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XX.

FRAGMENTS

DU

SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ.

(IMITATIONS DE SHAKSPEARE.)

XX.

FRAGMENTS

DU

SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ.

(IMITATIONS DE SHAKSPEARE.)

I.

HÉLÈNE A HERMIA.

Est-ce là de ton coeur ce que je dus attendre?

De notre confiance illimitée et tendre

As-tu donc oublié les intimes douceurs?

Nous devions nous aimer, hélas! comme deux sœurs.

Nos heures de bonheur s'écoulèrent mêlées.

Quand on nous séparait, rebelles, désolées,

Nous reprochions au temps de marcher sans pitié. Ah! tout notre passé, l'as-tu donc oublié?

Notre amitié d'école, où notre double enfance

A mêlé ses leçons, ses jeux, son innocence,
L'amour n'eût pas alors éteint notre amitié;
Nos plaisirs, nos travaux, tout était de moitié!
Hermia, nous avons, toutes petites filles,
Brodé la même fleur sous les mêmes aiguilles,

Assises toutes deux sur le même coussin,

Confondant mon haleine à celle de ton sein; Chantant sur le même air une chanson pareille, Afin qu'un seul accord vint frapper notre oreille. On eût dit qu'à nous deux, mains, voix, âmes et corps Formaient un être seul mû des mêmes ressorts.

Nous grandîmes ainsi, par un tendre prestige,

Comme deux fruits jumeaux nés sur la même tige.

On voyait nos deux corps, nous n'avions qu'un seul coeur, Ainsi que deux blasons de la même couleur

Qui forment deux côtés et n'ont qu'une couroune!

Et quand le désespoir m'accable et m'environne,
Unie à mes tyrans tu brises ces doux noeuds,
Tu partages pour moi leurs sentiments haineux;
Tu tortures mon coeur, et sur ta pauvre amie,
En place de pitié tu jettes l'infamie.

II.

OBERON.

Je connais un berceau semé de thym sauvage,

La violette y croît sous l'odorant ombrage

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