en citerons pour preuves que les deux suivantes, sur le libre arbitre :

1°. Le libéral arbitre n'est point seigneur de ses actes.

2o. Le libéral arbitre, quand il fait ce qui est en soi, pèche mortellement.

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LE LIVRE DES PASSE-TEMPS

DES DEZ,

Ingénieusement compilé par maistre Laurent Lesperit, pour responce de vingt questions par plusieurs souventtes fois faictes et desirées, à sçavoir qui sont spécifiées au retour de ce feuillet en la roue de fortune, desquelles, selon le nombre des poincts d'ung trait de trois dez, les responces sont par subtilles calculations, selon l'ordonnance de praticquer ce petit volume après le renvoy des signes aux sphères de ce présent livre, mis en profeties, situés après les dictes sphères comme se peult facilement appercevoir. Translaté d'italien en françoys par maistre Anthitus Faure, lequel a esté nouuellement visité et diligemment corrigé de plusieurs faultes qui estoient en icelui.

(4528.)

Cette råre plaquette in-4, imprimée en gothique, avec portraits, figures, sphères, roues de fortune, signes zodiacaux en bois, contient 87 feuillets non chiffrés. Le pronostiqueur commence par rapporter diverses destinées humaines à autant de figures en bois, qui sont placées elles-mêmes sous différens signes du zodiaque. Ainsi, veux-tu savoir si ta vie doit être heureuse? va au roi Salomon qui va au signe du soleil; si ta femme est loyale et belle? va au roi Turno qui va au signe du scorpion; si l'amant est aimé de sa dame? va au roi Agamemnon qui va au signe cueur; quelle abondance de biens tu auras? va au roi Ptolémée qui va au signe de l'écrevisse, etc., etc., etc. Ensuite viennent de naïves prophéties d'Adam, de David, d'Isaac, de Joseph, de Jacob, de Tobie, de Jonas, de Mathusalem, d'Ezéchiel, de Siméon, d'Elysée, d'Abraham, de Moïse, de Balaam, de Noé, d'Elie, d'Abuch, de Nephtalim, de Daniel et d'Isaïe. Ces prophéties sont accompagnées de numéros qui vous renvoient aux différens signes sous lesquels vos destinées sont placées; en sorte, par exemple, que, si vous avez le n° 55, d'Isaïe,

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