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tuer le Curia, mais sa femme l'apaisa.
Le titre de cette pièce suffit à son analyse.

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14. COMÉDIE FACÉTIEUSE ET TRÈS PLAISANTE DU VOyage de frère FÉCISTI EN PROVENCE, VERS NOSTRADAMUS : pour sçavoir certaines nouvelles des clefs du paradis et d'enfer que le pape avait perdues. Imprimé à Nîmes, en 1599. Frère Fécisti, nommé ainsi pour avoir été fessé par les moines de son couvent à l'oc casion d'une fille qu'il avait abusée, va en Provence consulter Nostradamus. En chemin, il rencontre Brusquet qui, sans étre huguenot, le tourne en ridicule et lui prédit la potence. Brusquet poursuit son moine jusque chez le prophète, dont il se moque aussi bien que de frère Fécisti. Le moine ne veut pas d'abord dire son secret à Nostradamus devant Brusquet; mais il s'y résout sur l'assurance que Brusquet ne vient pas de lieu où les huguenots se nourrissent. D'où vient-il donc? D'où les diables pissent, vers la Sorbonne de Paris. Or, frère Fécisti vient de la part du pape savoir des nouvelles de ses clefs. A chaque mot qu'il prononce, Brusquet l'interrompt par un lazzi huguenot. Nostradamus demande 24 heures pour répondre. En attendant cette réponse, Brusquet turlupine le moine, l'appelle sot, larron, asne. Frère Fécisti se fâche à la fin, et la farce finit par bon nombre de gourmades entre lui et Brusquet. Cependant la réponse de Nostradamus n'arrive pas; elle n'est venue que de nos jours.

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15. FARCE NOUVELLE, TRÈS BONNE ET TRÈS JOYEUSE DE LA CORNETTE. A cinq personnages: Le Mary, la Femme, le Valet et les deux Nepveux; par Jehan d'Abundance, basochien et notaire royal de la ville de Pont-Saint-Esprit, 1545. C'est une jolie comédie dont Molière aurait pu profiter. Elle montre à quel point une femme qui s'est emparée de l'esprit de son inari peut impunément pousser la tromperie. Celle-ci, d'accord avec son valet Finet, tire de gros présens d'un chanoine et de bons services d'un jeune garçon. Les deux neveux du mari l'avertissent de tout ce manége, en insistant sur les circonstances; mais la dame a pris les devants en prévenant son cher époux, les larmes aux yeux, des calomnies de messieurs les neveux: aussi les reçoit-on vertement, et jamais il n'y eut de ménage moins troublé quand la pièce finit.

16. FARCE PLAISANTE ET RÉCRÉATIVE sur le tour qu'a jõué un porteur d'eau dans PARIS, LE JOUR DE SES NOCES, 1632. Le Porteur d'eau, l'Espouse, sa Mère, l'Entremetteur, les Violons, les Conviez. Que d'aigrefins ont imité le Porteur d'eau de 1632, lequel, étant accordé avec une jeune fille dont il a reçu de l'argent et un manteau, s'enfuit au moment du repas de noces et

laisse sa fiancée, les parens et les convives se débattre, pour le paiement, avec le traiteur et les violons.

17. TRAGI-COMÉdie des enfans de TURLUPIN, MALHEUREUX DE NATURE, OU L'ON VOIT LES fortunes dudit TURLUPIN, LE MARIAGE ENTRE LUI

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ET LA BOULONNOISE, ET AULTRES MILLE PLAISANTES JOYEUSETEZ QUI TROMPENT LA MORNE OYSIVETÉ, A Rouen, rue de l'Horloge, chez Abraham Couturier. Pièce assez drôle, où les divers personnages sont tous plus malheureux les uns que les autres, se querellent, se battent, puis se consolent en buvant ensemble: grotesque image de la vie humaine.

18. TRAGI-COMÉDIE PLAISANTE ET FACÉTIEUSE INTITULÉE la subtilITÉ DE FANFRELUCHE ET DE GAUDICHON, ET COMME IL FUT EMporté par le DIABLE. A Rouen. -Acteurs: Fanfreluche, Gaudichon, le Vieillard, la Vieille, le Docteur, Bistory, valet de Fanfreluche, le Diable, la Mort. Rien de si obscur et de plus tristement plat que cette pièce, où l'on voit le diable emporter un latiniste manqué, nommé Fanfreluche, qui s'est marié à Gaudichon, uniquement pour la satisfaction du vieux père et de la vieille mère de la demoiselle.

pas

19. FARCE JOYEUSE ET PROFITABLE A UN CHASCUN, CONTENANT LA RUSE ET MESCHANCETÉ ET OBSTINATION D'AUCUNES FEMMES. Par personnages: Le Mary, la Femme, le Serviteur, le Serrurier, 1596. Le Mari n'est guère intéressant dans sa jalousie; car il n'a plutôt découvert les écus que sa femme a gagnés à ses dépens, qu'il entre en belle humeur et se réjouit de sa déconvenue maritale. Bien des gens suivent cet exemple; mais peu osent, comme ici, ne s'en point cacher devant le public.

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20. DISCOURS FACÉTIEUX DES HOMMES QUI FONT SALLER LEURS FEMMES A CAUSE QU'ELLES SONT TROP DOUCES; lequel se joue à cinq personnages Marceau, Jullien, Gillete, femme de Marceau, Françoise, femme de Jullien, Maistre Mace, philosophe de Bretaigne. A Rouen, 1558. Marceau et Jullien s'entretiennent des vertus de leurs femmes. Ils n'y trouvent qu'une chose à redire; c'est qu'elles sont si douces que possible ne sauraientelles résister à la séduction. Qu'y faire? aller consulter Mace le philosophe. Mace promet de remédier à cette douceur excessive, et demande qu'on lui amène les deux femmes. Elles venues, il veut les faire mettre toutes nues pour les saler. Elles ne veulent point se mettre toutes nues devant un vieux philosophe, et encore moins se laisser saler; elles crient, elles tempêtent et s'en vont battre leurs maris. Ceux-ci reviennent au philosophe pour qu'il ait à dessaler un peu ces dames, la dose de sel paraissant trop forte. Mais Mace répond :

21.

«Les doulces je sçay bien saler

>> Mais touchant les désaler, point. »

Et c'est là tout le sel de la pièce.

FARCE JOYEUSE ET RÉCRÉATIVE DE PONCETTE ET DE L'AMOUREUX TRANSY. A Lyon, par Jean Marguerite, 1595. Ceci est tout bonnement une ordure; c'est pourquoi nous laissons l'amoureux transi se consoler de n'avoir pas épousé Poncette et d'avoir épousé mademoiselle Rose, quæ semper bombinat in lecto. 22. Farce de la querelle de GaULTIER GARGUILLe et de Perrine, sa FEMME, AVEC LA SENTENCE DE SÉPARATION ENTRE EUX rendue. A Vaugirard, par a. e. i. o. u., à l'enseigne des Trois-Raves. Gautier Garguille est mécontent de sa femme Perrine, parce que, l'ayant prise en bon lieu, il en attendait de grands profits et n'en retire que misère et maladies. Il lui fait des remontrances plus financières que morales, et Perrine lui répond par des résolutions, sentant l'impénitence finale, qui, parfois, sont très plaisantes. Là dessus Gaultier lui jette à laftête pots, plats, escuelles, potage, et lui eût rompu le cou sans la Renaud, honnête voisine, qui intervient fort à propos. S'ensuit un bel et bon divorce, prononcé par le juge, le 1er août 1613.

On lit, dans les curieux Mémoires de l'abbé de Marolles, qu'il était difficile aux plus sérieux de ne pas rire de l'acteur fameux qui faisait le rôle de Perrine. Cet acteur était si parfaitement gai, que son nom est devenu proverbial dans la postérité, ainsi que la dame Gigogne, autre comédien, bouffon de ce temps.

DECLAMATION

CONTENANT

LA MANIÈRE DE BIEN INSTRUIRE LES ENFANS

DÈS LEUR COMMENCEMENT,

AVEC UN PETIT TRAICTÉ DE LA CIVILITÉ PUÉRILE ET HONNÊTE.

Le tout translaté nouuellement du latin en françois, par Pierre Saliat. On les vend à Paris, en la maison de Simon Colines, demourant au Soleil d'or, rue Saint-Jean-de-Beauvais. (1 vol. in-12 de 73 feuillets, et 6 feuillets préliminaires, dédié à discrète et prudente personne, monseigneur Jean-Jacques de Mesme, docteur ez droitz, conseiller du roy, nostre sire et lieutenant civil de la ville et prevosté de Paris. M.D.XXXVII.)

(1537.)

N'ayant pu découvrir le nom de l'auteur latin, nous adressérons de sincères hommages à son modeste interprète. Tous les deux en méritent et doivent être honorés des pères et mères pour avoir si bien aimé les enfans, si bien étudié leurs mœurs et leurs besoins, si fortement empreint, dans l'esprit des parens, la nécessité de commencer. dès le plus petit âge, l'éducation et l'instruction; pour n'avoir négligé aucune observation, aucun précepte utile, encore que puéril et vulgaire; laissant de côté tout orgueil, toute prétention de bien dire et d'être applaudi, et ne s'occupant que de leur objet, celui de former à la vertu, aux bienséances, à la santé, ces tendres et frêles rejetons des familles, si barbarement méconnus, si cruellement traités de leur temps. Hélas! pourquoi ces voix douces, humbles et persuasives ne furent-elles pas dès lors entendues? Qui n'a frémi d'indignation, en lisant, dans Érasme, le récit du terrible régime du collége de Navarre? Et, dans le présent livre, qui ne sentirait son cœur se soulever au détail des stupides et sanglans châtimens dont il nous offre l'exemple? «... Tu dirois que ce n'est pas une >> escole, mais une bourrellerie. On n'oit rien léans fors que coups

» de verge, criz, pleurs, soupirs et sanglotz... Après les Escos>> sois, il n'est point de plus grands fesseurs que les maîtres d'es>> colle de France. Quant ils en sont admonestés, ils ont cous>> tume de répondre que ceste nation ne se corrige, sinon » que par battre, ainsi qu'il a esté dit de Phrygie... Il estoit be>> soing que telle manière de gens fussent escorcheurs ou bour>> reaux, non point maistres de petits enfans. »

Une jeune mère, fort femme de bien, amène elle-même, au collége, son fils âgé de dix ans, et grandement le recommande. Incontinent après son départ, pour avoir occasion de battre l'enfant, le théologien pédagogue reproche à cette pauvre créature je ne sais quel air de fierté; il fait un signe ; le fouetteur arrive, jette l'enfant par terre, et le bat comme s'il eût commis quelque sacrilege. Le théologien avait beau crier : c'est assez, c'est assez; le bourreau, tout assourdi de fureur, paracheva sa bourrellerie presque jusqu'à la pamoison et esvanouissement de l'enfant. Alors le théologien, se retournant vers nous : « Il n'a rien mé>> ritė, dit-il, mais il le falloit humilier, »

Une autre fois, un enfant, faussement accusé d'avoir barbouillé d'encre les livres de ses camarades, est suspendu nu par les aisselles et battu de verges dans cette position presque jusqu'à la mort l'enfant eut, de l'affaire, une maladie dont il pensa périr. L'auteur s'élève aussi généreusement contre la sotte et cruelle coutume des bienvenues, tolérées par des maîtres imbėcilles, qui soumettaient les arrivans à des épreuves des plus cyniques et souvent dangereuses. Les plaintes que fait entendre, à ce sujet, cet homme sage, pourraient trouver leur application, qui le dirait? encore aujourd'hui.

Après la Déclamation, vient le Traité de la civilité puérile, dont la caudeur et la naïveté proverbiales ont été l'objet de railleries, à notre avis, bien injustes. Sans doute nous n'avons que faire, maintenant, qu'on nous avertisse de ne pas tremper nos doigts dans la sauce, de ne pas les lécher, et les essuyer à nos habits en mangeant, de ne pas racler avec nos ongles l'intérieur de la coque d'un œuf, pour en extraire le blanc, de ne pas prendre, à table, l'air morne et songeur, etc., etc.; mais il faut se reporter à des temps plus anciens, où le savoir-vivre n'était ni fixé ni connu, pour apprécier convenablement, dans ce livre, un enchaînement de conseils et de leçons qui suppose une philosophie très saine, et un ensemble de préceptes vraiment dignes du moraliste observateur. Le ton en est un peu commun, d'accord; mais il n'en est que mieux entendu de tous. « La lumière est » commune à tous les hommes, a dit Fénelon, et je l'en aime

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