XXV. L'INDIENNE. Souvent, au bord du Gange, à l'heure où le soleil Jette un réseau de feu sur le fleuve vermeil', Dans le kiosque embaumé qui se baigne à la rive Sous ses voiles flottants la bayadère arrive; Une esclave la suit en portant des parfums. Et du store entr'ouvert, où glisse le zéphire, Répand sur son sein nu l'essence du sérail, Ou berce mollement son extase rêveuse Aux accents de sa voix pure et voluptueuse. Noue autour de son sein la tunique de gaze, Suspend à son oreille une étoile en topaze, Voile sous ses cheveux sa chaste nudité, Et donne à tout son corps l'idéale beauté, L'idéale beauté, rêve de poésie Que réalise encor la femme de l'Asie. Paris, 1835. |