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15o, RÉPONSE DU ROI A SA SOEUR, en lui envoyant une saincte Catherine pour ses étrennes. François Ier y promet assistance à sa sœur, sans doute au sujet de la Navarre que Charles-Quint retenait malgré le traité de Noyon de 1519.

!

16o. AUTRE ÉPITRE de la Reine de NAVARRE AU ROI, pour le complimenter du ravitaillement de Landrecy, en 1543; action brillante pour François qui commandait en personne une armée opposée à Charles-Quint. La lettre finit par ces vers :

<< De tous mes maulx reçeus auparavant

>> Je n'en sens plus, car mon roy est vivant. >>

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17o. ÉPISTRE DE LA REINE DE NAVARRE AU ROI pour le féliciter de ce que ses sentimens se tournent vers la dévotion.

18°.

19o.

. ÉPISTRE DE LA MÊME AU ROI DE NAVARRE, Henri d'Albret, son deuxième mari, pendant une maladie qui le retenait au lit.

<< Sera de cœur un Te Deum chanté,
Le suppliant à vous et nous donner
Grace et santé pour plus n'abandonner
Celle qui veult, mesmes en paradis,

Estre avec vous, et plus ne vous en dis. >>

LES QUATRE DAMES ET LES QUATRE GENTILSHOMMES. La première dame est aimée et ne veut pas aimer à cause des tourmens dont l'amour est cause. Elle cherche à éloigner son amant, mais ses exhortations sont annulées par ces trois derniers vers qui sont bien jolis :

Or n'esperez de me voir désormais;

Car, pour la fin, je vous jure et promets
Qu'antre que vous je n'aimerai jamais.

La deuxième dame aime un trompeur; elle se lamente; toutefois elle forme le dessein de mourir plutôt que de renoncer à sa passion. La troisième dame, toute fidele, cherche à guérir son jaloux amant de ses soupçons, et lui tient des discours, à cette fin, les plus tendres et les plus délicats du monde. La pièce est charmante et fort bien écrite pour le temps. La quatrième dame se répand en pleurs et gémissemens au sujet de l'abandon d'un perfide inconstant. Il y a trop de ressemblance entre ce quatrième cas et le deuxième. Passons aux quatre gentilshommes. Le premier, à force de respecter sa dame et de n'oser lui déclarer ses feux, s'en va mourir consumé. Enfin, au moment de mourir, il se déclare, le pauvre gentilhomme ; mais il est bien tard. Le deuxième gentilhomme, favorisé de sa dame, en est si follement joyeux qu'il ne se peut tenir de conter son bonheur à sa belle avec toutes circonstances d'elle

bien connues. S'il ne le conte pas à d'autres, il n'y a point de mal. Troisième gentilhomme. C'est un martyr qui trépasse des rigueurs de sa dame et veut au moins lui faire pitié avant son trépassement. Son cas est en effet pitoyable. Le quatrième et dernier gentilhomme fait à sa dame une déclaration d'amour en bonne et due forme; il en espère peu en ce monde vu la grande vertu d'icelle dame, mais il se rabat sur l'idée de la tenir embrassée en paradis. Voilà un amoureux qui sait attendre; Dieu veuille que tout lui vienne à point.

20%. LA COMÉDIE. Deux Filles, deux Mariées, la Vieille, lé Vieillard' et les quatre Hommes. La scène s'ouvre par un dialogue entre deux Filles rieuses. La première parle contre l'amour, qui, ditelle, rend esclave. La deuxième est d'un avis contraire et soutient que la liberté sans amour n'est bonne à rien. La dispute continue sur ce ton sans s'échauffer ni échauffer personne. Paraissent, à l'autre coin du théâtre, deux Mariées pleureuses : l'une se plaint d'être maltraitée de son mari; l'autre se dit plus malheureuse, étant jalouse avec sujet de l'être. Les deux couples s'abordent et se questionnent les uns les autres sur leurs rires et leurs doléances. Survient fort à point, pour juger, une Vieille qui a résisté à l'amour durant vingt ans, puis qui l'a servi vingt ans, après quoi elle a pleuré soixante ans son ami qu'elle a perdu. La Vieille a donc cent ans de compte fait et de l'expérience à proportion. Aussi la première Mariée, en la voyant, s'écrie-t-elle :

« Voilà une dame authentique!

>> Quel habit! quel port! quel visage! »

La deuxième Mariée répond :

<< Hélas! ma sœur, qu'elle est antique! »

Et les deux Filles de s'écrier à leur tour:

<< Voilà une dame authentique! >>

La consultation se fait : disons en résumé que la Vieille conseille à la première Mariée de se consoler des boutades de son mari avec un bel oiseau, sans dire quel oiseau ; à la jalouse de prendre son infidèle comme il vient et quand il vient; vu qu'un infidèle est fort, et qu'un mari fort vaut mieux qu'un mari mort. A l'égard des deux Filles, la Vieille prophétise, à celle qui paraît sans souci, qu'elle aimera trop, et à celle qui a plaidé pour l'amour, qu'elle se repentira de sa trop grande facilité. Personne jusqu'ici n'est content des discours de la Vieille, mais sitôt qu'à l'arrivée des quatre Hommes elle conseille aux quatre femmes de danser avec eux, tout le monde devient content;

la danse commence et la comédie finit; comédie, non, mais causerie souvent très spirituelle.

21°. FARCE DE TROP, PROU, PEU ET MOINS. Trop et Prou, après s'être annoncés au public en style énigmatique, se rencontrent, s'abordent, se confient leurs chagrins et voyagent ensemble. Ils voient venir à eux Peu et Moins qui sont d'une gaîté folle. Le dialogue s'établit entre eux, dialogue des plus plats, où l'on aperçoit que l'auteur veut montrer que pauvreté passe richesse. Cela est aisé à dire aux rois et reines.

22o. LA COCHE (LA VOITURE). Le poète ou la poète (car nous pouvons bien dire la poète au lieu du poète, puisque Marguerite dit la coche au lieu du coche), la poète donc avise trois charmantes dames dans une belle prairie, lesquelles menaient un moult grand deuil et contestaient entre elles à qui avait le pire sort et le plus d'honneur. Voici les termes du débat : La première dame souffre de n'être pas aimée de son amant autant qu'elle l'aime. La deuxième dame ne veut pas satisfaire son amant de peur d'être éloignée de ses deux amies, et ce combat entre l'amour et l'amitié la tue. La troisième dame serait heureuse avec son amant adorable et adoré, mais elle souffre tant des douleurs de la première et de la seconde dame, que son propre bonheur s'en évanouit. Là dessus, la poète, interpellée de déclarer laquelle des trois dames mène le pire deuil avec le plus d'honneur, se récuse, et l'on convient d'en référer au roi François Ier, non pas sans doute en son conseil d'Etat, mais en sa cour d'amours. Voilà nos dolentes embarquées dans la coche pour aller trouver Sa Majesté. Le poème finit avant que le roi soit informé. A défaut de décision royale, nous décidons que, des trois dolentes, la première est la seule malheureuse, et que les deux autres sont deux sottes. L'ouvrage est orné de jolies vignettes en bois.

23o. L'UMBRE. Ingénieux et plein de passion. Marguerite, se comparant à l'ombre et son ami au corps, représente la plus intime et la plus parfaite union amoureuse.

24°. LA MORT ET LA RÉSURRECTION D'AMOUR. Galanterie trop alambiquée.

25°. CHANSONS.

26°. ADIEUX DES DAMES DE LA REINE DE NAVARRE A LA PRINCESSE SA FILLE. On y voit en vers les adieux de mesdames de Grammont d'Artigaloube, de la Benestaye, de Clermont, du Breuil, de SaintPather, de la reine, de la sénéchale et de la petite Françoise. 27o. DEUX ÉNIGMES indéchiffrables.

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De très hault, très puissant et très magnanime François, par la grâce de Dieu, roy de France, très chrestien, premier de ce nom, prince clément, père des arts et sciences. Ensemble les deux Sermons funèbres prononcez esdites obséques, l'ung à Nostre Dame de Paris, l'aultre à Saint-Denis, en France. De l'imprimerie de Robert Estienne, imprimeur du roy, par commandement et privilége dudit seigneur. 1 vol. in-8 de 106 pages.

(1547.)

Du Verdier dit que cet opuscule est de Pierre Chastel ou du Châtel, évêque de Mâcon, dont Baluze a écrit la vie en latin, et le même qui fit l'oraison funèbre de François Ier. Pierre Chastel ne fut pas seulement éloquent et savant; il se signala par une douceur et une charité remarquables dans ces temps de violence en matière de religion. On ne peut oublier qu'il sauva une première fois, du bûcher, le malheureux Étienne Dolet, en récitant la parabole de l'enfant prodigue. Le Gallia christiana donne sur ce digne prélat les détails suivans: Il s'était élevé par son mérite, avait été fait évêque de Tulle en 1539, fut appelé au siége de Mâcon en 1544, siége qu'il occcupa jusqu'en 1552. François Ier, qui aimait passionnément l'entretien des hommes lettrés, l'avait approché de sa personne en qualité de lecteur, d'aumônier et de bibliothécaire, et le recevait journellement à sa table. Il devint grand-aumônier, sous Henri II, en 1548, après la mort de Philippe de Cossé, évêque de Coutances. Nous pensons qu'on le suivra avec intérêt dans l'analyse que nous donnons de son récit et de ses deux discours funèbres.

« Le dernier jour de mars MDXLVII, ledict seigneur estant » au chasteau de Rambouillet, aggravé de longue maladie qui

» se termina en flux de ventre, après avoir parlé à Monseigneur >> le Dauphin, son filz unique, et l'avoir instruict des affaires » du royaume, luy avoir recommandé ses bons serviteurs et >> officiers, s'estre très dévotement accusé et quasi publiquement >> confessé de ses faultes et délicts, demandé et reçu tous ses >> derniers sacremens comme prince très chrestien qu'il estoit de >> nom et de faict: entre une et deux heures après-midi, rendit » l'ame à Dieu. Le corps duquel demoura, pour ledict jour, en » son lit ordinaire, jusques au lendemain vendredi matin qu'il >> fut délivré à ses médecins et chirurgiens pour estre ouvert et >> vuidé ainsi que l'on a coustume de faire en tel cas, etc., etc. » Le corps fut ensuite porté dans l'abbaye de Haulte-Bruyère, près Rambouillet, où il fut gardé jusqu'au 11 avril, puis transféré à Saint-Cloud, dans la maison de l'évêque de Paris (alors le cardinal du Bellay), où on le mit sur le lit de parade en grande pompe. L'effigie du roi défunt était dressée dans une salle voisine et les repas lui étaient servis par les grands officiers et officiers simples, chaque jour, comme si le monarque eût été vivant. Après onze jours, le corps fut mis dans la bière, et le grand deuil commença. La chapelle ardente dura jusqu'au 21 mai, jour où le corps fut amené à Nostre-Dame-des-Champs pour l'office solennel du cardinal de Meudon. Ce premier convoi fut très pompeux. On y voyait quarante archevêques ou évêques, les cardinaux de Ferrare, de Chastillon, d'Amboise, d'Annebault, d'Armagnac, de Meudon, de Lenoncourt, du Bellay, de Givry et de Tournon, ainsi que les princes du grand deuil, MM. d'Enghien, de Vendôme, de Montpensier, de Longueville et le marquis de Maine (Mayenne). Le 23 mai, dimanche, les obsèques furent criées dans Paris en grand cortège des officiers et magistrats de la ville, et le second convoi se rendit à NostreDame-de-Paris, où il y eut office célébré par le cardinal du Bellay, et oraison funèbre de l'évêque de Mâcon. Dans ce convoi figurèrent les ambassadeurs du pape, de l'empereur, de l'Angleterre, de l'Ecosse, de Venise, de Ferrare et de Mantoue, chacun d'eux conduit par un prélat à cheval. Le 24 mai, troisième convoi, de Nostre-Dame de Paris à l'abbaye de Saint-Denys. On marcha à pied jusqu'à Saint-Ladre, puis on monta à cheval jusqu'à la croix qui penche vers Saint-Denys; et là, le cardinal du Bellay remit le corps au cardinal de Bourbon, abbé de SaintDenis. Même office que la veille, et l'évêque de Mâcon y acheva l'oraison funèbre, après quoi les cérémonies usitées pour l'enterrement terminèrent ces tristes solennités. M. de Sédan apporta, dans le caveau, l'enseigne de la garde des Suisses; M. de

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