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celui des atômes. Ariftote tranfporta dans la politique cet Axiome phyfique de Démocrite; car il établit le gouvernement monarchique fur le gouvernement domestique, & prit le plan de l'état, dans la famille.

L'être ne périt jamais entiérement, quand le tout retourne à fes principes.

Axiome de phylique, & maxime de politique. Comme la matière, loin d'être anéantie, reprend fa vigueur dans les élémens; auffi, pour empêcher la ruine des empires, les loix doivent rappeller les anciennes mœurs.

La pefte eft plus contagieufe dans les commence→ mens, que dans fa maturité.

C'est une expérience phyfique applicable à la morale. Car la corruption des méchans déterminés, eft moins funefte à la fociété, que les irrégularités d'une vertu qui plie & fe dément.

Les caufes les plus générales ont auffi le plus d'énergie.

Principe univerfel dans la nature. Les mouvemens obliques ou directs que l'homme communique aux corps que la nature lui a foumis, font toujours fubordonnés au mouvement général de gravitation qui lie & rapproche tous les êtres. Ainfi le grand intérêt de l'état abforbe les petits intérêts des citoyens. La patrie eft une mère, mais qui dévore quelquefois une partie de fes enfans, pour conferver la famille, & quelquefois immole la famille aux aînés. Les refforts qui font fubfifter ou fleurir la nation, font toujours plus forts que ceux du bien-être des particuliers.

Les organes de la réflexion reffemblent aux organes des fens.

C'eft un Axiome commun à la perfpective & à

BAGATELLES DIFFICILES. l'acoustique dont voici l'explication. Le miroir qui réfléchit les objets, eft tranfparent comme l'œil qui les reçoit. Le rocher qui renferme les fons & qui forme l'écho, a la même configuration que l'oreille. Autant de reffemblance, ou plutôt autant de veftiges de la nature qui a imprimé fon caractère & fon fceau fur toute la matière, enforte que les traits les plus différentiels, ne peuvent effacer l'empreinte dominante d'une même puiffance.

BAGATELLES DIFFICILES, On trouvoit autrefois une espèce de mérite danş les acroftiches, & autres difficultés regardées aujourd'hui comme puériles. Ce goût minutieux avoit auffi confeillé différentes pièces d'écritures & d'induftrie furprenantes par leur extrême té nuité. Dans le feizième siècle un religieux Italien nommé Pierre Alumnus,renferma le fymbole des Apôtres, & l'Evangile de S. Jean In principio, dans un efpace grand comme un denier,

Un artifte, non moins patient, présenta à Elifabeth, reine d'Angleterre, un morceau de papier de la grandeur de l'ongle, fur lequel étoient écrits les Commandemens de Dieu, le fymbole des Apôties & l'Oraifon dominicale, le nom de la reine & la date de l'année. Cet artiste en faifoit diftin guer facilement toutes les lettres au moyen d'une paire de lunettes qu'il avoit lui-même conftruites.

On a pu voir entre les mains des amateurs de ces fortes de chefs-d'œuvre, une Iliade d'Homère écrite fur du vélin & que l'on peut renfermer dans la coquille d'une noix. Ces pièces d'écriture fe tracent ordinairement avec un pinceau, parcequ'il

préfente une pointe plus fine, plus déliée que la plume. M. G*** chanoine régulier de fainte Geneviève, a fait des ouvrages curieux en ce genre, & dont la netteté, fi difficile à obtenir même dans une écriture ordinaire, eft fupérieure à celle du burin.

Jérôme Faba, prêtre Italien, né dans la Calabre, s'étoit exercé dans un autre genre d'induftrie non moins furprenant par la difficulté. Il avoit fait un ouvrage en buis qui repréfentoit tous les mystères de la paffion & fe pouvoit renfermer dans la coquille d'une noifette. On lui attribue auffi un carfoffe de la grandeur d'un grain de froment où l'on voyoit un homme & une femme dedans, un cocher qui le conduifoit, & des chevaux qui le tiroient. Ces ouvrages furent préfentés à François I & à Charles-Quint.

Un autre artiste avoit conftruit un chariot d'ivoire qu'une mouche couvroit de fes aîles, & un navire auffi d'ivoire avec tous fes agrès.

Paul Colomiés dit quelque part qu'il a vu un orfévre à Moulins qui avoit enchaîné une puce en vie à une chaîne d'or de cinquante anneaux, qui ne pefoit pas trois grains.

On çontoit l'autre jour à M. le Dauphin, dit Madame de Sévigné dans une de fes lettres, qu'il y avoit un homme à Paris qui avoit fait pour chef-. d'œuvre un petit chariot qui étoit traîné par des puces. Le Dauphin dit à M. le prince de Conti : » Mon coufin, qui eft-ce qui a fait les harnois «? Quelque araignée du voifinage, répondit le prince.

BATTOLOGI E.

LES Grammairiens ont donné ce nom à une af Auence d'expreffions fuperflues. C'étoit le défaut

du poëte Battus. On demandoit à Mélanthius ce qu'il penfoit d'une tragédie de Denys, tyran de Syracufe, & qui avoit la folie de paffer pour poëte: » Je ne faurois en juger, répondit-il, la grande » quantité de mots dont elle est enveloppée m'a » empêché de la voir «.

BEAU.

UN jour, dit l'auteur du Dictionnaire philofophique, j'affiftai à une tragédie auprès d'un philofophe; O que cela eft beau! s'écrioit-il, «Que trou»vez-vous-là de beau? lui demandai-je », C'eft, répondit-il, que l'auteur a atteint fon but. Le lendemain il prit une médecine qui lui fit du bien; elle a atteint fon but, lui dis-je; voilà une belle médecine. Il comprit qu'on ne peut dire qu'une médecine eft belle, & que pour donner à quelque chofe le nom de beauté, il faut qu'elle nous caufe de l'admiration & du plaifir. Il convint que cette tragédie lui avoit infpiré ces deux fentimens, & que c'étoit-là le To Kalon, le Beau.

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Nous fimes, continue-t-il, un voyage en Angleterre: on y joua la pièce parfaitement traduite; elle fit bailler tous les fpectateurs. » Oh, oh, dit"il, le To Kalon n'eft pas le même pour les Anglois & pour les François". Il conclut après bien des réflexions, que le beau eft très-relatif, comme ce qui eft décent au Japon eft indécent à Rome, & ce qui eft de mode à Paris ne l'eft pas à Pékin; & il s'épargna la peine de compofer un long traité fur le Beau.

BEAUTÉ.

ON a demandé fi la beauté dans les femmes ou dans les hommes, étoit une chofe arbitraire. Il est

hors de doute que l'expreffion des paffions douces & la grace, plaifent à tout le monde. La différence des jugemens fur la beauté en divers pays, porte donc principalement fur la couleur & la forme. Or, cette différence provient des coutumes nationales, ou de certains défauts très-répandus, qui altèrent le goût naturel. Les Chinois exigent qu'un homme, pour être beau, foit gros & gras, qu'il ait le front large, les yeux petits & plats, le nez court, les oreilles un peu grandes, la bouche inédiocre, la barbe longue & les cheveux noirs. Les femmes font confifter le point le plus effentiel de leur beauté, dans la petiteffe des pieds. Sitôt que les filles naiffent, les nourrices ont grand foin de leur ferrer étroitement les pieds, de peur qu'ils ne croiffent trop,

La beauté des femmes de Cumana, province de l'Amérique méridionale, eft d'avoir les joues maigres, un vifage long, & des cuifles extrêmement groffes. Pour cet effet, on leur preffe, dans l'enfance, la tête entre deux couffins, & on leur lie fortement le deffus du genou.

Les habitans des ifles Marianes font fort curieux d'avoir les dents noires & les cheveux blancs.

Chez les Arabes du défert, les femmes fe noirciffent le bord de leurs paupières d'une poudre noire, & tirent une ligne de ce noir en-dehors de l'ail pour le faire paroître plus fendu. En général, la principale beauté des femmes de l'Orient, eft d'avoir de grands yeux noirs, bien ouverts & relevés à fleur de tête.

Dans quelques autres pays, les femmes fe font faire plufieurs raies bleues au vifage,pour imiter les veines qui paroiffent dans un teint uni & délicat.

Un Anglois voyageant dans les Alpes, attira tous

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