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que des versions prolixes, elle a été traduite quatre fois en français; par Elie Vinet (Poitiers, 1558, in-8°.), par Léonard Pournas (Paris, 1614, in 12), par le président Cousin, dans son Histoire de l'Empire d'Occident, et par M. D. (Denis), Paris, 1812, in-12.

Outre ces deux ouvrages et quelques écrits théologiques de peu de valeur, il nous reste d'Éginhard un assez grand nombre de lettres qui abondent en renseignemens curieux sur l'état social et les moeurs de cette époque. Nous en avons extrait quelques unes dans cette notice. Elles furent publiées d'abord dans la collection de Duchesne, d'après un manuscrit qui en contenait d'autres tellement effacées ou déchirées qu'il lui fut impossible de les lire. On les trouve dans le recueil des historiens des Gaules et de la France; dom Bouquet en a seulement retranché la 62° faussement attribuée à Éginhard.

Le nom de l'historien de Charlemagne se rencontre défiguré de mille manières dans les manuscrits et les auteurs anciens; il y est appelé Einard, Einhard, Heinard, Ænard, Ainard, Eiard, Enchard, Einchard, et même Hemar,

I

On en trouve l'indication détaillée dans l'Histoire littéraire de la France par les bénédictins, t. 4, p. 563—567.

Adelme, Adelin, Adhémar. Quelques-unes de ces variantes sont évidemment des erreurs de copiste; d'autres ont pu tenir à l'incertitude de l'orthographe et de la prononciation.

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D'ÉGINHARD.

RACE DES CARLOVINGIENS.

PEPIN-LE-BREF (741-768).

[741.] EN l'année 741, Charles, maire du palais, mourut, laissant pour héritiers trois fils, Carloman, Pepin et Griffon celui-ci, le plus jeune, eut pour mère Sonnichilde, petite-fille d'Odilon, duc des Bavarois. Elle excita en son fils une telle ambition de posséder tout le royaume, qu'il s'empara sans délai de la ville de Laon et déclara la guerre à ses frères. Ceux-ci assemblèrent sur-le-champ une armée, assiégèrent Laon, reçurent à discrétion leur frère, et ne pensèrent plus qu'à reprendre les pays qui s'étaient séparés de la société des Francs depuis la mort de leur père; mais, afin de laisser toutes choses en sûreté au dedans avant de partir pour les pays étrangers, Carloman prit Griffon et le fit garder à Neufchâtel, près des Ardennes. On dit qu'il y demeura prisonnier jusqu'au temps où Carloman partit.

[742.] Carloman et Pepin, maîtres du royaume des

Francs, voulurent d'abord reprendre l'Aquitaine : ils marchèrent avec une armée contre Hunold, duc de cette province, prirent un certain château nommé Loches, et avant de se retirer ils divisèrent entre eux, dans le lieu appelé Vieux-Poitiers', le royaume qu'ils administraient ensemble. La même année, après leur retour dans leurs États, Carloman envahit le pays des Allemands qui avaient abandonné la confédération des Francs, et le dévasta par le fer et le feu.

[743.] Carloman et Pepin joignirent leurs troupes et marchèrent contre Odilon, duc de Bavière; ils lui livrèrent bataille et dispersèrent son armée. Dès qu'ils furent rentrés chez eux, Carloman partit seul pour la Saxe, et reçut à discrétion le fort qu'on nomme Hochsiegbourg avec le Saxon Théodoric qui y commandait.

[744.] Les mêmes frères, Carloman et Pepin, marchèrent contre la Saxe avec leurs troupes réunies et réduisirent de nouveau ce même Théodoric à capituler.

[745.] Cette année Carloman découvrit à son frère Pepin ce qu'il méditait déjà depuis long-temps, savoir de se retirer du monde et servir Dieu sous l'habit de moine. Pepin, d'après cela, renonça à l'expédition qu'il méditait, pour s'occuper d'accomplir les vœux de Carloman et l'aider aux préparatifs de son voyage. Celui-ci voulait se rendre à Rome, et Pepin veilla avec soin à ce que son frère fût décemment et honorablement traité dans sa route vers ce lieu.

Près de Châtellerault.

2 Ce fait appartient à l'année suivante 746; la chronologie des Annales d'Éginhard est fautive de 744 à 754.

I

[746.] Carloman partit pour Rome, abandonna les gloires du siècle, changea d'habit et bâtit un monastère en l'honneur de saint Silvestre sur le mont Soracte, où le saint passe pour s'être caché pendant le temps de la persécution qui arriva sous Constantin. Carloman, après avoir demeuré quelque temps dans ce lieu, prit un meilleur parti, se rendit, pour servir Dieu, dans le monastère de Saint-Benoît, situé près du Mont-Cassin, dans le Samnium, et prit en cet endroit l'habit religieux.

[747.] Griffon, frère de Carloman et Pepin, ne voulant point vivre soumis à ce dernier, quoiqu'il en fût traité avec honneur, leva une troupe et se retira en Saxe. Là, ayant rassemblé aussi l'armée des Saxons, il campa à Horheim, sur les bords de l'Ocker. Mais Pepin, voulant tirer vengeance de la perfidie de son frère, traversa la Thuringe, à la tête des troupes franques, entra en Saxe et campa à Schaning. Les deux frères ne se livrèrent cependant pas bataille, et se retirèrent après s'être accommodés'.

[748.] Griffon, se défiant de la foi des Saxons, gagna la Bavière, réduisit ce duché sous son obéissance avec les troupes franques qui accouraient à lui en grand nombre, obligea Tassilon et Chiltrude à se rendre à lui, et reçut les secours de Swithger qui venait à son aide. Lorsque Pepin eut appris ces événemens, il marcha en Bavière avec une armée nombreuse, s'empara de son frère Griffon et de tous ceux qui étaient venus avec lui ou l'avaient joint 3, remit Tassilon en possession de son duché, et, de retour dans ses États, il mit Griffon, en qualité de duc et selon l'usage, à - En 748. -3 En 749.

En 747.

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