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VI° siècle, les mosaïques de Saint-Apollinaire in classe et de Saint-Vital, à Ravenne; pour le 1x, le Sacramentaire de la bibliothèque de Tours et celui de Drogon, qui est une des richesses de la Bibliothèque nationale, et le paliotto d'or de Saint-Ambroise de Milan; pour le xo, l'ivoire du Louvre; pour le x1o, le Missel de Saint-Germain de Paris, reproduit par M. de Bastard dans ses Miniatures des manuscrits (1), et le livre des Miracles de saint Benoit, à la bibliothèque de Troyes; pour le xi, le célèbre Exultet de Pise, la mosaïque absidale de Saint-Ambroise (2), à Milan, une sculpture de la façade de Saint-Denis, la vie de sainte Radegonde (manuscrit de la bibliothèque publique de Poitiers) et une fresque de la crypte de Saint-Clément, à Rome; pour le XIII (3), deux miniatures d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale (n° 1023), deux vitraux de la cathédrale du Mans (4) et un bas-relief de la cathédrale

(1) Sur l'autel sont simplement le calice et la patène. (2) Au calice et à la patène s'ajoute le missel.

(3) Il n'y a pas de chandeliers sur l'autel, dans les miniatures, vitraux ou sculptures de Bourges (xme siècle), de Rouen (idem), et de deux bibles du xive et du xv siècle. Ces divers monuments ont été gravés par Rohault de Fleury dans la Messe.

(4) L'un de ces vitraux garnit une des fenêtres du triforium septentrional; deux fois la messe y est représentée, elle se dit à un autel portant le calice sur la nappe. L'autre vitrail a plus d'importance il s'agit de la messe de saint Martin; la nappe, bordée de rouge, retombe de chaque côté de l'autel, qui n'a d'autre ornement qu'un calice recouvert du purificatoire et, en arrière, une vraie croix de procession, à tige rouge et traverse bleue.

Dans le vitrail de Saint-Jean (xшe siècle), au médaillon final qui représente la mort de l'évangéliste, on voit un autel avec parement et nappe pendante sur la table il n'y a que le calice. (Bégule, Monogr. de la cath. de Lyon, p. 112.)

de Lucques (Rev. de l'Art chrét., t. XXX, p. 495); pour le xiv, une miniature d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale (1) (Ann. arch., t. XIV, p. 73), le missel de Charles V, un bas-relief du tombeau de l'évêque Guy Tarlati, dans la cathédrale d'Arezzo (2), enfin un missel dominicain, à la bibliothèque du Mans (3); pour le xve (4), un autre missel de la même bibliothèque, où l'on voit le prêtre élevant l'hostie, pendant qu'un clerc en aube, qui est à genoux à sa droite, relève la partie inférieure de la chasuble et tient à la main droite une grande torche de cire jaune dont le manche est en bois (5). Les assistants, hommes et femmes, sont à genoux; le corps est droit, et ils

(1) L'autel porte un crucifix, un calice et un missel.
(2) Ferrario, Monum. di S. Ambrogio in Milano, p. 146.

(3) Ce missel appartient au xive siècle avancé. La miniature du canon figure l'élévation de l'hostie agenouillé en dehors de la marche, un clerc, vêtu de brun, de la main droite soulève le bas de la chasuble pour que le prêtre ne soit pas gêné dans ses mouvements, et de la gauche tient un long cierge de cire brune qu'il appuie sur le sol.

(4) M. Rohault de Fleury a réuni dans une seule planche de la Messe neuf représentations d'après des miniatures du xve siècle : ou il n'y a pas de cierges sur l'autel, ou il n'y en a qu'un seul, au côté de l'épitre, une fois seulement. Cinq fois, il s'agit de l'élévation, aussi un clerc ou un ange tient-il une torche allumée. L'autel a un retable avec la crucifixion, ou une croix unie, ou encore un crucifix, et, outre le calice, le missel sur un coussin : une fois, la mitre est posée sur la cornière gauche.

(5) Le Pèlerin écrivait dernièrement à propos du beau tableau des Sacrements de Roger van der Weyden: « Vous remarquerez que c'est le pèlerin qui sert la messe, avec son chapeau sur le dos et son bâton de voyage à la main.» (An. 1882, p. 502.) La messe est servie par un bourgeois, qui porte son chapeau comme on faisait alors, et qui tient une torche, non un bourdon.

regardent fixement (1) l'espèce eucharistique, sous laquelle le Christ est réellement présent (2). Je citerai encore un panneau de bois, peint à la même date, au musée de Turin: la scène représente le sacre d'un évêque. L'autel est garni d'un retable, mais n'a pas de chandeliers.

La liturgie ne fut pas, au moyen âge, réglée comme de nos jours d'une manière fixe et invariable. Ainsi, si au XIII siècle nous voyons les chandeliers faire leur apparition, d'une manière à peu près constante, sur l'autel, ailleurs, pendant deux cents ans encore, ils ne seront pas tolérés. Remarquons la progression: c'est d'abord un chandelier unique, puis deux, puis trois, et successivement quatre, six et sept.

On a cru qu'un seul chandelier était fait exclusivement pour éclairer le prêtre. C'est une erreur que, dès le Ive siècle, saint Jérôme avait réfutée péremptoirement en combattant un des hérétiques de son temps. La lumière, dit-il, fait allusion au Soleil de justice et

(1) L'archevêque de Zara écrivait en 1562 au cardinal Cornaro, en lui parlant des compagnons de l'ambassadeur de France qui assistaient au Concile de Trente, et que l'on supposait gagnés secrètement au protestantisme «On se dit tout bas que les collègues de Mgr de Lansac (l'ambassadeur) n'annoncent rien de bon. On a remarqué ce matin (jour de la Fête-Dieu) qu'à l'élévation du saint Sacrement à la messe, ils n'ont donné aucun signe de piété catholique, tels que frapper la poitrine, joindre les mains ou regarder avec respect; ils paraissaient absorbés par la lecture de certains offices particuliers. (Analecta jur. pontif., 1882, col. 67.)

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(2) Une des plus belles et des plus touchantes hymnes de saint Thomas d'Aquin débute ainsi :

Adoro te supplex, latens Deitas,

Quæ sub his figuris vere latitas.

de vérité qui a illuminé le monde en la personne

du

Christ; c'est pour nous un symbole de joie (1). Ce chandelier est donc là, non à cause du prêtre, mais en raison même du Fils de Dieu, que l'on cherche à honorer d'une manière spéciale. Qu'on l'observe donc, la liturgie, qui a conservé tant d'anciennes traditions, a maintenu ce chandelier sous la forme du bougeoir, qui est, dans l'Église, un des insignes de la prélature. Au fond, l'idée est la même; il ne s'agit pas d'éclairer l'officiant, mais de l'honorer. Peut-être le chandelier suivant avait-il cette destination: «< Item, ung petit chandelier d'argent blanc, et a ou tuyau une oreille (2) pour mectre

(1) « Cereos non clara luce accendimus, sicut frustra calumniaris, sed ut noctis tenebras hoc solatio temperemus, et vigilemus ad lumen, ne cæci tecum dormiamus in tenebris... Per totas orientis ecclesias, quando legendum est Evangelium, accenduntur luminaria, jam sole rutilante, non utique ad fugandas tenebras, sed ad signum lætitiæ demonstrandum. » (S. Hieronym. adv. Vigilantium.) Saint Ambroise parle aussi du lumen æternum Domini au livre VII de son Commentaire sur saint Luc. L'Ami du clergé (1881, p. 403) répondait ainsi à une question qui lui était posée : « Q. Quels sont les rites de la liturgie romaine établis par les apôtres ? — R. On doit déjà rapporter aux apôtres tous les rites que la sainte Église leur attribue. Or voici ceux qu'elle leur attribue dans le saint Concile de Trente, session XXII, chapitre m. « La sainte Église, dit-il, a de même employé des cérémonies comme les bénédictions mystiques, « les cierges allumés, les encensements, les habits sacrés, et << beaucoup d'autres rites de ce genre, d'après la discipline et << tradition apostolique. » Est-il bien certain que l'usage des cierges soit vraiment d'origine apostolique, et quelle preuve certaine pourrait-on en fournir? Sans mépriser le moins du monde l'autorité et la science des Pères du concile de Trente, on peut dire qu'ils furent, en général, assez peu compétents pour trancher une question purement archéologique.

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(2) Cette oreille correspond à la douille ou boccaletto des chan

chandelle; pesant sept onces. » (Invent. de Charles V, 1380, n° 21,829.)

Dom Martène et dom Durand écrivaient, en 1717, dans leur Voyage littéraire : « C'est la coutume de l'Église de Bourges de présenter une bougie allumée au célébrant, lorsqu'il dit les oraisons; et quand c'est l'archevêque qui les dit, on lui en présente deux. » Il n'est pas rare, en Italie, de voir les chanoines de certains chapitres distingués par le bougeoir, lorsqu'ils célèbrent l'office conventuel; mais cette concession ne peut émaner que de l'autorité du pape (1).

deliers italiens, dans laquelle s'enfonce le cierge plein; en France, où les cierges sont creux, le chandelier est muni d'une pointe au-dessus de la bobèche.

(1) Dans une miniature du missel du couronnement, à SaintAmbroise de Milan (1395), le chandelier unique est du genre de ceux dits au moyen âge mestier; il est placé au côté de l'épître.

« Un petit chandellier, pour esclairer au prestre qui officit au grand autel. » (Inv. de la cath. de Poitiers, an. 1681.) - « Candelabrum argentum, rotundum et bassum, in quo solent affigi cerei et candele ceree ad dandum lumen super altare sacerdoti celebranti.» (Inv. de la cath. de Laon, 1523.) Cerei et candele étant au pluriel, on pourrait voir dans ce chandelier bas un chandelier à plusieurs branches.

Le chanoine de la Barre donna, d'après l'inventaire de la cathédrale d'Angers de 1505, « unum minus candelabrum, goderoné galice, de argento variato, pondere 11 m., 11 o., 11 g., » qui«<servoit au grand autel et à la chaire de Monsieur d'Angers, auquel y avait deux bobèches >> (Inv. de 1643) et était fait en forme de salière ». Ce texte important aide à comprendre le document précédent, dont la rédaction n'était pas suffisamment claire.

A S. Chiarito de Florence, on voit, au xive siècle, trois représentations de la messe l'autel n'a qu'un seul chandelier, placé, soit à droite, soit à gauche, mais toujours en arrière du missel. Il est donc destiné à éclairer le prêtre lisant. A la Sainte-Chapelle de

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