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toute mesure, et dont les curieux n'ont besoin, pour se convaincre, que de lire certains passages de ses écrits rapportés au tome 11 des mémoires de l'abbé d'Artigny. Il disait des papistes : «< Ce sont tous des ânes, et ils resteront toujours des ânes, en » quelque saulce qu'on les mette, bouillis, rôtis, frits, trempės, » pelės, battus, brisés, tournés, revirés, ce sont toujours des »ânes. » Ailleurs, s'adressant au pape Paul III (Farnese) : «Prenez garde à vous, mon petit âne, s'écriait-il, allez dou>>> cement, il fait glace; la glace est fort unie cette année, parce » qu'il n'a pas fait beaucoup de vent vous pourriez tomber, >> vous casser une jambe, et l'on dirait : Quel diable est ceci? » Une autre fois, répondant au controversiste Henri VIII d'Angleterre, il se permettait ces propres paroles: « Cette pourri»ture, ce ver de terre ayant blasphémé contre la majesté de » mon roi, j'ai droit de barbouiller sa majesté anglaise de sa » boue et de son ordure. Jus mihi est majestatem anglicam » luto suo et stercore conspergere. » De tels modèles ne furent que trop bien suivis par ses adhérens et par ceux de Calvin. Rien ne saurait égaler en virulence la verve satirique des agresseurs des deux réformes; et il faut convenir que, sous quelques rapports, l'avantage était pour eux. L'Eglise des frappait vainement de ses foudres les docteurs les poursuivaient en vain de leurs décrets, et les princes de leurs bourreaux; ici de front, là de côté, tantôt furieux, plus souvent rieurs, ils se représentaient sans cesse, et portaient de rudes coups. Leur tactique rieuse inspira l'idée, à leurs adversaires, de rire aussi, mais le rire des puissans n'a jamais de grace; on ne peut, à la fois, se moquer des gens et les brûler, il faut choisir. Quoi qu'il en soit, voyons comment Anthoine Cathelan se raille de Calvin et de ses amis.

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Pasquin, de Rome est l'interrogateur, et Passevent, de Paris, lui répond. Comment, dit Pasquin, vivent les évangéliques? Ils s'appellent tous frères et sœurs. Est-il vrai qu'ils se marient tous? Ils ont chascun une femme en public, et, en secret, en peut avoir, qu'il en prenne. - Comment sont habillés les prédicans? Comme des avocats, sauf le bonnet carré. — Jeunent-ils, pricnt-ils? Nani, uani; non plus que chiens. Ils disent que Jésus-Christ a satisfait pour eulx. Ils vont à pied, faisant les pauvres et les bons frères mitous. — Quoi! leurs gros paillards, Calvin, Farel et Viret aussi vont à pied? - Nani, nani. — Dis-moi donc comment vit le vénėrable Calvin? Il a tenu, en son logis, durant cinq ans, une nonnain d'Albigeois à deux escus par mois pour lui faire son

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lit. Au cinquième an, la nonnain se voyant grosse de quatre mois, fallut que M. de Rocayrols, jadis chanoine d'Alby et son favori, vint à Genève l'épouser, sur peine d'être accusé comme luthérien, par Calvin, en son pays. Calvin accompagna la nonnain à Lausanne, déguisé en coureur de poste, et la noce se fit en l'église de Viret, en présence de Vailler, pendant que Calvin était allé prescher à Neufchastel, en l'église de Farel. Madame la nonnain a fait un beau fils peu après à M. de Rocayrols, et le compère a été maître Raymond, prédicant à Genève, compagnon de Calvin en tous butins. Ah! la bonne truie! Mais dis-moi maintenant, Passevent, de la Charbonnière et de la bourse des pauvres de Genève? La Charbonnière est une belle nonnain de Milhau en Rouergue, enlevée par un nommé Charbonnier. Quand le couple fut arrivé à Genève, Calvin voulut en faire son profit, disant à la poure fille qu'il fallût quitter son Charbonnier pour entrer dans le sein de l'Eglise; ce que voyant le Charbonnier, s'enfuit à Lausanne avec sa nonnain, où ils sont encore. O quel paillard de leur Eglise est cet enragé de Calvin ! et je pensois que leurs sermons les instruict à bien vivre. Leurs sermons ne leur servent si non d'appeler le pape antechrist, et les cardinaux cuisiniers et les rois tyrans, d'instruire le peuple à vivre en toute liberté, et distribuent la bourse des pauvres à leurs parens, donnant bien trois carolus par sépmaine aux pauvres, c'est tout..h Dis-moi, je te prie, qui sont ceux qui fondent telle bourse? Ils envoyent par tous costés de chrestienté leurs espions et semeurs d'hérésie charges de livres contre la messe, et font la levée chez les poures abusez et desrobent les églises, puis reviennent par après à Genève, où ils sont tant plus festoyés et caressés par Calvin, Farel et Viret, que plus ils sont charges.

Ils ont donc tous les biens d'église où les peuples les escou tént? Tu es bien deceu : non, ce sont les seigneurs qui ont le mieux happé ces biens et les arrentent au plus enchérissant, dont Calvin est bien fasché, disant que ces brigands de seigneurs sont cause qu'ils ne sont estimés du peuple au regard des prélatz de la papisterie, pour ce qu'ils n'ont plus les biens d'église. Comment sont leurs églises? Les édifices s'en vont petit à petit au bas, et ne leur chault des bastimens non plus que des estables, disant que l'église de Dieu sont les fidèles; et tout bastiment leur est bon. Récite-moy, sans plus dilayer, la vie du vénérable Viret en son église de Lausanne et des professeurs de son université en théologie, et aux langues hébraïque, grecque et latine. Voicy en premier leur cata

logue, puis, après, leur vie. Pierre Viret et Jacques Vailler, prescheurs ou minimes; le Beato Conte, jadis prescheur, et maintenant médecin et seigneur du Meyx, en Savoye; Jean Rubite, lecteur de la Bible; Merlin, lecteur en hébreu; Thadée Bèze, lecteur en grec; Eustace, lecteur ez arts et maistre des Douze; Mathurin Cordier, principal du collège des enfans; Arnaud de Chastelnaudary, diacre ordinaire; François Villaris, diacre pour les pestilenciez; Barthélemy Causse, ministre de Lucerne, près Payerne; Claude, jadis curé d'Yman, et Ores, ministre de Grant Court, près Payerne; et trois honorables, savoir Achats Albiac, jadis moine, et aujourd'hui se fait nommer seigneur du Plexis; Dominicle Boulardet, brodeur; et Grant Jean Flamen, de Toulon. Viret est un fils d'Orbe en Savoye qui, le mois d'août passé, 1654, a renoncé la messe et abattu un couvent de bonnes religieuses de Sainte-Clère. Iceluy a pris pour femme une veuve chargée de trois petits enfans, qu'il a fait sa famille avec ses joyaux, et cent francs qu'il a détenus. C'est le plus beau diseur et bavard de la bande. Vailler a esté prestre et maistre d'escole à Briançon, et Ores ministre à Lausanne; il a pris pour paillarde une vieille midrouille dont il a un enfant de quinze ans qu'il enrichit, acquiérant des biens de tous costés, mesmement en la ville d'Aubonne, et s'occupe de son avoir plus que du sermon, semblant mieulx badin que prescheur... Le Beato Conte estoit secrétaire du duc de Savoye, qui s'enfouit en Allemagne, faisant le médecin après avoir enlevé la demoiselle d'un gentilhomme du duc, et l'avoir engrossée. Calvin, Farel et Viret l'ont reçeu, et reçoivent tous bandits. Beato Conte, ayant visé puis après que la veuve de M. de Meyx en Savoye, près Lausanne, estoit mieulx son faict, a donné une médecine purgative à sa damoyselle, qui lui purgea l'ame du corps, et ensuite épousa la veuve, et se fait appeler seigneur du Meyx. Il est timide et couard, et vient en cachette à Lausanne, comme dit Jean Flamen, son maistre d'hostel, et, dans peu, son gendre... Jean Rubite est un prestre de village en Faucigny, lequel a pris pour femme une publique de Berne, et vit en bon janin... Thadée Bèze, Bourguignon, est tenu à Calvin, qui l'a marié avecques la belle Candide, et l'a fait lecteur en grec à Lausanne. C'est le second des évangéliques. Il estoit prieur à Longjumeau. Il connut la belle Candide, à Paris, dans un bordeau nommé Huleu, et vint à Genève, où Calvin maria ce seigneur de osculo avec sa vieille midrouille. Merlin, lecteur en hébreu, est le fils d'un pauvre marchand failli de Valence en Dauphiné, et

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ne sçait quatre paroles de latin, etc., etc., etc. Iceux évangélicques ne se soucient du tout du baptesme, baptisant quand cela se trouve, mais sans affaire; et mariant uniment, le fiancé menant sa fiancée au temple, les hommes deux à deux en avant, les femmes derrière; et le ministre leur dit qu'ils sont mariés, et puis s'en retournent chascun disner s'il en a; et enterrent les morts ainsi : les portant dans la fosse, les hommes devant, les femmes derrière, sans faire nulle prière qui serait, selon eux, papisterie et idolâtrerie. Je vois bien qu'une telle génération serpentine ira bientôt en ruine, moyennant l'ayde de Dieu auquel j'espère. -Notre debvoir, Pasquin, est, comme tu dis, de prier qu'il lui plaise donner la paix aux princes, afin que, par tel ordre, on puisse mettre à feu et à sang telle secte de bannis et pleins de tous vices à l'honneur de Dieu et son Eglise. Amen.

Analectabiblion, 1.

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ANTITHÈSE

DES FAICTS DE JÉSUS-CHRIST ET DU PAPE;

Mise en vers françois. (De l'Antithesis de præclaris Christi et indignis papæ facinoribus, studio Simonis Rosarii. Genevæ, 1557.)

ENSEMBLE

LES TRADITIONS ET DÉCRETS DU PAPE,

OPPOSEZ AUX COMMANDEMENS DE DIEU.

Item, la Description de la vraie image de l'Antechrist, avec la Généalogie, la Nativité et le Baptême magnifique d'iceluy; le tout augmenté et reuu de nouveau. Imprimé à Rome l'an du grand Jubilé. (1 vol. pet. in-8, très rare, de 143 pages, fig. en bois. M. DC.)

(1552-61-78-1600.)

n'a

Il est évident que l'original latin de ce terrible libelle, dirige contre l'église romaine, est pseudonyme, et que jamais, dans la ville de Calvin, aucun écrivain ne s'est nommé Simon du Rosaire. M. Barbier ni personne, à notre connaissance, pu, à cet égard, lever le voile qui couvre la vérité. Le nom du traducteur français n'est pas plus connu. C'est une petite perte et un grand scandale de moins. Nous nous bornerons à donner la description de l'édition française de 1600, sous la forme d'une simple table analytique, les différentes pièces qu'elle contient n'étant pas susceptibles d'une mention plus étendue, soit à cause de l'impiété cynique dont ces pièces sout remplies, soit en raison de leur peu de mérite les voici donc dans leur ordre.

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1o. Après un dixain du traducteur, un avis de l'imprimeur au lec

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